Interview de la
RAF à Zusammen Kämpfen, feuillet anti-impérialiste
allemand
Question : Cet
entretien sera une nouvelle expérience pour tous; notre
but est d'apporter des réponses aux questions que nous
posons ainsi que beaucoup d'autres personnes. Les points principaux:
le développement politique pendant et après la
grève des prisonniers et surtout les démarches
vers le front européen.
Commençons
directement et d'une manière concrète : les attaques
contre Audran et Zimmerman où apparaissent les idées
développées dans votre déclaration commune
avec AD - pouvez-vous reparler brièvement de la détermination?
Réponse :
Pour AD et pour nous-mêmes, il s'agissait de s'attaquer
au moteur du projet impérialiste d'Europe par ces actions,
c'est-à-dire l'axe Paris-Bonn. L'essentiel à ce
sujet figure dans le texte commun des déclarations.
Les actions sont
des pierres à bâtir du déploiement de la
stratégie révolutionnaire ouest-européenne;
c'est actuellement notre objectif d'élaborer le fond politique
et militaire du front ouest-européen, pour t'unité
stratégique des révolutionnaires d'Europe de l'ouest
Dans le texte commun nous avons développé les déterminations
fondamentales : faire avancer ce processus, transposer les déterminations
dans l'action de la faon visée et organiser; et c'est
précisément ce que nous avons commencé avec
Audran et Zimmerman. Voilà donc notre orientation pour
l'avenir, après la première rupture que nous venons
de marquer.
Question : Quelles
sont les fonctions de Audran et Zimmerman car on en parle peu
dans les déclarations?
Réponse:
Ils occupent tous les deux un emploi important au sein de la
formation militaire-économique de l'Europe de l'ouest;
Audran comme chef de service des affaires internationales aupres
du ministère de la défense et Zimmerman comme président
de l'organisation fédérale de l'industrie aérospatiale
et de l'équipement (SOLI).
Le SOLI est l'organisation
politique du complexe militaire-industriel en RFA.
Toutes les firmes
d'armement en sont membres (ainsi par exemple, parmi les plus
importantes : MBB, Krauss-Mattei, Dornier, MTU... également
des trusts d'électronique comme Siemens, AEG, Philips,
et des trusts d'acier et de la chimie). L'association est financée
par les grandes banques allemandes et par l'Alliance.
Le SOLI collabore
directement avec l'OTAN par le biais du 'groupe industriel des
conseillers', NIAG. et du groupe des industries d'armement européennes',
EDIG, qui tain partie de l'IEPG (groupe programme indépendant
européen).
Les chefs des plus
importants trusts d'armement des Etats-Unis, du Canada et de
l'Europe de l'ouest participent directement à la planification
des militaires.
Ils jumèlent
pratiquement les plans des stratèges militaires à
ceux du capital multinational, déterminent des projets
pour la recherche et le développement des systèmes
nouveaux d'armement conventionnels, électroniques et atomiques,
et discutent la transposition industrielle.
En RFA même,
le SOLI collabore avec les ministères de la défense,
de la recherche et de l'économie, auprès desquels
ils présentent leurs revendications financières,
et avec l'office de la technique de l'armement et d'approvisionnement
(BWB) de la Bundeswehr.
Zimmerman siégeait aussi au sein du groupe de travail
économique d'armement, où se rencontrent régulièrement
les chefs des trusts allemands et les représentants du
ministère de la défense, ainsi que des généraux
de la Bundeswehr. Parallèlement, il était le vice-président
du AECMA (association européenne des industries aérospatiale
et d'aviation) à laquelle les trusts d'armement coopèrent
Zimmerman était du type d'entrepreneur qui pense et agit
transatlantiquement" .Die Welt" écrit à
ce propos le 2/21· le chef du MTU est réputé
adhérent convaincu d'une coopération franco-allemande
et européenne encore plus étroite dans le domaine
de l'aérospatial..
Le jour de l'attaque
contre Zimmerman, un interview était publié dans
le magazine .air et cosmos" à Paris, dans lequel
le manager de pointe parle d'une obligation de coopération
européenne pour la technique et la technologie.
