Black Panthers
Party
8-l'apogée
du BPP et sa liquidation physique
a)l'assassinat de Martin Luther King e
t les tentatives de front révolutionnaire
Le 4 avril 1968, Martin Luther King est descendu, à Memphis.
Les ghettos explosent. 72 villes sont touchées, il y a
32 morts, 13.876 arrestations, au moins 2.266 blessés
selon le journal Guardian pour les quatre premiers jours. Le
lendemain le New York Times parle de 125 villes touchées,
2600 blessés et 21.270 arrestations.
Parmi les morts, que 5 blancs et
pas un seul policier. 45 millions de $ de dégâts.
55000 soldats sont intervenus avec la police, dont 21.000 soldats
des troupes régulières et 34.000 de la garde nationale.
Pour la première fois depuis 35 ans il y a des soldats
devant le Capitole; la police encercle la maison blanche à
un point tel que Newsweek affirme qu'on se croirait dans la capitale
d'une république bananière.
Le 6 avril 68, quelques jours après avoir appris que la
police les attaquerait, des panthères répliquent
à la police dans la ville d'Oakland. Bobby Hutton est
tué à bout portant, alors qu'il sortait avec Cleaver
les mains en l'air et aveuglés par les gaz. Cleaver fut
blessé à la jambe. 7 panthères furent accusées
de meurtres.
Un jour après le BPP organisa un pique-nique dans le DeFremery
Park d'Oakland. Cela avait été prévu longtemps
auparavant pour soutenir les frais de justice de Newton et la
campagne électorale. Le BPP se prononça l'abandon
des émeutes spontanées mais pour l'organisation
des noirs, l'autodéfense.
En 68 il n'y eut pas d'été chaud, " seulement
" quelques petites rébellions spontanées.
Une raison fondamentale était le renforcement de la répression.
Mais il y eut une nouvelle occasion. Du 26 au 29 août se
déroula la convention du parti démocrate, où
doit être nommé le candidat à la présidence.
Il y avait 6000 soldats, 6000 membres de la garde nationale et
12000 policiers.
Et des milliers de manifestants,
qui profitaient de cela pour protester contre la guerre du Viêt-nam,
appelé à cela par la National Mobilization to End
the War in Vietnam, une organisation centrale de groupes anti-guerre.
Il y avait des hippies, des Yippies (hippies politisés),
des révolutionnaires, des gangs de motards, des émeutiers,
des activistes blacks, des groupes minoritaires du parti démocrate.
La fin de la semaine précédant la convention les
manifestants se regroupèrent dans le Lincoln Park. Seale
tint un discours, appelant à l'autodéfense armée.
Les bagarres qui s'ensuivirent avec la police furent provoquées
par la tentative de dégager les manifestants du parc.
Les médias bourgeois parlèrent de " terreur
policière " tellement les charges furent violentes.
Pendant quatre jours ce fut l'émeute, et la terreur, contre
tout ce qui bougeait.
Le procès contre Newton, commencé le 15 juillet
68, finit le 8 septembre. Entre deux et quinze ans ferme, alors
qu'il n'y a pas de preuves qu'il ait eu une arme, alors qu'on
a trouvé que deux armes: celles des policiers, alors que
toutes les balles tirées provenaient de ces pistolets,
alors qu'il n'y aucune preuve après les études
en laboratoires que Newton eut tiré. De plus on accusait
Newton d'avoir tué un policier, mais pas d'avoir blessé
le second! Il s'agit bien d'une accusation politique.
Dans la première semaine d'août 68, le comité
central du SNCC arrête la liaison avec le BPP, affirmant
que l'union n'a été faite que par certains individus
et que les modalités de l'union n'ont pas été
étudiées. C'est le résultat d'un manque
de confiance.
A peine les membres du SNCC arrivés,
Cleaver les qualifia de " hippies noirs ", et ce devant
un public blanc. Le SNCC - considéré comme une
organisation en train de disparaître - ne voulait pas se
subordonner au BPP. Rap Brown et James Forman quittèrent
le BPP. Le COINTELPRO joua aussi. Le FBI organisa la rumeur que
Stokely Carmichael était un agent de la CIA. Le FBI fit
un faux " rapport de Carmichael à la CIA " et
le déposa dans la voiture d'un de ses amis, téléphona
à la mère de Carmichael pour lui dire que des panthères
voulaient le tuer, etc.
