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 DU
            THKP-C AU DHKP-C TIP (1963 - parti
            des travailleurs de Turquie)-
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 FKF (fédération des clubs d'idées)
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 DEV-GENçLIK (jeunesse révolutionnaire)
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 THKP-C (1971-1972)
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 DEV-GENçLIK (1974-76)
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 DEVRIMCI YOL (1976-78-80, chemin révolutionnaire)
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 DEVRIMCI SOL (1978-1994, gauche révolutionnaire)
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 DHKP-C (1994)
 
 Du THKP-C
            à Devrimci Sol,de Devrimci Sol au DHKP-C(1996)
 
 Nous vivons dans un pays où, vu les tactiques de l'oligarchie,
            la situation des masses populaires, les conditions internationales,
            et vu notre lutte, les développements peuvent très
            vite s'accélérer et amener des bouleversements.
 Nous faisons dans ce pays avancer
            la révolution, et menons la stratégie révolutionnaire.
             Ni pour la contre-révolution,
            ni pour la révolution, le jour qui vient n'est pareil
            à celui d'hier.  Il n'y a pas de répétitions.
             Notre travail, notre énergie
            et notre attention se portent ainsi chaque jour à orienter
            notre parti et notre front, afin de progresser.  Il est clair qu'on ne peut pas y
            arriver en répétant le passé, en s'orientant
            par rapport aux formes de luttes, aux tactiques et aux formes
            d'organisation du passé.  L'histoire du mouvement révolutionnaire
            commence à la fin des années 60.  C'est en ces années que le
            THKP-C (Parti / Front Populaire de LIbération de la Turquie)
            commence à prendre forme.  L'histoire de l'adaptation de la
            théorie marxiste-léniniste aux conditions concrètes
            de notre pays est riche.  Jusqu'à aujourd'hui il existe
            de nombreuses orientations.  Et naturellement les différentes
            formes d'organisation et des luttes ne se répètent
            pas.  Sans ce processus de compréhension
            des tactiques proposées et utilisées, des formes
            d'organisation employées, on ne peut pas connaître
            notre histoire et la particularité de notre mouvement
            révolutionnaire.  Il est important de connaître
            cela, ce qui ne signifie pas qu'il faille répéter
            schématiquement ce qui a été fait!  Il n'est en effet pas possible,
            en ce qui concerne une stratégie révolutionnaire,
            même dans les situations les plus générales,
            d'utiliser des " modèles ".  Cela est valable pour le travail
            régional, le travail dans les quartiers, comme pour les
            tactiques actuelles.  Quelqu'un qui utiliserait des "
            recettes miracles " dans le domaine tactique et politique
            est voué à l'échec.  Dans cette perspective est fondamentale
            l'étude de notre histoire, la connaissance de notre richesse,
            et le jugement critique des différences entre le passé
            et aujourd'hui. Partant de là il est essentiel
            de s'attacher aux choses concrètes, et de toujours relier
            les questions avec les nécessités d'aujourd'hui,
            les développements de nouvelles formes, voies et méthodes
            dont a besoin dans la situation actuelle.  Le processus qui va du THKP-C à
            Devrimci Sol (Gauche Révolutionnaire), et de Devrimci
            Sol au DHKP-C, est une expérience riche dans ce domaine.
             La date de fondation de notre parti,
            le DHKP, est le 30 mars 1994.  Mais notre parti n'est pas vraiment
            " nouveau " dans l'arène politique. Il est dans
            la continuité de la lutte, et se rattache à la
            tradition des 16 années de lutte de Devrimci Sol. C'est
            dans le DHKP-C que les traditions et les expériences de
            Devrimci Sol sont amenées à un nouvel échelon.
             L'histoire de Devrimci Sol, organisation
            fondée en 1978, est d'ailleurs elle-même issue de
            l'héritage du Parti/Front (du THKP-C) et de la lutte pour
            la reformation du Parti à partir de 1973.  A l'origine de ce processus il y
            a le THKP-C.  Malgré quelques interruptions,
            il existe une continuité politique qui va jusqu'à
            aujourd'hui.  Une continuité qui n'est
            pas abstraite, mécanique, mais bien au contraire une continuité
            vivante, fondée sur la pratique, sur la théorie,
            et la dynamique entre les deux.  C'est pourquoi chaque pas idéologique,
            organisationnel et militaire a rapproché notre pays de
            la révolution.  Est ici fondamental la conception
            du marxisme-léninisme de Mahir Cayan, pour qui dans la
            lutte pour la révolution le marxisme-léninisme
            n'est pas un dogme mais une stratégie. C'est un point qui différencie
            cette tradition révolutionnaire, du THKP-C au DHKP-C en
            passant par Devrimci Sol, des tendances révisionnistes
            abandonnant le terrain de la lutte révolutionnaire.  Depuis la mort de Mahir Cayan au
            combat (le 30 mars 1972), ses camarades n'ont pas cessé
            de suivre cette ligne.  Une ligne qui travaille pour la
            révolution, qui apprend dans la révolution, qui
            s'oriente par rapport à la pratique, à la grande
            différences du reste de la gauche. Mahir
            Cayan -
 La révolution ininterrompue (1971)
 
 Un chaos théorique règne sur la gauche de notre
            pays.
 A tel point qu'existent des fractions
            opportunistes diverses dont l'origine réside dans les
            mêmes thèses révisionnistes qu'elles lancent
            sur le marché, dans des emballages différents,
            et qui, au lieu de compter sur leurs propres forces, comptent
            sur d'autres, tout en se reprochant les unes les autres d'être
            des opportunistes, des révisionnistes, des traîtres,
            etc.  Elles jettent le trouble à
            cause de différences d'analyses ou de notions qui n'ont
            aucune valeur, même à propos de leurs propres divergences
            tactiques. Entre les opinions impertinentes
            des petits-bourgeois aux grandes gueules et celles des Messieurs
            je sais tout, qui répètent toujours: " nous
            connaissons les temps passés, nous savons ", une
            querelle se développe depuis quelques années à
            propos de soi-disantes polémiques idéologiques
            qui ne sont rien d'autre que des nuages de poussière.
             Le niveau idéologique de
            la gauche n'est pas très élevé parce qu'il
            n'existe pas de fort mouvement prolétarien dans notre
            pays.  Pour cette raison, il est difficile
            de séparer le vrai du faux, tout est entremêlé.