"Le Figaro..
le 6/2 : .l'axe Paris-Bonn, pivot d'une Europe occidentale forte,
base sur la défense stratégique et l'accroissement
renforcé des industries d'armement (...). Zimmermann était
l'interlocuteur privilégié des ministères
de la défense et de la coopération militaire franco-allemande,
y compris dans les technologies correspondantes.
Question : -interlocuteurprivilégié·,
il état surtout de par le fait de ses fonctions au sein
du SOLI et parce qu'il siégeait ainsi dans beaucoup d'organisations
européennes importan. tes. C'est ainsi qu'on n'a pu obtenir
que très peu d'informations par les médias. Une
partie de l'intoxication après l'action consistait à
le présenter comme un "simple. manager d'ar. mement
comme il en existe des milliers, simplement pour présenter
l'action comme "une solution de fortune non prédéterminée".
Pouvez-vous repréciser ce qu'est le SOLI, IEPG etc?
Réponse :
Nous avons ici des citations d'un "mémorandum sur
l'avenir de l'astronautique en RFA", publié par le
SOLI en 1984. Les revendications du captal y sont exactement
formulées, comme elles sont soutenues alors par Kohl et
Mitterrand.
Le SOLI dit clairement,
qu'il s'agit maintenant pouf les européens d'achever le
rattachement technique et technologique aux Etats-Unis, et c'est
surtout possible dans le domaine aérospatial.
En ce domaine il
revendique une .· politique européenne de sécurité",
la coopération accrue avec la France, et à partir
de là avec d'autres pays européens, et il revendique
du gouvernement fédéral des .accroissements significatifs
du budget..
Et puis, qu'ils
veulent le rôle de domination ensemble avec les Etats-Unis,
mais qu'en meure temps la coopération européenne
est la condition pour l'avantage technologique sur le marché
mondial.
Et encore deux phrases
d'eux: "La coopération allemande ... devrait être
accrue pour achever à côté de la coopération
transatlantique un engrenage plus tort à l'intérieur
de l'europe", et -en outre une telle coopération
pousse l'intégration politique.
Nous ne dénombrons
pas tous les projets des satellites, hélicoptères
etc-, chacun le sait bien, les journaux en sont pleins. Comme
pour la France.
Audran état
celui, au ministère de la défense, qui tenait toutes
les ficelles pour la coopération et l'exportation de l'armement,
c'était Zimmerman pour la RFA, qui a eu la même
fonction comme représentant du MIK (complexe militaire
industriel). La coopération de l'armement est un rail
sur lequel le projet européen est poussé.
Encore quelque chose
sur l'IEPG : En général sa fonction est l'intégration
ouest-européenne de l'armement avec le but de l'intégration
militaire et la coordination politico-militaire.
Se signification
extraordinaire vient du fait, que la France y participe dés
le début bien qu'elle ne soit pas officiellement intégrée
dans la structure militaire de l'OTAN.
Depuis sa fondation
en 1975, l'IEPG travaille pour standardiser les systèmes
d'armement des états de l'OTAN, ce qui est la condition
pour d'autres projets communs d'armement et une intégration
politico-militaire plus étroite.
C'est là où les projets pour la coopération
européenne de l'armement sont déterminés.
Alors encore une
fois: Audran et Zimmerman représentent le processus de
la concentration du commando capitaliste dans sa fin stratégique
et militaire et en même temps économique.
Comme nous avons
dit dans la déclaration : ils doivent se concentrer dans
une poussée vers une stratégie commune pour la
solution de la crise économique et la sauvegarde leur
domination militaire, c'est-à-dire axer toute leur planification
sur la guerre.
Question : Comment
étaient en effet les réactions des médias
françaises aux actions d'AD et vous?
Réponse:
Bon, les journaux et les nouvelles en étaient pleins.
Ce qu'ils y ont dit d'une façon totalement grossière
etait toute cette merde, que nous dirigeons AD, qu'il n'y a tout
simplement pas une politique révolutionnaire authentique
en France, mais que tout est dirigé "de l'extérieur..
