Union des Révolutionnaire Communistes
(marxistes-léninistes-maoïstes)
Déclencher la guerre populaire dans le monde, combattre le
révisionnisme prachandiste dans le MCI
mars 2008
Si nous communistes pensions que le Mouvement Communiste
International (MCI) et les organisations qu'il génère sont ou
doivent être comme un bloc de granit, monolithique et sans aucune
fissure, nous commettrions une erreur de subjectivisme, qui nous
conduirait à nier le fait qu'en son sein se reflète inévitablement
la lutte des classes qui se développe continuellement dans la
société divisée en classes.
Même le granit le plus dur subit les effets des tempêtes.
Les eaux
et les vents le fouettent et l'érodent, mais à la différence de la
roche, nous communistes pouvons défendre notre cohésion idéologique
et politique au moyen de la lutte de lignes, diminuant les effets
négatifs des tentatives d'érosion révisionniste à l'intérieur des
organisations communistes.
Aujourd'hui, les graves événements qui sont en train de se dérouler
au Népal depuis 2006 et qui mènent à la liquidation totale de la
Guerre Populaire dans ce pays, nous indique le surgissement d'un
nouveau courant révisionniste, cette fois-ci à l'intérieur même du
Mouvement Révolutionnaire Internationaliste (MRI), organisation
communiste internationale, fondée en 1984, qui a déclaré
formellement son adhésion aux principes du maoïsme, le
reconnaissant en 1993 comme l'étape actuelle du développement du
marxisme-léninisme. De même, le MRI a reconnu formellement la
Guerre Populaire (GP) comme la voie de la prise du pouvoir par le
prolétariat, à la tête des classes révolutionnaires.
La face émergée de ce courant révisionniste du 21ème siècle apparaît
aujourd'hui en la personne du président du Parti Communiste du
Népal (maoïste), Prachanda, et de sa direction.
Ces nouveaux
révisionnistes prétendent remplacer la révolution, développée au
travers de la GP, par des élections gouvernementales et
parlementaires, avant d'avoir détruit le vieil appareil d'Etat.
Or
au Népal, la monarchie féodale, la grande bourgeoisie, les
expansionnistes indiens et l'impérialisme continuent à maintenir le
pouvoir.
L'abandon de la GP de la part des prachandistes a donné de
la stabilité aux réactionnaires.
Et même si ces derniers
sacrifiaient la monarchie, cela ne changerait rien. Car c'est
seulement l'avancée de la GP qui garantit que le pouvoir change
vraiment de main.
Devant le surgissement de ce courant révisionniste, nous
communistes ne pouvons rester impassibles et nous croiser les bras
en silence au bord de la route, spectateurs d'une trahison qui
avance devant nos yeux.
Si cela était, nous serions de vils
complices des néfastes révisionnistes népalais.
Et ce serait pire
si nous leur donnions notre soutien.
Nous maoïstes authentiques,
que nous fassions ou non partie du MRI, nous sommes obligés d'unir
nos voix, nos efforts et nos forces pour démasquer ces nouveaux
révisionnistes et tous ceux qui lèvent trompeusement la bannière
rouge du maoïsme, mais qui au fond la combattent.
Les nouveaux révisionnistes suggèrent que la situation
internationale a changé, que la révolution de nouvelle démocratie
correspond à un autre moment historique, et que pour analyser
correctement les événements actuels dans le monde, il faudrait une
« rupture épistémologique » avec le déterminisme, pour ainsi
comprendre qu'aujourd'hui nous sommes dominés par un « super-
impérialisme ».
Ces maoïstes en parole exigent une autre vision, «
plus actualisée », pour l'avancée de la révolution dans le monde.
A titre d'exemple de cette lutte qui se livre à l'intérieur du MCI,
nous pouvons citer le commentaire rédigé par le service
d'information d'Un Monde à Gagner, la revue non-officielle du MRI,
à l'occasion du 12è anniversaire de la Guerre Populaire au Népal
(déclenchée le 13 février 1996).
Ce commentaire, daté du 11 février
2008 et ayant pour titre « Le 12è anniversaire de la Guerre
Populaire au Népal et son résultat en suspens », fut traduit et
publié (sans aucun commentaire ou observation annexe) par le
journal REVOLUTION, organe officiel du Parti Communiste
Révolutionnaire des USA.
Ce fait est significatif, puisque cet
organe avait gardé un silence complet depuis les négociations de
Prachanda avec l'alliance des sept partis bourgeois il y a deux ans.
Le commentaire en question tente non seulement d'expliquer le
processus électoraliste dans lequel s'est immergé le PCN(M) depuis
la signature des « accords de paix » (qui ont entraîné le cessez-le-
feu, la démobilisation, la fragmentation et l'internement dans des
camps surveillés de la victorieuse Armée Populaire de Libération
(APL) dirigée par le PCN(M), le démantèlement des zones libérées et
des organes de nouveau pouvoir qui s'y construisaient, etc.).
