|  PCN(m)
   Le
            mouvement communiste international et ses leçons historiques
 [extraits] Après la mort de Lénine,
            cest Staline qui a pris la direction du mouvement communiste
            international.  Staline a bien servi le mouvement
            prolétarien, en réalisant des tâches historiques
            telles que : la lutte contre le liquidationnisme de droite, qui
            avait émergé sous la forme de la soi-disant «
            révolution permanente » mise de lavant par
            Zinoviev, Kamenev, et principalement par Trotski ; létablissement
            du léninisme ; le renforcement de lUnion soviétique,
            notamment par la collectivisation de lagriculture et le
            développement de la planification économique ;
            lécrasement du fascisme hitlérien au moment
            de la Seconde Guerre mondiale ; la synthétisation de lexpérience
            du développement économique soviétique ;
            et la direction du mouvement communiste international, quil
            a assumée pendant une période denviron 30
            ans.  Néanmoins, le fait que plusieurs
            faiblesses importantes aient prévalu chez Staline et quelle
            aient éventuellement causé de sérieux problèmes,
            ne doit pas être ignoré.  Notre point de départ à
            cet égard, doit être évidemment lévaluation
            que Mao en a faite, lorsquil a dit que luvre
            de Staline comportait 70 % daspects positifs et 30 % daspects
            négatifs. En se basant sur la ligne générale
            établie par Lénine lors des débuts de la
            Troisième Internationale, concernant la révolution
            dans les pays coloniaux et semi-coloniaux à létape
            pré-capitaliste, la révolution de démocratie
            nouvelle a pu triompher en Chine et modifier grandement le rapport
            des forces à léchelle internationale.  Le fait que la révolution
            lait emporté dans le plus grand pays au monde et
            suite à des décennies de lutte, a permis détablir
            un nouveau modèle désormais applicable dans tous
            les pays semi-féodaux et semi-coloniaux.  Comme Lénine lavait
            souhaité, le Parti communiste chinois (PCC) dirigé
            par Mao a entrepris la « grande et difficile tâche
            » de mener la révolution dans un pays dOrient
            en y appliquant de façon créative les principes
            universels du marxisme-léninisme.  Ce faisant, le PCC dirigé
            par Mao a enrichi et développé la science marxiste.
             La théorie des contradictions
            dans le domaine philosophique ; lanalyse du capitalisme
            bureaucratique dans le domaine de léconomie politique
            ; le développement de la stratégie de la révolution
            de démocratie nouvelle ; létablissement des
            principes universels de la guerre populaire ; la concrétisation
            du lien entre le parti, larmée et le front uni :
            tous ces aspects montrent bien les enrichissements qui ont été
            apportés par Mao et le PCC au marxisme-léninisme. Pendant tout le processus révolutionnaire
            en Chine, Mao a dû lutter fermement contre les diverses
            formes dopportunisme de droite et de « gauche »
            qui se sont manifestées ici et là, ainsi que contre
            ceux et celles qui souhaitaient copier mécaniquement lexpérience
            étrangère, tels Li Lisan, Wang Ming et Chang Kuo-tao. Quand on y réfléchit
            sérieusement, il apparaît évident que la
            lutte menée par Mao contre Li Lisan, Wang Ming et consorts
            était liée, fondamentalement,  et même
            sil ne la jamais exprimé ouvertement ainsi
             à la lutte contre la pensée mécanique
            et le style de travail promus par Staline et le Komintern.  En fait, Mao a constamment appelé
            le peuple chinois à demeurer vigilant face à la
            menace de la pensée mécanique et métaphysique
            qui existait au sein même du PCC et du mouvement communiste
            international.  Il a combattu ces déviations
            en pratique, à travers notamment la politique de front
            uni quil a appliquée, mais aussi par de nombreux
            ouvrages tels De la contradiction, De la pratique, Réformons
            notre étude, Pour un style de travail correct dans le
            Parti, La démocratie nouvelle, etc.  [
] Mao a défini le
            parti comme étant une unité des contraires, et
            non un tout homogène et monolithique.  Il a clarifié le fait que
            la lutte entre les deux lignes est en fait la force motrice de
            la vie du parti.  En démontrant le rapport
            qui existe entre la lutte des classes dans la société
