Collectif de prisonniers politiques, de militants du PROCUP-PDLP
(Parti Révolutionnaire Clandestin des Ouvriers - Union Populaire - Parti des Pauvres)

Lutte armée et travail politique de masse au Mexique

Tandis que se déroulait en Russie la première révolution démocratique au monde, le Mexique connaissait les derniers épisodes de la première révolution démocratique-bourgeoise qui est parvenue à se consolider en Amérique latine.

Grâce à l’expérience historique de la révolution démocratique bourgeoise au Mexique (1910-1919), d’excellents intellectuels marxistes ont été formés, les premiers partis communistes ont été créés et les premières tentatives de révolution socialiste, anti-impérialiste de libération nationale du continent ont éclaté.

Depuis la trahison de la révolution mexicaine de 1910-17, on n’a cessé d’observer des manifestations de rébellion de notre peuple. On s’est rendu compte clairement de la nécessité historique d’une avant-garde capable de diriger les masses ouvrières et paysannes vers la réalisation de leurs objectifs historiques.

Dans les années 60, au moment même où notre parti a vu le jour, ont été créés d’autres groupes qui ont tenté de rencontrer cet objectif, notamment le groupe de guérilla dirigé par le Commandant Arturo Gamiz Garcia.

Il a entamé la lutte armée révolutionnaire en 1963, assurant ainsi la continuité des luttes historiques du peuple mexicain.

A la fin des années 50 et au début des années 60, l’insoumission populaire débouche sur de grandes mobilisations de masses populaires, pour la réalisation de leurs revendications et en réponse à la répression et aux massacres.

Par manque d’alternative révolutionnaire, ces révoltes ont été étouffées dans l’oeuf.

Citons pour exemple:

  • l’occupation militaire de l’Institut polytechnique national et l’emprisonnement des professeurs en 1956 et 1958;
  • la répression des mineurs, cheminots, électriciens, télégraphes, docteurs par l’armée et la police;
  • l’assassinat de plusieurs dirigeants ouvriers et paysans dans différents États de la République.

De nouvelles formes de lutte se sont imposées. Sur base de l’expérience des cheminots, quelques camarades ont posé ces principes:

  1. La lutte armée est la voie fondamentale pour faire la révolution. La réponse violente est la seule possible pour vaincre l’ennemi et dépasser l’attitude passive face à la répression.
  2. L’étude systématique du marxisme-léninisme est une nécessité et sa compréhension permet la coexistence avec les ouvriers du chemin de fer d’origine indigène. La nécessité d’un groupe ou organisation révolutionnaire ayant une idéologie prolétarienne apparaît clairement.
  3. La nécessité d’organiser le peuple.

Quand la révolution cubaine s’est déclarée socialiste, la possibilité d’une victoire révolutionnaire dans notre patrie, malgré l’impérialisme et grâce à la lutte armée, s’est aussi confirmée.

Simultanément, on a poursuivi la préparation théorique, l’étude systématique du marxisme-léninisme, et on a développé le processus de prolétarisation entamé avec les ouvriers du chemin de fer.

Un autre aspect fondamental a été la définition de l’ennemi qu’ont faite nos premiers camarades, ainsi que la nécessité de la préparation militaire.

Dans ces circonstances, nous avons commencé à développer les premiers noyaux de jeunes dirigés semi-clandestinement, en combinaison avec la lutte légale et la lutte clandestine.

Pendant le développement de la lutte des masses, lors du passage de la lutte économique à la lutte politique, les éléments d’avant-garde se sont manifestés et les structures assurant leur protection face à la répression se sont développées au sein des masses.

C’est à travers ce processus de formation et de développement de nouvelles structures que le noyau initial de notre Parti a vu le jour en 1964.

Ce sont ces fondateurs qui, dans leur pratique politique, ont développé les principes et les formes de la guerre populaire étroitement liée aux luttes du peuple.

Ils ont développé la solidarité avec les secteurs exploités et marginaux pour développer leur travail révolutionnaire.

Ces camarades se sont consacrés à la formation de cadres politico-militaires et à la diffusion de la théorie marxiste-léniniste, en sachant que la clandestinité assure la sécurité et la continuité de la révolution.

Les camarades qui ont fondé notre parti ont traversé un processus de rééducation, aspirant à la formation complète, propre au révolutionnaire, affrontant continuellement les déviations et déformations de l’idéologie bourgeoise qui sont autant d’entraves et d’obstacles dans le processus de développement du mouvement révolutionnaire.

Tout au long de son histoire, notre parti a conçu et suivi de manière systématique et organisée les différentes étapes du processus révolutionnaire.

De 1964 à 1972, nous nous sommes fixés comme objectif stratégique la prise du pouvoir par le prolétariat et nous avons développé la lutte armée révolutionnaire comme stratégie générale.

Les tâches stratégiques qui correspondaient à cette étape étaient les suivantes: la consolidation du noyau révolutionnaire et la formation de l’organisation, l’étude du marxisme-léninisme, la rééducation et le recrutement conçus comme des formes tactiques de ce processus, la lutte idéologique contre l’opportunisme, les actions d’expropriation, la préparation militaire et la formation de noyaux de militants.

