Black Panthers
Party
4-La
lutte révolutionnaire-démocratique
a)Le mouvement pour les droits civiques
Depuis les années 40 l'Etat s'était efforcé
d'effacer les traits les plus marquants du racisme institutionnel.
Le point culminant a consisté en une décision de
la haute cour de justice des USA le 17 Mai 1954 de considérer
comme anticonstitutionnelle la division raciste à l'école,
parce que la division des écoles ne donnaient pas les
mêmes chances à tous . Cette loi évidemment
ne changea rien.
C'est la NAACP (National Association
for the Advancement of Colored People) qui a essentiellement
été active. Cette association avait été
fondé après la première guerre mondiale
par des intellectuels noirs, des libéraux blancs et des
entrepreneurs, était une organisation de la middle class
black et n'a jamais eu de base populaire.
Le mouvement des droits civiques débute historiquement
le 1er décembre 1955. Ce jour-là, à Montgomery
en Alabama, la travailleuse black Rosa Parks refuse de céder
sa place assise à un homme blanc. Cette place était
réservée aux blancs, il y avait au fond du bus
un endroit pour les noirs.
Elle fut arrêtée pour
cela, suivant les lois locales sur la séparation des races.
On avait déjà parlé auparavant d'un boycott
des bus et avec le succès à Bâton rouge une
année avant des pas en ce sens furent fait. Cette arrestation
fut prétexte en conséquence à un boycott
qui dura 12 mois. Jusqu'à ce que la haute cour de justice
considéra la séparation comme illégale.
La lutte se fit dans la rue, avec des actions directes: boycott,
manifestations, sit-ins, rupture avec la loi sur les séparations,
avec par exemple les freedom rides, où des blancs et des
noirs s'asseyaient les uns à côté des autres
dans les transports en commun.
Le mouvement des droits civiques se limita principalement au
sud, là où la séparation des races était
la plus flagrante. On fit campagne pour le vote. En 1962 il n'y
avait que 25% des blacks inscrits sur les listes dans le sud,
à cause des restrictions imposées par les fonctionnaires.
On espérait, en augmentant le potentiel de l'électorat
noir, faire rentrer les noirs dans les administrations, casser
les système des castes existant dans le Sud.
Il y avait de grandes organisations qui côtoyaient des
organisations locales:
-le Southern Christian Leadership Conference (SLCC) était
en 1957 l'organisation la plus connue internationalement, car
fondée par Martin Luther King;
-le Congress of Racial Equality (CORE), fondée en 1942;
-le Student Nonviolent Coordinating Comittee (SNCC ou aussi SNICK).
Ces trois groupes n'avaient pas de structures organisationnelles
de haut niveau; leur but n'était pas l'adhésion
formelle. Les liaisons étaient plutôt fonctionnelles.
Il y avait aussi tous les gens qui par leurs activités
soutenaient le mouvement; en 1960 il y avait 50.000 personnes
dans les manifestations du mouvement.
Les membres du CORE et du SNCC venaient d'une sorte d'aristocratie
ouvrière: leurs parents venaient du Sud, leurs familles
étaient pauvres et appartenaient à la classe ouvrière,
mais eux-mêmes étaient au College. Il s'agissait
de gens engagés, plein d'espoir, avec l'idée de
dépasser les limites de la politique orthodoxe du NAACP
avec les méthodes de la désobéissance civile.
Le SNCC n'était pas, et ce dès le départ,
une organisation spécifiquement black, il y avait environ
60% de noirs et 40% de blancs.
L'analyse du mouvement des droits civiques est de fait pleine
d'illusions, comme on peut le voir à travers les discours
du pasteur Luther King qui a un " rêve, un rêve
profondément ancré dans le rêve américain
". On est loin, comme on le verra par la suite, de la guerre
anti-impérialiste contre les USA prônée par
Georges Jackson. D'ailleurs l'hymne du mouvement était:
" We shall overcome - some day ". Un jour...
