Au seuil des années
30
par M. Queralt du PCE(r)
La crise économique
capitaliste a montré à nouveau son sinistre visage
sous sa forme de toujours: avec le spectre de la récession
qui, cette fois, comme le signalent beaucoup de voix autorisées
et peu suspectes de 'gauchisme', conduira à une dépression
généralisée.
" L'exacerbation
des déséquilibres mondiaux, la prééminence
de la spéculation financière sur la production
effective, l'épuisement des instruments monétaires
et fiscaux antidépression, tout fait supposer que la prochaine
récession pourra se transformer en une sévère
dépression. Malgré la complaisance et l'optimisme
des cercles officiels, nous pouvons nous trouver au seuil des
années 30 " (A. Gunder Frank, économiste nord-américain).
Les gouvernements et leurs mercenaires des moyens de communication
impérialistes se sont pressés de baptiser ce spectre
de la récession du nom de Saddam Hussein.
Car voici qu'un
militaire d'un pays qui est loin de compter parmi les puissances
mondiales qui se partagent le gâteau dans le monde peut
mettre fin d'un coup de pistolet à des années de
" prospérité ", et miner la pseudo-forteresse
d'un système jusqu'à la réduite en miettes.
Ce que personne
ne veut reconnaître, c'est que longtemps avant le deux
août les symptômes de la récession se trouvaient
déjà là: le " colosse économique
américain " avait déjà, dans les six
premiers mois de l'année, un taux de croissance de 0,4%,
c'est-à-dire une croissance purement technique, qui situe
la croissance réelle à un zéro pointé.
Le dollar était
déjà en train de s'écrouler sur les marchés
de dévises depuis plus d'un an.
Quelque chose de
semblable était en train de se passer dans presque tous
les pays industrialisés les plus développés.
La crise n'a rien à voir avec les hausses du prix du pétrole,
puisque le pétrole était payé (et c'était
une des raisons des " bons résultats ") à
des prix déflationnistes, c'est-à-dire très
au-dessous de sa valeur réelle.
Si on avait prix
en compte la dépréciation du dollar - monnaie dans
laquelle on paie le pétrole - le prix du baril, calculé
sur la base de son prix réel en 1980, aurait dû
être de 60 dollars.
On pourrait résumer le développement de la crise
générale du capitalisme pendant les vingt dernières
années en disant que quatre récessions se sont
déjà produites, auxquelles il faut ajouter le krach
boursier de 1987. Aucune des reprises qui ont eu lieu après
chacune de ces récessions ou crises de surproduction n'a
permis de recouvrer les forces existantes antérieurement,
et chacune de ces récessions a été plus
profonde, a duré plus longtemps et s'est plus étendue
que la précèdente.
La tendance à
la baisse du taux de croissance est encore plus évidente
si l'on considére l'économie capitaliste comme
un tout. Les taux et les chiffres absolus d'augmentation du chômage,
au cours de chacune de ces crises, ont augmenté par rapport
à la précèdente.
Dans les pays de
l'O.C.D.E., le chômage a presque doublé d'une crise
à l'autre (5 millions en 1967, 8 millions en 1970, 15
millions en 1975 et 33 millions en 1982). Dans le tiers-monde,
le chômage s'est étendu à la plus de la moitié
de la population à partir de 1979, alors que le problème
de l'endettement entrait dans sa phase explosive.
A partir de 1983 se produit une reprise apparente de l'économie
qui a été acclamée comme s'il s'agissait
d'un miracle. L'ére Reagan fut qualifiée la décennie
de la sortie de la crise.
Néanmoins,
cette reprise avait une base très faible; le krach boursier
de 1987 fut le premier signe avant-coureur de la banqueroute
qui approchait, mais les gouverrnements et les banques centrales
des pays les plus développés réussirent
à combler le trou en injectant des doses énormes
d'argent.
Pendant la décennie de la " reprise " toutes
les tendances négatives et les indices du niveau de l'économie
réelle se sont présentés ou ont évolué
de façon conjointe avec les tendances correspondantes
dans la sphère financière, en particulier dans
le domaine de la spéculation, ce qui s'est traduit par
un déplacement des investissements réels et de
la production à partir du moment où ils commençaient
à ne plus être rentables.