A partir de 1972, nous avons adopté la ligne de la guerre populaire de longue durée, tandis que nous maintenions les objectifs stratégiques de la prise de pouvoir par le prolétariat tout en définissant de nouvelles tâches stratégiques:

  1. Consolider le Parti et l’Armée populaire.
  2. Mobiliser, unir, organiser et diriger la combativité du peuple.
  3. L’unité des forces révolutionnaires.
  4. Détruire le pouvoir économique, politique et militaire ainsi que l’idéologie et la culture des ennemis nationaux et étrangers.
  5. Construire une économie, une idéologie et une nouvelle culture; elle se formeront au cours de la guerre.
  6. Solidarité à tous les niveaux avec les processus révolutionnaires dans le monde.

Le caractère de la Révolution

D’un point de vue historique, l’humanité connaît une époque de passage du capitalisme au socialisme, une époque de révolutions prolétariennes et de guerres de libération.

Cette période a débuté par le triomphe de la Révolution d’Octobre socialiste en 1917 en Russie et est le résultat de l’aiguisement sans cesse croissant des contradictions au sein du capitalisme.

Le capitalisme est dans sa phase ultime de développement: l’impérialisme, et plus particulièrement le capitalisme monopoliste d’État, qui pousse les contradictions à leur comble.

Ce système économique est caractérisé par la crise générale dans laquelle il se trouve et qui conduira immanquablement à sa destruction et à son effondrement. Il produit en son sein les conditions économiques, politiques et sociales de la révolution socialiste dans le monde.

Le Mexique est un pays capitaliste dépendant de l’impérialisme yankee. Le Mexique est soumis aux lois du développement du capitalisme monopoliste d’État et aux différentes formes de pillage par l’impérialisme.

La contradiction entre le développement des forces de production et les rapports de production au Mexique se manifeste principalement dans une grande concentration des moyens de production et de la richesse sociale chez un nombre réduit de membres de la bourgeoisie et dans l’appauvrissement sans cesse croissant du prolétariat et des autres secteurs exploités. La misère, l’exploitation et l’oppression sont poussées à l’extrême.

Ce qui conduit à une polarisation croissante de la société mexicaine en deux classes fondamentalement antagonistes: la bourgeoisie et le prolétariat.

Ce dernier constitue, par la place qu’il occupe dans la production et par son idéologie, la classe révolutionnaire, appelée à diriger la lutte du peuple pour le socialisme.

Le développement économique du capitalisme et la lutte de classes dans notre pays ont déterminé la nécessité et le caractère socialiste de la révolution.

Seule cette révolution peut résoudre les problèmes de notre peuple en inaugurant une nouvelle étape historique au Mexique.

Les conditions de développement du système économique international, le rôle que joue l’impérialisme au niveau mondial et la dépendance de l’économie mexicaine par rapport à lui déterminent le contenu anti-impérialiste de la révolution.

L’impérialisme nord-américain et la bourgeoisie nationale sont considérés comme les ennemis fondamentaux de notre peuple.

La révolution socialiste au Mexique ne peut devenir réalité sans une avant-garde historique, capable d’analyser la réalité concrète du pays et du monde.

L’avant-garde doit être à même de diriger avec détermination le prolétariat et les autres classes exploitées de notre peuple dans la lutte révolutionnaire pour la prise du pouvoir politique, l’instauration de la dictature du prolétariat et la construction du socialisme.

Le PROCUP-PDLP est un parti d’avant-garde du prolétariat. Il aspire à faire partie de cette avant-garde historique qui conduira notre peuple à la victoire du socialisme.

Il se décrit comme un parti de classe qui reconnaît et accepte le marxisme-léninisme comme fondement philosophique et comme principal guide pour l’action révolutionnaire.

Le Parti suit la tactique et la stratégie de la guerre populaire de longue durée comme orientation politique.

Elle est en effet le résultat de l’expérience historique des peuples et du prolétariat international. Elle découle de l’analyse du développement historique de notre peuple et de l’application créative du marxisme-léninisme à la situation concrète de notre pays.

Nous considérons la lutte révolutionnaire armée comme voie fondamentale vers la révolution socialiste au Mexique et, en fonction de cela, nous développons toutes les formes de lutte ainsi que l’analyse concrète des conditions spécifiques de développement de la lutte de classe, dans la mesure où ces formes renforcent le prolétariat dans sa lutte pour la réalisation de ses objectifs historiques.

La lutte révolutionnaire de notre peuple fait partie de la lutte des peuples du monde pour détruire le système capitaliste et construire le socialisme.

Dès son origine, notre parti est une composante du prolétariat international et il se laisse guider par le principe de l’internationalisme prolétarien.

Le caractère socialiste de la révolution mexicaine est déterminé par l’histoire de notre peuple et son développement économique. Le Mexique a connu deux révolutions démocratiques bourgeoises depuis la guerre d’indépendance qui en était une, elle aussi.

Il y a eu d’abord la Réforme, dirigée par Benito Juarez.

Elle a été un événement historique pour toute l’Amérique.

Pendant cette révolution s’est manifesté l’héroïsme et le courage du peuple, qui s’est avéré à même de repousser les envahisseurs français.

