Communiqué
de l'action
contre Braunmühl
(1986)
La coalition des Etats impérialistes n'arrivera pas à
bloquer le processus révolutionnaire, ni à restaurer
son hégémonie par la violence !
Aujourd'hui le commando
Ingrid Schubert a exécuté le diplomate-espion Braunmühl,
directeur des affaires politiques au Ministère des Affaires
étrangères, individu-pivot du processus d'élaboration
de la politique occidentale-européenne, au coeur du système
impérialiste global.
Notre attaque visait
l'appareil d'État oppressif de la RFA, gemme de l'Europe
Occidentale unifiée, et élément de la. stratégie
belliqueuse de l'impérialisme. Braunmühl était
un des individus-clés des organes de contrôle de
ce système, et de la coordination -désormais officielleavec
les représentants de l'État français.
De même, il
était en contact régulier avec ses homologues les
directeurs des affaires politiques américains, anglais
et français au sein du très confidentiel "Comité
consultatif quadripartite" dont l'objectif est de coordonner
et d'unifier les politiques des pays les plus puissants de la
coalition impérialiste sous la direction des Etats-Unis
face aux résistances qui menacent leurs intérêts
communs et la puissance de leur système à tous
les niveaux.
Il représentait
la RFA au comité politique de l'EPZ "Coopération
politique européenne"28, désormais l'instrument
d'élaboration et de contrôle politique majeur des
Etats de l'Europe occidentale.
Au sein de l'UEO
"Union de l'Europe Occidentale", en compagnie de représentants
de la France, de l'Italie, de la Grande-Bretagne, de la Hollande,
de la Belgique et du Luxembourg, il travaillait à renfoncer
les liens entre les piliers de l'OTAN dans le domaine de la sécurité,
à développer la puissance politico-militaire de
l'Europe Occidentale et, par conséquent, de l'OTAN en
tant que telle.
A travers les initiatives
politiques, économiques et militaires des pays d'Europe
Occidentale prises en coordination avec les Etats-Unis, la bourgeoisie
cherche à prévenir les explosions sociales, la
poursuite et l'aggravation des luttes sur tous les continents,
et tend à s'instituer en un système global pour
parer à l'affaiblissement considérable de l'hégémonie
américaine, ce que démontrent les évènements
actuels.
Le projet politique
occidental-européen de système global actuellement
mis en oeuvre, et l'usage massif des ressources économiques
des États et des multinationales en Europe Occidentale
ont pour objectif de bloquer le processus révolutionnaire
et de prévenir de futures attaques contre leur pouvoir,
en attendant le moment où ils auront la possibilité
de passer à l'offensive généralisée
sur le terrain militaire.
Le plan du Pentagone
et des stratégies de l'OTAN qui visaient à rompre
le pacte sur l'implantation des missiles nucléaires à
moyenne portée et simultanément à frapper
les mouvements de libération et les jeunes Etats-nations
ont échoués, du fait des résistances qui
ont surgi à l'échelle internationale, et qui s'opposent
à leur politique belliqueuse.
Le capital international
dirigé par les Etats-Unis n'a pu mettre en oeuvre les
moyens de sa restauration comme puissance hégémonique,
du fait de l'aggravation des antagonismes et des luttes révolutionnaires.
Tous ses plans ,visant à la stabilisation politico-économique
de blocs régionaux et de pays divers ont échoués:
Résultat,
aujourd'hui, les émet et révoltes d'Amérique
latine, de Corée du Sud, des Philippines, du Moyen-orient
et d'Afrique da cl, les manifestations contre les politiques
militaires et économiques agressives des Etats-Unis, contre
le FM et les régimes fantoches des Etats-Unis, responsables
de la misère massive, de la terreur et de la destruction
des structures sociales et culturelles de peuples entiers.
Les guerres conte-révolutionnaires
au Nicaragua et en Angola, l'agression militaire au Liban n'ont
pu venir à bout des luttes révolutionnaires : au
contraire, elles ont conduit à l'aggravation des contradictions
et des oppositions qui minent l'hégémonie américaine.
De même les
tentatives actuelles de stabilisation passant par le changement
d'équipes dirigeantes fantoches locales et l'offre d'assistance
économique visant à faire baisser la pression des
mouvements de masse et des guérillas, en Haïti, aux
Philippines, dans les "nouvelles démocraties"
d'Amérique Latine, ne peuvent-elles rien changer de fondamental
aux profondes crises politiques et économiques qui minent
le système, au manque de perspectives de celui-ci et à
l'effondrent de l'hégémonie américaine.
