POUR L'UNITE DES
REVOLUTIONNAIRES DANS LA LUTTE CONTRE L'IMPERIALISME
WOTTA
SITTA (1993)
[le collectif
wotta sitta regroupe des prisonniers politiques italiens venant
de différentes organisations, principalement le parti-guérilla
du prolétariat métropolitain qui a été
une scission ultra-gauchiste des Brigades Rouges du début
des années 1980. Ce document a été joint
au troisième procès Moro d'octobre 1988 et a été
signé par Suzanna BERARDI, Vittorio BOLOGNESE, Lorenzo
CALZONE, Luciano FARINA, Natalia LIGAS, Giovanni SENZANI et les
autres camarades du Collectif.]
L'internationalisme est depuis toujours l'élément
de base de la conception révolutionnaire de la lutte de
classe et de la construction du communisme.
Dans les luttes
anti-impérialistes qui se sont enracinées dans
les différents pôles de l'affrontement mondial,
vit un même fil conducteur qui se développe en trouvant
chaque fols des éléments d'originalité,
de continuité et de rupture au sein des transformations
qualitatives historiquement survenues dans le capitalisme.
Aujourd'hui que
les rapports de forces entre prolétariat et bourgeoisie
se jouent dans un cadre essentiellement international, "l'internationalisme
est une nécessité élémentaire",
ainsi que l'ont écrit certains camarades latino-américai
ns au "mouvement anti-FMI".
La mobilisation
contre le congrès du Fonds Monétaire International-Banque
Mondiale de septembre à Berlin Ouest, est un point d'arrivée
et de partance en cette direction, et démontre que la
phase qui s'est ouverte il y a 20 ans avec la naissance du mouvement
internationaliste contre la guerre du Vietnam n'a pas tari son
élan propulsif.
Elle trouve au contraire
un nouveau développement dans le débat qui s'est
consolidé au cours de ces dernières années
en Europe Occidentale (EO) et dans le monde.
Cette nouvelle réalité
qui s'est dessinée dans l'affrontement de classe, qui
trouve ses éléments de force dans les expériences
des guérillas et des fronts révolutionnaires, est
une étape significative dans la construction d'une stratégie
révolutionnaire internationale contre le système
impérialiste dans son ensemble au niveau continental européen,
méditerranéen et mondial.
C'est en cette direction
que se situe le choix politique et opérationnel des organisations
Rote Armée Fraktion (R.A.F.) et Brigate Rosse-Partito
Communista Combattente (B.R.-P.C.C.) dans le cadre d'une stratégie
commune contre l'impérialisme à l'intérieur
de l'échéance contre le FMI/-BM.
Telle est l'indication
politique qui ressort avec clarté de l'attaque contre
le sous-secrétaire aux Finances allemand Hans Tietmeyer.
Par ce choix, les
deux organisations guérilléras entendent concrétiser
"le saut nécessaire à une politique de front"
en E.O., en dialectique avec les secteurs les plus avancés
du mouvement révolutionnaire qui se sont activés
dans cette mobilisation.
1.
L'échéance
contre le FMI/BM a mis en évidence certaines données
politiques Importantes. Cette mobilisation a mis au centre les
projets principaux de l'impérialisme -et en particulier
les "politiques de développement", ainsi qu'on
les dénomme- et les Institutions et déterminations
supranationales qui élaborent et mettent en oeuvre les
décisions stratégiques, économiques, financières,
monétaires, soclaies, ... nécessaires pour tenter
de gouverner les contradictions croissantes Induites par la crise
capitaliste.
Cela signifie affronter
le caractère dlstlnctlf de l'impérialisme contemporain,
son renforcement comme système supranational au niveau
mondial, un système unitaire qui parcourt l'entière
formation sociale métropolitaine du centre à la
périphérie, en reproduisant dans chaque aire du
monde la tendance historique intrinsèque du capitalisme,
le développement et le sous-développement en une
unité inséparable.
Un système
qui, depuis 20 ans désormais, est à la recherche
d'une organisation et d'une stabilisation suite à l'approfondissement
de la crise mondiale du capital et de la crise du système
d'hégémonie US lui-même.
Ce processus de
réorganisation et réordonnement, d'autre part ne
trouve pas -et ne peut trouver- de solution stable, pas même
à travers le mécanisme renforcé des organismes
supranationaux et des sommets périodiques entre les "7
grands" et encore moins dans la saison d'accords stratégiques
et d'entente sur les "conflits régionaux" entre
U.S.A, et U.R.S.S,
Les politiques du
FMI/BM elles aussi sont un produit historique spécifique
du mouvement de la crise capitaliste, et sont un aspect évident
de la contemporanéité et indivision de crise et
développement du capitalisme.
"La grande
importance de toutes les crises réside dans le fait qu'elles
rendent évident ce qui est dissimulé, renvoient
au loin le conventionnel, le superficiel, le secondaire, balaient
les refus de la politique et révèlent les ressorts
réels de la lutte de classe effectivement en cours."
(Lénine).
Au congrès
de Berlin Ouest, les ministres et les gouvernants des 7 pays
les plus industrialisés, se sont félicités
entre eux pour la gestion de leurs économies qui croissent
tout bonnement à un rythme plus élevé que
celui prévu (4 %), aussi grâce à la coordination
des politiques économiques établie lors du sommet
de Toronto.