            tout entière et la lutte entre les deux lignes au sein
            du parti, Mao a fourni une explication scientifique du fait quaussi
            longtemps que les classes existeront, le parti va lui aussi exister
            ; et quainsi, tant que le parti existera, la lutte idéologique
            prévaudra toujours.  Mao a démontré que
            le concept dune unité monolithique est anti-dialectique,
            et il la rejeté catégoriquement.  Son point de vue sur la question
            du parti est venu ajouter une dimension nouvelle à la
            conception léniniste dun parti militant de type
            nouveau.  Selon Mao, la lutte entre les idées
            justes et les idées erronées se déroule
            de manière constante au sein du parti ; à un certain
            moment, les idées erronées en viennent à
            se consolider sous la forme du révisionnisme : la lutte
            prend alors un caractère antagonique. Lorsque les idées
            anti-prolétariennes finissent par prévaloir, le
            parti dans son ensemble change de nature.  Par conséquent, les révolutionnaires
            doivent travailler constamment à révolutionnariser
            le parti, au moyen de la lutte de ligne. Ainsi donc, la révolution
            chinoise, en se basant sur le marxisme-léninisme, a conduit
            des millions douvrières, douvriers, de paysannes
            et de paysans sur la voie qui allait leur permettre de devenir
            maîtres de leur propre destinée.  Tout de suite après avoir
            assuré le triomphe de la révolution de démocratie
            nouvelle menée sous la direction du prolétariat,
            le Parti communiste chinois dirigé par Mao a mis de lavant
            le programme de la révolution socialiste.  Les contradictions entre les révolutionnaires
            et les éléments qui avaient été influencés
            par le caractère bourgeois de la révolution de
            démocratie nouvelle se sont alors intensifiées. Cest précisément
            à ce moment que Staline est mort.  Le révisionnisme de Khrouchtchev
            a conquis la direction du Parti communiste de lUnion soviétique
            lors de son XXe congrès, dans ce qui a pris la forme dun
            coup dÉtat contre-révolutionnaire, et le
            capitalisme y a été restauré.  Prenant prétexte de la lutte
            contre le culte de la personnalité de Staline, la clique
            de Khrouchtchev a réussi à renverser le socialisme
            et la dictature du prolétariat.  Cet événement a ébranlé
            les révolutionnaires partout à travers le monde.
            Utilisant la terreur de larme nucléaire, Khrouchtchev
            et sa clique ont rejeté le rôle historique décisif
            que jouent les masses populaires.  Ces renégats se sont faits
            les promoteurs de la collaboration plutôt que de la lutte
            des classes, en défendant ce quils ont appelé
            les « trois pacifiques » (NDLR  il sagissait
            de la coexistence pacifique, de la compétition pacifique,
            et du passage pacifique au socialisme).  Khrouchtchev a tenté de dissimuler
            sa défense évidente du parlementarisme bourgeois
            en se référant aux « nouvelles possibilités
            » apportées par la situation internationale changeante.
             Encouragés par la restauration
            du capitalisme en Russie, les droitiers chinois en ont profité
            pour intensifier leurs attaques contre les révolutionnaires
            prolétariens.  Le cas de Peng Dehuai en fut un
            bon exemple. [1] Devant cette situation complexe,
            Mao réfléchit sérieusement à la question
            de la lutte des classes sous le socialisme, et il prit la tête
            du combat contre le révisionnisme moderne à léchelle
            internationale, et contre lopportunisme de droite au sein
            du parti.  À partir dune analyse
            scientifique de la lutte des classes sous le socialisme, Mao
            mit de lavant le concept de la continuation de la révolution
            sous la dictature du prolétariat comme étant une
            nécessité absolue, si on veut empêcher la
            restauration du capitalisme.  Il initia la Grande révolution
            culturelle prolétarienne (GRCP), qui fut une révolution
            de masse sans précédent dans lhistoire de
            lhumanité.  Avec cette révolution qui
            a eu leffet dun véritable tremblement de terre,
            Mao a armé le prolétariat dun nouvel outil
            pour prévenir la restauration du capitalisme dans le cadre
            dune société socialiste.  Cette énorme contribution
            fait quon doit considérer que Mao a fait avancer
            le marxisme à un nouveau stade  son troisième
            , à savoir le marxisme-léninisme-maoïsme.