En même temps, les forces productives ont été libérées elles aussi et les conditions de base du développement du capitalisme ont été créées. Le peuple mexicain constituait l’avant-garde progressiste du continent, avec la Loi de Réforme, l’introduction de la distinction entre l’Église et l’État et l’institution d’un État laïc, progressiste et bourgeois.

La révolution démocratique populaire de 1910-1917 était une expression de l’aspiration du peuple mexicain à la liberté, l’égalité, la démocratie et les possibilités de développement.

Avec ses limites historiques, cette révolution n’a pu satisfaire les attentes du peuple.

Le peuple a été trahi par la bourgeoisie qui a assassiné les dirigeants populaires et s’est appropriée le pouvoir pour lequel le peuple s’était battu et qu’il avait payé de son sang.

La révolution de 1910-1917 a contribué au développement des forces productives.

Elle a établi définitivement les fondements du développement du capitalisme dans le pays et de l’extension du potentiel industriel et agro-industriel.

Elle a permis des réformes qui ont tenté de consolider économiquement le pays, comme l’expropriation des chemins de fer, de la production d’électricité et de l’industrie pétrolière.

A cause de la proximité de l’impérialisme, le caractère de la révolution socialiste dans notre pays est, pour le peuple, indissociablement lié à une défaite locale de l’impérialisme.

Un Mexique triomphant sera une étape stratégique dans le coup de grâce définitif infligé à l’impérialisme yankee et représentera une étape dans le passage de tous les peuples vers le socialisme.

Il est impossible de s’imaginer que la prise du pouvoir politique par l’avant-garde du prolétariat et l’instauration de sa dictature pour la construction du socialisme puisse se faire de manière pacifique.

Ceci vaut aussi pour la mise en déroute de l’impérialisme yankee.

Penser que la bourgeoisie et l’impérialisme yankee céderont le pouvoir au peuple par la conviction ou par la raison est non seulement fou mais est surtout un crime qui livrerait les masses aux massacres et au génocide.

On ne peut pas donner de faux espoirs aux masses mais on doit les préparer à une guerre qui sera financée par l’oligarchie et les yankees, une guerre dans laquelle ils n’épargneront ni les moyens ni les forces pour empêcher que notre peuple réalise ses aspirations historiques.

L’analyse scientifique du système capitaliste au Mexique et de l’impérialisme nord-américain nous mène à la conclusion que ce n’est que par le recours à la violence révolutionnaire des masses que nous pourrons les vaincre et construire au Mexique une nouvelle patrie.

Avec l’aiguisement de la crise économique, l’oppression, la violation des droits de l’homme et le manque de liberté politique, l’insatisfaction des masses se généralise et la volonté de combattre s’amplifie.

Ceci se manifeste dans une multiplication des mouvements et organisations spontanés au niveau national. Ce sont des mouvements qui échappent au contrôle de l’État, qui développent et renforcent la lutte politique des masses et qui, par leur action, contribuent à la lutte révolutionnaire.

Cette lutte doit faire face aux obstacles et manoeuvres de l’État et de l’impérialisme, comme formes fascistes de contrôle, dont l’objectif est de réprimer l’avant-garde du peuple et de saper le progrès et le développement du mouvement révolutionnaire.

La relation entre le Parti et le mouvement populaire consiste en ceci qu’il est le produit des masses dans lesquelles il se développe et se renforce tandis qu'il approfondit leur formation politique et leur fait découvrir le développement historique de l’humanité et du Mexique.

L’État bourgeois et l’impérialisme yankee sont ainsi désignés comme l’ennemi principal. Et l’accent est mis sur la nécessité de la lutte armée pour le socialisme.

Par son travail d’organisation politique, le Parti donne non seulement une impulsion à la lutte mais il lui donne aussi un contenu qualitativement différent par lequel les masses passent de la lutte économique à la lutte politique.

Sous l’influence et la direction du Parti, sont apparues dans les années soixante et septante les premières manifestations de la lutte politique des masses; elle s’est développée comme une organisation alternative face à l’État et à l’impérialisme.

L’expérience du Parti dans la direction des masses lui a permis d’unir divers secteurs et de stimuler l’action politique.

Avec sa propagande et ses actions politiques, le Parti a réalisé une éducation large; il a aussi créé des organes d’autodéfense et a généralisé la lutte de masse politique.

Au niveau national et international, il a, avec ses actions politiques de masse, démasqué l’État comme une institution répressive et la gauche traditionnelle comme conciliatrice et traître au peuple.

Notre Parti a développé la lutte armée dans l’unité avec les mouvements de masse.

Il a formé et consolidé le militantisme à travers la lutte quotidienne, en lien étroit avec le peuple et par l’application des méthodes de direction au mouvement révolutionnaire et aux masses.

Le Parti en a ainsi assuré la continuité et le développement.

Depuis sa naissance, le Parti a travaillé parmi le peuple au développement de la conscience révolutionnaire.

Il a organisé et dirigé les secteurs les plus progressistes et a travaillé à l’union entre ouvriers et paysans comme des tâches stratégiques qui nous permettront d’atteindre le socialisme.

Il est clair que nous devons développer le travail politique et militaire dans la plus grande clandestinité.

C’est une forme tactique qui nous permet d’échapper à la répression et à l’agression de la bourgeoisie et de nous défendre au milieu du peuple. Le clandestin est un simple homme qui utilise les moyens légaux de l’ennemi pour lui échapper.