            Et dans cette situation où la substance de la théorie
            révolutionnaire marxiste-léniniste a été
            abandonnée, les " théories révolutionnaires
            " originales de diverses sortes d'opportunismes sont mises
            sur le marché au nom de Marx, Engels, Lénine, Staline,
            Mao et Ho Chi Mînh.  Tandis qu'une variété
            d'opportunisme s'appuie sur les oeuvres de Lénine pour
            reprocher la trahison d'une partie, une autre s'appuie sur les
            oeuvres de Lin Piao et de Mao pour accuser la première
            de révisionnisme.  " Le marxisme est une doctrine
            très détaillée et très complexe ".
             Le marxisme est une doctrine qui
            s'approfondit, s'enrichit et s'anticipe continuellement selon
            les situations de la vie. Dans le marxisme, ce n'est pas la forme
            qui est importante, mais le contenu.  La seule chose qui ne change pas,
            selon les propres mots de Lénine, c'est son esprit vivant:
            la méthode dialectique.  Si l'on ne tient pas compte des
            deux facteurs élémentaires de la dialectique, le
            temps et le lieu, il est possible de traiter tous les révolutionnaires
            prolétariens de la troisième période de
            crise de l'impérialisme de révisionnistes, Lénine
            après Marx et Engels, Mao-Tsé-Toung après
            Lénine et Staline, et tous ceux qui suivent Mao. L'opportunisme applique toujours
            deux méthodes pour déformer le socialisme scientifique: o	Soit il ne tient pas compte des
            notions detemps et de lieu,  et alors il se fixe aux thèses lancées
            par les maîtres du marxisme dans     d'autres     conditions
                historiques aujourd'hui   modifiées.
 Ce qui est une tentative d'utilisation
            de ces thèses pour soutenir la déviation. o	Soit   il   proclame   les   thèses
              marxistes-léninistes valables universellement comme
            vieillies en disant: " les   temps et les situations ont
            changé, et ces thèses ne sontplus valables ".
 Et ainsi il révise le marxisme. Comme dans d'autres pays, chaque
            type d'opportunisme essaie d'embrouiller les militants révolutionnaires
            par ces deux méthodes et par la déformation du
            marxisme-léninisme. Lorsque nous avons écrit
            cette brochure, nous nous sommes particulièrement intéressés
            à ce fait.  Nous avons essayé de décrire
            notre idée de la révolution, ainsi que notre conception
            du type d'organisation et de travail, de façon à
            tracer une voie à prendre pour la théorie révolutionnaire
            marxiste et pour son enrichissement. En faisant l'analyse du socialisme
            scientifique, on ne passe pas généralement pas
            de l'abstrait au concret, mais des analyses concrètes
            aux analyses abstraites.  Mais la gauche de notre pays représente
            un cas exceptionnel.  Comme nous l'avons mentionné
            ci-dessus, on a perdu de vue la substance de la doctrine à
            cause du chaos théorique interne de la gauche. C'est pourquoi
            nous avons décidé depuis le début de prendre
            en main le problème de cette façon: en partant
            de l'abstrait, on approfondit mieux le problème, et avec
            le temps on arrive au concret. Ainsi nous allons une fois encore
            expliquer la théorie de la révolution marxiste,
            qui a perdu sa substance dans une querelle aveugle, pour ensuite
            éviter qu'une quelconque sorte d'opportunisme ne trouble
            nos amis militants à travers leurs polémiques soi-disantes
            idéologiques. (Il est sans doute impossible d'éviter
            absolument les déviations opportunistes. Mais il est possible
            d'exposer le problème clairement et ouvertement, et cela
            évite la plupart des déviations opportunistes). C'est justement pour ces raisons
            que nous avons suivi une méthode consistant à passer
            de l'abstrait au concret dans nos analyses. (...) Le troisième chapitre
            décrit les caractéristiques de la troisième
            période de crise de l'impérialisme; l'enrichissement
            et l'approfondissement du léninisme dans les nouvelles
            conditions; la stratégie révolutionnaire dans les
            pays semi-colonisés; les commentaires révolutionnaires
            et révisionnistes de la révolution cubaine et la
            voie révolutionnaire en Turquie (...).
 Notre
            but stratégique est la révolutionanti-impérialiste et anti-oligarchique
 
 Jusqu'à aujourd'hui la stratégie a toujours été
            mal comprise dans la gauche turque; le but stratégique
            et le plan stratégique étaient confondus avec la
            stratégie même.
 On sait que le but stratégique
            est la plateforme des résolutions idéologiques,
            politiques, sociales et économiques sur les contradictions
            fondamentales entre les forces productives et les rapports de
            production. Parce que le capitalisme monopoliste
            ne s'est pas développé dans notre pays par sa propre
            dynamique interne et aussi parce que la bourgeoisie monopoliste
            autochtone est née dans la fusion avec l'impérialisme,
            notre but stratégique est la révolution anti-impérialiste
            et anti-oligarchique.  (Le concept de révolution
            anti-impérialiste et anti-oligarchique ne se distingue
            guère de la Révolution Nationale Démocratique
            dans les termes. Mais elle détermine un contenu essentiellement
            plus profond et une qualité différente.  Parce que cette notion désigne
            la forme d'occupation impérialiste de la troisième
            crise impérialiste, elle est donc plus adéquate.
             La notion de Révolution Nationale
            Démocratique caractérise généralement
            la période durant laquelle les anciennes méthodes
            d'exploitation impérialiste s'exerçaient). Avant la seconde guerre de partage
            [la seconde guerre mondiale], le féodalisme était
            représenté par la classe dominante des pays arriérés
            abandonnés par les partenaires de l'alliance impérialiste,
            comme conséquence aux méthodes d'exploitation modernes.