             La GRCP a retardé la restauration
            du capitalisme en Chine pendant plus de 10 ans.  En dépit du fait que les
            partisans de la voie capitaliste lont éventuellement
            emporté après la mort de Mao (non sans avoir tramé
            de multiples complots contre-révolutionnaires, tant à
            léchelle nationale quinternationale), limportance
            du principe de la révolution culturelle na pas diminué
            pour autant : il revêt au contraire encore plus dimportance
            pour lensemble des révolutions encore à venir. Ce qui est remarquable ici, cest
            quaprès que la clique de Khrouchtchev eût
            réussi à restaurer le capitalisme en Union soviétique,
            Mao ait combattu, dune part pour préserver et défendre
            les réalisations du premier État socialiste ; et
            quen même temps, il ait persévéré
            dans létude des faiblesses qui ont entraîné
            cette perte irréparable.  Cest ainsi quon doit
            comprendre la défense quil a faite de Staline contre
            les attaques portées contre lui par la clique de Khrouchtchev,
            de même que les explications quil a fournies de ses
            erreurs et faiblesses.  Lévaluation que Mao
            a faite de Staline se distingue à la fois des points de
            vue révisionnistes de droite qui lont renié
            complètement, et du point de vue dogmato-révisionniste
            sectaire qui refusa de reconnaître ses erreurs et faiblesses.
             Au sein du mouvement communiste
            international, le premier courant fut symbolisé par Trotski,
            Tito et Khrouchtchev, alors que le deuxième fut représenté
            par Enver Hoxha.  Il faut aussi noter quau même
            moment où Mao entreprit de lutter contre le révisionnisme
            moderne, se développait aussi le courant dit « euro-communiste
            », qui sous prétexte de sopposer à
            la conception monolithique de Staline et à la bureaucratie,
            rejetait le matérialisme dialectique et la science marxiste
            dun point de vue anarchiste bourgeois pluraliste. Pendant que le débat faisait
            rage au sein du mouvement communiste international et que Khrouchtchev,
            de concert avec limpérialisme, diffamait Staline
            à partir dun point de vue contre-révolutionnaire,
            il était nécessaire de défendre Staline
            et de mettre lemphase sur ses aspects justes et positifs.
             Ce faisant, il ne sagissait
            pas simplement de défendre Staline en soi, mais de défendre
            aussi le mouvement communiste dans son ensemble ainsi que le
            socialisme ; en définitive, cest le marxisme-léninisme
            lui-même qui était en jeu.  Mais aujourdhui, les choses
            ont beaucoup changé : le révisionnisme de Khrouchtchev,
            qui sest éventuellement transformé en social-impérialisme,
            a failli complètement, jusquà entraîner
            la dissolution pure et simple de lUnion soviétique.
             En Chine, les partisans de Khrouchtchev
            ont usurpé le pouvoir suite à un coup dÉtat
            contre-révolutionnaire, et réussi à restaurer
            le capitalisme après la mort de Mao. Il ny a plus,
            aujourdhui, un seul État socialiste. En ce moment, les révolutionnaires
            de partout dans le monde peuvent librement, en-dehors de toute
            pression politique, faire le bilan de lexpérience
            historique.  Elles et ils portent une grande
            responsabilité sur leurs épaules, et doivent travailler
            fort afin de lassumer correctement, sans aucun doute.  Dans ce contexte, il nous faut approfondir
            ce qui était déjà mentionné dans
            lintroduction de la lettre intitulée Sur la question
            de Staline, publiée dans le cadre du grand débat
            lancé par Mao et le Parti communiste chinois contre le
            révisionnisme de Khrouchtchev : « La question de
            Staline est une grande question, une question dimportance
            mondiale qui a eu des répercussions au sein de toutes
            les classes du monde et qui, jusquà présent
            encore, est largement controversée.  Les classes et les partis politiques
            ou factions politiques qui représentent les différentes
            classes ont des opinions divergentes sur cette question.  Et il est à prévoir
            quune conclusion définitive ne puisse lui être
            donnée en ce siècle. »  Le siècle dont parlaient
            Mao et le Parti communiste chinois vient de se terminer : nous
            venons dentrer dans le XXIe siècle.  Nous devons porter attention au
            fait quon doit défendre les 70 % de contributions
            positives de Staline, et aussi tirer les leçons de ses
            30 % derreurs.  Comme on le dit plus loin dans le
            même article, « pour ce qui est des erreurs de Staline,
            lesquelles occupent seulement une place secondaire, elles doivent
            être considérées comme une leçon de
            lhistoire, une mise en garde pour les communistes de lUnion
            soviétique et ceux des autres pays, afin quils ne
            commettent pas, à leur tour, pareilles erreurs ou en commettent
            moins ».  Un autre élément important
            à considérer, cest que les erreurs de Staline
            se divisent en deux catégories : il y a celles qui étaient
            inévitables étant donné le manque dexpérience
            de la dictature du prolétariat, et celles qui relèvent
            de ses propres faiblesses idéologiques. Sil nétait pas
            nécessairement possible dempêcher les premières,
            les deuxièmes auraient certes pu lêtre. Dressant la liste des erreurs de
            Staline, voici ce que disait encore la lettre publiée
            à loccasion du grand débat : « Dans
            certains problèmes, la méthode de pensée
            de Staline sécarta du matérialisme dialectique
            pour tomber dans la métaphysique et le subjectivisme,
            et, de ce fait, il lui arriva parfois de sécarter
            de la réalité et de se détacher des masses.