Le FBI voulait aussi isoler le BPP des autres groupes noirs,
comme US. US était là pour United Slaves, il s'agissait
d'un groupe nationaliste de Californie du sud, qui était
critiqué par le BPP comme " nationalistes culturels
". L'idéologie de US était simpliste: tout
ce qui est noir est bien, tout ce qui est blanc est mal. Bobby
Seale parla de racisme noir et affirma que ce n'est pas en mettant
des habits traditionnels que le peuple aurait le pouvoir.
Le FBI fit faire de faux tracts, caricaturant chaque groupe et
signant de l'autre. Cela aboutit au meurtre de Alpentrice "
Bunchy " Carter, chef panthère de Los Angeles, et
de John Huggins, ministre d'information de Californie du sud,
par des membres d'US. Plus tard deux autres panthères
furent blessées par derrière et un autre, Sylvester
Bell, tué.
De fait le FBI promit à US de ne pas faire de poursuites
si des membres du BPP était tués... US agit par
simple concurrence, pour reprendre le terrain au BPP.
b)le BPP
à son apogée et son éclatement interne et
sa destruction militaire par les USA
C'est en 68 que le BPP atteint une signification nationale, profitant
du travail du SNCC, dans les ghettos de Cleveland et Chicago
par exemple.
Le BPP avait entre 3 et 5.000 membres, dans environ quarante
groupes locaux. Rien qu'à New York entre mai et Juin le
BPP s'agrandit de 800 nouveaux membres.
Cleaver fut libéré 60 jours après son arrestation.
Mais l'Adult Authority porta plainte et Cleaver devait retourner
finir ses cinq ans (de sursis à l'origine) à partir
du 27 novembre. Il fit des meetings et plongea dans la clandestinité.
En fait il rentra avec sa femme dans sa maison, et une autre
panthère ressortit avec elle pour répondre à
des interviews d'autres panthères, la police et des manifestants
derrière. Lui s'enfuit, déguisé en vieil
homme, jusqu'à New York puis Montreal, et enfin, caché
dans une armoire sur un bateau, jusqu'à Cuba.
En décembre 68 eut lieu une conférence des "
Captains " de 45 localités, et Bobby Seale dut faire
un séminaire d'études idéologiques.
Début 69 le BPP s'est élargi, n'a plus d'unité
ni de cohésion, et est bien plus un rassemblement de groupes
locaux. Newton est en prison, Cleaver en exil, les nouveaux membres
sont peu formés. Les infiltrés et les provocateurs
s'accumulaient (il y en avait au moins 67 en 1969). Et la police
attaquait constamment les infrastructures du parti.
C'est pourquoi en janvier 69 le parti fait le ménage .
Ce sont plus de 1000 panthères qui voient leur statut
remis en question.
Puis il y eut juillet 69. Carmichael, qui vivait depuis 3 mois
en Guinée, quitte le parti. Il critiqua l'alliance avec
les blancs et la coupure du reste des mouvements noirs. Il critiqua
aussi le " dogmatisme " et les méthodes autoritaires
de l'organisation.
Quant à Cleaver, en conflit avec le régime cubain,
découvert dans son exil par un agent de presse de Reuter,
il partit en Algérie, où ouvrit une section internationale
du BPP, grâce aux Vietcongs. 30 panthères y travaillaient.
En été, lors du festival culturel panafricain qui
se tint du 21.7 au 1.8. à Alger, sous l'égide de
l'Organisation pour l'unité africaine, le BPP ouvrit un
centre d'information afro-américain. Miriam Akeba et Stokely
Carmichael y firent des apparitions.
Du 18 au 21 se tint à Oakland la National Revolutionary
Conference, avec 4000 participants, pour former l'United Front
Against Fascism. En raison de la répression grandissante
- de la mi 1967 à la mi-1969 28 panthères avaient
été exécuté, 100 étaient derrière
les barreaux, plusieurs centaines attendaient d'être jugé,
les bureaux étaient saccagés; alors qu'on ne pouvait
pas prouver qu'une seule panthère est blessé ou
tué un policier - le BPP considéra que le fascisme
menaçait. On parlait déjà de camps. Le conseiller
du président, Brezinski, l'avait déjà proposé
pour les noirs lors des révoltes urbaines de 67. Et ces
camps existaient déjà, créés pour
les gens d'origine japonaise pendant la guerre.