Ainsi que l'a dit
le représentant du Trésor US:
"II me semble
juste que de notre débat émerge le désir
de maintenir le statu quo.
Nous devons renforcer
les politiques de coordination et ne pas perdre de vue d'éventuelles
améliorations des mécanismes.
Mais la voie sur
laquelle nous nous trouvons est solide et nous à donné
satisfaction".
Mais face à
cet optimisme capitaliste, il y a le statu quo de l'endettement
et de l'appauvrissement des pays des aires dominées.
Les pays du "Tiers-Monde"
sont toujours plus pauvres, et pour eux le FMI/BM est proprement
une véritable machine d'exploitation et de mort.
C'est un instrument
de domination directe parce qu'il organise les bases du système
économique de ces pays: à travers lui, le capitalisme
extorque de la richesse pour son développement.
Dans la situation
qui, à ce stade de l'impérialisme s!est déterminée
au niveau mondial, le FMI/BM, plus que de centraliser le rythme
des flux financiers en direction des pays en vole de développement,
devient toujours plus le flic du système financier au
niveau mondial.
En ce sens, les
différents degrés d'ingérence du FMI/BM
dans l'économie de chaque pays se multiplient et s'articulent.
Un endettement de
1.200 milliards de dollars pour les pays du "Tiers Monde"
est assurément une contradiction pour lféconomie
mondiale, mais c!est surtout une question de survie pour les
populations de ces pays.
Au début
des années '70 déjà, l'impossibilité
de payer les dettes se traduit par la nécessité
d'en contracter de nouvelles afin d'en payer au moins les intérêts:
75 % des nouveaux prêts étaient concédés
pour le paiement des intérêts de leurs prédécesseurs.
A Berlin, aucune
solution de révision des politiques de prêt n'a
été adoptée, et encore moins une réduction
de la dette cumulée, tandis qufa été reconfirmée
la ligne hégémonique américaine du "Plan
Baker", c'est-à-dire une approche au cas par cas,
pays par pays, sur la base des intérêts des Etats
impérialistes occidentaux les plus forts et de la politique
impitoyable des multinationales.
Les politiques du
FMI/BM, bien loin d'inverser le flux de capitaux du Sud vers
le Nord -flux qui est aussi à la base de la restructuration
et du développement du système productif dans le
centre impérialiste-, ne fait que favoriser le processus
d'accumulation et de concentration capitaliste.
Dans les faits,
le transfert net de capitaux de ces pays vers le Nord entre 1984
et aujourd'hui, tournera autour de 87 milliards de dollars.
La "crise de
la dette" a fait comprendre à tout le monde le mécanisme
de domination et de dépendance à travers lequel
est étranglée la majorité des populations
du monde. Les politiques du FMI/BM ont agi dans l'intérêt
exclusif des pays industrialisés, en intensifiant la dynamique
de développement inégal à la base de la
dégradation des conditions de vie des aires dominées.
Ces deux institutions
supranationales se révèlent toujours plus être
deux organismes d'exploitation au service des U.S.A. et du "Groupe
des 7".
II est avéré
que plus de 60 % des dettes que doivent payer aujourd'hui les
"pays sous-développés" n'a pas été
utilisé en faveur de la croissance économique dès-dits
pays, mais a constitué une riche source de profits pour
les pays industrialisés.
S'ajoutent à
cela les effets tragiques des stratégies dn'austérité
et ré-assainissement" imposées aux pays les
plus endettés.
Le FMI a établi
en ces aires une politique visant à augmenter les ressources
destinées au paiement des dettes, à travers la
réduction des consommations internes et l'augmentation
des exportations des matières premières et des
productions agricoles, au détriment de cette partie de
la population qui est extérieure au marché, devenue
désormais un surplus pour l'économie mondiale.
Un exemple de ce
pesant mécanisme d'anéantissement nous est fourni
par les évaluations faites par les experts de 23 pays
réunis à Cartagène (Colombie) début
septembre 88. En Amérique Latine, de 1980 à '85
-c'est-à-dire en cinq ans seulement- le nombre des pauvres
a crû de 25 %.
Payer 410 milliards
de dollars, auxquels il faut ajouter leurs considérables
Intérêts, a signifié une chute de revenu
de l'ordre de 14 % pour chaque habitant entre 1980 et '86, la
chute réelle des salaires, l'augmentation du chômage
et la réduction des dépenses publiques.
Plus de 60 millions
de personnes vivent en des conditions de "misère
absolue".
Cette politique
d'exploitation à l'égard des peuples des aires
dominées trouve des confirmations explicites dans les
plans d'"a1des au développement" adoptés
par les pays européens à Végard du Moyen-Orient
et de l'Afrique du Nord (au sujet desquels on nous chante l'air
du "nouveau Plan Marshall" multiplicateur de profits),
de l'Amérique Centrale et du Sud, et dans la construction
du système productif décentralisé dans le
Sud-Est Asiatique, où les usines des multinationales peuvent
pousser au maximum l'exploitation de la main-d'oeuvre.
