DU
THKP-C AU DHKP-C
TIP (1963 - parti
des travailleurs de Turquie)
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FKF (fédération des clubs d'idées)
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DEV-GENçLIK (jeunesse révolutionnaire)
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THKP-C (1971-1972)
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DEV-GENçLIK (1974-76)
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DEVRIMCI YOL (1976-78-80, chemin révolutionnaire)
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DEVRIMCI SOL (1978-1994, gauche révolutionnaire)
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DHKP-C (1994)
Du THKP-C
à Devrimci Sol,
de Devrimci Sol au DHKP-C(1996)
Nous vivons dans un pays où, vu les tactiques de l'oligarchie,
la situation des masses populaires, les conditions internationales,
et vu notre lutte, les développements peuvent très
vite s'accélérer et amener des bouleversements.
Nous faisons dans ce pays avancer
la révolution, et menons la stratégie révolutionnaire.
Ni pour la contre-révolution,
ni pour la révolution, le jour qui vient n'est pareil
à celui d'hier.
Il n'y a pas de répétitions.
Notre travail, notre énergie
et notre attention se portent ainsi chaque jour à orienter
notre parti et notre front, afin de progresser.
Il est clair qu'on ne peut pas y
arriver en répétant le passé, en s'orientant
par rapport aux formes de luttes, aux tactiques et aux formes
d'organisation du passé.
L'histoire du mouvement révolutionnaire
commence à la fin des années 60.
C'est en ces années que le
THKP-C (Parti / Front Populaire de LIbération de la Turquie)
commence à prendre forme.
L'histoire de l'adaptation de la
théorie marxiste-léniniste aux conditions concrètes
de notre pays est riche.
Jusqu'à aujourd'hui il existe
de nombreuses orientations.
Et naturellement les différentes
formes d'organisation et des luttes ne se répètent
pas.
Sans ce processus de compréhension
des tactiques proposées et utilisées, des formes
d'organisation employées, on ne peut pas connaître
notre histoire et la particularité de notre mouvement
révolutionnaire.
Il est important de connaître
cela, ce qui ne signifie pas qu'il faille répéter
schématiquement ce qui a été fait!
Il n'est en effet pas possible,
en ce qui concerne une stratégie révolutionnaire,
même dans les situations les plus générales,
d'utiliser des " modèles ".
Cela est valable pour le travail
régional, le travail dans les quartiers, comme pour les
tactiques actuelles.
Quelqu'un qui utiliserait des "
recettes miracles " dans le domaine tactique et politique
est voué à l'échec.
Dans cette perspective est fondamentale
l'étude de notre histoire, la connaissance de notre richesse,
et le jugement critique des différences entre le passé
et aujourd'hui.
Partant de là il est essentiel
de s'attacher aux choses concrètes, et de toujours relier
les questions avec les nécessités d'aujourd'hui,
les développements de nouvelles formes, voies et méthodes
dont a besoin dans la situation actuelle.
Le processus qui va du THKP-C à
Devrimci Sol (Gauche Révolutionnaire), et de Devrimci
Sol au DHKP-C, est une expérience riche dans ce domaine.
La date de fondation de notre parti,
le DHKP, est le 30 mars 1994.
Mais notre parti n'est pas vraiment
" nouveau " dans l'arène politique. Il est dans
la continuité de la lutte, et se rattache à la
tradition des 16 années de lutte de Devrimci Sol. C'est
dans le DHKP-C que les traditions et les expériences de
Devrimci Sol sont amenées à un nouvel échelon.
L'histoire de Devrimci Sol, organisation
fondée en 1978, est d'ailleurs elle-même issue de
l'héritage du Parti/Front (du THKP-C) et de la lutte pour
la reformation du Parti à partir de 1973.
A l'origine de ce processus il y
a le THKP-C.
Malgré quelques interruptions,
il existe une continuité politique qui va jusqu'à
aujourd'hui.
Une continuité qui n'est
pas abstraite, mécanique, mais bien au contraire une continuité
vivante, fondée sur la pratique, sur la théorie,
et la dynamique entre les deux.
C'est pourquoi chaque pas idéologique,
organisationnel et militaire a rapproché notre pays de
la révolution.
Est ici fondamental la conception
du marxisme-léninisme de Mahir Cayan, pour qui dans la
lutte pour la révolution le marxisme-léninisme
n'est pas un dogme mais une stratégie.
C'est un point qui différencie
cette tradition révolutionnaire, du THKP-C au DHKP-C en
passant par Devrimci Sol, des tendances révisionnistes
abandonnant le terrain de la lutte révolutionnaire.
Depuis la mort de Mahir Cayan au
combat (le 30 mars 1972), ses camarades n'ont pas cessé
de suivre cette ligne.
Une ligne qui travaille pour la
révolution, qui apprend dans la révolution, qui
s'oriente par rapport à la pratique, à la grande
différences du reste de la gauche.
Mahir
Cayan -
La révolution ininterrompue (1971)
Un chaos théorique règne sur la gauche de notre
pays.
A tel point qu'existent des fractions
opportunistes diverses dont l'origine réside dans les
mêmes thèses révisionnistes qu'elles lancent
sur le marché, dans des emballages différents,
et qui, au lieu de compter sur leurs propres forces, comptent
sur d'autres, tout en se reprochant les unes les autres d'être
des opportunistes, des révisionnistes, des traîtres,
etc.
Elles jettent le trouble à
cause de différences d'analyses ou de notions qui n'ont
aucune valeur, même à propos de leurs propres divergences
tactiques.
Entre les opinions impertinentes
des petits-bourgeois aux grandes gueules et celles des Messieurs
je sais tout, qui répètent toujours: " nous
connaissons les temps passés, nous savons ", une
querelle se développe depuis quelques années à
propos de soi-disantes polémiques idéologiques
qui ne sont rien d'autre que des nuages de poussière.
Le niveau idéologique de
la gauche n'est pas très élevé parce qu'il
n'existe pas de fort mouvement prolétarien dans notre
pays.
Pour cette raison, il est difficile
de séparer le vrai du faux, tout est entremêlé.
