PCN(m)
Le
mouvement communiste international et ses leçons historiques
[extraits]
Après la mort de Lénine,
cest Staline qui a pris la direction du mouvement communiste
international.
Staline a bien servi le mouvement
prolétarien, en réalisant des tâches historiques
telles que : la lutte contre le liquidationnisme de droite, qui
avait émergé sous la forme de la soi-disant «
révolution permanente » mise de lavant par
Zinoviev, Kamenev, et principalement par Trotski ; létablissement
du léninisme ; le renforcement de lUnion soviétique,
notamment par la collectivisation de lagriculture et le
développement de la planification économique ;
lécrasement du fascisme hitlérien au moment
de la Seconde Guerre mondiale ; la synthétisation de lexpérience
du développement économique soviétique ;
et la direction du mouvement communiste international, quil
a assumée pendant une période denviron 30
ans.
Néanmoins, le fait que plusieurs
faiblesses importantes aient prévalu chez Staline et quelle
aient éventuellement causé de sérieux problèmes,
ne doit pas être ignoré.
Notre point de départ à
cet égard, doit être évidemment lévaluation
que Mao en a faite, lorsquil a dit que luvre
de Staline comportait 70 % daspects positifs et 30 % daspects
négatifs.
En se basant sur la ligne générale
établie par Lénine lors des débuts de la
Troisième Internationale, concernant la révolution
dans les pays coloniaux et semi-coloniaux à létape
pré-capitaliste, la révolution de démocratie
nouvelle a pu triompher en Chine et modifier grandement le rapport
des forces à léchelle internationale.
Le fait que la révolution
lait emporté dans le plus grand pays au monde et
suite à des décennies de lutte, a permis détablir
un nouveau modèle désormais applicable dans tous
les pays semi-féodaux et semi-coloniaux.
Comme Lénine lavait
souhaité, le Parti communiste chinois (PCC) dirigé
par Mao a entrepris la « grande et difficile tâche
» de mener la révolution dans un pays dOrient
en y appliquant de façon créative les principes
universels du marxisme-léninisme.
Ce faisant, le PCC dirigé
par Mao a enrichi et développé la science marxiste.
La théorie des contradictions
dans le domaine philosophique ; lanalyse du capitalisme
bureaucratique dans le domaine de léconomie politique
; le développement de la stratégie de la révolution
de démocratie nouvelle ; létablissement des
principes universels de la guerre populaire ; la concrétisation
du lien entre le parti, larmée et le front uni :
tous ces aspects montrent bien les enrichissements qui ont été
apportés par Mao et le PCC au marxisme-léninisme.
Pendant tout le processus révolutionnaire
en Chine, Mao a dû lutter fermement contre les diverses
formes dopportunisme de droite et de « gauche »
qui se sont manifestées ici et là, ainsi que contre
ceux et celles qui souhaitaient copier mécaniquement lexpérience
étrangère, tels Li Lisan, Wang Ming et Chang Kuo-tao.
Quand on y réfléchit
sérieusement, il apparaît évident que la
lutte menée par Mao contre Li Lisan, Wang Ming et consorts
était liée, fondamentalement, et même
sil ne la jamais exprimé ouvertement ainsi
à la lutte contre la pensée mécanique
et le style de travail promus par Staline et le Komintern.
En fait, Mao a constamment appelé
le peuple chinois à demeurer vigilant face à la
menace de la pensée mécanique et métaphysique
qui existait au sein même du PCC et du mouvement communiste
international.
Il a combattu ces déviations
en pratique, à travers notamment la politique de front
uni quil a appliquée, mais aussi par de nombreux
ouvrages tels De la contradiction, De la pratique, Réformons
notre étude, Pour un style de travail correct dans le
Parti, La démocratie nouvelle, etc.
[
] Mao a défini le
parti comme étant une unité des contraires, et
non un tout homogène et monolithique.
Il a clarifié le fait que
la lutte entre les deux lignes est en fait la force motrice de
la vie du parti.
En démontrant le rapport
qui existe entre la lutte des classes dans la société
tout entière et la lutte entre les deux lignes au sein
du parti, Mao a fourni une explication scientifique du fait quaussi
longtemps que les classes existeront, le parti va lui aussi exister
; et quainsi, tant que le parti existera, la lutte idéologique
prévaudra toujours.