Mais le rôle
du FMI/BM s'étend à la totalité du monde
capitaliste, y compris dans le centre: sa fonction est de déterminer
l'hégémonie des capitaux les plus forts sur les
pays les plus faibles, en exerçant un contrôle général
sur l'état de santé" de chaque pays.
En E.O. même
par exemple, si auparavant et selon les estimations de la CEE
il y avait 24 millions de "pauvres", aujourd'hui ils
sont bien 62 millions, et aux aires de grand développement
dans les productions à haute technologie s'opposent les
"régions industrielles en déclin" et
de sous-développement chronique.
Quoi qu'il en soit,
il est clair que ce pesant mécanisme agit de manière
totalement différente dans les pays dominants.
Le problème de la dette dans le centre impérialiste
-les Etats-Unis par exemple sont le pays le plus endetté
du monde- assume une importance relative par le fait même
que le FMI/BM est un organisme au service de leurs intérêts
surtout.
Dans ce congrès
du FMI/BM qui a été une des assises les plus importantes
de la bourgeoisie impérialiste depuis la 2ème Guerre
Mondiale, ce qui saute aux yeux à plus de 40 années
de la redéfinition du monde en sphères d'influence,
c'est que le système impérialiste met toujours
moins de ressources à la disposition de la plus grande
partie de l'humanité.
La politique impérialiste
tend à reproduire inexorablement le processus de développement/sous-développement
dans toutes les aires du monde, du centre à la périphérie,
et le renforcement du système impérialiste mondial
ne fait qu'aggraver cette tendance.
En ce sens la loi
de l'accumulation capitaliste de Marx trouve sa ponctuelle vérification
à l'intérieur de duveloppement du capitalisme y
compris dans son actuel développement métropolitain:
"Cette loi
détermine une accumulation de misère proportionnelle
à l'accumulation de capital.
L'accumulation de
richesse à l'un des pôles est dans le même
temps accumulation de misère, tourment de travail, esclavage,
ignorance, brutalité et dégradation morale au pôle
opposé, à savoir la partie de la classe qui produit
son produit propre comme capital".(K. Marx)
2.
Si d'un
côté la mobilisation anti-FMI/BM focalise le rapport
centre-périphérie et le rôle que recouvrent
en leur sein les différents organismes supranationaux
de l'impérialisme, de l'autre côté elle trouve
son point de force dans l'individuation et la compréhension
du rôle spécifique de l'E.O. dans le système
impérialiste.
Cette mobilisation
est conçue comme initiative de lutte et communication
à dimension continentale européenne et mondiale
contre les stratégies et les projets supranationaux à
travers lesquels l'impérialisme organise et impose l'exploitation
du prolétariat dans le centre et dans la périphérie.
A l'intérieur
de cette échéance, l'attaque à la formation
du "bloc euro-occidental" est devenue un élément
central.
Ce processus capitaliste
est le développement d'une "contre-tendance qui vise
à la relance de l'accumulation, qui tend à réaliser
une réduction des coûts sur une échelle européenne"
(déclaration des prisonniers de la guérilla au
procès de Stammheim, 1988).
L'intégration
capitaliste en E0 se base sur les processus de concentration/centralisation
des capitaux, sur la restructuration et définition du
système productif autour des grands projets de la haute
technologie (ESPRIT, EUREKA, etc.) et sur l'intégration
et coordination des appareils militaires.
Intégration
qui vise à construire la base économique et sociale
afin d'assurer aux capitaux multinationaux européens les
conditions et le marché nécessaires pour continuer
à se développer et à être compétitifs
au niveau mondial.
Le complexe des
initiatives d'intégration économique, financière
et monétaire autour de l'échéance du "Marché
Unique" de 1992 donne concrètement corps à
ce projet.
A ce propos, il
est bon d'avoir à l'esprit que le "bloc européen
occidental" n'est pas une réalité déjà
avérée, mais un processus en construction en lequel
la forte poussée du capital international, qui se meut
désormais dans une dimension européenne et mondiale,
doit faire les comptes tant avec la conflictualité des
stratégies de production et de marché des différents
capitaux, qu'avec les intérêts particuliers et les
politiques divergentes des divers Etats européens.
Cette dynamique,
quoi qu'il en soit, conduit aujourd'hui déjà à
des mutations significatives dans le positionnement des Etats
européens à l'intérieur du marché
capitaliste et du système de domination impérialiste.
Dans ce contexte
l'état de permanence de la crise d'hégémonie
US, du fait de l'impossibilité pour ce pays de soutenir
seul les coûts croissants de la crise capitaliste internationale
-étant donnée son actuelle complexité et
sa profondeur-, fait assumer un rôle spécifique
et un poids politique global plus importants à l'E.O.
et au Japon.
Les Etats européens
les plus forts (R.F.A., France, Grande-Bretagne, Italie) n'ont
plus seulement le devoir de se positionner au côté
de stratégies de l'administration américaine au
niveau mondial, ils engagent aujourd'hui directement leur force
économique, politique et militaire comme partie intégrante
du système de pouvoir de l'impérialisme occidental.