Malgré les
politiques monétaristes appliquées pour restreindre
la masse monétaire, les réserves monétaires
furent multipliées par plus de dix pendant la décennie,
le crédit se développa rapidement, la dette augmenta
jusqu'à des situations alarmantes et les taux d'intérêts
atteignirent des valeurs sans précèdent.
Les tentatives financières,
souvent spéculatives, pour compenser les tendances cycliques
à la baisse de l'économie réelle dans la
crise générale du système, ont eu un succès
apparemment partiel; ce qui avait apparu apporter une solution
à certains problèmes en a créé d'autres.
Par exemple: le
financement de la dette du tiers-monde, projeté pour maintenir
le rythme de croissance des pays importateurs et des pays industrialisés
exportateurs, avait produit une baisse drastique de la production
réelle importée par les premiers et exportée
par les seconds.
C'est-à-dire
que les pays sous-développés se trouvent dans l'obligation
d'investir toutes leurs ressources dans le paiement du service
de la dette, ce qui a provoqué une restriction maximale
de la consommation des biens d'importation. A la suite de quoi,
tant en Europe qu'au Japon, les taux de croissance se sont réduits;
les USA ont cherché à freiner cette baisse en stimulant
les dépenses militaires et en augmentant la dette financière
spéculative.
La crise nous offre un tel écheveau confus de données
et de chiffres qu'il vaut mieux épargner la plupart d'entre
eux au lecteur [à la lectrice] pour ne pas détourner
son attention. Néanmoins, nous avons estimé qu'il
fallait relever quelques unes de ces données, en particulier
celles qui se réfèrent à la décennie
reaganienne aux USA, parce qu'elles démontrent clairement
l'incapacité du système à dépasser
la crise permanente dont il souffre.
Les données sur lesquelles se fondent les rapports officiels
nord-américains pour démontrer la " reprise
économique " aux USA, pendant la décennie
qui vient de s'achever, sont la preuve la plus claire du fait
que celle-ci a été totalement fictive. Les faibles
investissements effectués l'ont été dans
le secteur de l'équipement à court terme, et la
création de nouveaux emplois a été restreinte
au secteur des services, à ses niveaux les plus bas (type
alimentation Mac Donald's), ou à celui des industries
liées à la guerre.
L'administration
yankee s'est endetté jusqu'aux limites de l'mimaginable,
pendant un mandat présidentiel qui s'était proposer
d'éliminer le déficit budgétaire et de réduire
la dette extérieure.
En moins d'une décennie,
le déficit budgétaire américain cumulé
est passé de 200 milliards de dollars à 2 trillions,
ce qui, en 1985, représentait déjà 40% du
PNB. La dette extérieure nord-américaine a énormément
augmenté - en 1989 elle était déjà
de 250 milliards de dollars - plaçant les USA, la première
puissance économique du monde, au rang de principal pays
débiteur du monde.
Cette dette apparaît
encore réduite par rapport à une autre encore bien
plus importante, bien moins connue: il existe actuellement une
accumulation estimée à 1,5 trillion de dollars
entre les mains d'étrangers qui opèrent sur le
marché européen ou dans d'autres pays.
Cette somme équivaut
à un an de biens et de services que les USA ont été
capable de consommer ou de détenir sans les produire,
ceci grâce à leur capacité d'émettre
les dollars que le reste du monde avait besoin de posséder
ou d'utiliser comme réserve ou moyen de paiement.
Il est très
peu probable que cette somme puisse être échangée
contre des biens ou des services produits aux USA, qui n'exportent
déjà plus que le dixième de ce qu'ils exportaient
auparavant.
La fameuse reprise de l'économie américaine s'est
basée, essentiellement, sur l'augmentation de la dépense
publique destinée à la politique d'armement (pendant
l'ère Reagan, qui fut un " temps de paix ",
les dépenses militaires aux USA atteingnirent un chiffre
qu'on ne peut plus écrire avec des zéros, 2 quadrillions
de dollars!), elle a été fondée aussi sur
le bas prix payé pour les produits importés des
pays exportateurs de matières premières, mais,
surtout, sur l'application d'une politique monétariste,
dont les conséquences ont aggravé de façon
dramatique les conditions de vie de millions de travailleurs
aux USA.