Comme les CCC en
Belgique. C'était !a ligne dès le début
"Libération" surtout. Ils ont dit que jadis
AD était un groupe militant antifasciste, c'était
encore bien en ordre, mais maintenant ils sont comme nous, ils
parlent comme nous, sont dévorés. Alors : ça
suffit.
C'est clair pourquoi
ils font comme ça : ils veulent l'éloigner de l'échelle
d'une discussion politique. Et là ils n'ont plus rien,
pas d'argument, seulement cette maigre propagande.
Une autre chose
encore qu'ils ont dit : tous tes groupes armés sont tellement
battus et faibles, qu'ils doivent réunir leur logistique
et leurs commandos. Mais en tout cas, ça personne ne les
croit Ils étaient soufflés partout, quand le texte
commun était publié.
En France, ils ont
-au commencement encore sans commentaire- cité beaucoup
du texte. Dés mi-janvier, il y avait aussi quotidiennement
des reportages sur la grève de la faim et les actions
en RFA et d'autres pays européens- et, comme nous avons
entendu parler -chaque soir les nouvelles affiches du BKA à
la TV.
Après l'action
contre Audran ils ont publié des choses énormes:
nous aurions fait ça et AD aurait seulement tiré,
a peu près comme ça Ils l'ont justifié par
le fait, que le commando était appelé Elisabeth
Von Dyck et que la déclaration était envoyée
à DPA en deux langues. Après tout.
Question : Vous
avez dit au commencement, que l'axe Paris-Bonn est le moteur
du projet impérialiste d'Europe. Qu'est-ce que vous voulez
dire concrètement avec ça?
Réponse :
Quand nous disons : projet européen et son noyau militaire
-ça veut dire: créer le projet europe de l'ouest
comme centre stratégique de la reconstruction impérialiste-
deux points y sont importants. II y a la tentative de réunir
l'Europe comme union économico-politique depuis 30 ans.
Aujourd'hui c'est
la situation où il s'agit pour eux essentiellement de
deux points. L'un c'est la formation militaire vers l'extérieur,
c'était les implantations des missiles à moyenne
portée, ce sont tous les projets militaires, comme ils
sont dénombrés dans le texte commun et les déclarations
d'AD et de nous.
Pour tous ces projets
c'est la coopération politico-militaire entre la RFA et
la France par laquelle ça fonctionne.
L'autre c'est la
conduite unifiée de la guerre contre la lutte révolutionnaire
en europe de l'ouest sous la régie des USA, comme ça
c'est passé visiblement sur un nouvel échelon.
Par rapport à ça, nous voulons encore dire quelque
chose plus tard. Politique militaire comme locomotive pour l'économie
et la politique pour l'intégration européenne.
On peut le voir
aussi autrement.
Tous leurs efforts
d'arriver à une solution pour la crise économique
-chômage etc- au sein de la communauté européenne
et de formuler "une politique européenne autonome"
ont fait naufrage. Et aussi leurs tentatives de mobiliser les
gens ici pour leur projet européen.
Ce qui reste et
où ça marche, c'est la coopération militaire
dans l'OTAN, la concentration du capital sur la production d'armement
et des technologies nouvelles.
Et l'accroissement
de l'efficacité de leurs appareils de police et des services
secrets, leur coordination de la guerre contre la lutte révolutionnaire
pour ainsi dire la "ligne interne de défense".
Ils sont à
un point décisif maintenant, et cela rend fortement possible
la lutte anti-impérialiste, et c'est exactement l'expérience
de laquelle nous pouvons partir après les derniers mois-
la question, s'ils peuvent faire passer leur projet militaire
ici, s'ils ont la force politique et la base matérielle
pour soutenir la stratégie militaire impérialiste.
Ils savent bien, qu'ils ont perdu le consensus pour leur politique
agressive, et que leur couverture ténue disparaît
de plus en plus avec chaque action révolutionnaire.
