Union Ouvrière Communiste (MLM) de Colombie
Note sur la situation au Népal
L'Union Ouvrière Communiste (MLM) réunie en sa VI è Assemblée ordinaire, et devant les derniers événements au Népal et la glorieuse Guerre Populaire que dirige le Parti Communiste du Népal (maoïste), fait connaître à la classe ouvrière et aux masses populaires du monde sa position à ce sujet, par laquelle elle cherche à contribuer à l'approfondissement de la discussion autour des thèmes brûlants du jour, pour développer le mouvement ouvrier et plus particulièrement le Mouvement Communiste International et son bastion, le Mouvement Révolutionnaire Internationaliste.
Nous communistes révolutionnaires avons toujours considéré indigne la dissimulation de nos idées
et de nos buts, pour cette raison c'est une obligation pour toute organisation qui se veut telle
de participer franchement et ouvertement à cette nécessaire discussion internationaliste, qui s'aiguise aujourd'hui avec les attitudes et les positions adoptées par la direction du Parti Communiste du Népal (maoïste).
La Guerre Populaire, lancée il y a 10 ans par le Parti Communiste du Népal (maoïste),
a accumulé au fur et à mesure de son développement historique un arsenal d'expériences qui doivent être comprises rationnellement afin de souligner faits à l'appui que lorsque le marxisme-léninisme-maoïsme est au poste de commandement pour construire et développer les organisations d'avant-garde du prolétariat, alors le triomphe est assuré, et que lorsque la science de la révolution prolétarienne est abandonnée pour accueillir à sa place les idéologies des autres classes, alors toutes les avancées et les triomphes gagnés au prix de mille sacrifices et difficultés peuvent se fracasser au sol.
Au Népal, les communistes révolutionnaires ont appliqué correctement la science du prolétariat en
se séparant des révisionnistes du parti petit-bourgeois Mashal, qui servent de lieutenants aux
ennemis du prolétariats et des masses populaires du Népal, et qui comme tous les révisionnistes
se sont opposés à la mobilisation des masses dans la Guerre Populaire.
La création du Parti Communiste du Népal (maoïste) est un grand triomphe non seulement
pour le prolétariat du Népal, mais aussi pour le monde entier, puisqu'elle représente un démenti à tous les verbiages social-démocrates qui s'opposent à l'organisation indépendante du prolétariat dans son parti d'avant-garde.
L'analyse correcte réalisée par les camarades du PCN(m) leur a permis de définir le caractère de la société, son rapport avec les autres pays, le caractère de la révolution et la manière de réaliser les objectifs proposés.
Tout au long de ces 10 ans la Guerre Populaire, s'est développée dialectiquement, en passant par des moments durs et difficiles, mais toujours en allant de l'avant grâce aux méthodes correctes de direction et de travail que la direction du parti a appliqué aux conditions du Népal, et parmi elles la plus importante :
S'APPUYER CORRECTEMENT SUR LES MASSES
Grâce à la mobilisation révolutionnaire des humiliés et des exploités du Népal et avec l'appui des prolétaires du monde entier, la révolution au Népal devint l'avant-garde de la Révolution Prolétarienne Mondiale, le phare qui illumine et donne l'exemple à tous les peuples du monde.
Dans les campagnes et dans les villes, les camarades du PCN(m) ont travaillé parmi les masses comme l'indique le camarade Mao : « Les communistes sont comme le grain et le peuple comme la terre. Où que nous allions, nous devons nous unir avec le peuple, y semer des racines et fleurir en lui. »
Pour cette raison, ils sont parvenus à réveiller tout un peuple qui désire intensément un changement surgi de la base et qui espère jeter à terre intégralement la cause de sa situation matérielle et morale.
Les masses populaires, dirigées par le détachement d'avant-garde de la classe ouvrière,
se sont organisées dans l'Armée Populaire de Libération, grâce à laquelle elles ont
infligé de cuisantes défaites à l'armée royale.
De même, le Parti sut diriger les organisations de masses, les orientant vers le chemin de la lutte, en écartant d'elles l'influence nocive de l'opportunisme et du révisionnisme.
La marche en avant de la Guerre Populaire, de la défense [stratégique] à l'équilibre [stratégique], puis à l'offensive [stratégique], nous devons comprendre qu'on la doit à la politique correcte du PCN(m) d'organiser et de mobiliser les masses pour la lutte contre l'exploitation et l'oppression, ce qui représente un exemple pour tous les communistes révolutionnaires qui sont en train de construire le parti, parce que c'est seulement en nous appuyant fermement et correctement sur les masses que nous obtiendrons la victoire, laquelle surviendra, comme l'a dit le camarade Mao, défaite après défaite.