             (La bourgeoisie moderne n'est rien
            d'autre que le prolongement de l'impérialisme).  Comme on l'a déjà
            montré dans la deuxième partie, le contrôle
            et la présence pratique de l'impérialisme était
            généralement confiné aux territoires maritimes,
            aux ports, aux endroits stratégiques et aux centres de
            communication principaux.  L'autorité centrale était
            très faible, les trois quart du pays et de la population
            étaient sous le contrôle de petites villes féodales
            rivales entre elles.  Le capitalisme n'étant pas
            prédominant, l'urbanisation, les transports et les communications
            n'étaient pas très développés.  L'impérialisme était
            pour le pays un symptôme  externe  et le  processus social
            était féodal. C'est pourquoi la contradiction
            principale s'établissait entre les régions féodales
            faibles, qui contrôlaient les trois-quart du pays et de
            la population, et les paysans qui vivaient une situation de semi-servage. La conscience révolutionnaire
            prolétarienne se développait dans une phase où
            des luttes et des insurrections paysannes spontanées (luttes
            démocratiques) étaient organisées par le
            parti prolétarien; dans la phase où, sous la direction
            du parti prolétarien, l'armée paysanne libérait
            certains territoires et les plaçait sous contrôle,
            le pouvoir de la faible autorité féodale régionale
            commençait à se briser; dans cette phase l'impérialisme
            occupait entièrement le pays afin de protéger ses
            intérêts.  La contradiction principale opposait
            à cette époque l'impérialisme à la
            nation entière, mise à part une poignée
            de traîtres.  Alors que d'une guerre civile (lutte
            nationale) la guerre se mène sous un mot d'ordre et une
            base de lutte de classe, en phase de guerre nationale révolutionnaire
            la guerre se déroule sous un mot un d'ordre et une base
            nationale. Cependant, dans la troisième
            période de crise impérialiste, le processus social
            n'est pas féodal dans des pays comme le nôtre.  Et l'impérialisme n'est plus
            un symptôme externe. Le fait que les rapports de production
            impérialistes aient imprégné totalement
            le pays a amené en même temps l'impérialisme
            à devenir interne.  Les autorités régionales
            faibles ont fait place à l'Etat oligarchique en même
            temps qu'à l'impérialisme.  Aussi l'impérialisme mène-t-il,
            dans ces pays, toutes sortes d'interventions, quand il le juge
            nécessaire, depuis la succession au pouvoir des diverses
            fractions de l'oligarchie jusqu'à la direction de la politique
            de répression exercée contre le peuple, à
            l'aide d'organisations comme la CIA, le FBI et d'autres. De plus, dans cette époque
            de force de frappe nucléaire, le contrôle impérialiste
            sur ces pays n'est plus seulement économique mais aussi
            politique et militaire.  Par exemple, en Turquie (qui fait
            partie de l'OTAN), l'impérialisme américain a créé
            une véritable hégémonie, du contrôle
            de la direction du diktat oligarchique jusqu'à l'économie
            du pays (la mentalité de l'occupation masquée).
             C'est pourquoi il est pratiquement
            impossible de séparer par une ligne stricte les classes
            dominantes de notre pays et l'impérialisme américain. Dans notre pays la contradiction
            principale se situe entre l'oligarchie et le peuple (dans la
            pratique la contradiction se place entre les avant-gardes révolutionnaires
            du peuple et l'oligarchie).  Comme l'impérialisme prend
            directement place au sein de l'oligarchie, la guerre révolutionnaire
            ne sera pas uniquement menée à un niveau de classe.  La guerre va se dérouler
            au niveau national et au niveau de classe.  Le point de vue de classe va sans
            doute dominer jusqu'à ce que la force militaire de l'appareil
            d'Etat oligarchique ne suffise plus et que les armées
            américaines prennent ouvertement part à la guerre. Les révisionnistes et les
            pacifistes de notre pays ont perdu de vue les changements survenus
            aux méthodes d'exploitation après la seconde guerre
            de partage [seconde guerre mondiale], donc aussi la mentalité
            d'occupation économique, politique, idéologique
            et militaire masquée.  Comme les révolutionnaires
            des pays arriérés, à l'époque où
            dominait l'ancienne méthode d'exploitation, ils voient
            l'impérialisme comme un symptôme externe et séparent
            l'impérialisme des classes dominantes par une ligne stricte.
             Que ce soient alors tels opportunistes
            qui déterminent la contradiction principale entre la féodalité
            et les paysans, ou tels opportunistes qui la placent entre la
            bourgeoisie monopoliste autochtone et les masses laborieuses,
            ils apportent tous de l'eau au moulin des impérialistes
            américains.  Les occupants américains
            eux-mêmes offrent toutes leurs forces et emploient toutes
            les méthodes de pointe possibles pour maintenir leur occupation
            voilée.  Cette détermination tout
            à fait différente (de la véritable contradiction
            principale) n'est qu'un soutien de " gauche " aux efforts
            de l'impérialisme américain dans cette direction. Ce problème ne peut être
            résolu par la détermination du but stratégique.
             Le but stratégique détermine
            la direction principale pour la révolution.  Et ainsi seulement une partie du
            plan stratégique.  C'est pourquoi le problème
            de l'établissement juste des buts stratégiques
            n'est pas clos; les avant-gardes principales et les forces de
            réserve doivent aussi être déterminées
            correctement. Notre révolution parviendra
            à la victoire par la guerre populaire.  Mais comme nous l'avons déjà
            dit, la guerre populaire passera par la phase de guerre d'avant-garde
            à cause de la situation historique et des spécificités
            de notre pays.
 Avec l'appui de la stratégie militaire politisée
            de combat, la voie révolutionnaire va suivre la ligne
            suivante:
 o	1er niveau: création de
            la guérilla urbaine o	2ème   niveau:   extension
              de   la   guérillaurbaine,   création   de   la   guérilla   rurale,
 démonstration de force.
 Dans ces deux niveaux la recherche
            d'affaiblissement par la guerre psychologique sera un facteur
            dominant. o	3ème  niveau:  propagation
            de  la  guérillaurbaine,   développement   de   la   guérilla
 rurale.
 o	4ème  niveau:   propagation
             de   la  guérillarurale.
 Pourquoi débuter par la guérilla
            urbaine? Il y a deux types de raisons.  A)Raisons objectives a-les conditions d'introduction
            d'une organisation combattante dans les villes sont plus favorables,
            parce que dès le début les villes ont cet avantage
            par rapport aux campagnes de meilleurs possibilités de
            propagande et de publicité,  b-même si c'était dans
            uns sens petit-bourgeois, le mouvement révolutionnaire
            violent mené par Dev Genç (Jeunesse Révolutionnaire)
            dans les villes et les actions de masse ont préparé
            le terrain pour l'acceptation d'actions armées plus dures
            et de niveau plus élevé.  B)Raisons subjectives Nous étions pauvres au niveau
            des conditions matérielles et spirituelles préalables,
            tels que l'expérience, l'équipement et le matériel
            de guerre.  Cela s'explique par notre mauvais
            travail en temps de préparation de la propagande armée
            et par notre retard à avoir pris les armes. Ces causes objectives et subjectives
            ont motivé notre parti à commencer la guerre de
            guérilla par la guérilla urbaine.  A partir de maintenant, notre parti
            va suivre cette voie prédéterminée (après
            une longue période d'inactivité). Conformément à la
            stratégie militaire politisée de combat, nous pouvons
            classer ainsi les forces dirigeantes, forces principales et réserves
            de la révolution: la force dirigeante est le prolétariat.
