Programme du Mouvement
du 2 juin
(1972)
[Le Mouvement du 2 juin est né juste
après la RAF, sous l'impulsion de celle-ci. Il rassemble
les partisans de la lutte armée issus du mouvement spontanéiste.
Le Mouvement du 2 juin affirme que la lutte armée doit
être ludique - ils distribueront des bonbons au public
lors des braquages - et rassembleront leurs documents dans le
livre en deux tomes "le blues".
Le Mouvement du 2 juin se scindera quelques années plus
tard, une partie arrêtant, l'autre rejoignant la RAF pour
lutter "dans la RAF, en tant que RAF".]
1. Le mouvement
du deux juin se comprend comme un début d'organisation
de différents groupes autonomes de guérilla urbaine.
2. Le mouvement travaille à assurer une continuité
dans la pratique révolutionnaire. Il n'y a qu'ainsi qu'on
peut prétendre à être révolutionnaire.
Le mouvement se comprend comme anti-autoritaire; en aucun cas
ne doivent manquer le plan stratégique, les principes
théoriques et pratiques et la discipline spécifique
à une guérilla.
3. Le mouvement se considére comme une avant-garde dans
la mesure où " elle fait partie des premiers à
prendre les armes ".
Elle n'est pas avant-garde
parce qu'elle se nomme ainsi. Le fusil à lui-seul et le
fait de mener des " actions révolutionnaires "
ne suffisent pas à justifier cette prétention.
Le mouvement doit passer à l'action, se rendre compréhensible
aux masses par des actions expliquées et la continuité.
Il doit montrer que seule l'action amène l'avant-garde
et que toute avant-garde est superflue lorsque les actions sont
reprises par le peuple et de masse.
4. A l'époque de l'impérialisme développé
il n'y a pas besoin de nouvelles analyses, la tâche principale
n'est pas la construction d'un parti mais le démarrage
de l'action révolutionnaire, la formation d'une organisation,
d'un contre-pouvoir armé du peuple contre la violence
organisée de l'appareil d'Etat.
5. Les premières tâches du mouvement consistent
à se consacrer aux actions menées par lui, même
si au début celles-ci sont limitées.
6. Sont décisif pour le travail de l'organisation la capacité
des groupes et les initiatives. Aucun commando ou poste de coordination,
aucun comité central ou assemblée générale
ne posséde le droit, l'autorité d'empêcher
une action d'une groupe qui a décidé de démarrer
une action révolutionnaire. Nous partons du fait que chaque
groupe, par la formation de fondements théoriques riches,
est en mesure de ne faire que des actions appropriées
pour servir le peuple.
7. La ligne militaire du mouvement du 2 juin n'est pas coupée
de la ligne politique, et ne lui est pas soumise.
Nous considérons
les deux lignes comme liées et inséparables. Elles
sont les deux faces de la cause révolutionnaire. La ligne
du mouvement du 2 juin est l'unité du politique et du
militaire. Elle est révolutionnaire. Les camarades travaillant
légalement à la base, dans les écoles ou
les universités ou à l'usine, font en sorte de
participer à l'unification du front des masses urbaines.
8. Les camarades du mouvement considérent comme travail
à plein temps leur travail dans le front des masses, dans
la logistique et les unités armées, tactiques.
Vu la fascisation
grandissante des nations industrielles occidentales, à
l'époque du plan spécial Promethée et de
l'état d'urgence, à l'époque des grenades
et des lois répressifs contre les étrangers, vu
la militarisation de la lutte des classes du côté
du capital et les efforts impérialistes renforcés
de la part du capital monopoliste, le travail du mouvement du
2 juin consiste à contribuer à la résolution
de la contradiction principale dans les pays capitalistes en
montrant les méthodes d'intervention révolutionnaires.
A cela appartient
le soutien direct des luttes de masse, appartient la propagation
de méthodes de lutte des masses salariées nationales
et internationales, appartient l'explication quant aux possibilités
de nouvelles méthodes de lutte.
C'est pour cela
que la réussite de la pratique révolutionnaire
du mouvement dépend de la participation à long
terme, directe et personnelle des membres des commandos.
9. Le mouvement du 2 juin n'est pas le bras armé d'un
parti ou d'une organisation. Les unités armés,
tactiques du mouvement sont des commandos politico-militaires
autosuffisants de l'organisation.
Le travail permanent
des camarades légaux du mouvement - qui n'ont pas encore
eu à passer dans la clandestinité - doit néanmoins
servir à propager et à initier dans les organisations
où ils sont actifs la formation de milicres révolutionnaires.
Nous ne faisons pas de différences entre " légal
" et " illégal ".
Le succès n'est amené que par des actions considérés
par les dominants comme " illégales ". Une action
légale de la base qui a du succès sera criminalisée.
Qui ne prend pas cela en compte ne peut pas se nommer un révolutionnaire.
10. Le mouvement du 2 juin n'est pas du tout tombé dans
le " mythe romantique " du " travail dans la clandestinité
". Les cadres du mouvement analysent de manière réaliste
leur travail et les risques.
Ils savent qu'on
les qualifie de dangereux ennemis de l'Etat parce que, ensemble
avec d'autres organisations de guérilla, comme par exemple
la RAF, ils sont l'avant-garde de la formation d'une armée
populaire.
Il est clair pour
nous que la mort en révolutionnaire augmentera au fur
et à mesure de l'aggravation des conflits des classes.
La terreur qui se
développe maintenant contre les cadres et les propagandistes
de la guérilla urbaine n'est qu'une préparation
aux luttes de classe à venir. La guerre de l'Etat et du
capital sera une guerre longue.
Et justement l'étude
du mouvement ouvrier allemand montre plus que clairement que
nous devons apprendre à mener la guerre. Apprendre à
mener la guerre ne se fait que dans la pratique. La pratique
signifie pour nous: la formation de groupes militants légaux,
la formation de milices, la formation de la guérilla urbaine
- jusqu'à l'armée populaire.
11. La lutte contre le capital et l'Etat n'est pas une lutte
contre des masques de caricature. C'est la lutte contre les 1,3%
de la population qui dispose de plus de 74% de la capacité
de production, avec leurs hommes de main en uniforme et en civil.
Notre but n'est pas la formation d'une " dictature du prolétariat
" mais l'écrasement de la domination des porcs sur
les gens, la destruction de la domination du capital, des partis,
de l'Etat.
La but est l'instauration d'une démocratie des Conseils.
Le régime des porcs ne sera pas mis de côté
par des formules, mais par la lutte révolutionnaire. Cette
lutte ne peut pas être mené et gagné sur
un plan national, elle est internationale. Le mouvement travaille
avec tous les groupes socialistes de guérilla dans le
monde, oui, ce programme se rattache à celui des amis
brésiliens du MLB.
Le mouvement du
2 juin est élément de l'offensive socialiste mondial,
et lutte côte à côte avec l'IRA, les Weathermen,
la Gauche Prolétarienne, les Brigades Rouges et toutes
les autres organisations de guérilla.
Construire la
guérilla révolutionnaire!
Opposer la violence révolutionnaire organisée à
la violence de l'appareil d'Etat!
Victoire dans la guerre populaire!
Tout le pouvoir au peuple!
|