La réduction
des coûts, des salaires et des services sociaux, la protection
des profits des entreprises, la restructuration industrielle,
la réorganisation du marché du travail - avec licenciements
massifs et généralisation du sous-emploi - ont
soutenu la " reprise économique ", au bout de
laquelle se dressait un tableau dantesque, comparable à
la situation que subissaient les masses travailleuses au début
du siècle.
Dans tous les secteurs de l'industrie, la " flexibilité
" s'est transformée en un élément-clef
de la rentabilité.
Le mot d'ordre du
moment est le système de production flexible, dans lequel
les produits répondent plus rapidement à la demande
du marché, avec une quantité minimum de stocks
et une production irrégulière, intégrée
progressivement à des ordinateurs.
Il s'agit de changements
technologiques dictés par la logique de réduction
des coûts.
La production flexible,
qui fut lancée par les Japonais, est déjà
largement utilisée dans presque toutes les industries
de haute technologie nord-américaines; elle exige que
les travailleurs préparent les machines rapidement - accélérant
ainsi la production - ainsi qu'une " flexibilité
" dans l'engagement de la main d'oeuvre, etc.
D'autre part, les
industries de technologie moyenne ont eu tendance à engager
des petites entreprises ou des sous-traitants, qui utilisent
à leur tour de la main d'oeuvre temporaire, pour les travaux
de routine qui peuvent être effectués par de la
min d'oeuvre non qualifiée.
Les grandes industries
ont rompu tous les compromis sociaux avec ces travailleurs, qui
sont facilement portés sur la liste des licenciés,
piur être de nouveau engagés plus tard.
De cette façon,
nous nous trouvons avec des dizaines de millions de travailleurs
employés temporairement, vingt millions de personnes travaillant
à l'heure et parmi celles-ci dix millions sont privés
de toute assurance.
Naturellement, la réduction des coûts implique aussi
une réduction des salaires, qui a été progressive
pendant l'ère Reagan; en 1989, on évaluait à
8 millions le nombre de travailleurs recevant seulement le salaire
minimum qui, compte tenu de l'inflation, se trouve au même
niveau qu'en 1955.
Mais il ya encore
autre chose: les licenciements massifs exécutés
par les grandes industries et la généralisation
consécutive du sous-emploi ont porté à 25
millions le nombre de travailleurs dont les revenus sont très
en-dessous du salaire minimum.
Une partie de ces
travailleurs vit dans la misère la plus absolue.
Actuellement le
nombre de pauvres aux USA - dont la population est de 235 millions
- atteint le chiffre épouvantable de 50 millions de personnes,
dont 20 millions (un Nord-Américain sur cinq) souffrent
de la faim.
Quant aux aides
sociales, l'équipe reaganienne en a supprimé une
bonne partie.
Par exemple, en
1987, l'assurance sur le chômage n'a couvert que les 2/3
des travailleurs en chômage; la politique menée
conseillait de diminuer les assurances-chômage pour obliger
les travailleurs à accepter immédiatement d'autres
postes de travail dans n'importe quelles conditions de travail.
En ce qui concerne
l'assistance sanitaire, l'éducation, etc., les chiffres
concordent avec avec les autres données de la misère:
37 millions de Nord-Américains n'ont aucune assurance-maladie,
la mortalité infantile aux USA se trouve au même
niveau qu'au Bangladesh! 40% des jeunes sont semi-analphabétes;
des millions de personnes survivent sous des cartons dans les
rues ou dans les métros... "
Les sans-abris,
déchets humains jetés par le système. Pire
qu'à Calcutta. Voici le résultat du capitalisme
le plus dur ", s'exclame un sociologue nord-américain,
tandis qu'un autre, le professeur Bellah, dit indign ":
" La vie est terrible.Tout brûle devant les yeux des
Nord-Américains transformés en Néron. Aucune
société ne souffre d'autant de problèmes
que la nôtre. Notre type de capitalisme est sauvagement
destructeur ".
Tels ont été quelques uns des " excellents
" résultats de la " reprise " économique
reaganienne.
Grâce à
eux, à la politique monétariste appliquée,
la masse de l'argent, et par conséquent celle des crédits
a augmenté; mais l'envol de la spéculation financière
a aussi atteint ses propres limites en tant que solution des
problèmes de l'économie réelle, et il s'est
lui-même converti en un problème en soi.