Il tire les leçons de la vie quotidienne avec les masses, il n’attend pas d’éloges pour chaque acte révolutionnaire et garde un silence discret.

Pour toute erreur qu’il commet, il reçoit une critique inévitable mais juste et constructive.

Il souffre et est mû par l’arbitraire et l’injustice qui est faite à notre peuple. Grâce à sa force et à son développement idéologique, il ne place pas ses problèmes personnels au dessus des tâches révolutionnaires.

La clandestinité comme forme tactique nous permet de développer nos forces et de les conserver, de garantir la continuité du mouvement révolutionnaire, de rester hors de la sphère de pouvoir de l’ennemi, de ne pas s’exposer ouvertement à l’État bourgeois.

Elle nous permet ainsi de pas être détruit par cet État. Cette tactique nous donne la possibilité de nous introduire dans tous les secteurs de la population sans être localisés.

Nous restons ainsi au courant des capacités réelles de l’ennemi.

Grâce à la clandestinité, nous pouvons compter sur une structure organisée qui rencontre les besoins du Parti et nous pouvons disposer, pour remplir nos tâches, d’une relative liberté d’action.

Par ailleurs, nous pouvons asséner des coups à l’État bourgeois sans qu’il ait l’occasion de nous attaquer étant donné qu’il n’est pas en mesure d’évaluer nos forces.

La clandestinité permet de tirer parti des liens avec le peuple - qui participe de diverses manières aux tâches du Parti.

Nous recevons des informations politiques et militaires sur l’ennemi, le peuple défend les révolutionnaires, le peuple nous informe de la présence de policiers, d’espions et de traîtres, le peuple nous fournit des moyens de subsistance et de l’argent, il nous avertit de la possibilité d’attaques et garde le secret sur l’identité des révolutionnaires.

A travers la pratique clandestine, la participation du peuple à la lutte armée révolutionnaire est assurée.

Par leur soutien et leur participation à la révolution, les masses assurent le soutien et l’efficacité de la clandestinité.

Elles constituent une source inépuisable de ressources.

Celui qui décide de développer la lutte révolutionnaire sans se rendre compte du rôle et de la fonction historique du peuple est condamné à l’échec.

Le désavantage stratégique des forces révolutionnaires face à l’ennemi est compensé par la clandestinité qui permet de mener une guerre d’épuisement, tandis que l’équilibre politico-militaire et la victoire finale résident dans la stratégie et la tactique de la guerre populaire.

La clandestinité n’entraîne pas nécessairement l’isolement et l’anonymat.

Nous ne sommes pas extérieurs au contexte politique et social.

Avec notre Parti, nous sommes présents dans toutes les couches de la population, parmi les travailleurs, les paysans, les indigènes, les mères au foyer, etc... qui sympathisent, collaborent ou agissent dans le Parti.

Le militant clandestin traverse un développement, une transformation personnelle permanente.

Il lutte et s’efforce d’éliminer les vices et les déviations bourgeoises et petites-bourgeoises. C’est ainsi qu’on forme les cadres politico-militaires qui sont déjà l’expression de l’homme nouveau.

La clandestinité comme forme tactique et indispensable des actions politiques et militaires est le résultat de l’expérience historique nationale et internationale dans la lutte pour la transformation radicale de la société et pour l’instauration d’une patrie nouvelle.

Notre stratégie et notre tactique: la guerre populaire de longue durée

Dans notre pays, nous appliquons les principes de la guerre populaire de longue durée depuis les premières phases de développement du Parti.

Nous avons alors posé la lutte armée comme étant la voie fondamentale pour la révolution au Mexique et nos premiers noyaux se sont liés aux masses pour former de nouvelles forces pour la Révolution.

C’était une période d’apprentissage, une période pendant laquelle nous nous sommes basés sur nos propres forces; une période pendant laquelle nous avons développé les premiers mouvements de masse ayant un caractère politique, où nous avons créé des formes d’autodéfense et préparé l’action politique et militaire.

L’adoption de cette ligne politique a représenté un bond en avant qualitatif dans le renforcement de notre capacité politico-militaire.

Nous avons pu intégrer cette orientation dans notre pratique et elle suffisait à nos besoins pour faire la révolution.

La guerre populaire de longue durée est une théorie politico-militaire révolutionnaire basée sur l’assimilation des expériences historiques de tous les peuples et du prolétariat international, l’analyse du développement historique de notre pays et l’application créative du marxisme-léninisme à notre situation concrète.

En Amérique latine, le mouvement révolutionnaire a commis des erreurs pénibles, comme l’idée de l’aile armée et l’interprétation erronée de la révolution cubaine avec la théorie du focisme et la déviation qui consiste à s’isoler des masses.

Ceci a conduit à divers revers, défaites, désertions et doutes, qui ont à leur tour été assimilés comme autant d’expériences: certaines organisations ont dû revoir leur stratégie, d’autres ont dû constater qu’elles n’avaient jamais élaboré une stratégie ou une tactique. D’autres encore ont adopté comme point de départ la guerre populaire.

De cette manière, elles ont ouvert de nouvelles perspectives au développement de la guerre révolutionnaire en Amérique latine.