Mao a démontré que
le concept dune unité monolithique est anti-dialectique,
et il la rejeté catégoriquement.
Son point de vue sur la question
du parti est venu ajouter une dimension nouvelle à la
conception léniniste dun parti militant de type
nouveau.
Selon Mao, la lutte entre les idées
justes et les idées erronées se déroule
de manière constante au sein du parti ; à un certain
moment, les idées erronées en viennent à
se consolider sous la forme du révisionnisme : la lutte
prend alors un caractère antagonique. Lorsque les idées
anti-prolétariennes finissent par prévaloir, le
parti dans son ensemble change de nature.
Par conséquent, les révolutionnaires
doivent travailler constamment à révolutionnariser
le parti, au moyen de la lutte de ligne.
Ainsi donc, la révolution
chinoise, en se basant sur le marxisme-léninisme, a conduit
des millions douvrières, douvriers, de paysannes
et de paysans sur la voie qui allait leur permettre de devenir
maîtres de leur propre destinée.
Tout de suite après avoir
assuré le triomphe de la révolution de démocratie
nouvelle menée sous la direction du prolétariat,
le Parti communiste chinois dirigé par Mao a mis de lavant
le programme de la révolution socialiste.
Les contradictions entre les révolutionnaires
et les éléments qui avaient été influencés
par le caractère bourgeois de la révolution de
démocratie nouvelle se sont alors intensifiées.
Cest précisément
à ce moment que Staline est mort.
Le révisionnisme de Khrouchtchev
a conquis la direction du Parti communiste de lUnion soviétique
lors de son XXe congrès, dans ce qui a pris la forme dun
coup dÉtat contre-révolutionnaire, et le
capitalisme y a été restauré.
Prenant prétexte de la lutte
contre le culte de la personnalité de Staline, la clique
de Khrouchtchev a réussi à renverser le socialisme
et la dictature du prolétariat.
Cet événement a ébranlé
les révolutionnaires partout à travers le monde.
Utilisant la terreur de larme nucléaire, Khrouchtchev
et sa clique ont rejeté le rôle historique décisif
que jouent les masses populaires.
Ces renégats se sont faits
les promoteurs de la collaboration plutôt que de la lutte
des classes, en défendant ce quils ont appelé
les « trois pacifiques » (NDLR il sagissait
de la coexistence pacifique, de la compétition pacifique,
et du passage pacifique au socialisme).
Khrouchtchev a tenté de dissimuler
sa défense évidente du parlementarisme bourgeois
en se référant aux « nouvelles possibilités
» apportées par la situation internationale changeante.
Encouragés par la restauration
du capitalisme en Russie, les droitiers chinois en ont profité
pour intensifier leurs attaques contre les révolutionnaires
prolétariens.
Le cas de Peng Dehuai en fut un
bon exemple. [1]
Devant cette situation complexe,
Mao réfléchit sérieusement à la question
de la lutte des classes sous le socialisme, et il prit la tête
du combat contre le révisionnisme moderne à léchelle
internationale, et contre lopportunisme de droite au sein
du parti.
À partir dune analyse
scientifique de la lutte des classes sous le socialisme, Mao
mit de lavant le concept de la continuation de la révolution
sous la dictature du prolétariat comme étant une
nécessité absolue, si on veut empêcher la
restauration du capitalisme.
Il initia la Grande révolution
culturelle prolétarienne (GRCP), qui fut une révolution
de masse sans précédent dans lhistoire de
lhumanité.
Avec cette révolution qui
a eu leffet dun véritable tremblement de terre,
Mao a armé le prolétariat dun nouvel outil
pour prévenir la restauration du capitalisme dans le cadre
dune société socialiste.
Cette énorme contribution
fait quon doit considérer que Mao a fait avancer
le marxisme à un nouveau stade son troisième
, à savoir le marxisme-léninisme-maoïsme.
La GRCP a retardé la restauration
du capitalisme en Chine pendant plus de 10 ans.