Et dans cette situation où la substance de la théorie
révolutionnaire marxiste-léniniste a été
abandonnée, les " théories révolutionnaires
" originales de diverses sortes d'opportunismes sont mises
sur le marché au nom de Marx, Engels, Lénine, Staline,
Mao et Ho Chi Mînh.
Tandis qu'une variété
d'opportunisme s'appuie sur les oeuvres de Lénine pour
reprocher la trahison d'une partie, une autre s'appuie sur les
oeuvres de Lin Piao et de Mao pour accuser la première
de révisionnisme.
" Le marxisme est une doctrine
très détaillée et très complexe ".
Le marxisme est une doctrine qui
s'approfondit, s'enrichit et s'anticipe continuellement selon
les situations de la vie. Dans le marxisme, ce n'est pas la forme
qui est importante, mais le contenu.
La seule chose qui ne change pas,
selon les propres mots de Lénine, c'est son esprit vivant:
la méthode dialectique.
Si l'on ne tient pas compte des
deux facteurs élémentaires de la dialectique, le
temps et le lieu, il est possible de traiter tous les révolutionnaires
prolétariens de la troisième période de
crise de l'impérialisme de révisionnistes, Lénine
après Marx et Engels, Mao-Tsé-Toung après
Lénine et Staline, et tous ceux qui suivent Mao.
L'opportunisme applique toujours
deux méthodes pour déformer le socialisme scientifique:
o Soit il ne tient pas compte des
notions de
temps et de lieu, et alors il se fixe aux thèses lancées
par les maîtres du marxisme dans d'autres conditions
historiques aujourd'hui modifiées.
Ce qui est une tentative d'utilisation
de ces thèses pour soutenir la déviation.
o Soit il proclame les thèses
marxistes-léninistes valables universellement comme
vieillies en disant: " les temps et les situations ont
changé, et ces thèses ne sont
plus valables ".
Et ainsi il révise le marxisme.
Comme dans d'autres pays, chaque
type d'opportunisme essaie d'embrouiller les militants révolutionnaires
par ces deux méthodes et par la déformation du
marxisme-léninisme.
Lorsque nous avons écrit
cette brochure, nous nous sommes particulièrement intéressés
à ce fait.
Nous avons essayé de décrire
notre idée de la révolution, ainsi que notre conception
du type d'organisation et de travail, de façon à
tracer une voie à prendre pour la théorie révolutionnaire
marxiste et pour son enrichissement.
En faisant l'analyse du socialisme
scientifique, on ne passe pas généralement pas
de l'abstrait au concret, mais des analyses concrètes
aux analyses abstraites.
Mais la gauche de notre pays représente
un cas exceptionnel.
Comme nous l'avons mentionné
ci-dessus, on a perdu de vue la substance de la doctrine à
cause du chaos théorique interne de la gauche. C'est pourquoi
nous avons décidé depuis le début de prendre
en main le problème de cette façon: en partant
de l'abstrait, on approfondit mieux le problème, et avec
le temps on arrive au concret.
Ainsi nous allons une fois encore
expliquer la théorie de la révolution marxiste,
qui a perdu sa substance dans une querelle aveugle, pour ensuite
éviter qu'une quelconque sorte d'opportunisme ne trouble
nos amis militants à travers leurs polémiques soi-disantes
idéologiques.
(Il est sans doute impossible d'éviter
absolument les déviations opportunistes. Mais il est possible
d'exposer le problème clairement et ouvertement, et cela
évite la plupart des déviations opportunistes).
C'est justement pour ces raisons
que nous avons suivi une méthode consistant à passer
de l'abstrait au concret dans nos analyses.
(...) Le troisième chapitre
décrit les caractéristiques de la troisième
période de crise de l'impérialisme; l'enrichissement
et l'approfondissement du léninisme dans les nouvelles
conditions; la stratégie révolutionnaire dans les
pays semi-colonisés; les commentaires révolutionnaires
et révisionnistes de la révolution cubaine et la
voie révolutionnaire en Turquie (...).
Notre
but stratégique est la révolution
anti-impérialiste et anti-oligarchique
Jusqu'à aujourd'hui la stratégie a toujours été
mal comprise dans la gauche turque; le but stratégique
et le plan stratégique étaient confondus avec la
stratégie même.
On sait que le but stratégique
est la plateforme des résolutions idéologiques,
politiques, sociales et économiques sur les contradictions
fondamentales entre les forces productives et les rapports de
production.
Parce que le capitalisme monopoliste
ne s'est pas développé dans notre pays par sa propre
dynamique interne et aussi parce que la bourgeoisie monopoliste
autochtone est née dans la fusion avec l'impérialisme,
notre but stratégique est la révolution anti-impérialiste
et anti-oligarchique.
(Le concept de révolution
anti-impérialiste et anti-oligarchique ne se distingue
guère de la Révolution Nationale Démocratique
dans les termes. Mais elle détermine un contenu essentiellement
plus profond et une qualité différente.
Parce que cette notion désigne
la forme d'occupation impérialiste de la troisième
crise impérialiste, elle est donc plus adéquate.
La notion de Révolution Nationale
Démocratique caractérise généralement
la période durant laquelle les anciennes méthodes
d'exploitation impérialiste s'exerçaient).
Avant la seconde guerre de partage
[la seconde guerre mondiale], le féodalisme était
représenté par la classe dominante des pays arriérés
abandonnés par les partenaires de l'alliance impérialiste,
comme conséquence aux méthodes d'exploitation modernes.
(La bourgeoisie moderne n'est rien
d'autre que le prolongement de l'impérialisme).
Comme on l'a déjà
montré dans la deuxième partie, le contrôle
et la présence pratique de l'impérialisme était
généralement confiné aux territoires maritimes,
aux ports, aux endroits stratégiques et aux centres de
communication principaux.
L'autorité centrale était
très faible, les trois quart du pays et de la population
étaient sous le contrôle de petites villes féodales
rivales entre elles.
Le capitalisme n'étant pas
prédominant, l'urbanisation, les transports et les communications
n'étaient pas très développés.
L'impérialisme était
pour le pays un symptôme externe et le processus social
était féodal.