Cette redéfinition
de l'ordre capitaliste en E.O. se traduit sur le champ par une
augmentation de l'exploitation et du chômage, par une dégradation
générale des conditions de vie du prolétariat,
en substance par une Intensification de l'aliénation dans
la métropole. Un processus qui se matérialise y
compris vers l'extérieur en se projetant de manière
constante dans les différentes aires du monde, aussi bien
comme rôle de la CEE dans les principales réglons
de crise, que comme Intervention ciblée des Etats européens
Isolément.
Le poids croissant
de l'intervention des Etats et des capitaux multinationaux Italien
et français au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, anglais
dans toute l'Afrique, allemand en Afrique Australe, Amérique
Latine, Sud-Est Asiatique, est la preuve la plus évidente
de cette dynamique.
Encore plus évident
en ce sens est le rôle de la "Convention de Lomé",
entre la CEE et les pays de l'Afrique, des Caraïbes et du
Pacifique, dans laquelle les plans d'"aides au développement"
financés directement par le Fonds Européen de Développement
(F.E.D.) et la Banque Européenne d'Investissement (B.E.I.)
permettent toujours plus à la Communauté d!ll1nterven1r
dans les processus de réajustement structurel des économies
des pays bénéficiaires".
Ces politiques se
meuvent dans la même direction que celle du FMI/BM en recherchant
constamment une plus grande coordination entre elles.
En définitive,
nous pouvons dire que les programmes économiques "conclus"
entre le pays qui accède au crédit, les organismes
financiers et monétaires supranationaux (FMI/BM, FED,
BEI, etc.) et le grand capital financier privé, sont tout
bonnement la planification des lignes de pénétration
possibles du capital impérialiste dans les aires dominées.
Mais ce mécanisme
se reproduit aussi à l'égard de certains pays de
l'Europe, sur la base du principe de la division des quotas à
l'intérieur du FMI par rapport au pouvoir de chacun des
7 pays les plus industrialisés.
L'Italie, lors de
la dernière réunion, a accru son pouvoir dans le
comité exécutif du FMI en assumant la tâche
de représenter outre les intérêts de la Grèce,
du Portugal et de Malte, ceux aussi de la Pologne (un des pays
où la pénétration de la FIAT est la plus
forte!).
Et, précisément
pour rendre plus efficiente cette stratégie de profit,
les grands banquiers, les dirigeants des grandes multinationales,
les super-technocrates des Etats et des organismes supranationaux
se sont rendus en masse au Congrès de Berlin Ouest.
Les porcs impérialistes
assis au grand banquet du FMI/BM étaient bien 14.000!
C'est contre ces
hommes, ces projets et appareils qui tendent à renforcer
ce qu'on appelle la "politique de développement"
du capitalisme sur le dos du prolétariat du centre et
de la périphérie, que s'est dirigée la mobilisation
lors de cette échéance en établissant une
connexion stratégique entre les luttes dans le "centre
euro-occidental" et celles dans le "Tricontinent"
(Asie, Afrique, Amérique Latine).
3.
Du point
de vue de la classe, la mobilisation qui s'est développée
autour de cette échéance du Congrès de Berlin
Ouest est partie de cette ample dimension de débat qui
s'est ouverte depuis longtemps dans le mouvement révolutionnaire
au niveau Internatloal.
Du Congrès
de Francfort de 1986, aux "Journées Anti-Impérialistes"
de Barcelone de 1987, dans lesquels les "processus de coordination
de la lutte commune contre l'Impérialisme" étalent
placés au premier plan.
Ce qui est mis en
exergue, c'est le prolétariat International comme sujet
mondial de la révolution et son processus de constitution
en classe dans la lutte contre l'impérialisme dans son
ensemble.
Cette Importante
dynamique de lutte est une expression de l'affrontement produit
par le développement historique du capitalisme, qui a
désormais créé une unique formation sociale
étendue au monde entier, où le processus de prolétarisation
-qui revêt des caractères spécifiques dans
les différentes aires- constitue la base objective mettent
"en relation" les diverses fractions du prolétariat
mondial, de l'Europe Occidentale aux Philippines, à la
Corée du Sud, du Pérou au Salvador, des Territoires
Occupés de Palestine au Liban, jusqu'à l'Afrique
Australe!
On peut dire qu'il
y a un saut historique qui a Internationalisé de manière
Irréversible le concept de classe: à la fin des
années '70, le processus révolutionnaire mondial
comme processus unitaire, est devenu d'actualité.
C'est dans la lutte
contre l'impérialisme que le prolétariat International
se recompose au niveau mondial et se constitue en classe révolutionnaire
qui combat pour ses Intérêts propres.
"La domination
du capital a crée pour cette masse (de travailleurs) une
situation commune, des Intérêts communs.
Cette masse est
déjà une classe à l'égard du capital
mais pas encore pour elle-même.
Dans la lutte (...)
cette masse se réunit, se constitue en classe pour elle-même.
Les intérêts qu'elle défend deviennent Intérêts
de classe".(K. Marx)
La progressive homogénéisation
des contradictions de classe dans la formation sociale capitaliste
métropolitaine est la base d'où s'échappe
la simultanéité des luttes dans les divers pôles
révolutionnaires et qui fonde le caractère anti-Impérialiste
des mouvements et de la guérilla en E.O. comme au Moyen-Orient,
en Amérique Latine comme dans le Sud-Est Asiatique.