La réponse du système fut claire. Insultes, coups,
gaz, prison, torture, assassinat. L'espoir des blacks de modifier
leur situation par des appels à la conscience des blancs
ne marchait pas vraiment à 100%, malgré la sympathie
d'intellectuels libéraux blancs, notamment du nord, qui
pouvaient sympathiser avec le mode d'action et les revendications.
Le democratic party (les démocrates)
a soutenu ce mouvement, mais seulement parce qu'il y avait de
nouveaux votants, qui sympathisaient plus avec lui qu'avec les
républicains, encore plus réactionnaire. Aussi
les dollars de soutien allèrent principalement aux campagnes
pour enregistrer les blacks comme votants.
Il y eut des succès, en deux vagues - 1957-1960 et 1964-1965.
Il y eut même des interventions des troupes US pour imposer
les lois. De fait, la violence contre les noirs (lynchage, terreur...)
a été diminué, les blacks peuvent voter,
ont plus de représentations politiques. De plus la conscience
black s'est réveillé - black is beautiful. La haine
de soi en a pris un coup.
Evidemment, ce qui satisfait la middle class ne suffit pas les
masses noires. La misère matérielle est toujours
là, malgré des " droits " qui ne sont
en fait que formels. Et dès que les masses recommencèrent
les soulèvement, la middle class qui a su conquérir
une position plus sympathique pour elle s'empresse d'en appeler
au calme et à l'ordre, au Law and Order, à l'intervention
de la police et de l'armée.
Il y eut une partie du mouvement qui se radicalisa, revendiquant
la fin de la discrimination dans les logements, le travail, etc.
Mais le mouvement n'était pas prêt à cette
lutte - d'autant plus que cette radicalisation coupait des libéraux
blancs.
La conséquence est claire: il est nécessaire de
trouver du neuf.
En 1965/66 le SNCC enlève le terme de " nonviolent
" de son sigle et le remplace par national. En 1966 les
blancs sont exclus car d'aucune utilité dans la communauté
black, leur est fait appel de s'organiser en tant que blancs.
A l'opposé du mouvement des droits civiques, il y avait
la nation of islam, connu sous le nom de black muslims. Fondée
en 1934 par Wali Farrad, elle était conduite depuis 1934
par le ministre Elijah Muhammad. il s'agissait en premier lieu
d'une secte religieuse, avec des règles strictes (pas
d'alcool, de cigarettes, de drogues, de danses, de flirts, de
cinémas, de perte de son emploi...).
A côté des temples
dans les ghettos, il y avait des restaurants, des magasins, des
écoles, et même une université (à
Chicago). Il y avait un groupe d'auto-défense, Fruit of
Islam. L'idéologie de la secte considère que les
blacks sont choisis par Dieu et que les blancs doivent disparaître
avec le démon blanc. Il n'y a pas grand chose à
voir avec le monde de l'Islam en fait, et d'ailleurs la Bible
est plus cité que le Coran. Le but est un capitalisme
noir, issu des efforts et de la création d'un Etat noir
aux USA . Il y avait environ entre 75000 et 150000 membres dans
27 Etats.
Ceux-ci donnaient entre 1/3 et ¼
de leur salaire à l'organisation. Le membre le plus connu
était Mohammed Ali / Cassius Clay. La prise d'un nom arabe
ou africain au lieu d'un nom américain est un phénomène
en liaison avec cette " conscience " de l'oppression
black.
Leur leader le plus connu était Malcolm Little, né
en 1925 à Omaha, dans le Nebraska. On le connaît
sous le nom de Malcolm X. Il considérait en effet que
son nom avait été effacé par les blancs,
volé. Il fut condamné en 1946 à 10 années
de prison pour cambriolage, et contacta en prison des Black Muslims,
et après sa libération anticipée en 1952
il devient leur leader et organisateur le plus significatif.
Il conduisit longtemps le temple
de Harlem à New York. Début mars 1964, après
un voyage à la Mecque, qui l'amena aussi dans des pays
du Proche-Orient et d'Afrique, il rentra en conflit avec les
Black Muslims. Il n'accepta plus leur théorie raciale;
il considéra que c'est plus la politique que la religion
qui permettra une amélioration des conditions de vie des
noirs. Il fonda le 8 mars une nouvelle organisation religieuse,
la Muslim Mosque, Inc, puis une organisation de teinte non-religieuse
et socialiste, l'Organization of Afro-American Unity (OAAU).