             Dans les luttes menées au
            sein du Parti comme en dehors, il confondit, à certains
            moments et dans certains problèmes, les deux catégories
            de contradictions de nature différente  contradictions
            entre lennemi et nous, et contradictions au sein du peuple
             de même que les méthodes différentes
            pour la solution de ces deux catégories de contradictions. Le travail de liquidation de la
            contre-révolution, entrepris sous sa direction, permit
            de châtier à juste titre nombre déléments
            contre-révolutionnaires qui devaient lêtre
            ; cependant, des gens honnêtes furent aussi injustement
            condamnés, et ainsi il commit lerreur délargir
            le cadre de la répression en 1937 et 1938.  Dans les organisations du Parti
            et les organismes de lÉtat, Staline ne fit pas une
            application pleine et entière du centralisme démocratique
            du prolétariat ou y contrevint partiellement.  Dans les rapports entre partis frères
            et entre pays frères, il commit aussi des erreurs.  Par ailleurs, il formula, au sein
            du mouvement communiste international, certains conseils erronés.
            Toutes ces erreurs ont causé des dommages à lUnion
            soviétique et au mouvement communiste international. » Dans le contexte de la Grande révolution
            culturelle prolétarienne, du maoïsme et du mouvement
            communiste international contemporain, il apparaît aujourdhui
            évident que même sil fut un grand marxiste-léniniste,
            les faiblesses idéologiques de Staline ont influencé
            considérablement le mouvement communiste.  Pour parler franchement, Staline
            a commis des erreurs quant à sa compréhension et
            à sa façon de traiter le problème fondamental
            de la dialectique  celui de la lutte et de lunité
            des contraires.  Le fait de considérer le
            parti comme étant un tout unique et monolithique, plutôt
            que comme une unité des contraires, la amené
            à commettre des erreurs dévaluation sérieuses
            quant à la nature et à la manière de traiter
            la lutte entre les deux lignes au sein du parti.  Cest ainsi quon a été
            amené à déclarer, sur la base de la croissance
            économique rapide qui a suivi lélimination
            de la propriété privée, la collectivisation
            de lagriculture et lindustrialisation, quil
            ny avait plus de contradictions de classe antagoniques
            dans la société soviétique : cela violait
            un principe de base du marxisme-léninisme.  Cette analyse a amené Staline
            à considérer de manière unilatérale
            que les menaces contre lUnion soviétique ne pouvaient
            venir que dune intervention étrangère et
            de la conspiration.  Lemphase quon a mis
            sur cette possibilité, plutôt que de prêter
            attention de manière adéquate au phénomène
            du développement des nouveaux capitalistes qui se produisait
            au sein du parti et de le neutraliser, constitua en outre une
            négation des principes de base que Lénine lui-même
            avait postulés au moment de la formation du Komintern,
            quant au rapport entre la construction du socialisme dans un
            pays donné et le développement de la révolution
            mondiale.  Même si elle ne procédait
            pas nécessairement dune mauvaise intention, lemphase
            quon a mis sur la protection de lUnion soviétique
            contre la menace étrangère a eu pour effet de miner
            linternationalisme prolétarien et dexagérer
            le nationalisme russe.  Cela a créé beaucoup
            de confusion par rapport au développement de la révolution
            mondiale et au fonctionnement du Komintern.  Il faut se rappeler que lorsquil
            avait formé le Komintern, Lénine avait insisté
            sur la nécessité de la révolution et dun
            parti communiste mondial, auxquels tout devait être soumis.