Y compris aussi
dans la mobilisation contre le FMI/BM, cette qualité nouvelle
du processus révolutionnaire émerge: le caractère
International du sujet et de la lutte, et l'ample dialectique
entre luttes prolétariennes et révolutionnaires
dans les différentes aires de monde.
La mobilisation
a agi comme catalyseur du mouvement de classe, tant dans le long
débat préparatoire que durant l'échéance.
Sur le plan continental
européen, parce que trouvant aussi dans l'initiative du
mouvement allemand son point de force, il a établi un
processus de communication ample entre les prolétaires
de tous les pays de l'aire.
Sur le plan mondial,
parce qu'il est devenu un point de référence de
l'Initiative des prolétaires et des révolutionnaires
en divers pays des aires dominées, activant un premier
moment d'Interaction révolutionnaire.
En Amérique
Latine, on a eu une mobilisation significative autour de l'échéance
contre le FMI/BM avec des Initiatives en différents pays.
Certains camarades
des syndicats boliviens "des paysans et des travailleurs"
se sont référés directement au "mouvement
anti-FMI/BM" écrivant: "La lutte Internationaliste
vit dans la lutte anti-Impérialiste: personne n'a l'illusion
que les réformes puissent changer la politique assassine
du FMI/BM, personne ne pense sérieusement que la lutte
pour la libération soit possible dans un contexte national,
personne ne pense sérieusement que la lutte de libération
en un cadre national puisse menacer la permanence dans le temps
de la politique Impérialiste parce que cette politique
est de dimension mondiale".
A 20 ans de la mort
de Che Guevara, on assiste à un réveil certain
du débat et de l'initiative révolutionnaire dans
toutes les aires d'affrontement, réveil qui met précisément
au centre les contenus de rupture de l'internationalisme prolétarien:
une seule lutte dans les diverses fractions du prolétariat
International contre l'impérialisme.
"Il n'y a pas
de frontières dans cette lutte à outrance, nous
ne pouvons rester Indifférents face à ce qui advient
en quelque partie du monde que ce soit; la victoire d'un quelconque
pays sur l'impérialisme est une de nos victoires, de la
même manière que la défaite d'une quelconque
nation est une défaite pour tous.
La pratique de l'internationalisme
n'est pas seulement un devoir des peuples qui luttent afin de
s'assurer un futur meilleur, mais aussi une nécessité
qu'on ne saurait négliger". (Che Guevara, îlème
Séminaire Economique de Solidarité Afro-Asiatique,
Alger 1965).
4.
La mobilisation
contre le FMI/BM ne naît pas du néant. Elle est
le résultat d'un long parcours de débat qui s'est
développé dans le mouvement révolutionnaire
en E.O., à partir des contenus Internationalistes et anti-Impérialistes
affirmés par la guérilla dans les deux offensives
de 1984 et '86.
Dans ce contexte,
durant les deux dernières années, ont été
mis en exergue les noeuds fondamentaux de l'affrontement Bourgeoisie
Impérialiste/Prolétariat International et de l'organisation
révolutionnaire dans la métropole, et la nécessité
du dépassement des luttes sectorielles dans leur caractère
partiel.
Autour de ce processus
s'est déterminée la convergence d'expériences
de lutte, y compris très différentes, et se sont
créées les conditions pour la prise de conscience
de la dimension Internationale de la crise et de l'affrontement,
et pour un développement plus mature du rapport entre
guérilla et mouvement révolutionnaire au sein du
Front Révolutionnaire Anti-Impérialiste.
La consolidation
de ce processus d'auto-organisation prolétarienne, même
si encore non-homogène et contradictoire, possède
une portée politique Indiscutable qui dépasse le
continent; elle relance les contenus stratégiques qui
étalent à la base du grand mouvement anti-Impérialiste
né à la fin des années '60, en les situant
à l'intérieur de l'affrontement actuel.
La donnée
la plus Importante qui émerge de cette riche dimension
de confrontation, lutte et organisation qui s'est affirmée
autour de l'échéance, est cette conscience que
les fractions les plus avancées de ce mouvement ont mûri
à force de lutter contre l'ennemi commun de concert avec
le prolétariat du monde entier directement contre la politique
du capital et le mécanisme lui-même qui est Intrinsèque
au mode de production capitaliste.
Cet ample et puissant
mouvement de lutte se situe avec clarté sur le terrain
de la critique révolutionnaire de l'impérialisme
contemporain, en mettant en discussion la substance du rapport
social capitaliste et en se mouvant en direction de la construction
du pouvoir prolétarien.
L'énorme
Importance de la contradiction au centre de l'échéance,
et la hauteur de l'affrontement qui s'y est ouvert, ont fait
en sorte que se mobilisât un très vaste éventail
de sujets et d'expériences.
La manifestation
des 80.000 à Berlin Ouest démontre l'ampleur de
l'affrontement sur ces aspects caractéristiques de la
formation économique capitaliste.
Les réformistes,
anciens et néo, eux-mêmes ont dû en prendre
acte en tentant d'insérer et de propager les contenus
de l'Impossible "reconversion démocratique"
d'une politique qui ne peut être réformée,
avec pour seul résultat de révéler encore
plus leur impuissance et subalternéité vis-à-vis
de l'impérialisme.