De Juillet à Septembre il
voyagea encore deux fois en Afrique et au Proche-Orient, ce qui
l'éloigna encore plus d'une théorie raciale et
l'amena à un point de vue internationaliste. Il avait
participé à la conférence de l'Organization
of African Unity au Caire, où il prôna que les Etats
africains amènent le problème racial US devant
l'ONU.
Il ne réussit pas mais il
y eut une résolution qui condamna la discrimination aux
USA. Puis aux USA Malcolm X continua de " prêcher
", mais cette fois, et à la différence du
mouvement des droits civiques, en faveur de la violence révolutionnaire.
Parce qu'" en se mettant à genoux et en priant on
n'obtient aucun droit ". Il prôna la formation de
rifle clubs pour défendre les communautés blacks.
A un meeting qu'il tint le 8 avril 1964 à un rassemblement
du Militant Labor Forum, d'ailleurs devant un public au ¾
blanc, il affirma que " La révolution noire est en
cours en Afrique, en Asie et en Amérique latine; si je
dis noir, alors je ne veux pas dire blanche, mais noir, marron,
rouge ou jaune. Nos frères et nos surs en Asie,
qui ont été colonisé par les Européens,
et les paysans en Amérique latine, qui ont été
colonisé par les Européens, tous ceux-là
se retrouvent depuis 1945 dans une lutte pour éloigner
de leurs pays les colonialistes et les puissances coloniales,
les Européens.
C'est une véritable révolution.
Révolution basée toujours sur la terre. Une révolution
ne se base jamais sur la volonté que quelqu'un nous apporte
une tasse de café intégrée. Des révolutions
ne peuvent jamais être obtenues, si l'on tend sa joue à
l'autre. Les révolutions ne se basent jamais sur le "
tu aimeras tes ennemis et prieras pour ceux qui t'offensent et
te poursuivent ".
Et les révolutions ne sont
jamais mené simplement en chantant " we shall overcome
". Les révolutions se basent sur les effusions de
sang, les révolutions ne sont jamais des compromis, ne
reposent jamais sur des négociations.
Les révolutions ne reposent
jamais sur une sorte de cadeaux; les révolutions ne reposent
pas non plus sur la demande mendiante d'être accepté
dans une société corrompue ou un système
corrompue. Les révolutions renversent les systèmes.
Et sur cette terre il n'y a pas de système qui se soit
révélé plus corrompue, plus criminelle que
ce système qui colonise en 1964 encore 22 millions d'Afro-américains,
qui a toujours comme esclaves 22 millions d'afro-américains
".
Il modifia encore une fois son nom, en El Hajj Malik El Shabazz.
Mais c'est sous le nom de Malcolm X qu'il est le plus connu.
Il se fit descendre le 21 février 1965, pendant une allocution
à Harlem. La fille de Malcolm accuse les Black Muslims
et a d'ailleurs essayé de tuer celui qui est leur leader
ou au moins un responsable moral de l'assassinat de celui dont
la signification pour le mouvement black est grand: Malcolm X.
L'OAAU elle s'écroula peu après.
b)la théorie
du "Black Power!"
Lorsque le 6 Juin 1966 James Meredith, figure symbolique du mouvement
pour les droits civiques, se fit descendre lors d'une Freedom
March dans le Mississippi, le mouvement " we shall overcome
" se divisa. L'exigence de l'aile radicale, " freedom
now ", se transforma également en " we shall
overrun ". Stokely Carmichael utilisa le terme de "
black power " comme slogan et résuma ainsi la pensée
d'une partie du mouvement.
Black Power " est un appel aux noirs de ce pays à
s'unir, de reconnaître leur héritage, de développer
un sens civique ". Il s'agit que les noirs aient des propres
buts, conduisent leurs propres organisations, les défendent,
refusent les institutions racistes et les valeurs de la société
existante.
Il s'agit " d'en arriver à nos propres notions, avec
lesquelles nous nous définirions nous-mêmes ainsi
que notre relation avec la société ".
