Union Ouvrière Communiste (MLM) de Colombie
Résolution sur la situation au Népal
En tenant compte de la proclamation du Comité de Direction de l'Union Ouvrière
Communiste (mlm) publiée en mai 2006 et les considérations de la Note sur la situation au
Népal présentée à la VIème Assemblée, celle-ci déclare :
1. Saluer l'avancée héroïque de la Guerre Populaire des ouvriers et paysans du Népal, contre la monarchie féodale réactionnaire, contre les propriétaires terriens, la bourgeoisie et ses maîtres impérialistes.
2. Rejeter toute tentative d'agression de la part de l'impérialisme ou de son fer de lance l'expansionnisme indien, qui aiguisent leurs griffes oppressives pour empêcher que le peuple du Népal, dirigé par le PC du Népal (maoïste) ne décide de son destin de construire une nouvelle société gouvernée par les ouvriers et paysans, en tant que forme de la dictature du prolétariat.
3. Rejeter le gouvernement de dictature bourgeoise que la bourgeoisie s'est proposée d'instaurer avec le soutien du roi «détrôné» et à la satisfaction des partis réformistes parlementaires de la petite-bourgeoisie.
4. Lancer un appel fraternel et internationaliste aux camarades dirigeants du Parti Communiste du Népal (maoïste) pour qu'ils reconsidèrent leur engagement avec la république parlementaire et la démocratie bourgeoise, qui sont fondamentalement des instruments achevés de la dictature bourgeoise.
5. Manifester les points suivants, au sujet des idées et théories des camarades de la direction du PC du Népal (maoïste) et de sa conduite politique fondée sur de telles idées et théories :
La lutte du peuple du Népal dirigée par le Parti Communiste du Népal (maoïste) a avancé au point que dans ce petit pays d'Asie existent clairement et de façon différenciée : deux Programmes (celui de la Nouvelle Démocratie et celui de la caduque et vieille révolution bourgeoise), deux Etats (celui du Pouvoir Populaire des ouvriers et paysans, et celui du pouvoir dictatorial de la bourgeoisie sous la forme de l'Assemblée Constituante et de la République Parlementaire) et deux Armées (L'Armée Populaire de Libération comme partie du peuple en armes, et l'Armée Royale du Népal au service de l'Etat réactionnaire).
Dans de telles conditions, un Etat de la dictature de la bourgeoisie ne saurait être le destin d'un peuple soulevé en armes.
Sa voie est celle de la Commune, des Soviets, celle des Comités Révolutionnaires, voie qui exige aujourd'hui : TOUT LE POUVOIR AUX COMITES POPULAIRES DES OUVRIERS ET DES PAYSANS ! pour que la révolution avance jusqu'à la défaite totale de la monarchie et jusqu'à la soumission complète de la bourgeoisie et des propriétaires terriens au gouvernement des ouvriers et des paysans dans une République de Nouvelle Démocratie.
Les propositions de « démocratie multipartite » et de «démocratie du 21ème siècle» sont fondamentalement de la démocratie bourgeoise, démocratie pour les riches et dictature pour les pauvres.
Pour les pays opprimés semi-féodaux comme le Népal, nous défendons la nécessité historique de l'Etat de Nouvelle Démocratie, en tant qu' Etat de dictature démocratique populaire des classes révolutionnaires et forme de la dictature du prolétariat, seul capable d'aller au bout de la révolution de Nouvelle démocratie et d'ouvrir la voie à la Révolution Socialiste.
Faire confiance à l'Assemblée Constituante comme moyen de passage pacifique à la République de Nouvelle Démocratie au Népal, c'est céder à la vaine illusion opportuniste de s'en remettre à la démocratie bourgeoise, utile à la bourgeoisie pour usurper tout le pouvoir et désastreuse pour les ouvriers et paysans, qui échangeront le joug de l'oppression féodale pour le fouet de l'oppression bourgeoise.
Nous rejetons toute illusion en ce qui concerne la république parlementaire, puisque c'est la meilleure enveloppe qui soit pour la dictature bourgeoise.
Maintenir en vie l'Armée Royale du Népal revient à sauvegarder le pilier central de l'Etat réactionnaire pour l'offrir à la dictature de classe de la bourgeoisie.
Faire fusionner les deux armées revient à renforcer la force armée de l'Etat bourgeois et désarmer la révolution au Népal, abandonnant le peuple les mains liées face au massacre.
Le triomphe de la Révolution de Nouvelle Démocratie au Népal exige que le peuple en armes procède au renversement total du pouvoir étatique réactionnaire encore aux mains de la bourgeoisie et à la destruction de son pilier central, l'armée royale.