La cause fondamentale de la spéculation est la surproduction
de marchandises ou, ce qui revient au même, l'énorme
capacité de production excédentaire qui pèse
sur la plupart des secteurs de l'industrie, et qui en même
temps empêche une relance réelle de l'investissement
productif, ce qui conduit irrémédiablement à
la récession.
La profonde crise économique qui se rapproche pourrait
se présenter comme un iceberg: son sommet, la partie visible,
serait constitué par les faillites bancaires et l'absorption
- tant financière qu'industrielle - de petites entités
par d'autres plus grandes, ce qui renforcera encore plus la concentration
du capital monopoliste; sa partie immergée serait la crise
financière et industrielle, et la mer qui entoure l'iceberg
et qui le décompose serait la crise générale
du système capitaliste.
Nous devons à nouveau en revenir aux USA, non seulement
en raison de leur poids spécifique dans l'ensemble de
l'économie capitaliste mondiale, mais aussi parce que
c'est là-bas, et peut-être pour cette même
raison, que la crise est la plus mûre et a commencé
à exercer ses effets. Les faillites bancaires ont déjà
commencé en Amérique du Nord, où les Caisses
d'épargne ont coulé à pic; leurs pertes
cumulées pendant les 10 dernières années
se montent à 700 milliards de dollars.
Les bénéfices
des banques des USA ont baissé de 52% le dernier trimestre;
la banqueroute menace des centaines de moyennes et de petites
entités de crédit qui, durant les dernières
années, avaient accordé des prêts en cascade
à des entreprises spéculatrices du secteur immobilier;
les géants de l'industrie ont déjà annoncé
une nouvelle restructuration de leurs entreprises (General Motors
va fermer 38 usines aux USA et au Canada, en licenciant 37 000
ouvriers, tandis que Ford a décidé de supprimer
14 000 postes de travail).
Les responsables de l'élaboration politique et économique,
tendant à appuer la dernière reprise, avaient eu
recours à des politiques antirécession qui, ayant
déjà servi, ne sont plus viables aujourd'hui en
tant qu'instruments pour affronter la récession qui vient
de commencer.
La croissance des
dépenses publiques, l'augmentation du déficit budgétaire,
les interventions sur le taux d'intérêt et sur la
politique commerciale sont des mesures déjà inefficaces
aujourd'hui, c'est pourquoi les pays industriels les plus développés,
les USA en tête, ont déjà esquissé
une politique d'" ajustement " similaire à celle
que le Fonds Monétaire International (F.M.I.) avait imposée
aux pays d'Amérique latine pendant la dernière
décennie.
Les politiques d'" ajustement ", dont les conséquences
pour les masses populaires seront encore plus dramatiques que
celles qui leur ont été infligées par les
politiques monétaristes, consistent dans la réduction,
à n'importe quel prix, des déficits, des dettes
extérieures, etc.
Pour y parvenir,
on planifie des réductions drastiques de budgets; on réduit
les salaires réels jusqu'à des indices de misère
(en y rajoutant la contraction du salaire indirect, représenté
par les services publics, l'éducation, la santé,
le logement, les retraites, etc.); on restructure à nouveau
les industries, envoyant au chômage des millions d'ouvriers,
on augmente les impôts indirects et, de cette façon,
les prix des produits de base; on passe à une concentration
plus forte du capital, en liquidant de nombreuses entreprises,
en assujettissant les plus petites aux plus grandes, ou en les
fusionnant entre elles; si c'est nécessaire, et pour proétger
les exportations, on effectue une dévaluation de la monnaie
nationale, etc.
La conception des politiques d'ajustement part d'une vision très
particulière de la crise, considérée comme
une manifestation transitoire de " déséquilibres
extérieurs ", de distorsions dans le système
productif intérieur, provoqués par des inteférences
de l'Etat, par l'excès de dépenses publiques ou
par des demandes sociales " démesurées ".
En réalité,
ces politiques ont pour objet de " braver la tempête
", en attendant le retour à la normale. Mais l'expérience
montre que, au lieu de remplir la fonction d'un programme pour
sortir de la crise, les politiques d'ajustement finissent par
jouer le rôle de gestion de celle-ci, et leur caractère
supposé transitoire se prolonge de façon indéfinie.
C'est à ce
moment qu'apparaissent sur scène les théories fascistes
sur la société des " trois tiers ", selon
lesquelles un tiers de l'humanité est de trop, et qu'il
faut donc l'éliminer par la famine, par la guerre, ou
les deux à la fois.