De plus, ils craignent
de ne pas obtenir la haute main sur la crise croissante aux métropoles
elles-mêmes.
Aujourd'hui déjà
20 millions de chômeurs, et en janvier, deux semaines,
plus de 200 hommes sont morts de froid en Europe de l'ouest Ils
détruisent maintenant leur "Net social" avec
lequel ils ont pu attraper jusqu'ici la tendance vers la pauvreté
de plus en plus surtout ici en RFA, ils le détruisent
pour leur projet militaire, parce qu'ils ne peuvent plus se financer
autrement.
En outre, la militarisation
des sociétés, contrôle et manipulation à
l'échelle européenne. Structuration de la publicité
par exemple pour les nouveaux médias, qui doivent transporter
l'idéologie dominante jusqu'au plus petit village grec,
où les hommes n'ont pas de travail, peu à manger,
mais la TV avec 12 programmes.
Autrement dit :
l'imagination idéale de la bourgeoisie c'est le chômeur,
le "retiré", qui est attaché à
la TV distribution et écluse de la bière. Cela
exprime simplement tout le mépris de cette classe. Ce
ne sont que quelques extraits des divers centres, où les
contradictions vont s'aggraver. Notre rupture venait maintenant
juste à temps.
Question : Voulez-vous
dire ça aussi par rapport à la greve de la faim-
pour beaucoup de gens, c'était comme ça : l'action-l'arrêt!?
Réponse :
Non, zut Nous n'avons pas fait l'action pour "arrêter"
la grève de la faim. II s'agissait de la démarche
pratique pour le front ouest européen.
A cela nous avons
travaillé et les actions, quand nous avons achevé
tout En 81 nous avons dit: la guerilla, la lutte des prisonniers
de la guerilla, la lutte des militants anti-impérialistes
sont les lignes, qui forment -ou formeront- comme unité
le front révolutionnaire en europe de l'ouest.
Nous avons impliqué
dans nos actions l'effet politique, la mobilisation qui était
mise en marche avec la lutte des prisonniers, et avons développé
toute cette dynamique dans la rupture de la guerilla ouesteuropéenne.
Mais cela n'a rien
à faire avec la conduite de la guerre psychologique, qui
a traversé toute la grève : direction de l'extérieur,
et au contraire direction des actions au niveau des cellules.
A cela le BAW et
le BKA ont toujours parlé "d'un papier stratégique",
qu'ils ont trouvé dans l'appartement à Francfort
De notre part, il n'y a pas de papier stratégique de 84.
Ce qu'ils ont trouvé, c'est un papier de discussion des
militants, dans lequel ils ont développé leur propre
idée, comme leur pratique et la lutte des prisonniers
peuvent agir ensemble.
L'intention de cette
campagne de la guerre psychologique est claire : ils veulent
pousser à bout la stratégie d'anéantissement
contre les prisonniers maintenant, et fixer juridiquement la
construction d'une "RAF entière".
Comme instrument
pour accomplir l'isolement des prisonniers, mais les prisonniers
ont dit tout ça, nous ne le répétons pas
maintenant.
Encore une fois
en principe: chacun qui lutte dans le contexte du front anti-impérialiste
ne peut le faire que par sa situation et sa détermination.
Par cela vient la force. L'unité se forme dans l'attaque
qui a le contenu politique identique et le but identique.
C'est-à-dire
: ce sont des diverses parties d'un front Les prisonniers ont
dit: la grève est menée pour l'unité du
front anti-impérialiste. Les revendications des prisonniers
sont l'expression de leur lutte authentique, et ça, c'est
le point fort
Question : Dans
leur déclaration sur l'arrêt les prisonniers ont
dit: "La rupture vers la dimension ouest-européenne
de la pratique révolutionnaire provoque nécessairement
une réaction unitaire, stratégique entre les états
impérialistes de la chaine entière..
Réponse :
Oui c'est important. Nous savons par des articles de journaux
belges qu'au plus tard à la mi-janvier c'était
la situation: la grève, l'échec de l'action à
Oberammergau, les actions en Belgique.