Les contenus de
rupture et de pouvoir consolidés au cours de ces dernières
années de pratiques de la "résistance révolutionnaire"
se sont traduits en cette occasion en de précises Initiatives
tournées vers le développement de l'unité
stratégique avec la guérilla dans le Front.
Tel est le sens
des Initiatives programmées et développées
contre le FMI/BM, avec les attaques Incendiaires contre les banques,
contre les multinationales Siemens, Schering, Adler, avec l'irruption
dans les locaux de la "Conférence de Hambourg"
et le passage à tabac du directeur exécutif allemand
du FMI et le "siège" du D.I.E. (Institut Allemand
pour la Politique du Développement)... ainsi que de nombreuses
autres Initiatives.
5. Avec l'attaque contre Tietmeyer,
la guérilla reconfirme le terrain stratégique d'affrontement
ouvert dans les années passées, en se positionnant
comme point de référence à l'égard
du mouvement de classe pour la relance de l'initiative révolutionnaire
dans son complexe.
La lutte du Front
Révolutionnaire dans le centre Impérialiste est
aujourd'hui conçue en "unité stratégique"
avec les luttes dans le "Tricontinent du Sud", pour
cela est attaqué un des principaux opérateurs du
management de la crise "sur le plan national, européen
et International", un délégué au FMI/BM,
aux rencontres du "Groupe des 5" et du "Groupe
des 7" ...parce qu'au sein de ces mécanismes est
décidée, développée et accélérée
la politique d'anéantissement "des masses et des
peuples du Tiers-Monde".
"La lutte contre
les projets concrets de la stratégie Impérialiste
doit être conduite avec le but de se situer à leurs
mesures, ...d'en bloquer et d'en empêcher le fonctionnement
afin de briser réellement la stratégie de l'impérialisme
et pour faciliter le processus d'évasion du système".(R.A.F.,
1988)
Dans cette Initiative,
la guérilla a su tenir compte tant de l'ensemble des conditions
Internationales, européennes et nationales qui sont en
train de se déterminer dans l'affrontement, que de la
nécessité de s'ouvrir à la dialectique avec
les différents sujets et les luttes qui ont pris corps
autour de l'échéance anti-FMI/BM pour donner le
souffle stratégique adéquat à une offensive
plus mâture et renforcée des forces révolutionnaires
qui se "rencontrent" dans le Front.
La donnée
politique qui émerge est une pratique qui situe au premier
plan le processus révolutionnaire dans la métropole
comme partie du processus de libération et dfémancipation
du prolétariat mondial comme Guerre de Longue Durée
visant à l'affaiblissement du système Impérialiste.
Un processus révolutionnaire
de dimensions mondiales qui construit les conditions pour de
spécifiques ruptures en de spécifiques points/aires
dans le monde.
Il ne s'agit pas
de suivre une conception erronée de révolution
mondiale comme explosion simultanée et unique dans la
totalité du monde, mais bien de placer au centre les buts
universels du processus d'émancipation prolétarienne
et les passages concrets qui se meuvent en sa direction à
l'intérieur de l'affrontement entre bourgeoisie Impérialiste
et prolétariat international dans les différentes
aires.
L'affrontement entre
impérialisme et révolution en E.O, a assumé
au cours des dernières années une dimension plus
vaste et féroce du fait de l'accélération
du processus d'intégration des capitaux et des politiques
des Etats européens d'une part, et de l'enracinement de
l'initiative révolutionnaire dans le continent entier
de l'autre.
La bourgeoisie impérialiste,
dans le processus de restructuration et de "développement"
capitaliste qui a pris corps à partir du milieu des années
'70 -et qui est entré dans le vif au début des
années '80- a ensuite regrignoté une grande partie
des conquêtes ouvrières et sociales, et surtout
a tendu à détruire tout aspect de l'autonomie et
autoorganisation prolétariennes: de la FIAT dans les années
'80, à RENAULT, à VOLKSWAGEN, des massives suppressions
d'emplois dans la sidérurgie à celles dans l'aire
des services qui ont traversé l'Europe entière,
des pôles industriels de la Ruhr, en Lorraine, en Angleterre,
à ceux d'Italie.
Mais surtout, la
bourgeoisie a attaqué les contenus de rupture de la pratique
révolutionnaire qui s'est affirmée dans le centre
impérialiste, cherchant à faire s'effondrer les
organisations guérilléras et plus généralement
l'expérience révolutionnaire qui, en Europe, s'est
située dans la direction de la destruction de l'impérialisme
et de la construction de l'organisation révolutionnaire
du prolétariat, en mettant en exergue les rapports de
pouvoir entre les classes.
En réalité,
au cours des années '80, l'affrontement révolutionnaire
dans les Etats européens isolément s'est défi
ni dans ses caractères fondamentaux en se plaçant
sur le terrain des rapports de force entre bourgeoisie et prolétariat
au niveau continental.