En dépit du fait que les
partisans de la voie capitaliste lont éventuellement
emporté après la mort de Mao (non sans avoir tramé
de multiples complots contre-révolutionnaires, tant à
léchelle nationale quinternationale), limportance
du principe de la révolution culturelle na pas diminué
pour autant : il revêt au contraire encore plus dimportance
pour lensemble des révolutions encore à venir.
Ce qui est remarquable ici, cest
quaprès que la clique de Khrouchtchev eût
réussi à restaurer le capitalisme en Union soviétique,
Mao ait combattu, dune part pour préserver et défendre
les réalisations du premier État socialiste ; et
quen même temps, il ait persévéré
dans létude des faiblesses qui ont entraîné
cette perte irréparable.
Cest ainsi quon doit
comprendre la défense quil a faite de Staline contre
les attaques portées contre lui par la clique de Khrouchtchev,
de même que les explications quil a fournies de ses
erreurs et faiblesses.
Lévaluation que Mao
a faite de Staline se distingue à la fois des points de
vue révisionnistes de droite qui lont renié
complètement, et du point de vue dogmato-révisionniste
sectaire qui refusa de reconnaître ses erreurs et faiblesses.
Au sein du mouvement communiste
international, le premier courant fut symbolisé par Trotski,
Tito et Khrouchtchev, alors que le deuxième fut représenté
par Enver Hoxha.
Il faut aussi noter quau même
moment où Mao entreprit de lutter contre le révisionnisme
moderne, se développait aussi le courant dit « euro-communiste
», qui sous prétexte de sopposer à
la conception monolithique de Staline et à la bureaucratie,
rejetait le matérialisme dialectique et la science marxiste
dun point de vue anarchiste bourgeois pluraliste.
Pendant que le débat faisait
rage au sein du mouvement communiste international et que Khrouchtchev,
de concert avec limpérialisme, diffamait Staline
à partir dun point de vue contre-révolutionnaire,
il était nécessaire de défendre Staline
et de mettre lemphase sur ses aspects justes et positifs.
Ce faisant, il ne sagissait
pas simplement de défendre Staline en soi, mais de défendre
aussi le mouvement communiste dans son ensemble ainsi que le
socialisme ; en définitive, cest le marxisme-léninisme
lui-même qui était en jeu.
Mais aujourdhui, les choses
ont beaucoup changé : le révisionnisme de Khrouchtchev,
qui sest éventuellement transformé en social-impérialisme,
a failli complètement, jusquà entraîner
la dissolution pure et simple de lUnion soviétique.
En Chine, les partisans de Khrouchtchev
ont usurpé le pouvoir suite à un coup dÉtat
contre-révolutionnaire, et réussi à restaurer
le capitalisme après la mort de Mao. Il ny a plus,
aujourdhui, un seul État socialiste.
En ce moment, les révolutionnaires
de partout dans le monde peuvent librement, en-dehors de toute
pression politique, faire le bilan de lexpérience
historique.
Elles et ils portent une grande
responsabilité sur leurs épaules, et doivent travailler
fort afin de lassumer correctement, sans aucun doute.
Dans ce contexte, il nous faut approfondir
ce qui était déjà mentionné dans
lintroduction de la lettre intitulée Sur la question
de Staline, publiée dans le cadre du grand débat
lancé par Mao et le Parti communiste chinois contre le
révisionnisme de Khrouchtchev : « La question de
Staline est une grande question, une question dimportance
mondiale qui a eu des répercussions au sein de toutes
les classes du monde et qui, jusquà présent
encore, est largement controversée.
Les classes et les partis politiques
ou factions politiques qui représentent les différentes
classes ont des opinions divergentes sur cette question.
Et il est à prévoir
quune conclusion définitive ne puisse lui être
donnée en ce siècle. »
Le siècle dont parlaient
Mao et le Parti communiste chinois vient de se terminer : nous
venons dentrer dans le XXIe siècle.
Nous devons porter attention au
fait quon doit défendre les 70 % de contributions
positives de Staline, et aussi tirer les leçons de ses
30 % derreurs.
Comme on le dit plus loin dans le
même article, « pour ce qui est des erreurs de Staline,
lesquelles occupent seulement une place secondaire, elles doivent
être considérées comme une leçon de
lhistoire, une mise en garde pour les communistes de lUnion
soviétique et ceux des autres pays, afin quils ne
commettent pas, à leur tour, pareilles erreurs ou en commettent
moins ».