La campagne militante
ici pendant Noël/Nouvel an, le texte d'AD et nous. Le security
committee de l'OTAN s'y est immiscé directement Ils collaborent
avec les services secrets et les ..spécialistes de l'anti-terrorisme"
des états de l'OTAN, ils planifient et coordonnent les
mesures contre la lutte révolutionnaire ici.
Dès ce moment
ils ont siégé en permanence, et pour la première
fois les services secrets français étaient officiellement
impliqués parce que "l'augmentation des coups terroristes
contre les institutions de la défense ouest-européenne
et le texte commun des groupes terroristes AD et RAF leur cause
de grands soucis- (Le Soir, Belgique).
Parallèlement
à ça les dires du gouvernement US, du State department,
qu'ils craignent d'autres coups et requièrent les états
de l'ouest de se réunir dans la lutte contre le terrorisme
international.
Pour cela il faut
se rendre compte de ce qui se passe depuis à peu près
un an à ce niveau. La direction .asti-terreur. de Reagan
dans laquelle des coups préventifs et de revanche contre
des guérillas dans le monde entier ont été
élevés à la doctrine gouvernementale et
pour la première fois la coordination du counterinsurgency
a été subordonnée à un haut commandement
militaire.
De plus la formation
nouvelle des pelotons spéciaux, qui sont instruits et
prêts à l'entrée en action sur tous les continents.
Le ministre des
affaires étrangères US Schultz ne parte plus depuis
un an que de l'Europe de l'ouest, Proche-Orient, Amérique
latine, comme les trois fronts-centres de la lutte révolutionnaire
- et maintenant dans la situation où la guerilla ouest
européenne attaque.
La réaction
des gouvernements ouest-européens rend maintenant clair
que la ligne de la conduite de guerre unifiée correspond
à la logique globale de la chaîne des états
impérialistes.
A toutes les réunions
internationales - ministres des affaires étrangères
de l'OTAN, CEE, des réunions secrètes des états-majors
militaires suprêmes de l'OTAN comme à Copenhague,
jusqu'à la table ronde du management à Davos -partout
on a discuté de la façon dont les gouvernements
européens peuvent maintenant agir contre ce saut, ce qui
veut dire d'abord déterminer la ligne politique commune.
Après l'action
contre Audran, simultanée aux attaques du FP - 25 au Portugal,
une réaction commune US - Europe devenait alors évidente,
après une nouvelle intervention directe de Schultz auprès
des gouvernements européens, parce que pour eux, c'était
une guerre.
La confrontation
était d'un coup sur une nouvelle échelle : guérilla
ouest-européenne - logique impérialiste globale.
Là il ne se posait plus pour eux la question de donner
ou non satisfaction aux revendications des prisonniers.
Leur calcul était
de repousser notre rupture par l'assassinat des prisonniers.
Pour le gouvernement fédéral, la question n'était
plus de s'accommoder du prix politique, ce qui est le cas quand
ils égorgent les prisonniers mais la chaîne impérialiste
et surtout les gouvernements ouest-européens se concentrent
maintenant résolument contre leur guérilla
Et là militairement
- parce que politiquement ils ont déjà perdu contre
la lutte armée - toutes leurs illusions sur la fin de
la guerilla sont mortes. La bombe au grand magasin bourré
de Dortmund est aussi à comprendre sous ce rapport
Depuis que nous
existons, et maintenant contre toute la résistance révolutionnaire,
le service secret règle de telles actions, les utilise
ou les fait lui-même. Aujourd'hui, ils sont moins sûrs
que jamais qu'il n'y a pas de plus en plus de gens qui trouvent
nos actions et celles des militants justes. Alors il ne leur
reste plus qu'à enfoncer violemment leur guerre psychologique
dans la tète des gens qui doivent avoir peur de nous avec
en plus la prime d'un million par tète pour ceux qui collaborent
avec les flics.
Si US-Schultz dit
franchement "des hommes innocents peuvent aussi mourir dans
la lutte contre le terrorisme" ça implique justement
de telles contre-actions.