Un nouveau terrain
de développement du processus révolutionnaire s'est
ouvert dans la métropole, une perspective unitaire qui
trouve dans l'anti-impérialisme son élément
principal et qui, au cours des dernières années,
s'est caractérisée par une pratique d'attaque des
projets et des déterminations supranationaux de l'impérialisme
et aux processus de refondation des Etats singuliers.
La guérilla
comme axe central du Front, a tendu d'abord à affirmer
cette perspective dans le mouvement de lutte et dans la classe,
pour développer ensuite un processus d'unité des
révolutionnaires et de consciente unification des luttes
en les enracinant de manière définitive dans le
centre impérialiste.
En ce sens, la campagne
de "85-'86 des organisations Action Directe et Rote Armée
Fraktion a constitué un indubitable pas en avant de la
subjectivité révolutionnaire en Europe dans le
cadre de l'attaque contre les projets centraux de l'impérialisme.
Le fil conducteur qui lie les actions Audran-Zimmermann, Brana-Beckurts,
Braummuhl et Besse est extrêmement clair:
"Frapper sur
la ligne de démarcation et d'affrontement prolétariat
International/bourgeoisie Impérialiste (...).
Organiser le Front
Révolutionnaire en Europe Occidentale (en partant) des
luttes à un niveau politico-militaire avec une orientation
stratégique qui mette en discussion le système
Impérialiste dans son ensemble et Initie le processus
de reconstruction de la classe comme processus Internationaliste".
(Action Directe, 1986).
C'est cette projectualité
que la bourgeoisie veut défaire, c'est cette capacité
des forces révolutionnaires de situer l'affrontement dans
les pays européens singuliers au niveau des rapports de
force sur le plan continental qui doit être détruite.
Mais la rupture
révolutionnaire opérée par la guérilla
dans la métropole est un point de non-retour, c'est un
processus désormais ouvert et affirmé nonobstant
les attaques que la contre-révolution réussit ponctuellement
à déclencher.
Elle trouve chaque
fols la capacité de se relancer dans les contenus mêmes
de l'affrontement entre bourgeoisie et prolétariat qui
est allé en se dessinant dans cette aire, et le démontre
par la capacité même des guérillas de surmonter
les différentes phases critiques qui se sont succédées
ces dernières années.
Telle est la clef
de lecture qui peut permettre aux communistes de voir plus loin
que les périodiques "raclées" que subissent
les forces révolutionnaires en E.O.
Aujourd'hui, l'unité
des révolutionnaires, l'unification des luttes en une
stratégie commune contre l'impérialisme dans le
territoire européen, reçoivent une nouvelle poussée
avec le choix politique et opératlf de la R.A.F. et des
B.R.-P.C.C. Cette Indication est extrêmement Importante
et pose les conditions pour un avancement par rapport à
la phase qui s'est close en 1986.
Le choix stratégique
opéré par ces deux organisations historiques a
un gros poids politique, parce qu'il met au premier plan les
processus unitaires qui peuvent "développer la force
politique et pratique" pour consolider la perspective du
Front.
"Le saut à
une politique de Front est nécessaire (...).
Les différences
historiques de parcours et d'implantation politique de chaque
organisation ne doivent pas être un obstacle à la
nécessité de travailler et d'unifier les multiples
luttes et l'activité anti-impérialiste, dans une
attaque consciente et ciblée".(R.A.F./B.R.-P.C.C.,
1988).
C'est le signe d!une
tendance qui s'est faite toujours plus forte et concrète,
et qui aujourd'hui met au premier plan la connexion avec les
luttes révolutionnaires dans l'entière aire européo-méditerranéenne
et moyen-orientale.
Un processus unitaire
ouvert qui construit les passages concrets pour une solide unité
et coopération avec les autres forces révolutionnaires
qui combattent l'impérialisme en cette aire géopolitique:
de la Grèce à l'Irlande, du Portugal à l'Espagne,
jusqu'au Moyen-Orient et à l'Afrique du Nord.
En premier lieu
avec les organisations révolutionnaires et la lutte du
peuple palestinien et libanais.
6.
Dans le
contexte spécifique de l'affrontement révolutionnaire
en Italie, le parcours réalisé durant ces années
par les B.R.-P.C.C. constitue une importante contribution au
dépassement de la logique défensive et du révisionnisme,
qui ont entravé la pratique de la guérilla et de
l'expérience révolutionnaire italienne tout entière
après la défaite de 1982.
Ce parcours a su
replacer l'initiative révolutionnaire sur le terrain stratégique
de l'attaque contre les projets et les déterminations
centraux de la bourgeoisie impérialiste.
L'action contre
Ruffili a mis en exergue la contradiction fondamentale de la
refondation de l'Etat à un moment crucial de la redéfinition
et de l'intégration des politiques impérialistes
au niveau européen.
Aujourd'hui, en
plaçant au centre le processus unitaire des guérillas
en Europe et dans la Méditerranée à l'intérieur
du Front, et en situant l'attaque sur le terrain de la dimension
supranationale des politiques et des projets de l'impérialisme,
cette organisation fait vivre un niveau de projectualité
plus élevé et global.