             Concernant le problème de
            la force dirigeante, notre parti a pris comme base la direction
            idéologique du prolétariat, parce qu'il est établi
            que la révolution sera victorieuse part la guerre populaire
            (l'originalité c'est que la région de base est
            le pays).  Au niveau de la guerre d'avant-garde,
            notre parti ne fait pas de différence entre quelqu'un
            qui vient ou non de la classe laborieuse.  Il est important que les combattants
            soient des révolutionnaires professionnels.  Plus la guerre s'étend, plus
            il faut veiller à ce que les travailleurs, parmi lesquels
            se trouvent les couches dirigeantes, dominent. La forçe principale est constituée
            des paysans (tous les éléments ruraux, à
            part les résidus féodaux et la bourgeoisie agraire).
             Dans l'ordre: -le prolétariat
            de village; -le semi-prolétariat de village; -les paysans
            pauvres; -les paysans moyens. Bien sûr le prolétariat
            urbain fait aussi partie des forces principales de la révolution.
             Mais leur détermination réside
            dans la phase d'extension de la révolution. Et   le   dernier   mot   leur 
             appartiendra:   " de nouvelles forces vont en permanence
            se rallier à la lutte commencée par un petit noyau
            de combattants (avant-garde); les mouvements de masse prennent
             forme; l'ordre ancien commence à vaciller, il se brise;
            et vient alors la phase dans laquelle la classe ouvrière
            et les masses   citadines   décident   du   sort   de
              la guerre " (Che Guevara). Les réserves directes sont: -le cercle kémaliste des
            intellectuels;-le bloc socialiste dans le monde;
 -les mouvements de libération nationale dans
 les pays colonisés, surtout au Proche-Orient.
 Les réserves indirectes sont:
 -l'aile droit de la petite-bourgeoisie;
 -les pays démocratiques occidentaux et leur
 opinion publique.
 Tant pour les réserves directes
            que pour les réserves indirectes, l'ordre change suivant
            la situation. Le
            THKP-C et le DHKP-C:
 une continuité fondamentale (1996)
 Ce qu'est et ce que n'est pas le
            THKP-C, c'est ce qui caractérisa le débat mené
            de 1974 à 1980.  C'est de là que vient le
            grand nombre de groupes qui s'affirmèrent comme la "
            suite logique " du THKP-C.  Un grand nombre qui n'existe aujourd'hui
            plus.  Cela parce que ces groupes se fondaient
            sur des déviations et des interprétations erronées.
             Ainsi la déviation de gauche
            réduisait le THKP-C à une idéologie de combat,
            caricaturant ainsi la stratégie révolutionnaire.
             La déviation de droite ne
            comptait elle que s'approprier sur le papier la stratégie
            du THKP-C, n'assumant aucune responsabilité au niveau
            de la pratique.  En détruisant ainsi par leurs
            interprétations erronées la véritable stratégie
            du THKP-C, ces groupes se sont auto-détruits, perdant
            toute validité historique, jusqu'à cesser d'exister. Comprendre le THKP-C n'est pas possible
            de manière simplement subjective, ou en en reprenant la
            vocabulaire au mot près.  L'héritage du THKP-C n'est
            saisissable que dans la voie de la révolution.  C'est pourquoi les jeunes cadres
            de Devrimci Sol n'ont pas eu de difficultés à saisir
            le coeur de l'idéologie du THKP-C.  Le rapprochement, mieux, l'unité
            entre Devrimci Sol et ce qui a été le THKP-C, ne
            vient pas du fait que leurs idéologies et que leurs pratiques
            soient similaires.  Leur unité vient de ce qui
            s'exprime de leur idéologie, de leur pratique, de leur
            politique.  Et cela se démontre avec
            la responsabilité vis-à-vis de notre peuple, des
            peuples du monde, le sacrifice, la décision, la conscience
            de sa force et de la volonté à être prêt
            à sacrifier sa vie. La
            période de transition entre capitalisme et communisme
 Lénine, dans son ouvrage
            " L'Etat et la révolution ", met en avant la
            question de la transition du capitalisme au socialisme, suivant
            Marx et Engels.  Il considère trois périodes
            essentielles: o	la première   consiste
            en la période en transformation politique du capitalisme
            en communismeo	la seconde  consiste en la structure économique et l'Etat
             durant la première période de communisme (le socialisme)
 o	la troisième consiste en l'abolition progressive de
            l'Etat et la question de la base économique dans le communisme.
 Lénine insiste sur le fait
            que la première période consiste essentiellement
            en une période de transition politique.  Ce que les socialistes utopistes
            et les opportunistes n'ont pas été capables de
            réaliser, était que la dictature étatique
            du prolétariat était nécessaire afin de
             briser la  résistance  de  tous  les exploiteurs.    Dans   le   passage   intitulé
              " La transition du capitalisme au communisme " il
            nous cite Marx: " Entre la société capitaliste
            et la société communiste se place la période
            de transformation révolutionnaire de celle-là en
            celle-ci.   A  quoi  correspond   une  période
            de transition  politique où l'Etat ne saurait être
            autre chose que la dictature révolutionnaire du prolétariat
            ". Lénine nous dit alors qu'
            " autrefois, la question se posait ainsi: le prolétariat
            doit, pour obtenir son affranchissement, renverser la bourgeoisie,
            conquérir le pouvoir politique, établir sa dictature
            révolutionnaire.  Maintenant, la question se pose
            un peu autrement: le passage de la société capitaliste,
            qui évolue vers le communisme, à la société
            communiste, est impossible sans une 'période de transition
            politique', et l'Etat de cette période ne peut être
            que la dictature révolutionnaire du prolétariat
            " (L'Etat et la révolution). Nous tenons à souligner deux
            points précis: la période de transition chez Marx
            et Lénine va jusqu'au communisme, et, secondement, le
            processus de transition a essentiellement un caractère
            politique. Cette théorie a été
            démontrée de différentes manières,
            et a été enrichie par les pratiques de tous les
            pays socialistes(...).  Lénine traite de cette situation
            dans son article de 1918 quant aux " rapports économiques
            et politiques lors de la période de dictature du prolétariat
            ": " Théoriquement, l'existence d'une période
            de transition - entre capitalisme et communisme -qui posséderait
            des propriétés et des signes des deux formes socio-économiques,
            est hors de question. Cette période de transition sera
            une période de lutte entre le communisme venant de naître
            et le capitalisme en proie avec la mort. L'obligation de ce processus
            historique ayant un caractère temporaire doit être
            claire non seulement pour un marxiste, mais aussi pour quiconque
            connaît un minimum de la loi de l'évolution ".