La théorie de «l'Etat globalisé de l'impérialisme nord-américain» est sur le plan idéologique une remise à flots de la théorie de l'ultra-impérialisme de Kautsky, et sur le plan politique une réédition de la capitulation devant l'impérialisme promulguée par le révisionnisme moderne.
C'est une théorie produite par l'appréciation erronée de la situation actuelle de l'impérialisme, dont les manifestations particulières ces dernières années ne sont pas des expressions de sa consolidation, mais de sa décomposition, elles ne reflètent aucun virage dans la trajectoire historique de l'impérialisme vers le dépassement de ses contradictions par lui-même, mais reflètent au contraire l'exacerbation de ses contradictions, accélérant son déclin, aggravant son agonie et accentuant son pourrissement, jusqu'à une limite au-delà de laquelle il n'y a plus que la révolution prolétarienne mondiale.
Dans de telles conditions, faire confiance à l'ONU en tant qu'arbitre impartial, c'est méconnaître le caractère impérialiste de cette institution, au service de la contre-révolution et des intérêts réactionnaires de l'impérialisme.
Contre la conception erronée du développement du marxisme
au-travers de « pensées-guide » et de « voies tracées par des grands dirigeants et leaders »,
dont s'est nourrie la théorie des dirigeants du Parti Communiste du Népal (maoïste)
sur «l'insuffisance du marxisme-léninisme-maoïsme pour résoudre les problèmes
de la révolution en ce siècle» point de vue qui va en ligne droite vers l'affirmation -
très caractéristique du révisionnisme- de l'inconsistance des principes fondamentaux du marxisme
: la théorie de la lutte des classes, de l'Etat, de la dictature du prolétariat, de l'impérialisme et de la révolution violente.
Contre cette conception, l'Union Ouvrière Communiste (mlm)
réaffirme sa défense intransigeante du marxisme - léninisme - maoïsme, en tant que marxisme révolutionnaire de notre temps ; doctrine intégrale, harmonieuse et cohérente ; ayant une continuité historique configurée dans la lutte contre les tendances les plus diverses ; science de classe, science pratique, vivante, critique et en développement ininterrompu.
De même, contre la mise en question de la validité de l'expérience historique de la dictature du prolétariat, l'Union défend la voie de la Commune de Paris, par laquelle s'est instaurée la dictature du prolétariat en Russie et en Chine, parvenant en peu d'années à de grandes avancées dans l'édification du socialisme ; l'Union défend le caractère communiste de la IIIè Internationale et son rôle historique certain et révolutionnaire dans l'organisation et la direction de la lutte mondiale du prolétariat.
6. Appeler, faisant son devoir internationaliste, les camarades du Parti Communiste du Népal (maoïste) et les masses révolutionnaires, à se séparer des théories ici mentionnées, puisqu'elles sont au fond de l'opportunisme de droite, du révisionnisme.
L'Union les invite à se défaire de toute confiance envers l'Etat de la bourgeoisie et à reprendre le chemin du peuple en armes contre les oppresseurs et les exploiteurs, qui a été parcouru pendant ces dix années de guerre populaire avec tant de dignité, de courage et d'exemplarité.
7. Tenant en compte que les nouvelles théories des camarades dirigeants du Parti Communiste du Népal (maoïste) ne sont pas le produit de leur bonne ou mauvaise volonté, mais qu'elles se basent plus profondément sur l'incompréhension ou l'interprétation erronée de la situation objective actuelle de l'impérialisme, incompréhension qui amène à perdre confiance dans les forces révolutionnaires et à surestimer les forces de la réaction, l'Union Ouvrière Communiste (mlm) s'engage à contribuer de toutes ses forces à cette grande lutte de lignes en défendant le marxisme-léninisme-maoïsme, en approfondissant la compréhension de l'expérience historique de la dictature du prolétariat et de l'Internationale Communiste et en étudiant à fond les manifestations complexes de l'agonie du capitalisme impérialiste.
8. Nous appelons les communistes révolutionnaires de tous les pays à déployer cette grande discussion au sujet des points en litige, en sauvegardant la méthode marxiste de la lutte publique, comme elle est en train d'être menée correctement entre le Parti Communiste du Népal (maoïste) et le Parti Communiste d'Inde (maoïste), puisque de cette lutte de lignes dépend non seulement l'avancée de l'élaboration d'une ligne générale correcte qui serve de fondement à l'unité des marxites-léninistes-maoïstes dans la nouvelle Internationale, mais aussi l'avancée dans la construction dans divers pays de Partis Communistes révolutionnaires, en tant que sections de l'Internationale de type nouveau qui organise et dirige la défaite de l'impérialisme au bénéfice de la Révolution Prolétarienne Mondiale.
VI Assemblée de la Unión Obrera Comunista (mlm)
Colombie, 26 et 27 août de 2006
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