L'analyse du BPP part du travail de Georgi Dimitrov sur le fascisme,
tel qu'il a été tenu au VII Congrès de l'Internationale
communiste en 1935. Le programme: formation de la conscience,
aides sociales immédiates, front uni avec les révolutionnaires
blancs, autodéfense armée, politique de refus du
nationalisme, information et propagande comme stimulation des
plans révolutionnaires, autogestion des ghettos et différentes
méthodes de luttes anti-impérialistes.
De nombreux problèmes furent soulevés, comme celui
de la politisation du mouvement pour la paix, pour une campagne
de pétition en faveur de la décentralisation, pour
le contrôle des communautés de la police. Ce dernier
point fut refusé par le SDS agonisant, car il n'avait
pas l'intention de réclamer cela dans des quartiers blancs,
la police devenant à ce moment-là encore plus contrôlé
par les racistes. Il y eut également le débat avec
les weathermen, qui voulaient immédiatement lancer la
lutte armée.
[Initialement on trouve dans la
brochure publiée une photo de la révolte des prisonnierEs
d'Attica (prison de "maximum security à New York)
en septembre1971. 85% des prisonnierEs étaient noirs,
Portoricains, Mexicains. L'Attica Liberation Faction organisée
à l'intérieur prônait une politique révolutionnaire
et 26 revendications, se révolta après la mort
de Georges Jackson et fut écrasée (32 morts).]
Le BPP fut lui de plus en plus confiné dans une lutte
pour la survie. En 69 la répression augmenta, presque
20 panthères furent tuées, d'autres arrêtées
pour des motifs ridicules. Cela arrivait particulièrement
aux 50 membres les plus actifs. il y eut du 1 janvier 68 au 31
décembre 69 739 arrestations, avec 5 millions de $ de
cautions. C'était un bon moyen pour l'Etat d'affaiblir
financièrement le BPP. En fait dans 90% des cas il y eut
non-lieu.
Début 1968 20 bureaux du BPP furent occupés et
dévastés par la police, entre autres à Detroit,
Boston, NY, LA, Chicago, Denver, New Haven, Indianapolis, San
Diego, Sacramento, Seattle, Des Moines, Albany... Les médias
et les politiciens préparent l'opinion à une liquidation
du BPP.
c)l'apparition de groupes de guérilla
et la fin du BPP
Le BPP est lui quand même reconnu comme avant-garde dans
la lutte de libération au cur de la bête .
Le SDS se divisa quant à cette question à son congrès
de 69. La tendance se reconnaissant dans le Progressive Labor
Party maoïste considérait tout nationalisme comme
réactionnaire, et diffamait tout ce qui ne soutenait pas
la Chine: l'URSS, le Vietnam, Cuba, le BPP, ainsi que les deux
autres grandes tendances du SDS.
Celles-ci considéraient au
contraire que les luttes de libération nationale étaient
à l'avant-garde de la révolution. Donc le BPP.
Les jeunes étaient également vu comme la couche
sociale la plus opprimée et la plus à la marge,
donc à organiser.
Ces deux tendances s'appelaient Revolutionary Youth Movement
(I et II). Le RYM 1 forma les weathermen, d'après le titre
d'une chanson de Bob Dylan: " pas besoin d'être un
weatherman [prophète de la météo] pour savoir
où le vent souffle ".
Le terme " men " oubliant les femmes, l'organisation
pris les noms successifs pour mener ses actions de guérilla
urbaine: Weatherpeople, Weather Underground Organization. Les
cellules de cette organisation avaient un type spécifique
de collectivité: destruction de la monogamie, de la soumission
de la femme vis-à-vis de l'homme, expériences avec
des drogues .