             Dans ce contexte, il est mis en
            avant que la transition au communisme n'est pas que politique,
            et porte en elle une dimension économique de la plus haute
            importance.  Lénine nous dit en effet
            que " le socialisme signifie l'abolition des classes. Il est tout d'abord obligé
            de renverser les grands propriétaires et les capitalistes
            afin d'abolir les classes. Une partie de nos tâches a
            alors été réalisé, mais il ne s'agit
            que d'une partie, et pas de la plus dure. Le second pas nécessaire
            consiste en l'abolition de la différence entre paysan
            et ouvrier d'usine, de les changer tous en travailleurs. Cela ne peut pas être résolu
            de manière soudaine. C'est une tâche plus dure
            que la première, et elle sera effectuée sur le
            long terme. Cela ne peut pas être résolu
            par le renversement d'une classe. Cela ne peut être résolu
            que par la réorganisation de tout le système socio-économique,
            et le passage de la petite production résiduelle à
            la large production sociale. Cette période de transition
            sera inévitablement longue". Le
            processus de transition entre capitalisme et communisme en Union
            Soviétique (DHKC-1996)
 Lorsque les Bolcheviks ont pris
            le pouvoir en Novembre 1917, ils ne savaient pas comment établir
            le socialisme.  Il était évident que
            gérer l'établissement du socialisme ne se ferait
            pas sans une série d'expériences.  Les paroles de Lénine (mai
            1918) expliquent cette situation:  " Tout ce que nous savons,
            la seule définition absolue faite    par les experts les
             plus compétents du développement de la société
            capitaliste, et les plus grands penseurs anticipant le capitalisme,
            consistait en cela: la transition était inévitable
            historiquement et était obligé de suivre une voie
            générale précise; la propriété
             privée  des  moyens de  production était amenée
            par la course de l'histoire, serait dissoute, et la propriété
            de l'exploiteur serait prise   un  jour. Cela était déterminé
            d'une exactitude scientifique,  et nous savions cela lorsque
            nous avons porté le drapeau socialiste, fondé le
            parti socialiste et changé la société. Nous savions cela lorsque nous avons
            pris le pouvoir dans une perspective de réorganisation
            socialiste.  Mais nous ne connaissions pas les
            formes concrètes de la transition ou la vitesse de la
            réorganisation " (socialisme utopique et socialisme
            scientifique). Pour cette raison, après
            que les Bolcheviks aient pris le pouvoir, beaucoup de politiques
            de droite  et  de  " gauches "   se développèrent
            jusqu'à l'établissement du socialisme.  Jusqu'à la NEP (nouvelle
            politique  économique) quicommença en 1921, il y avait deux déviations principales
            dans le parti bolchevik.
 La première répudiait
            à la base le rôle d'avant-garde du parti.     C'était la déviation
            de droite qui considérait  que   le   socialisme pourrait
            être instauré d'un coup et que l'épicentre
            de l'économie avait été transféré
            aux syndicatsdepuis la prise du pouvoir.
 La seconde déviation était
              formée de la  tendance de "gauche", défendue
            par Trotsky et Boukarine.  Leur proposition consistait en une
            industrialisation   rapide   grâce   à   un   travail
            militarisé.  Ces idées furent rejetées
            par Lénine et les  Bolcheviks.    Le  plan  de  Lénine  pour
            établir le socialisme était différent(...).
             Selon Lénine " l'unique
             ennemi  du socialisme [en Russie]  est  la  situation  économique
            petite-bourgeoise et l'élément petit-bourgeois
            ", c'est pourquoi  le  capitalisme  d'Etat  était
             le  seul moyen    de    dépasser    l'économie
            petite-bourgeoise.      Le programme de Lénine, consistant
            en une transition au socialisme par un  capitalisme  d'Etat 
            sous  la  dictature   du prolétariat - ce qu'il voyait
            comme une solution au   problème   -   ne sera matérialisé
               qu'en 1921 (...).     La   NEP   (nouvelle politique économique)
            était considéré comme un " retrait
            " tactique par les opportunistes dans les années
            20 (et c'est encore valable aujourd'hui).  C'est faux:  si la NEP est un recul
            par rapport au programme	de construction du socialisme, elle
            est intégrée dans unetransition au socialisme par le capitalisme d'Etat et
 la liberté du commerce.
 La NEP était la conséquence
            des	conditions économiques concrètes de l'Union
            Soviétique, et cela Lénine l'avait compris dès
            1918.  Nous devons ainsi voir la NEP comme
            un processus de transition du capitalisme au socialisme, comme
            une lutte en Union Soviétique, et non pas comme un "
            recul " général (...).  Lénine fit remarquer que
            le capitalisme d'Etat étaitnécessaire pour la préparation des bases objectives
            du socialisme, et que les travailleurs apprennent de la bourgeoisie
            l'industrialisation.
 C'est pourquoi le capitalisme d'Etat
            était un bloc contre les petits-paysans.  Dans cette perspective il proposa
            l'organisation des petits-paysans en co-opératives, et
            l'application du capitalisme des coopératives au lieu
            du capitalisme des petits-paysans. " Contrairement au capitalisme
            privé, le capitalisme des coopératives sous direction
            soviétique est une forme de capitalisme d'Etat et est
            ainsi utile dans certains aspects pour les temps présents.
             Depuis la tâche essentielle
            (qui reste après que la taxe soit prise) signifie la vente
            libre des produits, nous devons faire tout ce que nous pouvons
            pour mobiliser ce développement du capitalisme - parce
            que les marchés libres signifient le développement
            du capitalisme " (le prolétariat et les paysans).