Nombreux sont déjà les pays capitalistes qui ont
commencé à mettre en pratique une partie du programme
d'" ajustement ".
Aux USA, on est parvenu à un accord pour réduire
en cinq ans de 500 milliards le déficit budgétaire.
Dans ce but on a déjà annoncé l'augmentation
des impôts indirects et une nouvelle réduction des
dépenses sociales beaucoup plus importante que celle qui
avait été appliquée lors de la politique
monétariste de Reagan (...).
Les spéculations financières internes de presque
tous les pays développés dépassent la production
de biens et de services; le mouvement international des capitaux
escède en valeur l'échange commercial réel
dans une proportion de dix à un.
La spéculation
financière et le mouvement de capitaux se sont transformés
en véritable facteur déterminant des taux de change,
des taux d'intérêt, de la demande et de la distribution
d'argent, des prix et, à travers tout cela, de la production
et de l'emploi.
Les taux de change
et leurs flucutations correspondent presque toujours à
des circonstances financières spéculatives plus
qu'aux conditions réelles de la production ou du commerce,
et au lieu de les corriger, ils étendent les déséquilibres
commerciaux. Les politiques fiscales se montrent déjà
impuissantes à corriger le moindre déséquilibre
(...). "
L'interdépendance
économique existant entre tous les pays, en particulier
entre les pays capitalistes les plus développés...
étant fondée sur la 'liberté d'entreprise',
sur le 'libre commerce' et la non moins libre concurrence effrénée,
ne permet pas un contrôle effectif sur les forces aveugles
qui opèrent dans le marché; au contraire, elle
accentue la lutte entre les monopoles des différents pays
et opére, en fin de compte à la manière
des vases communicants, d'une façon qui étend le
mal rapidement de tous les côtés.
La 'coordination'
rencontre un obstacle insurmontable dans la nature privée
du capital elle-même et dans l'anarchie de la production.
De plus, la situation
économique de chaque pays n'est pas identique à
celle des autres et les objectifs de chaque Etat sont en général
aussi différents, ou ils sont incompatibles avec ceux
des autres; en outre, les mesures qui peuvent être prises
pour contenir ou pallier les effets de la crise touchent de manière
différente les intérêts de chacun de ces
Etats.
C'est pourquoi,
au lieu des accords et de la coordination, ce qui se produit
le plus fréquemment c'est la non-coordination et l'obstruction,
qui se sont transformés en des méthodes les plus
utilisés dans la lutte inter-impérialiste "
(Resistencia, revue du PCE(r), n°spécial, novembre
1987) (...).
En général,
tous les pays européens se trouveront aussi touchés
par la récession, même s'il est évident que
quelques uns d'entre eux sont mieux équipés que
d'autres pour y faire face, ce qui n'est pas le cas de l'Espagne
où se retrouvent toutes les conditions pour que cela éclate
d'une façon virulente.
Le " miracle
" économique de l'oligarchie espagnole, dont se montrent
si fiers les " felipistes " (Note: partisans du chef
du parti socialiste ouvrier espagnol, Felipe Gonzales), a une
base encore plus fictive que la fameuse reprise reaganienne.
Les importants investissements
étrangers (surtout yankees et japonais) réalisés
dans notre pays ont servi à gonfler une bulle spéculative
qu'un simple souffle d'air fera exploser de toutes parts (...).
Les syndicats institutionnels,
après avoir accepté le fameux pacte de " compétitivité
" ou de surexploitation, vont centrer leur " lutte
" sur la défense du " pouvoir d'achat des salires
", pour y parvenir ils pactiseront et ils vendront les intérêts
des travailleurs contre le triste plat de lentilles que la crise
pourra leur offrir.
Ils oublieront,
comme ils l'ont fait dans les années passées, de
défendre le poste de travail, de mettre fin à la
" flexibilité " du personnel, d'améliorer
les conditions de travail, etc.
Que peuvent faire les travailleurs? Donner un coup de main à
la bourgeoisie pour sortir de la crise? Nous sommes convaincus
que même si l'oligarchie et son armée - comme ils
l'ont fait plusieurs fois - les obligeaient à le faire
par la force des baïonnettes, cela ne suffirait pas à
sauver le système de la banqueroute et de la ruine inévitable.
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