Les minorités s'organisèrent également selon
le modèle du BPP (structures, programmes, lien avec la
communauté):
-le Young Lords Party fut formé chez les Portoricains,
à partir de streetsgangs (Chicago, NY...), travaillant
dans les centres de production, cur de la révolution
et prônant la lutte armée pour la libération;
-les red guards en 67 dans la communauté chinoise puis
I Wor Kuen, ce qui signifie à peu après "
le poing levé au nom de la paix et de la justice ",
avec beaucoup d'impact dans la population âgée;
-les brown berets chez les mexicains, à partir de streetgangs
de l'Est de L.A. avec 60 groupes locaux, ainsi que Los Siete
de la Raza, comité de soutien à des gens arrêtés
pour avoir attaqué des policiers en civils qui mènera
des actions à la BPP;
-l'united native americans chez les indiens est plus une initiative
de citoyens (occupation de l'île d'Alcatraz de novembre
69 jusqu'à juin 71 par 200 indiens de différentes
tribus, du Mount Rushmore pendant trois mois) tandis que l'AIM
(american indian movement) prend le BPP comme modèle et
a en deux ans une renommée nationale;
-les blancs s'organisèrent en Young Patriots Organization
à partir de streetgangs travaillé depuis 63 par
le SDS et d'une bande de motards. Ils adaptèrent le programme
du BPP et eurent une candidate pour le Peace and Freedom Party.
Un autre groupe naquit à New York; la police écrasa
ces deux groupes.
En 69 se forma Rising Up Angry, à partir de prolétaires
extra-légaux blancs et de travailleurs, qui mena des aides
à la communauté.
Le Black Workers Congress, issus de groupes d'opposition noire
dans l'industrie automobile (notamment Chicago, Detroit, NY),
organisa de grandes grèves. Il rejoignit la League of
Revolutionary Black Workers, dont une partie fonda un Black Workers
Congress, considérant comme trop indiscipliné et
nationaliste l'autre groupe. Le BWC voulait organiser les luttes
de toutes les minorités (asiatiques, noirs, etc.) contre
le capital. Il s'agit d'une organisation marxiste-léniniste,
avec comme but un parti ouvrier et une perspective internationaliste.
En 1971 il y avait des groupes dans 25 localités, le secrétaire
général était l'ancien SNCC et BPP James
Forman.
Il est clair que tous ces groupes sont en liaison avec une pratique
proche de la guérilla. Il n'y avait pas coordinations
des activités, mais les actions se faisaient en série.
En cinq ans il y aura au moins 1391 actions armées/attentats,
dont 423 contre la police et 101 contre l'armée. Toutes
définies par la lutte révolutionnaire. Les coûts
sont énormes, comme l'incendie des bâtiments d'une
commission pour l'atome à Rocky Flats, dans le Colorado
(45 millions de $).
Le FBI organise lui la répression.
Il y a au moins 100 000 noms de militants radicaux, 323 millions
d'informations médicales et 279 millions de surveillance
psychiatrique.
La guerre du Vietnam est de plus en plus perdu. Il y a 12000
désertions en une fois en Europe , des mutineries, 56
000 désertions. Il y a en 1970 500 désertions par
jour. On attendra bientôt la centaine de mille.
On pratique le " fragging ",
c'est-à-dire l'élimination des supérieurs/officiers
avec une grenade à fragmentation (plusieurs centaines
de cas). Il y a au moins 10 soldats de couleur passant chez les
Vietcongs par jour. La plupart du temps ils sont à l'arrière,
mais des fois mêmes sur le front, contre les soldats US,
comme par exemple ces deux soldats d'élite qu'on retrouve
morts en 1970, tués par leurs propres anciens " collègues
".
Les sabotages se multiplient, particulièrement sur les
bateaux où de petites pièces endommagées
entraînent plusieurs mois de paralysie. Une blague court:
" Nixon et son ministre de la défense sont à
la maison-blanche. Une grande foule de manifestants se rapprochent
toujours plus. Nous devons faire quelque chose dit Nixon. Appelez
l'armée. Et le ministre de la défense: désolé,
monsieur le président, c'est l'armée. "
En 1969 Bobby Seale se fait arrêter, enchaîné,
les fers aux pieds, doubles menottes, alors qu'il n'y avait pas
d'accords entre les états pour cela. Il est accusé
de " conspiracy ", notamment pour la manif à
l'occasion du congrès démocrate de 68. D'autres
personnalités sont arrêtées, comme les yippies
Jerry Rubin et Abbie Hoffman, Rennie Davis de la National Mobilization
to End the War in Vietnam et co-fondateur du SDS, Tom Hayden
également co-fondateur et ancien représentant du
SDS, David Dellinger de Mobilization, John Froines et Lee Weiner.