Dortmund était
dirigé contre la mobilisation pendant la grève
de la faim, contre l'évidence politique et la clarté
des actions.
C'est bien sans
équivoque tes flics eux-mêmes qui ont alors revendiqué
au téléphone comme "action Christian Klar".
De même la
TAZ (Tageszeitung) a pris part au premier front.
Et encore une autre chose importante dans ce contexte : quand
il y a eu l'enlèvement de l'avion à Téhéran
en décembre, le gouvernement US a concentré sa
marine de guerre et a mis en position le RDF.
Le gouvernement
iranien était directement menacé d'intervention
militaire s'il ne mettait pas fin à l'enlèvement
Dans ce contexte le State department annonçait que les
EU vont désormais exécuter des actions de revanche
contre des bases terroristes au proche et au moyen-orient en
cas d'actions contre eux en Europe de l'ouest Nous l'affirmons
parce que ça fait comprendre l'acuité de la situation
actuelle. Ils ont imposé actuellement une nouvelle échelle
du commandement de la guerre et c'est une condition de laquelle
nous devons tenir compte, ce qui veut dire l'anticiper dans la
pratique.
La décision
des prisonniers était juste, exacte.
Question : vous
dites aussi que pour les états impérialistes, c'était
une décision par rapport aux implantations ?
Réponse :
C'est la phrase de la déclaration d'arrêt sur laquelle
te mec de la TAZ s'est tellement échauffé parce
qu'il veut tirer un profit politique de la lutte des prisonniers.
Après tout ce que nous avons dit ça devrait être
clair.
II existe pour les
états impérialistes dans leur crise substantielle
- du fait qu'ils n'ont plus qu'une stratégie et ne peuvent
poursuivre qu'un objectif : arrêter le processus révolutionnaire
mondial - des projets stratégiques militaires vers l'intérieur
et vers l'extérieur qu'ils doivent faire passer également
au prix de l'accroissement des contradictions entre état
et société et d'une autre démarche dans
le transformation de l'état fasciste.
Question : vous
n'avez rien dit sur l'action de Oberammergau.
Réponse:
pour nous c'est clair que t'axe d'attaque contre l'OTAN et la
stratégie militaire U.S. va traverser tout notre processus
révolutionnaire. Elle sera toujours un axe sur lequel
la stratégie révolutionnaire se concentre. Les
premières démarches vers l'unification de la lutte
anti-impérialiste en Europe occidentale c'étaient
les campagnes et les attaques contre la stratégie de guerre
OTAN / US.
La notion de ce
qu'est la politique OTAN est en fait passée dans la conscience
de beaucoup de personnes. Nous voulions continuer sur cette ligne
par l'action contre le SHAPE school, la mettre à nouveau
niveau, comme nous l'affirmons, au niveau réel de la guerre.
Dans cette école
directement subordonnée au quartier général
à Bruxelles, sont entraînés, entre autre
en conduite de la guerre électronique et nucléaire,
les cadres du commandement intégré de l'OTAN. Ce
sont des officiers supérieurs, la plupart américains,
et des autres états de l'OTAN.
Les atteindre directement était le but de l'action.
Question : Pourquoi
pensez-vous, l'action n'a pas bien réussi?
Réponse :
Nuos avons planifié la chose ainsi : quelqu'un y va en
voiture et gare juste à côté de l'école
sur le parking. La SHAPE-school se trouve séparée
d'autres bâtiments sur le terrain d'une école administrative
de la Bundeswehr.
Nous l'évaluons
ainsi, que les soldats de la Bundeswehr ne peuvent pas savoir
quel soldat US en lait partie ou non et qu'il n'y a pas de problème
à ressortir une fois dedans. La question était
de passer la porte et pour cette raison aussi la couverture choisie
: si quelque chose tournait mal, nous aurions pu protéger
celui de nous qui conduit la voiture. Y aller en voiture, garer,
retourner, tout ça n'était pas une difficulté.
Mais à ce
moment, justement, quand celui de nous a passé la porte,
arrivait un officier de la Bundeswehr, qui était le chef
remplaçant de la SHAPE-school, comme on l'a su après.