             Ainsi la NEP doit développer
            le capitalisme d'Etat, qui est une manière d'établir
            les bases objectives du socialisme et d'amener les travailleurs
            en direction de l'industrie (...).  Pour Lénine, le capitalisme
            d'Etat sous direction de l'Etat prolétarien dans un pays
            comme la Russie où les forces productives étaient
            sous-développées était l'unique forme à
            même d'assurer une transition au socialisme (...).  Nous allons [maintenant] parier
            de la pensée de " gauche " trotskyste, qui affirma
            en 1924 l'impossibilité d'établir le socialisme
            en Russie sans une révolution mondiale.  Nous allons tenter d'aller de l'avant
            dans la compréhension de ce gauchisme avec la question
            de rétablissement du socialisme.  L'idée du trotskysme, puis
            par la suite du groupe de " gauche " Trotsky-Kamenev-Zinoviev,
            qui est connue sous le nom d'" opposition unifiée
            ", était fondée sur l'industrialisation rapide
            avant que les rapports de production socialistes soient établies
            dans les zones agraires.  Si cette voie était prise,
            l'industrialisation rapide serait matérialisée
            par l'exploitation des paysans.  Cela reposerait sur le modèle
            de " l'accumulation socialiste primitive " de Preobrajensky
            (fameux économiste de l'opposition de gauche), qui se
            base sur l'expropriation des produits agricoles, la taxe des
            salaires agricoles et l'écrasement des paysans comme durant
            le développement du capitalisme.  Ce serait la fin du pouvoir socialiste
            (...).  Le groupe de "gauche"
            Trotsky-Kamenev-Zinoviev ne croyait pas que la paysannerie puisse
            être gagnée en faveur du socialisme, et que les
            rapports socialistes de production puissent être établies
            dans les zones agraires.  Cela signifiait marcher sur un seul
            pied [avec le prolétariat, sans la paysannerie], et commencer
               rapidement l'industrialisation. " Que   se   serait-il   passé
              si   nous   avions commencé   à   attaquer  
            la   production   des Koulaks  (les grands  propriétaires
             terriens  - paysans riches) avant que nous possédions
            la possibilité d'établir une production fondée
            sur les Kolkhozes et les Sovkhozes? Notre attaque aurait failli, notre
            faiblesse aurait été prouvée. Nous aurions
            laissé les paysans " moyens " dans les mains
            des Koulaks, nous aurions bloquer l'établissement du socialismeet vécu dans la famine " (Staline, La grande crise
            du capitalisme et l'économie soviétique, 1929).
 Problèmes
            de la construction du socialisme et de la phase de transition
            au communisme en Union Soviétique (1996)
 Avec l'offensive de 1928 sur la
            bourgeoisie, les rapports bourgeois furent abolis à la
            campagne et dans les villes.  Ceci ne fut évidemment pas
            fait en un an; l'année 1928 est un début et en
            peu d'années les rapports socialistes de production étaient
            en harmonie complète avec les forces de production.  La construction du socialisme commençait.
             L'établissement des rapports
            socialistes de production n'était pas que le résultat
            des conditions internes, les conditions extérieures jouèrent
            un rôle aussi.  La révolution attendue n'ayant
            pas eu lieu, l'Union Soviétique se voyait forcé
            d'établir et construire le socialisme à une grande
            vitesse.  Le fait que le système capitaliste
            était en crise dans le monde entier la même année
            a permis au socialisme de " gagner du temps ".  Ainsi, comme Staline l'a dit, où
            ils faisaient en 10 ans ce pour quoi il aurait fallu 100 ans,
            où ils périraient (...).  Staline dit ainsi [en 1939] qu'en
            cette période la victoire finale du socialisme était
            achevé, que le passage à la première période
            du communisme était achevé et que le prochain objectif
            était de passer à la phase supérieure du
            communisme, et il voyait l'Etat, comme il le dit, comme un Etat
            de la première période du communisme, comme "
            un Etat tendant à disparaître, mais qui ne commence
            pas à disparaître et, au contraire, devient plus
            fort à cause du siège capitaliste ".  Il est évident que "
            l'Etat " dont parle Staline n'est pas, dans le sens général,
            la dictature du prolétariat (...).  Les commentaires de Staline sont-ils
            corrects?  Si le passage à la première
            phase du communisme était complété, ou si
            les commentaires étaient fait d'un point de vue général
            et " théorique ", cela serait sans nui doute
            correct.  Mais, l'Union Soviétique
            n'avait pas atteint la première phase du communisme (...).
             La base de l'erreur de Staline tient
            à ce qu'il pensait que le socialisme avait atteint la
            première période du communisme. Sur cette base, l'Etat était
            également évalué comme Etat de la première
            période du communisme.  L'erreur de Staline devint plus
            tard la source principale du révisionnisme; les concepts
            d' " Etat du peuple entier ", de " démocratie
            sans dictature ", se fondaient sur l'erreur de Staline (...).
             En fait, jusqu'à la première
            période du communisme ou, plus précisément,
            tant que l'impérialisme continue d'exister comme menace
            mondiale, l'Etat ne doit pas être un " Etat des ouvriers
            et des paysans ", mais une dictature du prolétariat(...).
             L'Etat ne peut perdre sa fonction
            d'" Etat politique " et commencer à disparaître
            que si le prolétariat commence à s'abolir lui-même
            en tant que classe, et c'est un processus qui commence après
            que les autres couches sociales et classes autres que le prolétariat
            soient devenues prolétaires (...).  Staline mit en avant trois conditions
            fondamentales pour la transition au communisme: 1.	"D'abord le développement
            de la production sociale doit être assuré, non pas
            par une 'organisation rationnelle' fictive des forces de production,
            mais en donnant priorité à la production de biens- 2.	Deuxièmement,   en   stages
              graduels,   le kolkhoze     doit devenir profitable et finalement
            amener des profits à toute la société et,
            également en stages graduels, un   système d'échange
            de produits doit remplacer la circulation d'articles, afin que
            le pouvoir central ou toute   organisation économique
              centrale   puisse   utiliser  cesproduits au bénéfice de toute la société-
 3.	Troisièmement, un développement
            social etculturel doit suivre, permettant à tous les membres de
            la société de développer dans tous les domaines
            leurs facultés physiques et mentales " (Staline,
            derniers écrits).