Ce
faisant, le commentaire justifie la voie empruntée par les
révisionnistes prachandistes.
Le commentaire reconnaît les avancées grandioses et les changements
impliqués par la GP dans la vie des masses exploitées du Népal.
Cependant, il intègre le processus électoral qui a été proposé de
façon répétée) dans la continuité du processus révolutionnaire
initial.
Il ne le considère pas comme un coup d'arrêt imposé à celui-
ci. Il ne le considère pas comme la liquidation de la GP, mais
comme une nouvelle étape de la lutte révolutionnaire.
Les révisionnistes prachandistes ont intégré le gouvernement
provisoire en avril 2007, s'en sont retirés en septembre (pour
faire pression sur les autres partis bourgeois et révisionnistes)
et à la fin 2007, ils ont repris des charges gouvernementales de «
rang mineur ».
La nouvelle date prévue pour élire le gouvernement et
l'assemblée constituante (censée donner lieu à des changements
révolutionnaires) a été fixée pour le 10 avril 2008.
Pour le
service d'informations d'Un Monde à Gagner, cette situation appelle
le commentaire suivant : « Ce qui doit se décider désormais, c'est
quelle classe se consolidera au pouvoir et quel système économique
prévaudra... »
Cela revient à accepter que l'avenir de la révolution népalaise
sera décidé électoralement, par « volonté populaire », «
pacifiquement », « sans coûts majeurs ».
Ils ne tiennent pas compte
du fait que le pouvoir des classes dominantes reste intact.
De
plus, avec leur renoncement à la lutte armée, les prachandistes ont
contribué à renforcer ce pouvoir contre-révolutionnaire, créant
ainsi une situation qui facilite la répression des masses et des
cadres révolutionnaires qui luttent encore.
Les classes
réactionnaires ne sont pas endormies, dans l'obscurité de la nuit,
elles aiguisent leurs couteaux de bouchers.
Elles conspirent contre
le peuple népalais parce qu'elles savent que c'est leur existence
qui est en jeu.
Le service d'informations d'Un Monde à Gagner, embarqué dans la
logique révisionniste de Prachanda et de sa clique, explique dans
son commentaire que : « le problème fondamental au Népal est :
quel genre d'Etat remplacera la monarchie haïe et déconsidérée? »
Pour ces révisionnistes, le problème fondamental, ce n'est plus le
pouvoir, ce n'est plus de savoir qui a le pouvoir.
Pour eux, le
pouvoir n'est plus au bout du fusil.
Il est désormais au bout des
arrangements passés avec des secteurs de la grande bourgeoisie
népalaise qui n'ont rien de révolutionnaires ou de nationalistes,
mais qui sont au contraire de fidèles alliés de l'impérialisme
anglo-yankee et des expansionnistes indiens.
Ces mêmes secteurs bourgeois ont pareillement été de très proches
collaborateurs de la monarchie, gouvernant avec elle pour exploiter
le peuple et réprimer dans le sang sa lutte révolutionnaire.
Parmi
ces collaborateurs contre-révolutionnaires du roi, on trouve le
Parti Communiste Népalais (marxiste-léniniste unifié), vieux parti
révisionniste qui a combattu furieusement la guerre popualire alors
qu'il était au gouvernement et qui désormais est un des alliés les
plus proche des révisionnistes prachandistes dans leur tentative de
transformer pacifiquement un système monarchique de gouvernement en
un système républicain bourgeois au Népal, pays qui maintient sa
structure de classe et sa condition semi-coloniale et semi-féodale.
Le révisionnisme prachandiste ne peut plus être considéré comme une
simple déviation droitière au sein du MCI.
Il a cessé d'être un
simple positionnement théorique opportuniste, pour passer dans les
faits.
Ce passage fut concrétisé à partir de 2001, avec des cessez-
le-feu successifs et des négociations avec la monarchie.
Suivirent
les négociations avec les sept partis bourgeois et petit
bourgeois, avec lesquels fut passé un accord qui culmina avec la
signature des « accords de paix » sous les auspices des Nations
Unies (organisme international sous les contrôle des
impérialistes).
Pour finir, la direction prachandiste mit en
pratique ces accords.
a) Il a démobilisé la victorieuse Armée Populaire de Libération,
composante de base de l'Etat de Nouvelle Démocratie qui se
construisait dans les zones libérées.
Il l'a morcelée et l'a
confinée dans des camps parfaitement localisables et contrôlables
par l'ennemi de classe.
Il l'a désarmée et a emmagasiné ses armes
dans des conteneurs fermés (où la rouille les rend inutilisables).