Le procès commença le 24 septembre. L'avocat de
confiance de Seale étant à l'hôpital, cela
commence mal, les autres avocats ne voulant pas de lui et le
juge lui refusant de se défendre tout seul, comme il le
voulait selon la constitution. Protestant, il fut frappé
et enchaîné à une chaise pour le reste du
procès.
Le FBI inventa des témoins et fit une provocation en envoyant
de fausses menaces à deux membres du jury: " on vous
surveille - les black panthers ".
Résultat: quatre ans ferme pour insulte au tribunal, rien
pour l'accusation originelle à cause du " manque
de preuves ". Les sept accusés furent déclarés
innocents, mais cinq furent accusés d'avoir provoqué
des émeutes et pour cela avoir dépassé les
frontières entre Etats. Cette vieille loi fut néanmoins
cassé et le jugement avec.
Seale fut accusé de meurtre, en raison de violence contre
des flics infiltrés dans le BPP, violence causé
par des provocateurs. Mais le manque de " preuves "
fit qu'il sorti de prison.
La répression, elle, continue. Ceux qui organisent les
contacts et les initiatives politiques entre les groupes des
différentes communautés et le BPP sont arrêtés
pour des motifs bidon, puis descendus, comme Fred Hampton. Le
BPP était également facilement infiltrable: le
FBI n'eut aucun mal à liquider les accords faits et même
à les transformer en conflits. De plus, les perquisitions
étaient ainsi très " fructueuses ".
Parlons également de Georges
Jackson, arrêté à 18 ans, en 1960, pour avoir
volé 70 $ dans une pompe à essence et condamné
à vie. Il lit Marx, Engels, Lénine, Mao, et écrit
un livre qui sera préfacé par Jean Genet: Soledad
Brothers: The prison letters of Georges Jackson, puis Blood in
my eye. Dans la prison californienne de Soledad (solitude en
espagnol) en 70 un gardien avait tué trois prisonniers
noirs, et même les prisonniers blancs racistes pensaient
qu'il s'agissait d'une exécution pure et simple.
Le gardien fut acquitté.
Trois jours plus tard un gardien se fait tuer. 3 personnes furent
accusées, dont Jackson, on les appela les Soledad Brothers.
Jackson était rentré au BPP en 70 et devenu maréchal
Le FBI fit un plan bidon pour tuer des accusés BPP et
les soledad brothers.
Il s'agissait d'amener des armes
dans la salle du tribunal et de faire intervenir la police, en
faisant croire qu'il y une tentative de la part des panthères
de prendre des otages et réclamer un avion pour partir
en Algérie, pays socialiste, avec les prisonniers. Les
infiltrés dans le BPP devaient proposer le plan de "
libération " pour que les panthères elles-mêmes
prennent l'initiative.
Mais Géronimo Pratt, un des
théoriciens de la Black Liberation Army , au courant de
cette tentative de prise d'otages, fait bloquer l'action. Mais
Jonathan Jackson, frère de Georges et âge de 17
ans, ne fut pas prévenu à temps et mena l'action
seul. Il donna des armes aux prisonniers et partirent avec le
juge pour prendre un avion. La police était évidemment
déjà sur place et tira. Deux prisonniers furent
tués, ainsi que Jonathan et le juge, le procureur sera
paralysé, le troisième prisonnier et un juré
très grièvement blessés. Cela se passa le
7 août 1970.
Mais le BPP - contrairement à ce que voulait le FBI -
ne fut pas du tout discrédité. Bien au contraire,
l'action fut saluée, et on critiqua le FBI pour qui la
vie humaine ne comptait pas.
Le lendemain, Angela Davis, figure de proue du comité
de solidarité des Soledad Brothers, eut un mandat d'arrêt
contre elle pour meurtre, etc.
Angela Davis était au CPUSA
et était devenu prof de fac (à l'UCLA à
L.A.). Elle passa dans la clandestinité, mais fut arrêtée
en octobre 1970. Newton lui fut libéré en août
70, et le revolutionary people's constitutional convention rassembla
10 000 personnes pour former une nouvelle constitution défendant
réellement les libertés et continuer l'United Front
against Fascism à Philadelphie en septembre. La deuxième
session à Washington en décembre eut un peu moins
de succès.