C'est pourquoi la contradiction
principale s'établissait entre les régions féodales
faibles, qui contrôlaient les trois-quart du pays et de
la population, et les paysans qui vivaient une situation de semi-servage.
La conscience révolutionnaire
prolétarienne se développait dans une phase où
des luttes et des insurrections paysannes spontanées (luttes
démocratiques) étaient organisées par le
parti prolétarien; dans la phase où, sous la direction
du parti prolétarien, l'armée paysanne libérait
certains territoires et les plaçait sous contrôle,
le pouvoir de la faible autorité féodale régionale
commençait à se briser; dans cette phase l'impérialisme
occupait entièrement le pays afin de protéger ses
intérêts.
La contradiction principale opposait
à cette époque l'impérialisme à la
nation entière, mise à part une poignée
de traîtres.
Alors que d'une guerre civile (lutte
nationale) la guerre se mène sous un mot d'ordre et une
base de lutte de classe, en phase de guerre nationale révolutionnaire
la guerre se déroule sous un mot un d'ordre et une base
nationale.
Cependant, dans la troisième
période de crise impérialiste, le processus social
n'est pas féodal dans des pays comme le nôtre.
Et l'impérialisme n'est plus
un symptôme externe. Le fait que les rapports de production
impérialistes aient imprégné totalement
le pays a amené en même temps l'impérialisme
à devenir interne.
Les autorités régionales
faibles ont fait place à l'Etat oligarchique en même
temps qu'à l'impérialisme.
Aussi l'impérialisme mène-t-il,
dans ces pays, toutes sortes d'interventions, quand il le juge
nécessaire, depuis la succession au pouvoir des diverses
fractions de l'oligarchie jusqu'à la direction de la politique
de répression exercée contre le peuple, à
l'aide d'organisations comme la CIA, le FBI et d'autres.
De plus, dans cette époque
de force de frappe nucléaire, le contrôle impérialiste
sur ces pays n'est plus seulement économique mais aussi
politique et militaire.
Par exemple, en Turquie (qui fait
partie de l'OTAN), l'impérialisme américain a créé
une véritable hégémonie, du contrôle
de la direction du diktat oligarchique jusqu'à l'économie
du pays (la mentalité de l'occupation masquée).
C'est pourquoi il est pratiquement
impossible de séparer par une ligne stricte les classes
dominantes de notre pays et l'impérialisme américain.
Dans notre pays la contradiction
principale se situe entre l'oligarchie et le peuple (dans la
pratique la contradiction se place entre les avant-gardes révolutionnaires
du peuple et l'oligarchie).
Comme l'impérialisme prend
directement place au sein de l'oligarchie, la guerre révolutionnaire
ne sera pas uniquement menée à un niveau de classe.
La guerre va se dérouler
au niveau national et au niveau de classe.
Le point de vue de classe va sans
doute dominer jusqu'à ce que la force militaire de l'appareil
d'Etat oligarchique ne suffise plus et que les armées
américaines prennent ouvertement part à la guerre.
Les révisionnistes et les
pacifistes de notre pays ont perdu de vue les changements survenus
aux méthodes d'exploitation après la seconde guerre
de partage [seconde guerre mondiale], donc aussi la mentalité
d'occupation économique, politique, idéologique
et militaire masquée.
Comme les révolutionnaires
des pays arriérés, à l'époque où
dominait l'ancienne méthode d'exploitation, ils voient
l'impérialisme comme un symptôme externe et séparent
l'impérialisme des classes dominantes par une ligne stricte.
Que ce soient alors tels opportunistes
qui déterminent la contradiction principale entre la féodalité
et les paysans, ou tels opportunistes qui la placent entre la
bourgeoisie monopoliste autochtone et les masses laborieuses,
ils apportent tous de l'eau au moulin des impérialistes
américains.
Les occupants américains
eux-mêmes offrent toutes leurs forces et emploient toutes
les méthodes de pointe possibles pour maintenir leur occupation
voilée.
Cette détermination tout
à fait différente (de la véritable contradiction
principale) n'est qu'un soutien de " gauche " aux efforts
de l'impérialisme américain dans cette direction.
Ce problème ne peut être
résolu par la détermination du but stratégique.
Le but stratégique détermine
la direction principale pour la révolution.
Et ainsi seulement une partie du
plan stratégique.
C'est pourquoi le problème
de l'établissement juste des buts stratégiques
n'est pas clos; les avant-gardes principales et les forces de
réserve doivent aussi être déterminées
correctement.
Notre révolution parviendra
à la victoire par la guerre populaire.
Mais comme nous l'avons déjà
dit, la guerre populaire passera par la phase de guerre d'avant-garde
à cause de la situation historique et des spécificités
de notre pays.
Avec l'appui de la stratégie militaire politisée
de combat, la voie révolutionnaire va suivre la ligne
suivante:
o 1er niveau: création de
la guérilla urbaine
o 2ème niveau: extension
de la guérilla
urbaine, création de la guérilla rurale,
démonstration de force.
Dans ces deux niveaux la recherche
d'affaiblissement par la guerre psychologique sera un facteur
dominant.
o 3ème niveau: propagation
de la guérilla
urbaine, développement de la guérilla
rurale.
o 4ème niveau: propagation
de la guérilla
rurale.
Pourquoi débuter par la guérilla
urbaine? Il y a deux types de raisons.
A)Raisons objectives
a-les conditions d'introduction
d'une organisation combattante dans les villes sont plus favorables,
parce que dès le début les villes ont cet avantage
par rapport aux campagnes de meilleurs possibilités de
propagande et de publicité,
b-même si c'était dans
uns sens petit-bourgeois, le mouvement révolutionnaire
violent mené par Dev Genç (Jeunesse Révolutionnaire)
dans les villes et les actions de masse ont préparé
le terrain pour l'acceptation d'actions armées plus dures
et de niveau plus élevé.
B)Raisons subjectives
Nous étions pauvres au niveau
des conditions matérielles et spirituelles préalables,
tels que l'expérience, l'équipement et le matériel
de guerre.
Cela s'explique par notre mauvais
travail en temps de préparation de la propagande armée
et par notre retard à avoir pris les armes.