Le développement de la Guerre Populaire a aussi bien montré la pertinence et l'importance de la lutte de lignes
à l'intérieur du parti, laquelle est inévitable et nécessaire pour faire avancer le processus révolutionnaire.
Les lignes incorrectes des camarades qui proposaient la capitulation furent vaincues, en même temps que le parti dépassa les conceptions erronées au sujet des formes que devait prendre la Guerre Populaire.
Il est à noter que les matériaux de discussion idéologique à l'intérieur du parti sont peu connus, seuls quelques documents à partir du Bulletin d'Information Maoïste numéro 8 de janvier 2004 montrent publiquement le développement des discussions qui reflètent la réalité interne du parti.
La discussion idéologique au sein de l'organisation d'avant-garde du prolétariat du Népal s'est approfondie avec la progression de la guerre populaire, nous avons pris connaissance de la discussion entre les camarades Baburam Bhattarai et Prachanda, qui nous donna une image de l'état actuel du parti et de ses perspectives ; nous avons aussi su l'expulsion de Rabindra et Anukul, membres de la direction du parti, qui furent déclarés traîtres et collaborateurs de la contre-révolution par le Comité Central du Parti.
L'offensive stratégique amène avec elle une augmentation des actions de masses dans la guerre populaire, mais elle nous montre aussi des attitudes de la direction du parti qui étaient déjà apparues depuis des mois et même depuis des années auparavant, attitudes qui doivent être discutées en profondeur par les communistes révolutionnaires, si nous voulons contribuer à faire avancer la guerre populaire jusqu'à la victoire.
Les camarades du Comité Central du Parti, avec à leur tête le camarade Prachanda, ont défini les grandes lignes de leur action politique et ont adopté des attitudes que nous voulons examiner parce que nous les considérons incorrectes, étant donné qu'elles s'écartent des principes élémentaires de la science de la révolution prolétarienne : le marxisme-léninisme-maoïsme, ce qui met en grand danger tout ce qui a été conquis jusqu'à aujourd'hui grâce au développement de la guerre populaire.
Au Népal, nous pouvons dire qu'il y a deux Etats, qui se fondent sur deux idéologies contraires, l'un est le vieil Etat défendu par la réaction avec à sa tête le roi despote Gyanendra, et l'autre, qui représente le nouveau, qui est en train d'être édifié dans plus de 80% du pays par les masses populaires et le PCN(m) ;
de même il y a deux armées, l'Armée Royale du Népal, qui appuie et défend le régime féodal de Gyanendra, et l'Armée Populaire de Libération, dirigée par le Parti comme une partie du peuple en armes ; nous soutenons que toutes ces conquêtes du prolétariat du Népal et des masses populaires peuvent se fracasser au sol et se transformer en défaites si les positions actuelles du Comité Central ne se corrigent pas en vue de s'en tenir au principes du MLM et défaire les attitudes opportunistes de droite que nous pouvons analyser dans différents écrits, communiqués et actes de propagande du parti.
Dans différents documents, la direction du parti a poursuivi une politique
contraire aux principes du marxisme - léninisme - maoïsme, politique qui n'est pas le produit de la bonne ou mauvaise volonté de quelques individus, mais qui tire ses racines profondes dans le manque de confiance envers les forces de la révolution et dans la surestimation des forces réactionnaires, dans les analyses et interprétations incorrectes faites par les camarades du CC du parti au sujet de la situation actuelle du capitalisme impérialiste et de son rapport avec le mouvement ouvrier et de masses.
Ces camarades ont dit depuis des mois, dans leurs analyses de la situation mondiale, que le capitalisme impérialiste a réussi à créer un « Etat globalisé de l'impérialisme nord-américain », en vertu duquel il faudrait accepter des alliances stratégiques avec les bourgeoisies impérialistes des autres pays, dans le but de s'opposer aux yankees.
Nous croyons que cette position est étrangère à une interprétation marxiste - léniniste - maoïste de la situation mondiale, laquelle prend comme point de départ la caractérisation de l'impérialisme comme étant le stade suprême et dernier du capitalisme, comme antichambre de la révolution prolétarienne, et non comme étant une nouvelle étape ultra-impérialiste comme l'allèguent ces camarades ; par conséquent les contradictions entre les impérialistes continueront d'exister tant que l'impérialisme existera, et celui-ci doit être combattu sans trêve dans tous les endroits du monde.
Un fait pratique démontre cette politique opportuniste des camarades du CC du parti du Népal, c'est leur acceptation de l'ONU comme instance de supervision et de médiation entre les masses populaires et les impérialistes, donnant ainsi un relief trompeur à cette agence créée par les impérialistes pour justifier leurs invasions et leurs assassinats contre les peuples du monde.