            Mais sous la direction de Staline, on en est venu à considérer
            linverse et à subordonner la révolution mondiale
            aux seuls intérêts de lUnion soviétique.
             Cest de ça dont Mao
            parlait lorsquil a dénonça linfluence
            négative que Staline avait eue sur le mouvement communiste
            international.  Staline considérait que la
            collectivisation de lagriculture, lindustrialisation
            et le développement rapide de la production et des forces
            productives grâce à la planification économique
            centralisée, étaient suffisants pour garantir le
            triomphe du socialisme.  Il metta laccent unilatéralement
            là-dessus, ce qui eut pour effet de miner limportance
            de la révolutionnarisation des rapports de production
            pour résoudre les contradictions qui existaient toujours
            dans la société soviétique. Cela a favorisé le développement
            dune nouvelle classe bourgeoise, qui fut éventuellement
            représentée par la clique contre-révolutionnaire
            de Khrouchtchev au sein du parti, qui renversa la dictature du
            prolétariat et rétablit la dictature de la bourgeoisie. Tirant les leçons des erreurs
            commises par Staline, Mao a étudié sérieusement
            léconomie politique, et il a développé
            les principes marxistes-léninistes, principalement en
            ce qui a trait à la lutte des classes sous le socialisme,
            afin dempêcher la restauration du capitalisme ; Mao
            a présenté un nouveau modèle déconomie
            socialiste qui requiert de chacun quil devienne à
            la fois rouge et expert et qui repose sur le principe de «
            marcher avec les deux jambes » [2].  La propriété collective
            des moyens de production ne garantit pas, en soi, la victoire
            du socialisme ; les nombreuses divisions, comme celles qui existent
            entre travail intellectuel et travail manuel ou entre les villes
            et les campagnes, ainsi que le droit bourgeois, constituent une
            base matérielle qui favorise le développement dune
            nouvelle classe bourgeoise. Mao a montré que le socialisme
            présente à la fois certaines caractéristiques
            du capitalisme et du communisme et que par conséquent,
            le danger de restauration du capitalisme y est toujours présent.
             Il a élaboré avec
            justesse cette vérité historique, qui veut que
            la marche vers le communisme ne soit possible que si on «
            contient » le capitalisme, en poursuivant de manière
            continue le processus révolutionnaire après la
            conquête du pouvoir dÉtat par le prolétariat. Partant de ce principe, Mao a amené
            le peuple chinois à exercer son droit de se révolter
            contre les partisans de la voie capitaliste au sein du parti,
            qui défendaient la ligne de Khrouchtchev voulant quêtre
            riche soit une bonne chose.  Il a établi une ligne de
            démarcation claire entre les révolutionnaires marxistes
            et les révisionnistes en établissant les principes
            suivants : « Pratiquez le marxisme et non le révisionnisme
            ; travaillez à lunité et non à la
            scission ; soyez francs et honnêtes, ne tramez ni intrigues
            ni complots ».  En mettant de lavant le slogan
            « Feu sur le quartier général bourgeois !
            », il a appelé les masses à semparer
            de la forteresse révisionniste.  Durant la Grande révolution
            culturelle prolétarienne, à travers la lutte contre
            les renégats Liu Shaoqi, Lin Biao et Deng Xiaoping, il
            a éventuellement développé la méthode
            dialectique qui permet datteindre lunité sur
            une nouvelle base au sein du parti, grâce au processus
            dunité - lutte - transformation.  Mao a mis de lavant la formation
            de comités du parti en accord avec le principe des trois
            qui se fusionnent en un, c'est-à-dire qui unissaient à
            la fois les vétérans, les adultes et la nouvelle
            génération, de sorte à amener du sang neuf
            au sein du parti.  Étant donné linfluence
            négative du mouvement communiste international, les limites
            historiques de la lutte de classe ainsi que le retard accumulé
            dans la lutte pour les dénoncer, il ne fut toutefois pas
            possible pour Mao de se débarrasser de lensemble
            des droitiers qui avaient déjà atteint des échelons
            élevés au sein du parti et du gouvernement.  Mais limportance des principes
            quil a développés nen demeure pas moins.