Ces causes objectives et subjectives
ont motivé notre parti à commencer la guerre de
guérilla par la guérilla urbaine.
A partir de maintenant, notre parti
va suivre cette voie prédéterminée (après
une longue période d'inactivité).
Conformément à la
stratégie militaire politisée de combat, nous pouvons
classer ainsi les forces dirigeantes, forces principales et réserves
de la révolution: la force dirigeante est le prolétariat.
Concernant le problème de
la force dirigeante, notre parti a pris comme base la direction
idéologique du prolétariat, parce qu'il est établi
que la révolution sera victorieuse part la guerre populaire
(l'originalité c'est que la région de base est
le pays).
Au niveau de la guerre d'avant-garde,
notre parti ne fait pas de différence entre quelqu'un
qui vient ou non de la classe laborieuse.
Il est important que les combattants
soient des révolutionnaires professionnels.
Plus la guerre s'étend, plus
il faut veiller à ce que les travailleurs, parmi lesquels
se trouvent les couches dirigeantes, dominent.
La forçe principale est constituée
des paysans (tous les éléments ruraux, à
part les résidus féodaux et la bourgeoisie agraire).
Dans l'ordre: -le prolétariat
de village; -le semi-prolétariat de village; -les paysans
pauvres; -les paysans moyens.
Bien sûr le prolétariat
urbain fait aussi partie des forces principales de la révolution.
Mais leur détermination réside
dans la phase d'extension de la révolution.
Et le dernier mot leur
appartiendra: " de nouvelles forces vont en permanence
se rallier à la lutte commencée par un petit noyau
de combattants (avant-garde); les mouvements de masse prennent
forme; l'ordre ancien commence à vaciller, il se brise;
et vient alors la phase dans laquelle la classe ouvrière
et les masses citadines décident du sort de
la guerre " (Che Guevara).
Les réserves directes sont:
-le cercle kémaliste des
intellectuels;
-le bloc socialiste dans le monde;
-les mouvements de libération nationale dans
les pays colonisés, surtout au Proche-Orient.
Les réserves indirectes sont:
-l'aile droit de la petite-bourgeoisie;
-les pays démocratiques occidentaux et leur
opinion publique.
Tant pour les réserves directes
que pour les réserves indirectes, l'ordre change suivant
la situation.
Le
THKP-C et le DHKP-C:
une continuité fondamentale (1996)
Ce qu'est et ce que n'est pas le
THKP-C, c'est ce qui caractérisa le débat mené
de 1974 à 1980.
C'est de là que vient le
grand nombre de groupes qui s'affirmèrent comme la "
suite logique " du THKP-C.
Un grand nombre qui n'existe aujourd'hui
plus.
Cela parce que ces groupes se fondaient
sur des déviations et des interprétations erronées.
Ainsi la déviation de gauche
réduisait le THKP-C à une idéologie de combat,
caricaturant ainsi la stratégie révolutionnaire.
La déviation de droite ne
comptait elle que s'approprier sur le papier la stratégie
du THKP-C, n'assumant aucune responsabilité au niveau
de la pratique.
En détruisant ainsi par leurs
interprétations erronées la véritable stratégie
du THKP-C, ces groupes se sont auto-détruits, perdant
toute validité historique, jusqu'à cesser d'exister.
Comprendre le THKP-C n'est pas possible
de manière simplement subjective, ou en en reprenant la
vocabulaire au mot près.
L'héritage du THKP-C n'est
saisissable que dans la voie de la révolution.
C'est pourquoi les jeunes cadres
de Devrimci Sol n'ont pas eu de difficultés à saisir
le coeur de l'idéologie du THKP-C.
Le rapprochement, mieux, l'unité
entre Devrimci Sol et ce qui a été le THKP-C, ne
vient pas du fait que leurs idéologies et que leurs pratiques
soient similaires.
Leur unité vient de ce qui
s'exprime de leur idéologie, de leur pratique, de leur
politique.
Et cela se démontre avec
la responsabilité vis-à-vis de notre peuple, des
peuples du monde, le sacrifice, la décision, la conscience
de sa force et de la volonté à être prêt
à sacrifier sa vie.
La
période de transition entre capitalisme et communisme
Lénine, dans son ouvrage
" L'Etat et la révolution ", met en avant la
question de la transition du capitalisme au socialisme, suivant
Marx et Engels.
Il considère trois périodes
essentielles:
o la première consiste
en la période en transformation politique du capitalisme
en communisme
o la seconde consiste en la structure économique et l'Etat
durant la première période de communisme (le socialisme)
o la troisième consiste en l'abolition progressive de
l'Etat et la question de la base économique dans le communisme.
Lénine insiste sur le fait
que la première période consiste essentiellement
en une période de transition politique.
Ce que les socialistes utopistes
et les opportunistes n'ont pas été capables de
réaliser, était que la dictature étatique
du prolétariat était nécessaire afin de
briser la résistance de tous les exploiteurs.
Dans le passage intitulé
" La transition du capitalisme au communisme " il
nous cite Marx: " Entre la société capitaliste
et la société communiste se place la période
de transformation révolutionnaire de celle-là en
celle-ci.
A quoi correspond une période
de transition politique où l'Etat ne saurait être
autre chose que la dictature révolutionnaire du prolétariat
".
Lénine nous dit alors qu'
" autrefois, la question se posait ainsi: le prolétariat
doit, pour obtenir son affranchissement, renverser la bourgeoisie,
conquérir le pouvoir politique, établir sa dictature
révolutionnaire.
Maintenant, la question se pose
un peu autrement: le passage de la société capitaliste,
qui évolue vers le communisme, à la société
communiste, est impossible sans une 'période de transition
politique', et l'Etat de cette période ne peut être
que la dictature révolutionnaire du prolétariat
" (L'Etat et la révolution).
Nous tenons à souligner deux
points précis: la période de transition chez Marx
et Lénine va jusqu'au communisme, et, secondement, le
processus de transition a essentiellement un caractère
politique.
Cette théorie a été
démontrée de différentes manières,
et a été enrichie par les pratiques de tous les
pays socialistes(...).