II connaît naturellement les soldats et il doit avoir remarqué
tout de suite quelque chose.
Après cela
ils ont eu une heure et demie, pour identifier la voiture et
mettre la bombe hors d'état de nuire. Mais en tout cas
nous n'avions pas en vue de dire beaucoup sur l'action, parce
que brièvement après le texte d'AD et de nous est
apparu et l'action aurait été comprise sans équivoque,
après Haig, Ramstein, Kroesen et toute la mobilisation
contre l'OTAN en Europe de l'ouest
Question : II
y avait une mobilisation forte nationale et internationale à
la grève de la faim. Que pensez-vous de cela ?
Réponse:
Nous n'avons pas encore un aperçu exact de tout ce qui
s'est passé. Mets sûrement on peut dire qu'il y
a maintenant une base stable, de laquelle nous pouvons dégager.
Ce qui était
fort, c'était que beaucoup de groupes et d'individus des
mouvements de résistance différents - aussi en
d'autres pays européens ont lutté ensemble avec
les prisonniers.
Et : c'était
la première offensive des prisonniers, de la résistance
et de la guerilla ouest européenne.
Ces expériences doivent maintenant être révolues,
comme marche consciente vers te front ouest-européen.
Question : Et
qu'est-ce que ça veut dire concrètement, commen
cela va-t-il continuer ?
Réponse :
Aux réflexions partout "comment ça continuel,
et surtout pratiques, auxquelles nous ne pouvons répondre
et lés résoudre que concrètement Mais ce
n'est pas une discussion pour le journal.
Donc sous les yeux
des flics. Là on peut acquérir les bases politiques,
mais les plus importantes, donc les questions pratiques, non
!
Que cela évolua
à partir de ce qu'est maintenant ta base nouvelle - comme
les prisonniers ont affirmé : développer l'unité
de la résistance comme expérience pratique et politique,
que nous avons conquise ensemble, et le saut qualitatif des luttes
révolutionnaires dans les états de l'OTAN vers
la dimension ouest-européenne - les liaisons et les structures
dont chacun en particulier et toute la résistance a besoin
: des structures qui mettent en liberté la subjectivité;
dans lesquelles les démarches pratiques d'une base réelle
vont être ensemble par ceux qui maintenant ont l'idée
commune, ou la veulent - orientés à t'attaque où
les services secrets n'ont pas un pied dedans et n'ont aucune
chance.
Nous entendons du
côté intérieur de la résistance :
autonomement : l'organisation illégale du front.
Question: Ça
veut dire alors que c'est une possibilité pour des gens
de s'organiser de manière autonome illégalement
pour lutter avec vous dans le front, comme on peut te retirer
de la déclaration des camarades qui ont fait l'action
à Bonn contre la "mission technique, ils s'indiquent
là comme des "militants illégaux"?
Réponse :
non, ça veut dire plus. Ce que vous dites, c'est seulement
une partie. Toute l'idée du front de l'autodétermination,
de la force de l'organisation indépendante politique et
pratique de l'attaque pour les propres buts.
Nous disons: l'espace
de l'action et de l'évolution du front est illégale.
II n'y a pas un schéma ou le "grand plan-, parce
que le front est seulement possible comme processus ouvert pratique.
Ceux qui luttent
dans le contexte du front, ou le veulent, s'organisent leurs
besoins : orientés à la pratique fonctionnelle
qu'ils veulent et A rien d'autre; et ça contient tous
les niveaux. II s'agit de la décision de chacun en particulier.
Pour ces camarades
qui ont fait l'action à Bonn, c'était la démarche
juste de leur processus subjectif et de leur idée pratique.
Nous ne pouvons
pas en parler généralement - des débats
abstraits sur "l'illégalité. n'ont aucun sens.
Si c'est une possibilité pour quelques-uns: "des
militants illégaux., cela va se clarifier dans les discussions
concrètes, avec ceux, qui le veulent pour eux-mêmes,
dans leur pratique.
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