Cette théorie s’était déjà avérée être en accord avec les conditions historiques et sociales de nos peuples, avec le développement capitaliste dépendant de l’impérialisme nord-américain.

La stratégie de la guerre populaire de longue durée pose la lutte armée révolutionnaire comme étant la voie fondamentale pour la révolution et organise toutes les formes de lutte autour de cet objectif.

Par la participation des masses à la guerre, elle est une stratégie populaire. Chaque citoyen est un combattant, chaque maison une tranchée, chaque village une caserne.

Le prolétariat est l’avant-garde, la population paysanne est l’allié stratégique et les autres groupes opprimés et exploités sont leurs alliés.

Les conditions historiques dans lesquelles se développent le processus révolutionnaire déterminent le caractère de longue durée de la guerre populaire. Trois facteurs le déterminent:

  • l’infériorité stratégique des forces combattantes par rapport à l’ennemi;
  • la période nécessaire pour le développement des forces révolutionnaires;
  • la position géostratégique du Mexique face à l’impérialisme nord-américain, qui fait que nous avons la certitude que les États-Unis interviendront militairement au Mexique s’ils voient que leurs intérêts sont menacés.

La création et les activités des premiers noyaux révolutionnaires sont les premières manifestations de la guerre populaire de longue durée.

Dans notre pays, elle se développe depuis 32 ans déjà à travers le travail que le Parti réalise chaque jour et à travers l’ensemble du mouvement révolutionnaire.

Ce dernier est un processus dialectique dans lequel la guerre adopte des formes de plus en plus aiguës et complètes.

La guerre populaire de longue durée comprend trois étapes:

  • défense stratégique,
  • équilibre des forces combattantes,
  • offensive stratégique.

Dans ces étapes de la guerre, des attaques stratégiques ont lieu, malgré la suprématie politico-militaire de l’ennemi. L’action révolutionnaire se développe de telle sorte qu’elle peut protéger et étendre les forces politiques et militaires.

Ces actions révolutionnaires mettent aussi en pratique toutes les formes de lutte; elles remplissent des missions stratégiques et tactiques, elles accentuent les formes générales (stratégiques et tactiques) de l’organisation clandestine tandis qu’elles traversent les formes de développement de la guerre populaire.

Ces formes sont la guérilla, la guerre de mouvement et la guerre de positions.

Ceci conduit en fin de compte à la prise du pouvoir politique.

Cet objectif, nous ne pouvons l’atteindre que par l’action simultanée sur tous les fronts, avec la participation du peuple tout entier, en recourant à toutes les formes de lutte pour parvenir à des révoltes partielles et complètes et enfin atteindre le sommet avec le triomphe de la guerre populaire.

Nous voudrions ici éclaircir quelques interprétations erronées de la guerre populaire de longue durée en l’opposant à des formes de lutte telles que les "soulèvements".

La guerre populaire de longue durée ne rejette aucune forme de lutte ou forme de guerre stratégique ou tactique.

Elle admet au contraire n’importe quelle forme ou méthode qui provient de la lutte de classe.

En ce sens, une révolte partielle ou complète n’est pas contraire à la conception d’une guerre de longue durée, mais elle en fait partie. Dans la pratique, ceci se traduit dans la construction du Parti et de l’armée populaire et dans le développement du travail politique de masse comme seule garantie pour la victoire de la révolution.

Une caractéristique importante de la pratique du Parti est que le peuple tout entier participe au développement de la lutte révolutionnaire. Dès le moment où il existe une direction révolutionnaire, la lutte populaire se transforme en une guerre populaire.

La participation du peuple tout entier à la guerre s’exprime dans trois aspects: la créativité dans le développement de la lutte révolutionnaire, la collaboration avec les révolutionnaires pour assurer leur ravitaillement et l’accomplissement des tâches et du recrutement pour renforcer le Parti.

Sur base du matérialisme historique, nous considérons les masses populaires comme les constructeurs de leur propre histoire.

Ce sont les peuples, avec leur action collective et leur pratique sociale, qui sont les acteurs des changements et des transformations révolutionnaires qui se sont produits au sein de la société.

Dans toutes les sociétés, les ouvriers ont été les forces de production fondamentales.

C’est grâce à eux que l’histoire a été l’histoire de la lutte de classe et ce sont eux qui feront la révolution pour leur libération.

A travers l’histoire de notre pays, nous connaissons plusieurs exemples d’action collective de masse: la guerre d’Indépendance, les invasions impérialistes la guerre de Réforme, la Révolution mexicaine, etc...

A chaque fois, c’est la poussée des masses qui a rendu possible les changements sociaux historiques dans notre pays.

Des changements profonds sont impensables sans l’intervention des masses dans la lutte révolutionnaire.

Nous rejetons la conception des masses passives et des héros actifs.

Nous ne croyons pas dans les révolutions de palais, dans les conspirations ni dans les actions superflues, spectaculaires ou désespérées.

Nous croyons dans l’action patiente, quotidienne au sein des masses, à leur conscientisation à travers leur participation à la lutte, même sous ses formes les plus spontanées et embryonnaires, tout comme pendant les explosions violentes, lorsque les circonstances historiques conduisent à des moments forts dans la lutte.