Lénine traite de cette situation
dans son article de 1918 quant aux " rapports économiques
et politiques lors de la période de dictature du prolétariat
": " Théoriquement, l'existence d'une période
de transition - entre capitalisme et communisme -qui posséderait
des propriétés et des signes des deux formes socio-économiques,
est hors de question. Cette période de transition sera
une période de lutte entre le communisme venant de naître
et le capitalisme en proie avec la mort. L'obligation de ce processus
historique ayant un caractère temporaire doit être
claire non seulement pour un marxiste, mais aussi pour quiconque
connaît un minimum de la loi de l'évolution ".
Dans ce contexte, il est mis en
avant que la transition au communisme n'est pas que politique,
et porte en elle une dimension économique de la plus haute
importance.
Lénine nous dit en effet
que " le socialisme signifie l'abolition des classes.
Il est tout d'abord obligé
de renverser les grands propriétaires et les capitalistes
afin d'abolir les classes.
Une partie de nos tâches a
alors été réalisé, mais il ne s'agit
que d'une partie, et pas de la plus dure.
Le second pas nécessaire
consiste en l'abolition de la différence entre paysan
et ouvrier d'usine, de les changer tous en travailleurs.
Cela ne peut pas être résolu
de manière soudaine.
C'est une tâche plus dure
que la première, et elle sera effectuée sur le
long terme.
Cela ne peut pas être résolu
par le renversement d'une classe.
Cela ne peut être résolu
que par la réorganisation de tout le système socio-économique,
et le passage de la petite production résiduelle à
la large production sociale.
Cette période de transition
sera inévitablement longue".
Le
processus de transition entre capitalisme et communisme en Union
Soviétique (DHKC-1996)
Lorsque les Bolcheviks ont pris
le pouvoir en Novembre 1917, ils ne savaient pas comment établir
le socialisme.
Il était évident que
gérer l'établissement du socialisme ne se ferait
pas sans une série d'expériences.
Les paroles de Lénine (mai
1918) expliquent cette situation:
" Tout ce que nous savons,
la seule définition absolue faite par les experts les
plus compétents du développement de la société
capitaliste, et les plus grands penseurs anticipant le capitalisme,
consistait en cela: la transition était inévitable
historiquement et était obligé de suivre une voie
générale précise; la propriété
privée des moyens de production était amenée
par la course de l'histoire, serait dissoute, et la propriété
de l'exploiteur serait prise un jour.
Cela était déterminé
d'une exactitude scientifique, et nous savions cela lorsque
nous avons porté le drapeau socialiste, fondé le
parti socialiste et changé la société.
Nous savions cela lorsque nous avons
pris le pouvoir dans une perspective de réorganisation
socialiste.
Mais nous ne connaissions pas les
formes concrètes de la transition ou la vitesse de la
réorganisation " (socialisme utopique et socialisme
scientifique).
Pour cette raison, après
que les Bolcheviks aient pris le pouvoir, beaucoup de politiques
de droite et de " gauches " se développèrent
jusqu'à l'établissement du socialisme.
Jusqu'à la NEP (nouvelle
politique économique) qui
commença en 1921, il y avait deux déviations principales
dans le parti bolchevik.
La première répudiait
à la base le rôle d'avant-garde du parti.
C'était la déviation
de droite qui considérait que le socialisme pourrait
être instauré d'un coup et que l'épicentre
de l'économie avait été transféré
aux syndicats
depuis la prise du pouvoir.
La seconde déviation était
formée de la tendance de "gauche", défendue
par Trotsky et Boukarine.
Leur proposition consistait en une
industrialisation rapide grâce à un travail
militarisé.
Ces idées furent rejetées
par Lénine et les Bolcheviks.
Le plan de Lénine pour
établir le socialisme était différent(...).
Selon Lénine " l'unique
ennemi du socialisme [en Russie] est la situation économique
petite-bourgeoise et l'élément petit-bourgeois
", c'est pourquoi le capitalisme d'Etat était
le seul moyen de dépasser l'économie
petite-bourgeoise.
Le programme de Lénine, consistant
en une transition au socialisme par un capitalisme d'Etat
sous la dictature du prolétariat - ce qu'il voyait
comme une solution au problème - ne sera matérialisé
qu'en 1921 (...).
La NEP (nouvelle politique économique)
était considéré comme un " retrait
" tactique par les opportunistes dans les années
20 (et c'est encore valable aujourd'hui).
C'est faux: si la NEP est un recul
par rapport au programme de construction du socialisme, elle
est intégrée dans une
transition au socialisme par le capitalisme d'Etat et
la liberté du commerce.
La NEP était la conséquence
des conditions économiques concrètes de l'Union
Soviétique, et cela Lénine l'avait compris dès
1918.
Nous devons ainsi voir la NEP comme
un processus de transition du capitalisme au socialisme, comme
une lutte en Union Soviétique, et non pas comme un "
recul " général (...).
Lénine fit remarquer que
le capitalisme d'Etat était
nécessaire pour la préparation des bases objectives
du socialisme, et que les travailleurs apprennent de la bourgeoisie
l'industrialisation.
C'est pourquoi le capitalisme d'Etat
était un bloc contre les petits-paysans.
Dans cette perspective il proposa
l'organisation des petits-paysans en co-opératives, et
l'application du capitalisme des coopératives au lieu
du capitalisme des petits-paysans.
" Contrairement au capitalisme
privé, le capitalisme des coopératives sous direction
soviétique est une forme de capitalisme d'Etat et est
ainsi utile dans certains aspects pour les temps présents.
Depuis la tâche essentielle
(qui reste après que la taxe soit prise) signifie la vente
libre des produits, nous devons faire tout ce que nous pouvons
pour mobiliser ce développement du capitalisme - parce
que les marchés libres signifient le développement
du capitalisme " (le prolétariat et les paysans).
Ainsi la NEP doit développer
le capitalisme d'Etat, qui est une manière d'établir
les bases objectives du socialisme et d'amener les travailleurs
en direction de l'industrie (...).
Pour Lénine, le capitalisme
d'Etat sous direction de l'Etat prolétarien dans un pays
comme la Russie où les forces productives étaient
sous-développées était l'unique forme à
même d'assurer une transition au socialisme (...).