L'attaque de la
contre-révolution à l'égard des forces révolutionnaires
durant ces derniers mois en Italie, montre comment la relance
de l'initiative guérilléra et révolutionnaire
plus généralement en ce pays, se meut sur un terrain
particulièrement difficile et contradictoire, étant
donné la dureté de l'affrontement avec lequel elle
doit se mesurer, y compris aussi du fait de la politique de destruction
de la subjectivité révolutionnaire soutenue par
l'Etat depuis le début des années '80 et ensuite
(des opérations ciblées des carabiniers au "projet
repenti", à la "solution politique", ...).
Il existe aujourd'hui
de toute évidence un problème de requalification
des avant-gardes, de reconstitution des forces révolutionnaires
et des instruments politico-organisationnels, et cela ne peut
assurément trouver une solution dans une conception linéaire
du processus révolutionnaire.
En ce sens, sortir
de la défensive ne peut signifier partir de soi et, encore
moins, des niveaux imposés par la contre-révolution.
Il est nécessaire
au contraire de placer au centre la complexité de l'affrontement
de classe de telle manière que Vagir de l'avant-garde
soit amené à se déterminer en se reconformant
à lui.
Aujourd'hui, il
s'agit de relancer et de renforcer la rupture révolutionnaire
ouverte par la naissance de la guérilla métropolitaine
en '70, en mettant encore une fois au centre les problèmes
fondamentaux de l'"organisation", de la "théorie"
et de la "projectualité révolutionnaire dans
la métropole" avec une orientation stratégique
capable de développer le processus global de construction
de l'organisation révolutionnaire du prolétariat
dans les conditions qui viennent à se créer à
chaque fois dans l'affrontement.
On peut partir de
là pour "développer la lutte révolutionnaire
dans la métropole européenne.
Parce que c'est
de cela qu'il s'agit.
Non pas tant de
vaincre tout de suite et de tout conquérir, mais de croître
dans une lutte de longue durée". (Collectif Politique
Métropolitain, 1970).
La requalification
de la subjectivité révolutionnaire se trouve confrontée
à la tâche de tracer une ligne stratégique
précise capable d'enraciner le processus révolutionnaire
par des lignes internes à la classe, en développant
une dialectique concrète avec le mouvement révolutionnaire.
"La direction
de l'affrontement ne peut se limiter à accumuler simplement
les forces qui se placent spontanément sur le terrain
révolutionnaire, mais implique une formation de celles-ci
en termes qualitatifs en les enrichissant du patrimoine de l'expérience
révolutionnaire; une direction qui implique principalement
de savoir les placer à l'intérieur des objectifs
politiques et du programme poursuivis: une direction qui doit
tenir compte de tous les facteurs internes et internationaux
qui caractérisent l'affrontement révolutionnaire".
(B.R.-P.C.C., 1988).
Le problème
est de faire vivre là pratique de la guérilla dans
la dialectique possible et nécessaire avec le mouvement
révolutionnaire, autour d'une stratégie centrée
sur les terrains principaux dans lesquels se déterminent
aujourd'hui les rapports de pouvoir entre les classes, et capable
en cela d'être une force propulsive et expansive de l'affrontement
de classe.
En ce sens le caractère
de l'avant-garde est toujours distinct et particulier par rapport
à celui du mouvement, pour les tâches politiques
qui se posent et pour l'affrontement mortel qui vit avec l'Etat
et l'impérialisme.
Le parcours qui
a commencé à prendre corps en Europe et en Italie
avec l'affirmation d'une stratégie commune des forces
guérilléras contre l'impérialisme ouvre
une perspective révolutionnaire valide, et constitue une
importante contribution à la relance de l'initiative révolutionnaire
y compris dans notre pays.
Telle est la donnée
politique indiscutable qui s'est affirmée dans la pratique
et que la contre-révolution ne peut gommer.
Ce parcours de lutte
et d'organisation doit être soutenu et développé
par tous les communistes et révolutionnaires au sein d'une
confrontation ouverte et responsable en laquelle doivent être
mis en exergue les aspects unitaires de la lutte anti-impérialiste
et internationaliste.
Une confrontation
qui enrichisse et contribue a requalifier la pro-jectualité
révolutionnaire en tirant sa substance des expériences
diverses, des différents parcours et du débat,
qui sont les éléments constituants du mouvement
révolutionnaire européen considéré
dans sa totalité".
Comme communistes
prisonniers, nous ne pouvons que nous situer à l'intérieur
de cette puissante dynamique unitaire qui s'est développée
à travers les initiatives de la guérilla, en travaillant
avec détermination à construire dans cette direction
un processus unitaire de lutte y compris entre les prisonniers
de la guérilla en E.O.
Tel est le sens
que nous conférons à notre identité de communistes
en prison, et c'est par ailleurs la manière de construire
notre intériorité réelle à l'affrontement
en vigueur.
CONSTRUIRE L'UNITE
DES REVOLUTIONNAIRES ANTI-IMPERIALISTES EN EUROPE OCCIDENTALE
ET DANS L'AIRE MEDITERRANEENNE !
DEVELOPPER LA DIALECTIQUE
LA PLUS AMPLE AVEC TOUS LES PROLETAIRES ET REVOLUTIONNAIRES QUI,
DANS LE MONDE, COMBATTENT L'IMPERIALISME !
SOLIDARITE. AVEC
LA LUTTE DU PEUPLE PALESTINIEN !
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