Un autre élément important
à considérer, cest que les erreurs de Staline
se divisent en deux catégories : il y a celles qui étaient
inévitables étant donné le manque dexpérience
de la dictature du prolétariat, et celles qui relèvent
de ses propres faiblesses idéologiques.
Sil nétait pas
nécessairement possible dempêcher les premières,
les deuxièmes auraient certes pu lêtre.
Dressant la liste des erreurs de
Staline, voici ce que disait encore la lettre publiée
à loccasion du grand débat : « Dans
certains problèmes, la méthode de pensée
de Staline sécarta du matérialisme dialectique
pour tomber dans la métaphysique et le subjectivisme,
et, de ce fait, il lui arriva parfois de sécarter
de la réalité et de se détacher des masses.
Dans les luttes menées au
sein du Parti comme en dehors, il confondit, à certains
moments et dans certains problèmes, les deux catégories
de contradictions de nature différente contradictions
entre lennemi et nous, et contradictions au sein du peuple
de même que les méthodes différentes
pour la solution de ces deux catégories de contradictions.
Le travail de liquidation de la
contre-révolution, entrepris sous sa direction, permit
de châtier à juste titre nombre déléments
contre-révolutionnaires qui devaient lêtre
; cependant, des gens honnêtes furent aussi injustement
condamnés, et ainsi il commit lerreur délargir
le cadre de la répression en 1937 et 1938.
Dans les organisations du Parti
et les organismes de lÉtat, Staline ne fit pas une
application pleine et entière du centralisme démocratique
du prolétariat ou y contrevint partiellement.
Dans les rapports entre partis frères
et entre pays frères, il commit aussi des erreurs.
Par ailleurs, il formula, au sein
du mouvement communiste international, certains conseils erronés.
Toutes ces erreurs ont causé des dommages à lUnion
soviétique et au mouvement communiste international. »
Dans le contexte de la Grande révolution
culturelle prolétarienne, du maoïsme et du mouvement
communiste international contemporain, il apparaît aujourdhui
évident que même sil fut un grand marxiste-léniniste,
les faiblesses idéologiques de Staline ont influencé
considérablement le mouvement communiste.
Pour parler franchement, Staline
a commis des erreurs quant à sa compréhension et
à sa façon de traiter le problème fondamental
de la dialectique celui de la lutte et de lunité
des contraires.
Le fait de considérer le
parti comme étant un tout unique et monolithique, plutôt
que comme une unité des contraires, la amené
à commettre des erreurs dévaluation sérieuses
quant à la nature et à la manière de traiter
la lutte entre les deux lignes au sein du parti.
Cest ainsi quon a été
amené à déclarer, sur la base de la croissance
économique rapide qui a suivi lélimination
de la propriété privée, la collectivisation
de lagriculture et lindustrialisation, quil
ny avait plus de contradictions de classe antagoniques
dans la société soviétique : cela violait
un principe de base du marxisme-léninisme.
Cette analyse a amené Staline
à considérer de manière unilatérale
que les menaces contre lUnion soviétique ne pouvaient
venir que dune intervention étrangère et
de la conspiration.
Lemphase quon a mis
sur cette possibilité, plutôt que de prêter
attention de manière adéquate au phénomène
du développement des nouveaux capitalistes qui se produisait
au sein du parti et de le neutraliser, constitua en outre une
négation des principes de base que Lénine lui-même
avait postulés au moment de la formation du Komintern,
quant au rapport entre la construction du socialisme dans un
pays donné et le développement de la révolution
mondiale.
Même si elle ne procédait
pas nécessairement dune mauvaise intention, lemphase
quon a mis sur la protection de lUnion soviétique
contre la menace étrangère a eu pour effet de miner
linternationalisme prolétarien et dexagérer
le nationalisme russe.
Cela a créé beaucoup
de confusion par rapport au développement de la révolution
mondiale et au fonctionnement du Komintern.
Il faut se rappeler que lorsquil
avait formé le Komintern, Lénine avait insisté
sur la nécessité de la révolution et dun
parti communiste mondial, auxquels tout devait être soumis.