Nous allons [maintenant] parier
de la pensée de " gauche " trotskyste, qui affirma
en 1924 l'impossibilité d'établir le socialisme
en Russie sans une révolution mondiale.
Nous allons tenter d'aller de l'avant
dans la compréhension de ce gauchisme avec la question
de rétablissement du socialisme.
L'idée du trotskysme, puis
par la suite du groupe de " gauche " Trotsky-Kamenev-Zinoviev,
qui est connue sous le nom d'" opposition unifiée
", était fondée sur l'industrialisation rapide
avant que les rapports de production socialistes soient établies
dans les zones agraires.
Si cette voie était prise,
l'industrialisation rapide serait matérialisée
par l'exploitation des paysans.
Cela reposerait sur le modèle
de " l'accumulation socialiste primitive " de Preobrajensky
(fameux économiste de l'opposition de gauche), qui se
base sur l'expropriation des produits agricoles, la taxe des
salaires agricoles et l'écrasement des paysans comme durant
le développement du capitalisme.
Ce serait la fin du pouvoir socialiste
(...).
Le groupe de "gauche"
Trotsky-Kamenev-Zinoviev ne croyait pas que la paysannerie puisse
être gagnée en faveur du socialisme, et que les
rapports socialistes de production puissent être établies
dans les zones agraires.
Cela signifiait marcher sur un seul
pied [avec le prolétariat, sans la paysannerie], et commencer
rapidement l'industrialisation.
" Que se serait-il passé
si nous avions commencé à attaquer
la production des Koulaks (les grands propriétaires
terriens - paysans riches) avant que nous possédions
la possibilité d'établir une production fondée
sur les Kolkhozes et les Sovkhozes?
Notre attaque aurait failli, notre
faiblesse aurait été prouvée. Nous aurions
laissé les paysans " moyens " dans les mains
des Koulaks, nous aurions bloquer l'établissement du socialisme
et vécu dans la famine " (Staline, La grande crise
du capitalisme et l'économie soviétique, 1929).
Problèmes
de la construction du socialisme et de la phase de transition
au communisme en Union Soviétique (1996)
Avec l'offensive de 1928 sur la
bourgeoisie, les rapports bourgeois furent abolis à la
campagne et dans les villes.
Ceci ne fut évidemment pas
fait en un an; l'année 1928 est un début et en
peu d'années les rapports socialistes de production étaient
en harmonie complète avec les forces de production.
La construction du socialisme commençait.
L'établissement des rapports
socialistes de production n'était pas que le résultat
des conditions internes, les conditions extérieures jouèrent
un rôle aussi.
La révolution attendue n'ayant
pas eu lieu, l'Union Soviétique se voyait forcé
d'établir et construire le socialisme à une grande
vitesse.
Le fait que le système capitaliste
était en crise dans le monde entier la même année
a permis au socialisme de " gagner du temps ".
Ainsi, comme Staline l'a dit, où
ils faisaient en 10 ans ce pour quoi il aurait fallu 100 ans,
où ils périraient (...).
Staline dit ainsi [en 1939] qu'en
cette période la victoire finale du socialisme était
achevé, que le passage à la première période
du communisme était achevé et que le prochain objectif
était de passer à la phase supérieure du
communisme, et il voyait l'Etat, comme il le dit, comme un Etat
de la première période du communisme, comme "
un Etat tendant à disparaître, mais qui ne commence
pas à disparaître et, au contraire, devient plus
fort à cause du siège capitaliste ".
Il est évident que "
l'Etat " dont parle Staline n'est pas, dans le sens général,
la dictature du prolétariat (...).
Les commentaires de Staline sont-ils
corrects?
Si le passage à la première
phase du communisme était complété, ou si
les commentaires étaient fait d'un point de vue général
et " théorique ", cela serait sans nui doute
correct.
Mais, l'Union Soviétique
n'avait pas atteint la première phase du communisme (...).
La base de l'erreur de Staline tient
à ce qu'il pensait que le socialisme avait atteint la
première période du communisme.
Sur cette base, l'Etat était
également évalué comme Etat de la première
période du communisme.
L'erreur de Staline devint plus
tard la source principale du révisionnisme; les concepts
d' " Etat du peuple entier ", de " démocratie
sans dictature ", se fondaient sur l'erreur de Staline (...).
En fait, jusqu'à la première
période du communisme ou, plus précisément,
tant que l'impérialisme continue d'exister comme menace
mondiale, l'Etat ne doit pas être un " Etat des ouvriers
et des paysans ", mais une dictature du prolétariat(...).
L'Etat ne peut perdre sa fonction
d'" Etat politique " et commencer à disparaître
que si le prolétariat commence à s'abolir lui-même
en tant que classe, et c'est un processus qui commence après
que les autres couches sociales et classes autres que le prolétariat
soient devenues prolétaires (...).
Staline mit en avant trois conditions
fondamentales pour la transition au communisme:
1. "D'abord le développement
de la production sociale doit être assuré, non pas
par une 'organisation rationnelle' fictive des forces de production,
mais en donnant priorité à la production de biens-
2. Deuxièmement, en stages
graduels, le kolkhoze doit devenir profitable et finalement
amener des profits à toute la société et,
également en stages graduels, un système d'échange
de produits doit remplacer la circulation d'articles, afin que
le pouvoir central ou toute organisation économique
centrale puisse utiliser ces
produits au bénéfice de toute la société-
3. Troisièmement, un développement
social et
culturel doit suivre, permettant à tous les membres de
la société de développer dans tous les domaines
leurs facultés physiques et mentales " (Staline,
derniers écrits).
Staline avait bien vu que les rapports
de production pourraient devenir un sérieux obstacle aux
forces de production si " une politique incorrecte était
mise en oeuvre ", et en ce sens il était averti du
danger.
Mais son erreur était de
penser que là où la politique juste était
appliquée " il serait facile d'avoir affaire aux
forces de la négligence ".
Dans les conditions existantes une
politique correcte assurerait la victoire, mais cela ne veut
pas dire que les forces qui ont intérêt à
la continuation des structures existantes seraient " facile
à traiter ".