L'importance des propres définitions
du mouvement a été souvent souligné par
Stokely Carmichael. Il cita ainsi un livre d'enfant de Lewis
Caroll, Alice derrière le miroir. [le traducteur de ce
texte n'ayant pas lu l'uvre en question, problème!
Résumons ainsi: il y a un personnage qui dit à
Alice: " quand j'utilise un mot, alors c'est que je le considère
comme juste - pas plus, pas moins ". Alice répond:
" oui mais il se pose la question de savoir si on ne peut
pas donner un autre sens au mot ". Et le personnage de dire
alors: " la seule question qu'il se pose est de savoir qui
est le plus fort, c'est tout ".]
Le livre de Carmichael et Hamilton, Black Power, sous-titré
la politique de la libération en Amérique, tente
de définir et résumer ce concept. Le point de départ
est l'analyse de l'Amérique noire comme colonie dans la
mère patrie, comme dit plus haut.
Etant donné que cela ne sert
à rien d'espérer de l'Amérique blanche qu'elle
abandonne ses discriminations , il faut que les noirs organisent
leur propre pouvoir: Black Power . Il s'agit de défendre
ses propres intérêts que personne d'autre ne peut
défendre. Pour pouvoir participer à une société
pluraliste (avec les blancs) il faut d'abord être unis
si l'on veut être sur un plan d'égalité .
Evidemment, on peut se douter que la critique classique et petite-bourgeoise,
celle du " racisme à l'envers ", a fusé.
Mais cela est faux, parce que les noirs n'oppriment aucun autre
groupe, mais veulent s'auto-définir et s'auto-réaliser
sans la domination d'autres groupes. " La pleine participation
au processus de décision, tant que cela touche la vie
des noirs ".
Pour gagner ce contrôle, il ne suffira donc pas de gagner
des positions dans la structure de pouvoir. On cite l'exemple
de la case de l'oncle Tom. " Une image d'apparition noire
n'est pas encore un 'pouvoir noir' ".
On doit également se débarrasser du principe de
non-violence. Les blancs l'utilisent, on doit pouvoir répondre.
L'auto-défense sera le maître mot des black panthers.
Ce n'est que lorsqu'on en sera arrivé au black power que
sera possible un travail avec des groupes blancs. Pour ne pas
reproduire indéfiniment la situation du mouvement des
droits civiques: une collaboration entre des blancs tout puissants
et des noirs dépendants.
En se positionnant comme Black Power, les noirs entendent refuser
le racisme des blancs, ne pas accepter les règles du jeu.
Exactement comme les autonomes se refusent à participer
aux institutions, partis et syndicats révisionnistes et
bourgeois pour rompre totalement avec le système impérialiste-capitaliste.
Il n'y a pas à accepter l'exploitation (ou le racisme),
il faut organiser un contre-pouvoir éliminant ces oppressions.
Le concept de Black Power proposé est plus un cadre qu'un
programme. C'est dans la pratique que va se décider concrètement
la construction du Black Power.
c)la naissance du Black
Panther Party
Le 15 octobre 1966 Huey P. Newton et Bobby Seale fondent à
Oakland, en Californie, le Black Panther Party for Self-Defense.
Parlons un peu de la biographie de ces deux personnes. Huey Percy
Newton est né le 17 février 1942 à Oak Grove,
en Louisiane. Il est le plus jeune d'une famille de sept enfants.
Son père, ouvrier, trouve du travail à Oakland
et ils partent tous là-bas.
Newton vit dans la rue, et comme
tout le monde a des problèmes avec la police et a des
procès. En 1962 il est condamné en sursis pour
avoir attaqué un policier. En 1964 il prend 8 mois ferme
et 3 ans avec sursis pour avoir planté quelqu'un [avec
un couteau]. Il est allé au Merritt College à Oakland
et pendant peu de temps à la San Francisco Law School.
Il travaille à ce moment là avec quelques petits
groupes politiques des noirs.