Ces tentatives peuvent
simplement éviter que l'écroulement général
ne se produise tout de suite.
Toutes les tentatives
pour stabiliser les métropoles en pénétrant,
par le biais de l'Etat, dans toutes les couches, dans tous les
secteurs du social ; tous les modèles d'intégration,
l'aggravation constante des répressions : tout cela a
échoué. Ils ne peuvent dépasser les contradictions
qui les minent ; ils ne peuvent venir à bout des luttes
révolutionnaires.
L'impérialisme
n'a d'autre solution que de concentrer ses forces pour écraser
les luttes révolutionnaires internationales.
Cette situation nouvelle, sensible désormais lors de chaque
confrontation, résulte des luttes de libération
durant la phase de reconstruction du système impérialiste,
depuis la fin de la guerre du Vietnam.
Aujourd'hui, cette
situation est plus prometteuse encore, car les possibilités
de porter à l'impérialisme des coups très
durs se sont multipliées, du fait des crises au sein du
système et de l'aggravation sévère de ses
contradictions internes.
La bourgeoisie impérialiste
n'arrive plus à étouffer dans l'oeuf des contradictions
sociales et politiques en constante aggravation, et les masses
misérables de tous les continents, ayant maintenant compris
que le choix était de vivre comme des êtres humains
ou de croupir éternellement sous le joug de la barbarie
impérialiste, constituent désormais l'enjeu de
toutes les confrontations, la force de résistance majeure
au système impérialiste.
Voilà l'étendue
des résistances, le sens politique de toutes ces luttes,
fruits de l'expérience et de la stratégie des guérillas
révolutionnaires. Elles sont devenues, au niveau international,
une puissance politico-militaire de lutte anti-impérialiste.
Dans ces bouleversements
-crise de l'hégémonie américaine, destabilisation
du pouvoir impérialiste sur tous les continents, crise
économique grave et effondrement de la stratégie
de guerre sur plusieurs fronts- saisissons bien l'importance
accrue de l'Europe Occidentale au sein du projet contre-révolutionnaire
global.
Cette importance
nouvelle signale le développement et l'insertion des forces
politico-militaires européennes occidentales au sein d'un
système de pouvoir impérialiste global en crise,
et la concentration de leurs deux potentiels agressifs en un
seul.
Voila la raison
politique majeure pour laquelle l'État (la RFA, N.D.T.)
se donne les moyens politiques, économiques et militaires
dont la bourgeoisie a besoin pour conduire sa politique d'agression
internationale.
Le succès
ou l'échec de ce processus est lié de façon
décisive aux luttes révolutionnaires en Europe
Occidentale.
De ces luttes dépendent
que la bourgeoisie puisse maintenir son pouvoir au niveau actuel
et donc son rayonnement international- ce qui signifie génocides
par voie de bombes, de dollars ou de famines, et moyens divers
de destructions humaines faisant l'économie d'une "grande
guerre"- ou percée au coeur du centre impérialiste
d'un front révolutionnaire, et unification des luttes
révolutionnais à l'échelle internationale,
permettant l'émergence d'une stratégie politico-militaire
de libération prolétarienne.
Comme nous l'avons
déjà dit, la crise stratégique de l'impérialisme
-la crise de l'initiative capitaliste- ne doit pas conduire,
économiquement ou politiquement, à un effondrement
dont les dimensions catastrophiques seraient immenses.
Cette crise doit
être utilisée de façon organisée par
ceux qui mènent l'assaut, comme un moment de tension subjective,
comme la période de alternative prolétarienne,
durant laquelle un pouvoir prolétarien oppositionnel à
l'opportunité de manifester sa détermination stratégique
et internationaliste.
Cette phase nouvelle
s'est révélée au grand jour lors de l'attaque
américaine contre la Libye, orchestrée médiatiquement
et exécutée grâce au support logistique de
l'OTAN et dont les amères ont été couverts
par la Communauté économique européenne.
La politique des
Etats de l'Europe occidentale dans le système global vise
à l'encerclement politique puis à l'anéantissement
sélectif des révolutionnaires de tous les continents,
et à l'unification des forces social-démocrates
et bourgeoises-réactionnaires dans un projet fasciste
de pacification à trois dimensions :
politique : l'Europe
Occidentale se constitue en une unité au sein de la coalition
terroriste montée par les Etats-Unis contre les luttes
de libération,
opérationnelle
: mise en oeuvre d'une coopération et d'une offensive
commune entre services secrets, forces de polices et armées,
économique
: mise en place d'opérations de sauvetage à destination
de régimes en banqueroute, pour éviter les crises
sociales qui mettent en péril la stabilité de tous
les pays du tiersmonde sous contrôle américain.