Mais sous la direction de Staline, on en est venu à considérer
linverse et à subordonner la révolution mondiale
aux seuls intérêts de lUnion soviétique.
Cest de ça dont Mao
parlait lorsquil a dénonça linfluence
négative que Staline avait eue sur le mouvement communiste
international.
Staline considérait que la
collectivisation de lagriculture, lindustrialisation
et le développement rapide de la production et des forces
productives grâce à la planification économique
centralisée, étaient suffisants pour garantir le
triomphe du socialisme.
Il metta laccent unilatéralement
là-dessus, ce qui eut pour effet de miner limportance
de la révolutionnarisation des rapports de production
pour résoudre les contradictions qui existaient toujours
dans la société soviétique.
Cela a favorisé le développement
dune nouvelle classe bourgeoise, qui fut éventuellement
représentée par la clique contre-révolutionnaire
de Khrouchtchev au sein du parti, qui renversa la dictature du
prolétariat et rétablit la dictature de la bourgeoisie.
Tirant les leçons des erreurs
commises par Staline, Mao a étudié sérieusement
léconomie politique, et il a développé
les principes marxistes-léninistes, principalement en
ce qui a trait à la lutte des classes sous le socialisme,
afin dempêcher la restauration du capitalisme ; Mao
a présenté un nouveau modèle déconomie
socialiste qui requiert de chacun quil devienne à
la fois rouge et expert et qui repose sur le principe de «
marcher avec les deux jambes » [2].
La propriété collective
des moyens de production ne garantit pas, en soi, la victoire
du socialisme ; les nombreuses divisions, comme celles qui existent
entre travail intellectuel et travail manuel ou entre les villes
et les campagnes, ainsi que le droit bourgeois, constituent une
base matérielle qui favorise le développement dune
nouvelle classe bourgeoise.
Mao a montré que le socialisme
présente à la fois certaines caractéristiques
du capitalisme et du communisme et que par conséquent,
le danger de restauration du capitalisme y est toujours présent.
Il a élaboré avec
justesse cette vérité historique, qui veut que
la marche vers le communisme ne soit possible que si on «
contient » le capitalisme, en poursuivant de manière
continue le processus révolutionnaire après la
conquête du pouvoir dÉtat par le prolétariat.
Partant de ce principe, Mao a amené
le peuple chinois à exercer son droit de se révolter
contre les partisans de la voie capitaliste au sein du parti,
qui défendaient la ligne de Khrouchtchev voulant quêtre
riche soit une bonne chose.
Il a établi une ligne de
démarcation claire entre les révolutionnaires marxistes
et les révisionnistes en établissant les principes
suivants : « Pratiquez le marxisme et non le révisionnisme
; travaillez à lunité et non à la
scission ; soyez francs et honnêtes, ne tramez ni intrigues
ni complots ».
En mettant de lavant le slogan
« Feu sur le quartier général bourgeois !
», il a appelé les masses à semparer
de la forteresse révisionniste.
Durant la Grande révolution
culturelle prolétarienne, à travers la lutte contre
les renégats Liu Shaoqi, Lin Biao et Deng Xiaoping, il
a éventuellement développé la méthode
dialectique qui permet datteindre lunité sur
une nouvelle base au sein du parti, grâce au processus
dunité - lutte - transformation.
Mao a mis de lavant la formation
de comités du parti en accord avec le principe des trois
qui se fusionnent en un, c'est-à-dire qui unissaient à
la fois les vétérans, les adultes et la nouvelle
génération, de sorte à amener du sang neuf
au sein du parti.
Étant donné linfluence
négative du mouvement communiste international, les limites
historiques de la lutte de classe ainsi que le retard accumulé
dans la lutte pour les dénoncer, il ne fut toutefois pas
possible pour Mao de se débarrasser de lensemble
des droitiers qui avaient déjà atteint des échelons
élevés au sein du parti et du gouvernement.
Mais limportance des principes
quil a développés nen demeure pas moins.
Certaines personnes qui ne réalisent
pas la complexité de la période de la Révolution
culturelle, aiment à blâmer Mao pour avoir réalisé
un certain nombre de compromis dans la dernière période
de la GRCP.
Il sagit là dun
point de vue totalement erroné.