Dans le peuple, nous distinguons les éléments progressistes, l’avant-garde et les masses.

A cause de ses conditions de vie objectives le peuple peut seulement mener la lutte spontanée, pour des revendications immédiates.

Pour porter la lutte économique au niveau de la lutte politique et de la lutte révolutionnaire, l’existence du Parti, qui dirige la lutte populaire, est nécessaire.

A cause de son retard, le peuple manque de conscience de classe, de formation et de vision politique et ne peut développer seul la lutte révolutionnaire.

Le Parti grandit et se renforce avec les éléments les plus avancés, les plus conscients et les plus décidés du prolétariat et des autres secteurs.

Ils sont l’avant-garde qui emmène leur classe, sur base du centralisme démocratique et sur base de la théorie léniniste de l’organisation.

Depuis la création du Parti, même si nous n’avions pas encore à l’époque une vision complète, nous avions quand même la certitude que le caractère et la stratégie de l’organisation révolutionnaire doit être politique et militaire.

Tandis qu’ils étudiaient et assimilaient le marxisme, nos premiers noyaux se liaient aux masses et les préparaient militairement.

Une question importante à cette époque était celle de la capacité de nos camarades à assimiler l’ensemble d’événements et de faits qui se produisaient dans le mouvement révolutionnaire national et international et de se former un jugement critique à leur propos.

Nous étions au courant des expériences pénibles de quelques groupements révolutionnaires latino-américains qui, sans aucune vision stratégique politico-militaire, étaient dirigés par des clans de partis communistes de leurs pays respectifs.

Ils utilisaient les groupements armés pour faire pression sur l’État et gagner ainsi un espace politique.

Notre Parti avait des critiques sur le concept de l’aile armée et a donné la préférence à un parti révolutionnaire avec un caractère politico-militaire, dans lequel la formation d’un cadre du parti doit se faire de manière intégrale, et dans lequel le lien avec les forces politiques doit se faire parallèlement au développement militaire et aux exigences d’une attitude correcte envers la vie.

Nous rejetons le concept du guérillero qui ignore dans quel sens il doit pointer son fusil, tout comme celui de l’intellectuel qui dirige les opérations militaires depuis son bureau sans être capable de mettre lui-même ses directives en pratique.

Bien que le Parti soit une structure politico-militaire, il est nécessaire de pouvoir disposer d’une armée révolutionnaire qui soit en mesure d’anéantir l’ennemi et de répondre à l’agression impérialiste.

L’armée populaire devient une nécessité lorsque la lutte de classe s’aiguise à tel point que les formes de lutte militaires occupent la place principale et deviennent décisives pour la lutte sociale.

Contrairement à l’aile armée, l’armée populaire ne se développe pas indépendamment du Parti; elle grandit et se développe en même temps que lui, dans le feu du travail politique de masse. Les masses fournissent en effet le matériel humain dont est composé l’armée populaire.

La différence entre le Parti et l’armée est que le Parti est une structure politico-militaire et qu’il a la direction du processus révolutionnaire dans lequel toutes les formes de lutte sont utilisées.

Le Parti planifie et dirige la lutte sur tous les fronts et niveaux: politique, militaire, idéologique, culturel, diplomatique, économique, etc. L’armée populaire s’occupe principalement de la lutte militaire, qui n’est pas indépendante de la lutte politique mais qui en constitue une composante dialectique.

La pratique politique et la pratique militaire y fusionnent pour ne former qu’une seule pratique dans laquelle le politique détermine le militaire et le militaire est en même temps le moyen d’influencer le politique.

La relation masses-parti se développe dans une dépendance dialectique: le Parti grandit et se développe uniquement dans la mesure où il se fait un avec les masses, où il les organise et les dirige.

Les masses ne peuvent pas faire progresser la lutte politique si le Parti n’existe pas.

De cette manière apparaît une relation avant-garde - sujet social qui continue à se développer dans la lutte de classe.

Seule la direction révolutionnaire offre une perspective à la lutte des masses et le parti et l’armée sont renforcés par le développement de cette lutte.

Enfin, on ne peut séparer l’avant-garde du sujet social, on ne peut scinder le Parti des masses car elles sont la condition du développement du mouvement révolutionnaire.

La caractéristique d’une attitude révolutionnaire est l’exigence d’appliquer la critique et l’autocritique, dans le niveau d’organisation du parti concerné, pour éviter la corruption et l’infiltration d’attitudes erronées.

La formation révolutionnaire n’est pas chose facile.

Nous avons lutté et nous lutterons inlassablement contre toute manifestation d’attitudes erronées qui pourraient miner la cohésion interne et l’unité idéologique, en utilisant comme méthode pour combattre le libéralisme et les tentatives d’infiltration la vie en commun.

Et c’est l’attitude pratique de l’individu envers la critique qui va distinguer ceux qui veulent vraiment faire la révolution et ceux qui choisissent la révolution pour échapper à leurs problèmes personnels.

Les organisations et partis politiques opportunistes qui se disent de gauche parlent de transformer la société sans jamais tenter de se transformer eux-mêmes.