L'attaque des Etats-Unis
(contre la Libye N.D.T.) est l'un des axes de la stratégie
du système global contre les combattants anti-impérialistes
à l'échelle internationale -exactement comme les
manoeuvres occidentales pour un "nouveau processus de paix"
au Moyen-Orient. Leur but commun est d'isoler et d'éliminer
les foyers de lutte révolutionnaire, avec l'appui des
régimes et les fractions arabes réactionnaires.
La contradiction
réside en ce que le gouvernement américain ne cesse
d'user de sa puissance militai, mettant de ce fait les gouvernements
européens en difficulté par des actions au moins
partiellement contraires à leur propres intérêts
; tandis que simultanément il dépend comme jamais
auparavant de leur soutien politique et de leur aide.
La contradiction
réside aussi en ce que les Etats d'Europe Occidentale
voient parfaitement que la politique ouvertement militariste
(des Etats-Unis N.D.T.) ne fait que mieux ressortir la faiblesse
politique de la coalition (impérialiste N.D.T.) : ils
peuvent détruire beaucoup, mais ils ne peuvent rien changer.
C'est pourquoi leur
parcours politique se fait sur la corde raide : d'un côté
leur incapacité à restaurer la stabilité
du système politique mondial, de maîtriser la guerre
économique et une grave crise ; de l'autre la politique
militariste qui ne fait qu'accentuer les réactions négatives
à l'encontre du système impérialiste, et
conduit les Etats d'Europe Occidentale à une escalade
aux effets incalculables.
Le but de l'agression
contre la Libye était de franchir un rubicon politique
et de situer, désormais, la confrontation avec les luttes
internationales de libération à un niveau clairement
militaire.
La voie était
donc libre pour les Etats de l'Europe Occidentale: sous la direction
de Genscher et de Braunmühl, unis, Grande-Bretagne comprise
au niveau politique, ils pouvaient incarner le volet politique
de cette offensive, mettre en oeuvre les aspects politiques de
cette stratégie d'élimination.
Voila la réalité
du "dialogue Euro-Arabe" : non pas une alternative
politique aux plans américains, mais une composante planifiée
du projet de liquidation des luttes anti-impérialistes.
Une tentative pour
prévenir une explosion politique et sociale au Moyen-Orient
DANS LE CADRE de la stratégie belliqueuse globale de la
bourgeoisie. L'agression militaire et le dialogue Euro-Arabe
sont les différents éléments d'une même
stratégie, l'expression unique du système global
qui, contradictoire dans sa pratique n'en est pas moins monolithique
dans son PROJET DE GUERRE DES MÉTROPOLES contre les luttes
révolutionnaires internationales.
Voila la mission
du "groupe de travail sur le Moyen-Orient" au sein
de l'EPZ, créé à l'instigation de la RFA
pour conduire avec plus d'efficacité l'action de la. CEE
contre le mouvement révolutionnaire arabe.
Voila la raison
des voyages de Genscher et de ses diplomates-espions au Maroc,
en Tunisie, en Egypte et dans le golfe... leur grand numéro
sur le "partenaire européen" et "l'alternative
non-militaire", par le biais duquel, entre autre, ils espèrent
constituer un front politique -d'abord et avant tout contre les
révolutionnaires Palestiniens et les Etats qui les soutiennent-
à l'aide de pressions économiques.
Voila ensuite Zirmmermann,
suivi de près par le BKA, le GSG9 et les agents secrets,
qui contraignent les forces policières et militaires de
la région à se réorganiser sur le modèle-RFA,
avant d'exiger leur coopération. Voila enfin Warnke et
Bangemann qui, grâce aux moyens et au savoir-faire des
multinationales basées en RFA et à l'argent des
grandes banques allemandes viennent conduire la stabilisation
politico-économique.
L'autre alité
de cette politique est que la bourgeoisie d'Europe occidentale,
malgré sa direction politique unifiée et son pouvoir
concentré, affronte dans le désordre et la confusion
les résistances en Europe, et tente d'imposer ses intérêts
impérialistes globaux sans qu'un réel consensus
n'existe dans chacun des pays (d'Europe Occidentale N.D.T.).