 Staline avait bien vu que les rapports
            de production pourraient devenir un sérieux obstacle aux
            forces de production si " une politique incorrecte était
            mise en oeuvre ", et en ce sens il était averti du
            danger.  Mais son erreur était de
            penser que là où la politique juste était
            appliquée " il serait facile d'avoir affaire aux
            forces de la négligence ".  Dans les conditions existantes une
            politique correcte assurerait la victoire, mais cela ne veut
            pas dire que les forces qui ont intérêt à
            la continuation des structures existantes seraient " facile
            à traiter ".  Malgré que dans les années
            1950 Staline soit averti du danger de la déviation de
            droite, et voyait que la voie des rapports de production pouvait
            devenir un obstacle aux forces productives, il se trompa en ne
            voyant pas que les " trois conditions " ne pourraient
            être réalisées que par une " révolution
            " (...).  Défendre Staline ne veut
            pas dire ignorer ses erreurs.  C'est également ce qu'a fait
            Mao.  Les thèses de Mao sur la
            période de transition montre les erreurs de Staline et
            complète ses thèses.  En ce sens il est intéressant
            de citer les thèses de Mao: " La transition au communisme
            ne consiste évidemment pas en le renversement d'une classe
            par une autre.  Mais cela ne veut pas dire qu'il
            n'y aura pas de révolution sociale, parce que le remplacement
            d'un type de rapports de production par un autre est un saut
            qualitatif, une révolution". Ce sont les forces sociales et politiques
            qui refusaient le changement des relations de production et de
            la superstructure qui ont amené au pouvoir le révisionnisme
            en Union Soviétique.  Le révisionnisme n'est pas
            un phénomène subjectif, qui serait apparu subjectivement
            au Xxème congrès du PCUS avec Kroutchev. Comme nous l'avons déjà
            vu, alors que les rapports de production et la superstructure
            étaient devenus des obstacles au développement,
            le socialisme était atteint en Union Soviétique
            au milieu des années 50.  A ce moment-là, ou alors
            une " révolution " commençait dans la
            superstructure et continuait la transformation des rapports de
            production, clarifiant la voie pour les forces productives et
            amenant au premier stade du communisme, ou alors tout resterait
            coincé.  Le fait que le PCUS n'ait pas évalué
            la situation et commencé une révolution a aidé
            les forces sociales et politiques qui avaient intérêt
            au status quo et à la préservation des structures
            existantes à assurer leur domination sur le parti et la
            superstructure.  Au même moment, le révisionnisme
            gagna en force en mettant en oeuvre une politique de collaboration
            avec l'impérialisme. On en serait peut-être pas
            arrivé à cette situation.  Le problème était,
            comme Staline l'a montré, d'amener des possibilités
            à l'état de réalité.  Cela n'a pas été fait.
             Cela aurait été possible
            en gagnant les paysans des kolkhozes et les intellectuels, en
            reliant les travailleurs de l'industrie et ceux des sovkhozes,
            et en éliminant les forces formant un obstacle au développement
            dans la superstructure, ainsi que dans la structure sociale.
             Quoiqu'il en soit, l'incapacité
            à voir que la transition du socialisme au premier stade
            de communisme n'était possible que par une " révolution
            " dans la superstructure et les rapports de production a
            amené les néo-boukarinistes, qui étaient
            en faveur d'une préservation des structures existantes,
            à gagner le contrôle du parti et de la superstructure. De la même manière
            que selon la théorie de Boukarine le socialisme arriverait
            spontanément, les révisionnistes exposèrent
            la théorie qu'un développement spontané
            des forces productives assurerait la transition à un stade
            plus haut du communisme.  En réalité, un tel
            développement ne pouvait à terme que pousser l'économie
            et la superstructure à la crise, et préparer le
            terrain à une restauration capitaliste. C'est la raison pour laquelle dans
            le socialisme d'aujourd'hui le niveau de développement
            ne représente pas un obstacle objectif à rétablissement
            de rapports capitalistes.  Entre le féodalisme et le
            capitalisme, le niveau des forces productives bloque objectivement
            la transformation du capitalisme en féodalisme.  Mais, lorsque le socialisme n'est
            pas en train de se mouvoir d'un niveau primitif de communisme
            à un niveau supérieur, il n'y a pas de tel obstacle
            objectif. Ainsi, à travers la période
            de transition, si l'importance déterminante de la superstructure
            est ignorée, si le développement du socialisme
            est laissé à la spontanéité, si le
            développement vers le communisme n'est pas assuré
            par des " révolutions " dans la superstructure
            et les rapports de production, il y a en soi le danger de restauration
            capitaliste. L'internationalisme
            (DHKC-1996)
 Pour ne pas faire courir de risque
            à leur statu-quo interne, les gouvernements révisionnistes
            de l'Union Soviétique et des pays comparables ont combattu
            les processus révolutionnaires se déroulant dans
            les autres pays au fur et à mesure que la crise de l'Impérialisme
            s'aggravait et que ce dernier les attirait dans la phobie de
            la guerre nucléaire.  Ils ignorèrent et isolèrent
            les pays qu'ils ne pouvaient pas influencer. Ils firent ainsi en sorte que le
            blocus impérialiste soit partout plus puissant.  Leur peur et leur disponibilité
            au compromis conduisit à ce qu'ils trahissent toujours
            davantage, jusqu'à la capitulation totale devant les coups
            de l'Impérialisme, qui finirent par les anéantir.
             Ces pays en vinrent, à l'époque
            de la Guerre du Golfe, non seulement à ne pas prendre
            position aux côtés des peuples qui, dans un mouvement
            historique de solidarité, s'opposèrent à
            l'agression impérialiste, mais encore à soutenir
            le " nouvel ordre mondial " impérialiste qui
            répandait massacres et pillage sur les peuples du Moyen-Orient.
             Le front révisionniste porte
            une responsabilité principale dans les massacres causés
            par les milliers de tonnes de bombes tombées dans cette
            région.  Leur trahison envers les peuples
            du monde est devenue évidente. Il y eut bien sûr, aux côtés
            d'exemples négatifs, de nombreux moments positifs dans
            la lutte pleine de dignité des peuples opprimés
            et du prolétariat mondial, sur le terrain de l'internationalisme.