On rencontre chez eux toutes sortes de déviations qui sont le fruit de la décomposition sociale, du manque de préparation politique, de l’absence de travail d’organisation des masses et de leur composition sociale petite-bourgeoise. Ils sont condamnés à croupir, servant fidèlement les intérêts de l’État, de la bourgeoisie et de l’impérialisme.

Que recouvre, pour le Parti, le concept d’avant-garde?

Avant tout, il est nécessaire de partir de la constatation que, dans les circonstances historiques actuelles, il n’existe pas ou il ne peut exister, en marge de la lutte armée révolutionnaire, de véritable avant-garde prolétaire.



C’est pourquoi l’étude du développement révolutionnaire au niveau mondial, de la conceptualisation théorique marxiste-léniniste et de notre pratique nous amène à trois concepts fondamentaux qui expriment les étapes du développement dialectique de l’avant-garde depuis le début de la lutte armée comme alternative ou comme voie fondamentale de la révolution dans un processus historique déterminé.

Ces concepts sont:

  • l’avant-garde révolutionnaire,
  • l’avant-garde relative dans une étape,
  • l’avant-garde historique.

En premier lieu, nous entendons par avant-garde révolutionnaire l’ensemble des partis, groupes et organisations politico-militaires qui forment le mouvement révolutionnaire alors qu’ils sont encore dispersés ou ne présentent qu’un faible niveau d’organisation.

Ils aspirent à la légitimité dans la direction de la lutte révolutionnaire des masses pour leurs objectifs historiques.

Entre-temps, ils développent des forces pratiques et concrètes qui contribuent à cristalliser ces aspirations justes et favorisent l’unité révolutionnaire.

En second lieu, nous parlons de l’avant-garde relative dans une étape déterminée de la lutte.

Il s’agit de l’organisation ou du parti politico-militaire qui, dans le courant d’une certaine période de la lutte révolutionnaire, constitue l’avant-garde au sein du mouvement révolutionnaire.

Il a une vision d’avenir politique qui lui permet d’avoir une attitude critique envers d’autres groupes, leurs déviations et leurs erreurs.

En outre, il contribue à corriger la pratique de ces groupes et organisations, à corriger le niveau de développement général du mouvement révolutionnaire dans son ensemble, et il contribue au processus de maturation politique.

Tout ceci, en perspective de l’unification révolutionnaire future du mouvement.

Enfin, par avant-garde historique, nous entendons le seul parti du prolétariat que Lénine a déjà défini comme étant la partie la plus consciente de la classe ouvrière, sa section d’avant-garde marxiste-léniniste, capable de traduire d’une manière correcte les intérêts historiques des masses opprimées et exploitées des classes travailleuses, et capables de les organiser et de les diriger dans la lutte pour la réalisation de leurs objectifs stratégiques la prise du pouvoir politique, l’instauration de la dictature du prolétariat et l’édification du socialisme.

En même temps, l’avant-garde historique, comme exigence stratégique pour la réalisation de tels objectifs, est le produit d’un processus de longue durée d’unification de l’ensemble des forces révolutionnaires existantes; une unité qui se cristallise dans le parti d’unité révolutionnaire, qui est qualitativement plus haut que chacun de ces groupes, organisations et partis qui lui ont donné le jour.

Notre Parti fait partie de l’avant-garde révolutionnaire.

Il aspire à une place légitime dans l’ensemble du mouvement révolutionnaire avec l’objectif de contribuer à l’unité des forces révolutionnaires.

Il veut contribuer au développement de l’avant-garde historique sur base de l’unité des forces révolutionnaires, sur base du développement et de la capacité et de la maturité pour organiser notre peuple et le diriger dans sa totalité et dans chacun de ses secteurs; ainsi que par la compréhension des expériences accumulées par le mouvement révolutionnaire international.

Il est nécessaire de partir de l’idée que l’unité révolutionnaire, même en ce moment, constitue une tâche historique inévitable, un processus historique qui ne sera pas simple dans notre pays.

Ce processus a déjà traversé différentes étapes et, dans chacune d’elles, notre Parti s’est renforcé pour poser la base politique et idéologique de son développement, dans la perspective de l’unification de tout le mouvement révolutionnaire dans un seul parti, le parti historique du prolétariat.

A cet égard, les principes suivants sont importants:

  • L’unité révolutionnaire constitue une stratégie importante pour le développement de la révolution socialiste.
  • L’homme est le fondement de la révolution, beaucoup plus important que les moyens techniques et matériels.
  • Les intérêts du groupe ne peuvent pas passer avant ceux de la révolution.
  • L’unité des ouvriers et des paysans constituera la base de l’unité des groupes révolutionnaires.
  • Les relations entre les groupes révolutionnaires doivent être des relations d’échange d’expériences pour la construction de nouvelles forces, et non seulement une somme des forces déjà existantes.
  • L’unité ne peut se développer que dans l’action révolutionnaire et sur base des principes.
  • L’unité doit se développer sur base de la maturité et de la capacité des révolutionnaires de résoudre les tâches de chaque période de la lutte.
  • La réalité objective du Mexique contraindra les groupes à s’unir et c’est alors seulement que peut croître une interprétation correcte de la réalité et donc aussi une seule ligne politique pour la transformer.

Ces principes constituent la base de la politique d’unité que notre Parti a développée en matière de relations avec les autres groupes et organisations révolutionnaires, au cours de ses 32 années d’existence.