Les camarades de la direction du PCN(m), bien qu'ils aient un programme pour la révolution au Népal, qui la caractérise comme révolution de nouvelle démocratie en marche vers le socialisme et le communisme, considèrent que les conditions pour avancer vers la construction d'un nouvel Etat des ouvriers et des paysans n'existent pas, ce qui les conduit à conclure des pactes d'accord pour la « libre concurrence » avec des petits-bourgeois et des bourgeois, dont le seul but est de détenir la domination absolue pour ensuite utiliser les masses dans la lutte contre le roi.
Le PCN(m) doit représenter les intérêts des masses populaires et du prolétariat du Népal, c'est-à-dire l'immense majorité de la population et mener la lutte jusqu'au renversement du roi et l'instauration d'une république de Nouvelle Démocratie en marche vers le socialisme et le communisme, voilà la position marxiste-léniniste-maoïste, qui part clairement d'analyses concrètes de situations concrètes.
Ce qui s'est produit, c'est que ces camarades, avec l'argument de faire l'analyse concrète de situations concrètes, sont en train de s'éloigner des principes élémentaires de la science de la révolution prolétarienne.
Leurs évaluations des expériences passées de la dictature du prolétariat en Chine et en Russie ne partent pas du principe de faire les critiques, de reconnaître les erreurs et d'avancer, mais elles invalident cette expérience en considérant que le marxisme demeure « insuffisant » pour interpréter la situation actuelle.
Parler d'« insuffisance » au sujet du marxisme, c'est tomber dans des positions révisionnistes, c'est rompre complètement avec le marxisme-léninisme-maoïsme, en le considérant comme une science qui « a ses limites » et qui reste « à court d'arguments », alors qu'en réalité il se développe constamment, avec chaque triomphe et chaque défaite.
Avec l'argument du camarade Prachanda de voir le monde «avec les yeux du 21è siècle», ils ont remis en selle ce qu'ils appellent la « démocratie du 21è siècle », et nous disons remettre en selle parce que cette position incorrecte a déjà été défaite par le marxisme, quand des personnages comme Bernstein ou Kautsky l'arborèrent comme une nouveauté qui dépassait la dictature du prolétariat, pierre de touche pour distinguer le marxisme du révisionnisme.
Avec leur « démocratie du 21è siècle », ces camarades sont en train de livrer sur un plateau d'argent les conquêtes des masses populaires à leurs ennemis ; avec l'appel à créer une République démocratique bourgeoise, avec un « Etat laïc ; une chambre de représentants élus comme organisme suprême de représentation du peuple ; la réorganisation d'une armée nationale unifiée. » (comme le dit le Bulletin d'Information numéro 8 du 20 janvier 2004) ce que sont en train de faire ces camarades, c'est en fin de compte trahir les espoirs des masses qui veulent un changement de base et non un simple changement d'exploiteur.
Après avoir mobilisé les masses jusqu'à parvenir à l'offensive stratégique et à isoler le roi, les camarades du CC du PCN(m) ont assumé une position opportuniste de droite qui ne fait pas confiance en la capacité des masses à prendre son présent et son avenir entre ses propres mains.
Toutes ces situations obligent les communistes à participer au débat, à l'approfondir
et le situer sur des bases fraternelles et révolutionnaires, pour cette raison, l'Union
Ouvrière Communiste (mlm) dans sa VI è Assemblée ordinaire, adresse un appel aux camarades du
CC du PCN(m) pour qu'ils corrigent leur attitude et s'en tiennent à nouveau au marxisme-léninisme-maoïsme,
qui ne signifie pas « regarder le 21è siècle avec les yeux du 20 ème », puisque la science révolutionnaire du prolétariat se nourrit quotidiennement de la rationalisation et des conclusions des expériences de son mouvement.
Nous appelons le Mouvement Communiste International à prendre conscience du débat nécessaire qui doit être mené ouvertement sur la situation actuelle de la guerre populaire au Népal ; débat qui englobe l'évaluation de l'expérience de la dictature du prolétariat au pouvoir, le rôle de l'Internationale Communiste, la Dictature du Prolétariat, la contradiction principale dans l'actualité, débat grâce auquel, entre autres, nous génèrerons un désordre à même de pousser à la construction de partis communistes révolutionnaires là où il n'y en a pas, et à la formation d'une Internationale Communiste de type nouveau qui se place à l'avant-garde de la Révolution Prolétarienne Mondiale.
Nous lançons ces appels fervents, convaincus de leur nécessité, et nous nous engageons à participer au débat en avançant nos points de vue et en défendant à outrance la science de la révolution prolétarienne, le marxisme-léninisme-maoïsme, contre toute tergiversation ou confusion.
VI Assemblée de l'Unión Obrera Comunista (mlm)
Colombie, 26 et 27 août 2006
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