L'EPZ est le levier
par lequel la bourgeoisie impérialiste d'Europe occidentale
met en oeuvre ses combinaisons stratégiques, aux plans
politique, économique et militaire.
C'est à ce
niveau, et non pas à celui des parlements nationaux, que
son développées les politiques de restructuration
d'un capitalisme offensif en Europe Occidentale ; politiques
qui se concrétisent par des projets comme Esprit, Eurêka,
et par la création d'un marché européen
poussé par la concentration et la centralisation industrielle
et technologique du Capital ; politiques dont les effets seront
un fonctionnement plus sûr (pour le Capital d'Europe occidentale
N.D.T.) et un renfoncement de sa position sur le marché
mondial.
L'EPZ est le lien
politique ou se bâtit le pilier / Europe de l'OTAN. C'est
en son sein que, ces dernières années, ont été
élaborés les plans d'un développement politique
et matériel de la puissance militaire Occidentale-Européenne
; et mis au point une politique de sécurité OccidentaleEuropéenne,
qui tend à élever le potentiel agressif des Etats
de l'Europe, à accentuer le niveau de leur implication
dans la stratégie globale de guerre de la bourgeoisie
impérialiste. Désormais l'EPZ est la tour de contrôle
et de coordination de la stratégie impérialiste-globale
en Europe Occidentale, qui vise à la criminalisation et
l'élimination des combattants révolutionnaires
internationalistes du tiers-monde et des métropoles.
Dans ce processus
contradictoire ou, du fait des contradictions nationales et économiques
qui opposent les Etats individuels, la bourgeoisie ne réussit
pas à mener son intégration au rythme nécessaire,
le processus d'unification de la RFA, de la France, de la Grande-Bretagne
et de l'Italie au sein du noyau dur du système-global
occidental-européen n'en devient pas moins manifeste;
en étroite coordination et coopération avec les
Etats-Unis.
Sous la houlette
de la RFA et de la France, le rythme de la militarisation et
de la restructuration de l'Europe Occidentale est déterminé
par l'EPZ, et la formation du système global se poursuit.
Du fait de leur
poids militaire et économique, ces deux Etats enjoignent
aux Etats les plus faibles de s'engager -ou de se tenir à
l'écart des décisions et des développements
technicoéconomiques qu'il ne peuvent assumer : tel est
le prix à payer par tout gouvernement occidental désireux
de rester en place.
La CEE est la superstructure
politique qui confère son poids international à
la politique des Etats d'Europe Occidentale, et qui leur permet
de coordonner leurs agressions. La CEE est l'instrument de contrôle
des appareils d'État ; l'instrument d'unification des
politiques occidentales : un élément du système
global où s'échafaude l'offensive impérialiste
contre le prolétariat international.
Le mouvement révolutionnaire
d'Europe Occidentale doit déjouer les plans stratégiques
de domination mondiale de la bourgeoisie impérialiste,
plans dont les métropoles sont les bases matérielles
et politiques. Déjouer ces plans signifie les bloquer
et les briser politiquement, ici même, en attaquant l'axe
central et la force d'impulsion du pouvoir impérialiste,
avant qu'il ne puise les mettre à exécution.
Organiser le front
des révolutionnaires en Europe occidentale signifie conduire,
au niveau stratégique, le combat politico-militaire dans
la métropole ; remettre en question le système
global impérialiste ; amorcer le processus de recomposition
internationaliste de la classe ouvrière en Europe.
Aujourd'hui, il
nous faut unifier la guérilla communiste et le mouvement
révolutionnaire dans cette offense -planifiée et
conduite collectivement- et dont l'objectif double est de paralyser
la stratégie impérialiste ; de déterminer
et de concrétiser les bases politiques et les éléments
constitutifs d'une stratégie révolutionnaire.
Organiser le front
révolutionnaire, c'est planifier un assaut. Nous ne parlons
ici ni de subtilités idéologiques ni de modèle
révolutionnaire.
Nous parlons des
résultats concerts d'une politique révolutionnaire
et de ses effets sur le pouvoir impérialiste ; nous parlons
de la force matérielle et politique nécessaire
pour élargir en une biche les fissures dans le bloc des
métropoles ; nous parlons du saut qualitatif que doit
faim la lutte prolétarienne.
Constituons le Front
révolutionnaire de l'Europe occidentale, comme un élément
de la guerre internationale de Libération !
Prenons l'offensive
et conduisons -la plus loin encore !
Commando Ingrid Schubert
Fraction Armée Rouge
10/10/86
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