La situation actuelle offre un terrain fertile pour la création de nouveaux noyaux révolutionnaires.

Le Parti s’est fixé pour tâche d’élaborer une solution au problème de l’unité révolutionnaire comme une des conditions fondamentales pour la réussite de la révolution.

Ce projet prendra forme à travers un processus parsemé d’embûches.

Ainsi, en 1973, différents groupes armés ont réalisé une unité mais ils sont partis de points de départ erronés, ce qui a conduit irrémédiablement à l’échec.

Ces revers ont contribué à la maturation de plusieurs organisations qui, avec d’autres groupes, ont formé une nouvelle unité.

Cette fois, avec une méthode confrontée à la pratique et au sein du mouvement révolutionnaire, elles ont atteint des niveaux de coordination plus élevés.

La position géostratégique du Mexique

Enfin, nous voulons souligner la grande importance que notre Parti attache à la position géostratégique de notre pays face à l’impérialisme et à la grande responsabilité qui incombe de ce fait au peuple mexicain.

Sa lutte et sa victoire portera un coup fondamental à l’impérialisme.

Beaucoup se demandent comment le peuple mexicain tiendra tête à un ennemi aussi puissant que l’impérialisme yankee.

Aux sceptiques, nous répondons que chaque peuple, si petit soit-il, s’il est uni et résolu à lutter, peut vaincre l’impérialisme.

Que signifiera, pour l’impérialisme yankee, la perte de son arrière-cour géostratégique?

Les événements de chez nous sont d’une grande importance pour la population nord-américaine. Les circonstances nous ont imposé la proximité de l’impérialisme.

Sa réponse au progrès de la lutte de classe au Mexique consiste dans la préparation des bases au départ desquelles il veut agresser notre pays.

Notre réponse est de nous préparer à tenir tête, en sachant que notre front est un front de plus dans la lutte des peuples de la terre.

Le Parti tient tête à l’impérialisme sur le plan économique, politique, idéologique et culturel. Avec l’internationalisme prolétarien, nous nous préparons à le combattre militairement là où ce sera nécessaire.

Nous avons l’exemple de Francisco Villa: il est le seul révolutionnaire à avoir dirigé une expédition punitive contre les États-Unis.

En mars 1916, il a donné l’assaut à la ville de Colombus au Texas et a attaqué la caserne de l’armée yankee par indignation pour l’intervention yankee. Villa est pour les Mexicains un exemple historique d’attitude anti-impérialiste.

Nous n’opposons pas notre propre développement à celui de la résistance aux invasions nord-américaines au Mexique; nous ne pouvons pas accepter que notre pays soit divisé et nous donnerons notre vie pour la défense de notre dignité.

Sur le plan économique, nous avons porté un coup à l’impérialisme en nous en prenant aux entreprises multinationales et en empêchant la destruction de notre environnement et de nos ressources naturelles. Sur le plan politique et idéologique, nous créons une conscience anti-impérialiste.

Nous rejetons et chassons les sectes pro-yankee dont les "Témoins de Jéhovah" sont les pires représentants.

Ils méprisent ouvertement nos symboles nationaux et tentent de créer une atmosphère anticommuniste.

Nous luttons contre la pénétration culturelle et nous développons diverses formes de résistance conformément à notre identité nationale. L’impérialisme n’est pas parvenu à déculturaliser notre peuple ni à le dépersonnaliser.

Malgré leurs efforts et leur richesse matérielle, ils n’ont pas pu imposer l’American way of life. Quand ce sera nécessaire, le peuple exprimera sa solidarité et son sens de la communauté et notre identité nationale sera consolidée comme un potentiel pour la lutte.

Nous combattons l’impérialisme en étant présents là où d’autres peuples lui tiennent tête.

Nous résumons notre attitude face à l’impérialisme dans un mot d’ordre du Parti: Une seule Amérique latine.

Pour le socialisme et contre l’impérialisme nord-américain!

Telle est notre conviction.

Seule l’unité générale des peuples sera en mesure de vaincre l’impérialisme sur le plan international et seule la lutte et l’action du peuple nord-américain, d’où se dresseront des avant-gardes, pourra transformer de l’intérieur le système social impérialiste et entraîner un renversement historique de leur système économique et social.

La révolution socialiste au Mexique joue un rôle important dans le rassemblement des forces en Amérique latine.

Pour nous, elle est liée, sur le plan historique, politique et économique, au processus révolutionnaire en Amérique latine.

Nos frères dans d’autres pays ont parfois connu des revers terribles.

Nous nous sommes plaints de ce que la discussion basée sur le Che - selon nous, l’internationaliste par excellence et le symbole de la révolution latino-américaine et de la collaboration révolutionnaire en Amérique latine - n’ait pas conduit à un développement adapté. Mais nous savons qu’il y a à cela des causes objectives.

Le Parti a affirmé que, indépendamment des différentes formes de solidarité que nous pouvons développer avec les peuples du monde, notre plus grande solidarité sera le progrès et la victoire de la révolution socialiste au Mexique.

Pour nos camarades prolétaires!
Déterminés à vaincre!
Pour la révolution socialiste!
La victoire ou la mort!