             Certaines personnes qui ne réalisent
            pas la complexité de la période de la Révolution
            culturelle, aiment à blâmer Mao pour avoir réalisé
            un certain nombre de compromis dans la dernière période
            de la GRCP.  Il sagit là dun
            point de vue totalement erroné.  Mao a soutenu les révolutionnaires,
            tels Jiang Qing et Zhang Chunqiao, qui formaient le noyau révolutionnaire
            au sein du parti.  De fait, cest lui qui dirigeait
            la soi-disant « bande des quatre », dont il fut certes
            le membre le plus clairvoyant.  À cet égard, une
            question importante doit être soulevée : à
            savoir pourquoi Mao na-t-il pas pris linitiative
            dappeler à la construction dune nouvelle Internationale
            communiste, alors même quil avait vécu lexpérience
            de la lutte historique menée contre le révisionnisme
            de Khrouchtchev et la Grande révolution culturelle prolétarienne
            ?  On pourrait certes répondre
            que les expériences négatives quil a connues
            avec le Komintern au cours de sa dernière période
            ont pu linfluencer à ne pas agir en ce sens ; mais
            cela ne peut constituer le facteur principal.  Dans les faits, Mao a assumé
            la direction idéologique du mouvement communiste international,
            en entreprenant la lutte contre le révisionnisme de Khrouchtchev
            et en dirigeant la GRCP, ainsi quen appuyant et en coopérant
            avec les mouvements de libération nationale et les forces
            qui luttaient pour la révolution de démocratie
            nouvelle et la révolution socialiste ailleurs dans le
            monde.  Mais objectivement, des difficultés
            bien pratiques ont réduit la possibilité de donner
            une forme organisée au mouvement qui se développait.
             Parmi les plus évidentes
            dentre elles, il faut mentionner le dogmato-révisionnisme,
            le centrisme et le chauvinisme de certains partis tels ceux dAlbanie,
            du Vietnam et de la Corée du Nord, qui rejetaient les
            contributions universelles de Mao. Il était impossible
            denvisager la formation dune nouvelle Internationale
            communiste en faisant fi de ces partis. Aujourdhui toutefois, la situation
            a grandement évolué. Il ny a plus un seul
            État socialiste dans le monde.  Les révolutionnaires authentiques
            défendent maintenant le maoïsme comme étant
            un stade supérieur du marxisme-léninisme. Une nouvelle
            vague révolutionnaire pointe à lhorizon.
             Désormais, le marxisme-léninisme-maoïsme
            constitue une base idéologique solide pour la création
            dune nouvelle Internationale communiste.  Lensemble des communistes
            révolutionnaires doivent travailler sérieusement
            à lui donner une forme organisationnelle, à travers
            la lutte de classe et la lutte idéologique.  Le Mouvement révolutionnaire
            internationaliste (le MRI) représente aujourdhui
            lembryon dune telle organisation. Nous devons tous
            et toutes travailler à laméliorer et à
            le développer.  Il faut porter une attention spéciale
            aux discussions et aux relations avec les révolutionnaires
            qui ne font pas partie du MRI, pour éventuellement les
            unir au sein du Mouvement.  Ce faisant, les communistes révolutionnaires
            doivent étudier sérieusement lexpérience
            du Komintern et tenter de résoudre les questions suivantes
            : lévaluation du VIIe congrès du Komintern
            ; son rôle durant la Seconde Guerre mondiale ; sa dissolution
            ; son activité visant à amener les partis communistes
            de plusieurs pays à entrer au sein des gouvernements bourgeois
            anti-fascistes ; la position des partis communistes de Grèce,
            dItalie, de France, dEspagne, dInde, de Chine
            ; le rôle de Staline ; etc.  Toutes ces questions sont autant
            de défis auxquels le mouvement communiste international
            doit faire face.  Le maoïsme constitue déjà
            une base scientifique suffisante pour y répondre. Ainsi,
            les communistes révolutionnaires de partout dans le monde
            doivent multiplier les initiatives pour apprendre des expériences
            positives et négatives du passé, en appliquant
            le maoïsme. Notes [1]   NDLR : Ministre de la Défense,
            Peng Dehuai forma un groupe qui sattaqua à la ligne
            générale défendue par Mao pour lédification
            du socialisme, aux communes populaires et au Grand bond en avant.
            Il fut destitué après une réunion plénière
            du Comité central tenue en août 1959. [2]   NDLR : Il sagit dune
            série de mesures politiques avancées par Mao en
            1958, appelant le peuple chinois à « compter sur
            ses propres forces », à « lutter durement
            », et à « briser le cadre des formules étrangères
            et prendre une voie de développement industriel qui nous
            soit propre ».
 
 
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