Fraction Armée Rouge
Communiqué du 13 avril 1977
Pour les « acteurs du système » eux-mêmes, comme Buback, l'histoire trouve toujours une voie.
Le 7 avril 1977, le commando Ulrike Meinhof a exécuté le procureur fédéral Siegfried Buback.
Buback a été directement responsable du meurtre d'Holger Meins, de
Siegfried Hausner et d'Ulrike Meinhof. Dans ses fonctions de procureur général
-- comme point central de décision et de coordination entre la justice et les
services secrets ouest-allemands, en coopération étroite avec la C.I.A. et
le Conseil de sécurité de l'O.T.A.N. --, il a mis en scène et dirigé leur assassinat.
Sous la direction de Buback,
Holger fut assassiné avec préméditation le 9 novembre 1974 par une
sous-alimentation systématique et une manipulation consciente au
moment du transfert de Wittlich à Stamm-heim.
En exécutant un cadre,
le procureur fédéral comptait casser la grève de la faim collective des
prisonniers contre la détention/extermination, et après que la tentative
de supprimer Andréas en ordonnant son alimentation forcée, ait échoué grâce
à la mobilisation de l'opinion publique.
Sous la direction de Buback,
Siegfried, qui avait dirigé le commando Holger Meins et qui pouvait
prouver que l'explosion à l'ambassade d'Allemagne à Stockholm était
l'oeuvre des unités ouest-allemandes du M.E.K., a été assassiné le
4 avril 1977.
Alors qu'il se trouvait à la disposition exclusive des autorités de
l'Accusation fédérale et du B.K.A., on effectua au péril de
sa vie son extradition en Allemagne fédérale et son transfert dans la prison
de Stuttgart-Stammheim : c'était signer son arrêt de mort.
Sous la direction de Buback,
Ulrike a été exécutée le 9 mai 1976, lors d'une action de la Sûreté de l'Etat.
Sa mort fut camouflée en suicide pour bien montrer « l'échec de sa politique ».
Ce meurtre fut le terme d'une escalade qui avait déjà vu la tentative de l'Accusation
fédérale de crétiniser Ulrike par une intervention neuro-chirurgicale de force,
afin de la présenter détruite au pro-. ces de Stammheim et de pouvoir ainsi dénoncer
la résistance armée comme une maladie mentale. La réalisation de ce projet fut
empêchée grâce aux protestations internationales.
Le moment de l'assassinat d'Ulrike a été de plus calculé
de façon très précise :
-- avant l'initiative décisive de dire au procès, à l'occasion
des requêtes de la défense, que les attaques de la « R.A.F. »
contre les quartiers généraux américains à Francfort et à Hei-
delberg en 1972 devaient être interprétées comme une réponse
au concours apporté par la R.F.A. à l'agression U.S. au
Vietnam, en violation de la charte des Droits de l'Homme ;
-- avant l'audition d'Ulrike comme témoin au procès du
commando Holger Meins à Dûsseldorf, où elle aurait pu faire
des déclarations irréfutables sur la forme extrême de torture
qui lui a été infligée pendant huit mois dans les sections si-
lencieuses ;
-- avant son passage en jugement, alors que Popinioi publique internationale commençait à se développer et i émettre des critiques face à la parodie de procès qu'offrai Stammheim et à sa cynique exhibition de toute la violence impérialiste ; le gouvernement fédéral avait compris qu'elle était prête à lui tomber dessus.
L'histoire d'Ulrike, c'est l'histoire de la continuité de la
résistance.
Elle avait, pour le mouvement révolutionnaire une fou
tion idéologique d'avant-garde. Ce que visait Buback en moi
tant un suicide déguisé : récupérer sa mort pour la propagan
de de l'Accusation fédérale comme « l'aveu de l'échec de 1a
politique armée » ; et anéantir moralement le groupe, son
combat, et toute trace de son action.
La conception de l'Accusation fédérale qui a centralisé, depuis 1971,
toutes les poursuites et les procédures contre la « R.A.F. », suit la
ligne de la stratégie antisubversive conçue par
le Conseil de sécurité de l'O.T.A.N. : réduction de la résistance
révolutionnaire à un problème de criminalité -- avec omme étapes tactiques :
l'élimination des leaders, Pinfiltra-ion, la désolidarisation et l'isolement des guérilleros.
Dans le cadre de la contre-stratégie de l'impérialisme germano-américain
contre la guérilla, la justice est l'instrument [ui mène la guerre -- en poursuivant
les guérilleros qui opè-ent dans l'illégalité et en procédant à l'extermination des pri-ionniers de guerre.
Buback, -- comme dit Schmidt, « un combattant énergique » pour cet Etat --, a
compris et a mené cet affrontement :omme une guerre : « J'ai fait la guerre.
Ici, c'est une guerre avec d'autres moyens ».
Nous empêcherons que nos combattants soient assassinés dans les prisons
ouest-allemandes, parce que l'Accusation fédérale ne peut résoudre le
problème du refus des prisonniers d'arrêter le combat, autrement que par leur liquidation.
Nous empêcherons que l'Accusation fédérale et les organes
de la Sûreté de l'Etat se vengent sur les combattants prisonniers
pour les actions de guérilla qui se poursuivent à l'extérieur.
Nous empêcherons que l'Accusation fédérale utilise la
quatrième grève de la faim collective des prisonniers pour la
reconnaissance des droits minimaux de l'être humain, pour
assassiner Andréas, Gudrun et Jan, comme le propage déjà
ouvertement la guerre psychologique depuis la mort d'Ulrike.
ORGANISER LA RESISTANCE ARMEE ET LE FRONT ANTI-IMPERIALISTE EN EUROPE DE L'OUEST.
MENER LA GUERRE DANS LES METROPOLES DANS LE CADRE DES LUTTES DE LIBERATION A TRA VERS LE MONDE.
Commando Ulrike Meinhof
Fraction Armée Rouge
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