Malgré que dans les années
1950 Staline soit averti du danger de la déviation de
droite, et voyait que la voie des rapports de production pouvait
devenir un obstacle aux forces productives, il se trompa en ne
voyant pas que les " trois conditions " ne pourraient
être réalisées que par une " révolution
" (...).
Défendre Staline ne veut
pas dire ignorer ses erreurs.
C'est également ce qu'a fait
Mao.
Les thèses de Mao sur la
période de transition montre les erreurs de Staline et
complète ses thèses.
En ce sens il est intéressant
de citer les thèses de Mao: " La transition au communisme
ne consiste évidemment pas en le renversement d'une classe
par une autre.
Mais cela ne veut pas dire qu'il
n'y aura pas de révolution sociale, parce que le remplacement
d'un type de rapports de production par un autre est un saut
qualitatif, une révolution".
Ce sont les forces sociales et politiques
qui refusaient le changement des relations de production et de
la superstructure qui ont amené au pouvoir le révisionnisme
en Union Soviétique.
Le révisionnisme n'est pas
un phénomène subjectif, qui serait apparu subjectivement
au Xxème congrès du PCUS avec Kroutchev.
Comme nous l'avons déjà
vu, alors que les rapports de production et la superstructure
étaient devenus des obstacles au développement,
le socialisme était atteint en Union Soviétique
au milieu des années 50.
A ce moment-là, ou alors
une " révolution " commençait dans la
superstructure et continuait la transformation des rapports de
production, clarifiant la voie pour les forces productives et
amenant au premier stade du communisme, ou alors tout resterait
coincé.
Le fait que le PCUS n'ait pas évalué
la situation et commencé une révolution a aidé
les forces sociales et politiques qui avaient intérêt
au status quo et à la préservation des structures
existantes à assurer leur domination sur le parti et la
superstructure.
Au même moment, le révisionnisme
gagna en force en mettant en oeuvre une politique de collaboration
avec l'impérialisme.
On en serait peut-être pas
arrivé à cette situation.
Le problème était,
comme Staline l'a montré, d'amener des possibilités
à l'état de réalité.
Cela n'a pas été fait.
Cela aurait été possible
en gagnant les paysans des kolkhozes et les intellectuels, en
reliant les travailleurs de l'industrie et ceux des sovkhozes,
et en éliminant les forces formant un obstacle au développement
dans la superstructure, ainsi que dans la structure sociale.
Quoiqu'il en soit, l'incapacité
à voir que la transition du socialisme au premier stade
de communisme n'était possible que par une " révolution
" dans la superstructure et les rapports de production a
amené les néo-boukarinistes, qui étaient
en faveur d'une préservation des structures existantes,
à gagner le contrôle du parti et de la superstructure.
De la même manière
que selon la théorie de Boukarine le socialisme arriverait
spontanément, les révisionnistes exposèrent
la théorie qu'un développement spontané
des forces productives assurerait la transition à un stade
plus haut du communisme.
En réalité, un tel
développement ne pouvait à terme que pousser l'économie
et la superstructure à la crise, et préparer le
terrain à une restauration capitaliste.
C'est la raison pour laquelle dans
le socialisme d'aujourd'hui le niveau de développement
ne représente pas un obstacle objectif à rétablissement
de rapports capitalistes.
Entre le féodalisme et le
capitalisme, le niveau des forces productives bloque objectivement
la transformation du capitalisme en féodalisme.
Mais, lorsque le socialisme n'est
pas en train de se mouvoir d'un niveau primitif de communisme
à un niveau supérieur, il n'y a pas de tel obstacle
objectif.
Ainsi, à travers la période
de transition, si l'importance déterminante de la superstructure
est ignorée, si le développement du socialisme
est laissé à la spontanéité, si le
développement vers le communisme n'est pas assuré
par des " révolutions " dans la superstructure
et les rapports de production, il y a en soi le danger de restauration
capitaliste.
L'internationalisme
(DHKC-1996)
Pour ne pas faire courir de risque
à leur statu-quo interne, les gouvernements révisionnistes
de l'Union Soviétique et des pays comparables ont combattu
les processus révolutionnaires se déroulant dans
les autres pays au fur et à mesure que la crise de l'Impérialisme
s'aggravait et que ce dernier les attirait dans la phobie de
la guerre nucléaire.
Ils ignorèrent et isolèrent
les pays qu'ils ne pouvaient pas influencer.
Ils firent ainsi en sorte que le
blocus impérialiste soit partout plus puissant.
Leur peur et leur disponibilité
au compromis conduisit à ce qu'ils trahissent toujours
davantage, jusqu'à la capitulation totale devant les coups
de l'Impérialisme, qui finirent par les anéantir.
Ces pays en vinrent, à l'époque
de la Guerre du Golfe, non seulement à ne pas prendre
position aux côtés des peuples qui, dans un mouvement
historique de solidarité, s'opposèrent à
l'agression impérialiste, mais encore à soutenir
le " nouvel ordre mondial " impérialiste qui
répandait massacres et pillage sur les peuples du Moyen-Orient.
Le front révisionniste porte
une responsabilité principale dans les massacres causés
par les milliers de tonnes de bombes tombées dans cette
région.
Leur trahison envers les peuples
du monde est devenue évidente.
Il y eut bien sûr, aux côtés
d'exemples négatifs, de nombreux moments positifs dans
la lutte pleine de dignité des peuples opprimés
et du prolétariat mondial, sur le terrain de l'internationalisme.
Le plus important, c'est d'analyser
correctement cette histoire et d'ajouter de nouveaux exemples
positifs.
La personnalité révolutionnaire
du Che nous offre le meilleur exemple d'internationalisme prolétarien:
" Je laisse derrière moi ici mes rêves créateurs
les plus naïfs, rêves qui concernent ceux que j'aime
et mon peuple qui m'a adopté comme si j'étais l'un
de ses fils.
Cela signifie pour moi d'arracher
une part de mon âme.
Sur le nouveau terrain de lutte,
j'emmènerai avec moi les convictions que tu m'as données,
l'esprit révolutionnaire de mon peuple et la certitude
qu'il n'y a pas de tâche plus noble à accomplir
que de combattre l'Impérialisme, quel que soit l'endroit
où je me trouve ".