Mao a soutenu les révolutionnaires,
tels Jiang Qing et Zhang Chunqiao, qui formaient le noyau révolutionnaire
au sein du parti.
De fait, cest lui qui dirigeait
la soi-disant « bande des quatre », dont il fut certes
le membre le plus clairvoyant.
À cet égard, une
question importante doit être soulevée : à
savoir pourquoi Mao na-t-il pas pris linitiative
dappeler à la construction dune nouvelle Internationale
communiste, alors même quil avait vécu lexpérience
de la lutte historique menée contre le révisionnisme
de Khrouchtchev et la Grande révolution culturelle prolétarienne
?
On pourrait certes répondre
que les expériences négatives quil a connues
avec le Komintern au cours de sa dernière période
ont pu linfluencer à ne pas agir en ce sens ; mais
cela ne peut constituer le facteur principal.
Dans les faits, Mao a assumé
la direction idéologique du mouvement communiste international,
en entreprenant la lutte contre le révisionnisme de Khrouchtchev
et en dirigeant la GRCP, ainsi quen appuyant et en coopérant
avec les mouvements de libération nationale et les forces
qui luttaient pour la révolution de démocratie
nouvelle et la révolution socialiste ailleurs dans le
monde.
Mais objectivement, des difficultés
bien pratiques ont réduit la possibilité de donner
une forme organisée au mouvement qui se développait.
Parmi les plus évidentes
dentre elles, il faut mentionner le dogmato-révisionnisme,
le centrisme et le chauvinisme de certains partis tels ceux dAlbanie,
du Vietnam et de la Corée du Nord, qui rejetaient les
contributions universelles de Mao. Il était impossible
denvisager la formation dune nouvelle Internationale
communiste en faisant fi de ces partis.
Aujourdhui toutefois, la situation
a grandement évolué. Il ny a plus un seul
État socialiste dans le monde.
Les révolutionnaires authentiques
défendent maintenant le maoïsme comme étant
un stade supérieur du marxisme-léninisme. Une nouvelle
vague révolutionnaire pointe à lhorizon.
Désormais, le marxisme-léninisme-maoïsme
constitue une base idéologique solide pour la création
dune nouvelle Internationale communiste.
Lensemble des communistes
révolutionnaires doivent travailler sérieusement
à lui donner une forme organisationnelle, à travers
la lutte de classe et la lutte idéologique.
Le Mouvement révolutionnaire
internationaliste (le MRI) représente aujourdhui
lembryon dune telle organisation. Nous devons tous
et toutes travailler à laméliorer et à
le développer.
Il faut porter une attention spéciale
aux discussions et aux relations avec les révolutionnaires
qui ne font pas partie du MRI, pour éventuellement les
unir au sein du Mouvement.
Ce faisant, les communistes révolutionnaires
doivent étudier sérieusement lexpérience
du Komintern et tenter de résoudre les questions suivantes
: lévaluation du VIIe congrès du Komintern
; son rôle durant la Seconde Guerre mondiale ; sa dissolution
; son activité visant à amener les partis communistes
de plusieurs pays à entrer au sein des gouvernements bourgeois
anti-fascistes ; la position des partis communistes de Grèce,
dItalie, de France, dEspagne, dInde, de Chine
; le rôle de Staline ; etc.
Toutes ces questions sont autant
de défis auxquels le mouvement communiste international
doit faire face.
Le maoïsme constitue déjà
une base scientifique suffisante pour y répondre. Ainsi,
les communistes révolutionnaires de partout dans le monde
doivent multiplier les initiatives pour apprendre des expériences
positives et négatives du passé, en appliquant
le maoïsme.
Notes
[1] NDLR : Ministre de la Défense,
Peng Dehuai forma un groupe qui sattaqua à la ligne
générale défendue par Mao pour lédification
du socialisme, aux communes populaires et au Grand bond en avant.
Il fut destitué après une réunion plénière
du Comité central tenue en août 1959.
[2] NDLR : Il sagit dune
série de mesures politiques avancées par Mao en
1958, appelant le peuple chinois à « compter sur
ses propres forces », à « lutter durement
», et à « briser le cadre des formules étrangères
et prendre une voie de développement industriel qui nous
soit propre ».
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