             Le plus important, c'est d'analyser
            correctement cette histoire et d'ajouter de nouveaux exemples
            positifs.  La personnalité révolutionnaire
            du Che nous offre le meilleur exemple d'internationalisme prolétarien:
            " Je laisse derrière moi ici mes rêves créateurs
            les plus naïfs, rêves qui concernent ceux que j'aime
            et mon peuple qui m'a adopté comme si j'étais l'un
            de ses fils.  Cela signifie pour moi d'arracher
            une part de mon âme.  Sur le nouveau terrain de lutte,
            j'emmènerai avec moi les convictions que tu m'as données,
            l'esprit révolutionnaire de mon peuple et la certitude
            qu'il n'y a pas de tâche plus noble à accomplir
            que de combattre l'Impérialisme, quel que soit l'endroit
            où je me trouve ". C'est en ces mots que le Che prit
            congé de Cuba, du peuple et du dirigeant de ce pays pour
            la libération duquel il avait combattu.  Il fournissait ainsi un exemple
            nouveau de la tradition marxiste-léniniste de solidarité
            internationale des peuples travailleurs. La Troisième Internationale
            fut fondée pour soutenir la révolution mondiale
            et les combats révolutionnaires dans chaque pays pris
            séparément.  Il s'agissait de conduire ces luttes
            à la victoire grâce à l'organisation internationale
            du prolétariat.  Elle soutint ainsi les républicains
            qui résistaient au fascisme franquiste, durant la guerre
            d'Espagne.  C'est un devoir fondamental pour
            les marxistes-léninistes, de soutenir, en plus des luttes
            de la classe ouvrière et des peuples opprimés,
            également les luttes des gouvernements et des classes
            qui affaiblissent directement l'Impérialisme.  C'est pourquoi les "Brigades
            Internationales" furent fondées par des communistes,
            hommes et femmes de différents pays. Ils défendaient la fraternité
            des peuples en combattant ensemble le fascisme, aux côtés
            des républicains espagnols. Grâce à leur esprit
            de sacrifice, les peuples opprimés et le prolétariat
            ont développé la tradition de l'internationalisme
            prolétarien en l'enrichissant d'exemples nombreux. Les Cubains ont ainsi combattu pendant
            des années les visées expansionnistes des impérialistes
            boers sud-africains racistes en Angola.  De même, les révolutionnaires
            s'étaient mobilisés, durant la deuxième
            guerre de partage impérialiste, pour la défense
            de l'Union Soviétique, "Patrie du Socialisme".
             Les dockers français refusèrent
            de charger les bateaux d'armes pour l'Indochine... sans parier
            du rôle joué par l'Armée Rouge pour porter
            la révolution dans les Balkans et en Europe de l'Est.
             Voilà de nombreux exemples
            de solidarité internationale. " ...Chaque victoire d'un pays
            sur l'Impérialisme est aussi une victoire pour nous.  Il en est de même pour les
            défaites.  L'Internationalisme du prolétariat
            n'est pas seulement une tâche à accomplir, c'est
            aussi un devoir des nations qui combattent pour un meilleur avenir"
            disait aussi le Che.  Mais la conscience internationaliste,
            qui avait atteint son point le plus élevé au cours
            des années 60, commença à s'effacer et à
            s'aliéner, des les années 70, sous l'influence
            du révisionnisme.  La question consistait à
            savoir, si chaque pays, qui s'efforce d'atteindre le socialisme
            par la révolution, prend également conscience du
            fait que la révolution mondiale du prolétariat
            est partie intégrante de sa propre révolution. La position du DHKC est juste.  Elle " consiste, non à
            se fixer les objectifs d'une police des attitudes de gauche,
            mais à défendre les thèses universelles
            du marxisme-léninisme, avec l'objectif de rapports de
            solidarité internationale de tous les révolutionnaires,-y
            compris les basés qui ont déjà pris le pouvoir
            dans leur propre pays-sur les bases de la critique et de l'amitié.
             Le point de départ de cette
            position consiste en notre volonté de réaliser
            la révolution dans notre pays et dans l'analyse marxiste-léniniste
            des conditions concrètes  dans   lesquelles   nous   agissons."
            (extrait de la résolution du Congrès du DHKC). Le pragmatisme, une maladie mortelle
            pour l'Internationalisme D'une manière tout à
            fait justifiée, le Parti Communiste de Chine a critiqué
            les thèses du XXème Congrès du P.C.U.S.,
            parce qu'elles rejetaient l'internationalisme et adoptaient de
            ce fait une attitude d'indifférence vis-à-vis des
            révolutions. Mais il ne conserva pas cette attitude
            juste jusqu'à en tirer toutes les conclusions et élabora
            la " théorie du Social Impérialisme ".
             De ce fait, il adopta la position
            de principe selon laquelle " l'ennemi de mon ennemi est
            mon ami ".  Cette prise de position conduisit
            à dénaturer l'Internationalisme.  Il en résulta que l'un comprenait
            " blanc " quand l'autre disait " noir ".
             Durant un période où
            l'adoption de positions communes face à l'Impérialisme
            aurait été de la plus haute importance, le manque
            de solidarité et de soutien conduisit le mouvement de
            libération nationale et sociale des peuples opprimés
            à des reculs.  L'espoir dans le socialisme reçut
            des coups. L'internationalisme repose sur l'égalité
            entre les peuples, la fraternité et la solidarité,
            le soutien sans condition aux luttes contre les dominants.  Il fut de plus en plus remplacé
            par le révisionnisme, l'opportunisme, le pragmatisme,
            le dogme du maintien du statu-quo et, de manière croissante,
            par la trahison.  Les politiques du P.C.U.S., celle
            du P.C.C. et celle du Parti du Travail d'Albanie consistèrent,
            jusque dans les années 80, à diviser les forces
            socialistes, à exciter les forces révolutionnaires
            les une contre les autres et à les rendre ennemies.  Ces politique n'hésitaient
            pas, pour satisfaire des intérêts économiques
            et politiques, à collaborer avec les Gouvernements impérialistes
            et fascistes.  Elles ont échoué.
             Tout le comportement de ces pays
            relevait d'un pragmatisme timoré éloigné
            du marxisme léninisme. Le révisionnisme du P.C.U.S.
            et le pragmatisme en politique extérieure qui en est la
            conséquence apparurent particulièrement clairs
            avec l'Afghanistan. Ces révisionnistes, qui ignoraient
            de nombreuses luttes de libération nationale et sociale
            dans les pays néocoloniaux, quand ils ne tentaient pas
            de les museler, défendirent la " révolution
            par en haut " engagées par la junte afghane, qui
            ne s'appuyait nullement sur le peuple mais sur un groupe de bureaucrates
            militaires et civils.  Le fait de soutenir la révolution
            afghane exprimait la mise en oeuvre de conceptions révisionnistes
            qui ne sauraient se concilier avec l'Internationalisme révolutionnaire.
             Il faut tirer les leçons
            de l'aventure afghane et montrer qu'il est important de repérer
            les buts que vise le soutien à une révolution:
            l'Internationalisme ou la diffusion de thèses révisionnistes
            dénaturées.
 
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