Bobby Seale est né le 22 octobre 1936 à Dallas
au Texas. Il grandit avec un frère, une sur et un
cousin. Il devient mécano après une enfance pauvre,
va à l'armée dont il est viré, puis se retrouve
dans l'aéronautique. En 1960 il va à Oakland, et
va de temps en temps au Merritt College, où il rencontre
en septembre 1962 Newton.
Ils travaillent de temps en temps
dans les mêmes groupes politiques, mais pas au même
moment. En été 66 ils ont tous les deux un travail
dans le programme d'aide aux pauvres, Seale comme maître
d'uvre, Newton comme Community-Organisator.
Leur nouveau parti n'avait rien à voir avec le Lowndes
Country Freedom Organization, qui si elle avait également
comme symbole une panthère, se voulait alternative aux
partis démocrate et républicain (évidemment
c'est l'échec aux élections).
Le Black Panther Party for Self-Defense se distingue de ce groupe
déjà par l'appel à l'auto-défense
armée organisée des noirs contre les attaques de
la police, et les agressions contre les racistes blancs. C'était
un de leur point central. Newton expliqua que leur symbole l'exprimait
clairement: " la panthère est un animal qui n'attaque
jamais.
Mais s'il est attaqué ou
poursuivi, alors il se soulève et efface celui qui l'attaque
ou l'agresse - absolument, de manière décidé,
totalement, à la base, de fond en comble ". Il ne
s'agit pas de la première tentative d'auto-organisation.
Robert F. Williams, secrétaire du NAACP à Monroe,
en Caroline du Nord, appelle depuis 1957 à se défendre
contre la terreur du KKK. Lorsque le FBI voulut l'arrêter
en 1961, il s'enfuit à Cuba, puis en Chine populaire.
La seconde tentative a consisté en la formation des Deacons
for Defense and Justice en différents endroits de la Louisiane.
Mais le mouvement des droits civiques n'est pas remis en question,
on se considère plus comme une partie de ce mouvement.
L'utilisation des armes ne définissait pas une nouvelle
stratégie, mais simplement une défense nécessaire
. Les Panthers eux allèrent plus loin, en automne 68 les
termes " for Self-Defense " sont enlevés, on
veut renforcer le côté parti avec un programme politique,
pas le côté " auto-défense ".
Le programme en dix points qui suit est le programme du parti.
Il n'a jamais été changé, sauf en ce qui
concerne le point 3. Le 27.12.1969 on remplace la formule "
par l'homme blanc " par " par les capitalistes ".
L'agitation commença avec 1000 exemplaires de ce programme
dans la communauté de Oakland. Ils discutèrent
dans la rue, expliquèrent le programme. On ne peut pas
vraiment parler de parti, avec seulement deux personnes. Néanmoins
Newton se proclama ministre de la défense du parti et
Bobby Seale président.
Le premier adhérent fut Bobby
Hutton, 15 ans. " Cela commença ainsi: avec des rassemblements
dans la rue, en parlant beaucoup de violence et avec un peu de
bagarres à l'intérieur de la communauté
d'esprit noire et beaucoup d'enrôlement - personne ne sait
combien - dans la rue ".
Newton et Seale parlèrent en fait principalement du point
7, celui de l'auto-défense. Ils prônèrent
la formation de groupes de 3-4 pour liquider les policiers racistes,
lancer des bombes incendiaires et en fait, comme but, la liquidation
de l'armée d'occupation blanche.
Leur première arme fut un fusil M-1 et un pistolet 9mm.
Ils reçurent cela d'un révolutionnaire japonais,
qui les donnèrent gratuitement (Newton et Seale n'avaient
pas d'argent mais persuadé le camarade de le donner afin
qu'ils " puissent commencer à préparer le
peuple à un combat révolutionnaire ". Ils
étudièrent les règles du port d'armes, apprirent
le droit quant à ce sujet.
Ils formèrent une infrastructure organisationnelle: un
local au coin de la 56ème rue et de la Grove street, à
Oakland fut loué. Le premier janvier 1967 le bureau officiel
du parti est ouvert. Fin janvier il y a déjà 25
personnes qui s'y rencontrent. Le parti eut bientôt entre
30 et 40 membres.
Le black Panther Party est né.
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