Il l'a exposée à une situation précaire, sans vivres ni médicaments
suffisants, et recevant de la part de l'Etat réactionnaire un
salaire ridicule (moyens par lesquels la grande bourgeoisie et
l'impérialisme cherchent à parachever la destruction du moral
révolutionnaire des combattants).
b) Il a dissout les organes de pouvoir créés par le Parti et les
masses révolutionnaires au cours de la croissance de la Guerre
Populaire (comités populaires, tribunaux populaires, etc.).
Il a
accepté la réinstallation dans les zones libérées par la GP des
anciens postes de police de l'Etat bourgeois-propriétaire terrien
(contre la volonté et les intérêts des masses révolutionnaires).
Sans l'APL, le peuple népalais ne peut réaliser ses volontés et
l'option offerte par les prachandistes ce sont les « élections
démocratiques » qui ne garantissent aucunement la fin de
l'oppression.
Avec cette manoeuvre, la contre-révolution tente de
détruire la volonté révolutionnaire du peuple népalais.
c) Il a détruit le caractère révolutionnaire (bolchévik) du PCN(M)
en l'adaptant au système électoral convenu avec les partis
bourgeois et révisionnistes.
Ainsi, une grande partie de ses
dirigeants participent en tant que parlementaires à l'Assemblée
provisoire et comme ministres du Gouvernement Provisoire.
Se pose
même la question de la candidature de Prachanda comme président
d'un futur gouvernement élu par « suffrage universel ».
Pendant ce
temps, ces révisionnistes reçoivent des salaires et des privilèges
de la part du vieil Etat, dans le but des les soudoyer, de les
corrompre et des les assimiler au système de domination qui
s'exerce sur le peuple népalais.
Tous cela, ce sont des faits concrets, ce sont des motifs plus que
suffisants pour placer Prachanda et sa clique dirigeante dans le
camp de la contre-révolution, en tant qu'ennemi de la classe
ouvrière et du peuple du Népal, en tant qu'ennemis du MCI.
Le sang
versé sur les champs de bataille par les cadres et combattants
héroïques du PCN(M), par les combattants de l'APL, par le
prolétariat et le peuple révolutionnaire ne doit pas avoir coulé
pour rien.
Il revient aux authentiques communistes (maoïstes)
népalais de reconstituer le PCN(M) comme parti de la classe
ouvrière et de reprendre le chemin de la Guerre Populaire pour
prendre le pouvoir et établir l'Etat de Nouvelle Démocratie.
Il revient aux communistes (marxistes-léninistes-maoïstes) du monde
d'unir leurs forces pour contrer le courant révisionniste du 21ème
siècle surgi à l'intérieur du maoïsme, dont la tête visible est
aujourd'hui Prachanda.
Il devient nécessaire pour cela de développer un grand débat
international pour démasquer ces nouveaux révisionnistes, pour
conjurer le péril que surgissent et se développent des lignes
opportunistes de droite partisanes d'abjurer le chemin de la GP et
de se regrouper autour du révisionnisme prachandiste.
Aujourd'hui dans le MCI (marxiste-léniniste-maoïste), des voix se
sont élevées pour condamner fermement la trahison des
prachandistes.
Il y en a d'autres qui la défendent par ignorance,
ou bien parce qu'ils épousent complètement ses points de vue
liquidateurs.
Il reste enfin ceux qui restent silencieux par
opportunisme ou parce qu'ils sont vacillants.
Quoiqu'il en soit, le
débat doit être mené.
Les effets de la trahison prachandiste ne sont pas irréversibles,
c'est un détour sur le chemin comme le signalait le président
Gonzalo au moment de son arrestation et sous les coups de la
réaction péruvienne.
Dans les événements qui se déroulent au Népal, bien qu'ils soient
fort négatifs, existent des aspects très positifs et encourageants
: le Népal est devenu un foyer bouillonnant de luttes de masse de
tout type, pourvues de divers objectifs.
Bien qu'elles manquent d'une
direction révolutionnaire unifiée, ces luttes indiquent la présence
d'une lutte de classe aiguë.
En outre, il y a eu des manifestations
de rébellion au sein du PCN(M) face à la politique imposée par les
prachandistes.
Il faut aussi considérer la position du Népal sur la
carte du monde.
C'est justement en Asie du sud que se développe
puissamment la Guerre Populaire dirigée par le Parti Communiste
d'Inde (Maoïste), qui encouragera nécessairement la renaissance de
la GP au Népal.
D'autre part, nous maoïstes d'Amérique Latine
sommes témoins des succès obtenus par le Parti Communiste du Pérou
dans le dépassement du détour et dans la tâche difficile de se
doter d'une direction reconnue et éprouvée au coeur de la Guerre
Populaire.
Tout cela servant la révolution mondiale.
Les véritables communistes (mlm) népalais se sont pas seuls, ils
sont épaulés pleinement par le MCI (mlm) et avec son soutien
combatif, ils renverseront leur situation.
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