C'est en ces mots que le Che prit
congé de Cuba, du peuple et du dirigeant de ce pays pour
la libération duquel il avait combattu.
Il fournissait ainsi un exemple
nouveau de la tradition marxiste-léniniste de solidarité
internationale des peuples travailleurs.
La Troisième Internationale
fut fondée pour soutenir la révolution mondiale
et les combats révolutionnaires dans chaque pays pris
séparément.
Il s'agissait de conduire ces luttes
à la victoire grâce à l'organisation internationale
du prolétariat.
Elle soutint ainsi les républicains
qui résistaient au fascisme franquiste, durant la guerre
d'Espagne.
C'est un devoir fondamental pour
les marxistes-léninistes, de soutenir, en plus des luttes
de la classe ouvrière et des peuples opprimés,
également les luttes des gouvernements et des classes
qui affaiblissent directement l'Impérialisme.
C'est pourquoi les "Brigades
Internationales" furent fondées par des communistes,
hommes et femmes de différents pays.
Ils défendaient la fraternité
des peuples en combattant ensemble le fascisme, aux côtés
des républicains espagnols.
Grâce à leur esprit
de sacrifice, les peuples opprimés et le prolétariat
ont développé la tradition de l'internationalisme
prolétarien en l'enrichissant d'exemples nombreux.
Les Cubains ont ainsi combattu pendant
des années les visées expansionnistes des impérialistes
boers sud-africains racistes en Angola.
De même, les révolutionnaires
s'étaient mobilisés, durant la deuxième
guerre de partage impérialiste, pour la défense
de l'Union Soviétique, "Patrie du Socialisme".
Les dockers français refusèrent
de charger les bateaux d'armes pour l'Indochine... sans parier
du rôle joué par l'Armée Rouge pour porter
la révolution dans les Balkans et en Europe de l'Est.
Voilà de nombreux exemples
de solidarité internationale.
" ...Chaque victoire d'un pays
sur l'Impérialisme est aussi une victoire pour nous.
Il en est de même pour les
défaites.
L'Internationalisme du prolétariat
n'est pas seulement une tâche à accomplir, c'est
aussi un devoir des nations qui combattent pour un meilleur avenir"
disait aussi le Che.
Mais la conscience internationaliste,
qui avait atteint son point le plus élevé au cours
des années 60, commença à s'effacer et à
s'aliéner, des les années 70, sous l'influence
du révisionnisme.
La question consistait à
savoir, si chaque pays, qui s'efforce d'atteindre le socialisme
par la révolution, prend également conscience du
fait que la révolution mondiale du prolétariat
est partie intégrante de sa propre révolution.
La position du DHKC est juste.
Elle " consiste, non à
se fixer les objectifs d'une police des attitudes de gauche,
mais à défendre les thèses universelles
du marxisme-léninisme, avec l'objectif de rapports de
solidarité internationale de tous les révolutionnaires,-y
compris les basés qui ont déjà pris le pouvoir
dans leur propre pays-sur les bases de la critique et de l'amitié.
Le point de départ de cette
position consiste en notre volonté de réaliser
la révolution dans notre pays et dans l'analyse marxiste-léniniste
des conditions concrètes dans lesquelles nous agissons."
(extrait de la résolution du Congrès du DHKC).
Le pragmatisme, une maladie mortelle
pour l'Internationalisme
D'une manière tout à
fait justifiée, le Parti Communiste de Chine a critiqué
les thèses du XXème Congrès du P.C.U.S.,
parce qu'elles rejetaient l'internationalisme et adoptaient de
ce fait une attitude d'indifférence vis-à-vis des
révolutions.
Mais il ne conserva pas cette attitude
juste jusqu'à en tirer toutes les conclusions et élabora
la " théorie du Social Impérialisme ".
De ce fait, il adopta la position
de principe selon laquelle " l'ennemi de mon ennemi est
mon ami ".
Cette prise de position conduisit
à dénaturer l'Internationalisme.
Il en résulta que l'un comprenait
" blanc " quand l'autre disait " noir ".
Durant un période où
l'adoption de positions communes face à l'Impérialisme
aurait été de la plus haute importance, le manque
de solidarité et de soutien conduisit le mouvement de
libération nationale et sociale des peuples opprimés
à des reculs.
L'espoir dans le socialisme reçut
des coups. L'internationalisme repose sur l'égalité
entre les peuples, la fraternité et la solidarité,
le soutien sans condition aux luttes contre les dominants.
Il fut de plus en plus remplacé
par le révisionnisme, l'opportunisme, le pragmatisme,
le dogme du maintien du statu-quo et, de manière croissante,
par la trahison.
Les politiques du P.C.U.S., celle
du P.C.C. et celle du Parti du Travail d'Albanie consistèrent,
jusque dans les années 80, à diviser les forces
socialistes, à exciter les forces révolutionnaires
les une contre les autres et à les rendre ennemies.
Ces politique n'hésitaient
pas, pour satisfaire des intérêts économiques
et politiques, à collaborer avec les Gouvernements impérialistes
et fascistes.
Elles ont échoué.
Tout le comportement de ces pays
relevait d'un pragmatisme timoré éloigné
du marxisme léninisme.
Le révisionnisme du P.C.U.S.
et le pragmatisme en politique extérieure qui en est la
conséquence apparurent particulièrement clairs
avec l'Afghanistan.
Ces révisionnistes, qui ignoraient
de nombreuses luttes de libération nationale et sociale
dans les pays néocoloniaux, quand ils ne tentaient pas
de les museler, défendirent la " révolution
par en haut " engagées par la junte afghane, qui
ne s'appuyait nullement sur le peuple mais sur un groupe de bureaucrates
militaires et civils.
Le fait de soutenir la révolution
afghane exprimait la mise en oeuvre de conceptions révisionnistes
qui ne sauraient se concilier avec l'Internationalisme révolutionnaire.
Il faut tirer les leçons
de l'aventure afghane et montrer qu'il est important de repérer
les buts que vise le soutien à une révolution:
l'Internationalisme ou la diffusion de thèses révisionnistes
dénaturées.
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