Mais le BPP s'était considérablement
effrité. Il était présent dans une centaine
de villes, avec un noyau dur d'à peu près 900 militants.
Il était populaire chez les noirs mais en proie à
une sévère répression. Il perdait son impact;
malgré le nombre de militants il arrêta les aides
à la communauté en 70, et jusqu'à fin 70
40 panthères furent encore assassinées et 85 blessées.
Ce qui devait alors arriver: la scission, de fait la fin du mouvement,
le BPP n'ayant pas trouvé les moyens de dépasser
le reflux.
9-fin
de l'histoire du BPP, la Black Liberation Army et la situation
actuelle
a)la scission dans les restes du BPP et les derniers meurtres
de militantEs
La scission s'exprime réellement début 71. 21 panthères
arrêtées en 69 pour possession d'armes et d'explosifs
sortirent un texte critique " New morning - changing weather
" en référence aux weathermen. Le texte appelait
à la formation de groupes armés, la nécessité
de l'union des groupes ethniques avec les révolutionnaires
blancs dans un processus de lutte armée: " Nous du
tiers-monde devons nécessairement détruire cette
société cybernétique hautement automatisée
ou serons détruits par elle - maintenant ".
La direction du BPP est critiquée
pour son incapacité contre-révolutionnaire à
prendre le camp de la lutte armée.
Le 23.1.71 Pratt est exclu, ainsi que sa femme Sandra et trois
autres panthères. le 5.2. deux membres du groupe de 21,
libérés sur caution, partent en Algérie.
Les deux autres membres libérés sur caution sont
remis en prison. Sont publiés dans The Black Panther les
noms des expulsés, notamment les deux panthères
parties en Algérie et ainsi responsables de la mise en
prison de deux autres.
Pratt est exclu notamment pour ses
critiques et sa " tentative " d'éliminer physiquement
Newton, qui a de fait le contrôle du BPP (ou de ce qu'il
en reste). Le 20.2. il prend le titre de Supreme Servant of the
People à la place de Supreme Commander. Le 26.2. il a
une discussion télévisée avec Cleaver (alors
en Algérie), ce dernier critiquant les exclusions faites
des 21 panthères ayant émis des critiques.
Newton prend des mesures disciplinaires
contre Cleaver. La rupture est consommée. Le part implose.
Tout le monde s'insulte, fait un procès politique à
l'autre. Si l'on se réfère à l'expérience
des autres partis, on voit qu'il manque une ligne directrice,
de la même manière qu'en Italie chez les Brigades
Rouges, apogée du mouvement communiste. C'est un reflux
en catastrophe pas géré, il n'y aura pas non plus
de " retraite stratégique " (comme par exemple
en Italie avec le petit noyau dur des dernierEs brigadistes continuant
la lutte).
C'est la débandade! La base
attaque la direction comme " bureaucratique " et "
autoritaire ", proteste contre le centralisme non démocratique.
On critique la ligne de Newton, trop " masse " et pas
assez lutte armée. Newton organise le 5.3.71 un intercommunal
day of solidarity, pour présenter sa conception, avec
entre 2000 et 4000 personnes, c'est-à-dire moins que prévu
et avec seulement entre 10 ou 20% de blacks. La plupart des blancs
sont là pour la musique, même s'il y a évidemment
sympathie.
Le 8.3.71 Robert Webb, pro-Cleaver est tué après
une altercation avec des vendeurs de The Black Panther. Le bureau
BPP de New York, de fait quartier général de la
tendance de Cleaver, accuse Newton. The Black Panther va par
la suite paraître avec un copyright, avec des dessins diffamant
vulgairement Cleaver. Plus tard de nombreuses personnalités
panthères se prononcent pour Newton, ainsi que Bobby Seale.
Les symboles militaires disparaissent de The Black Panther, le
17.4. un partisan de Newton, Samuel Napir, est retrouvé
tué.
Evidemment le FBI balance autant d'huile sur le feu qu'il le
peut. Mais parlons des différentes stratégies que
proposent Newton et Cleaver:
-la théorie des ghettos blacks comme colonies est gardée
par Cleaver. Newton la considère comme fausse, mais ne
propose rien à la place. Il amène la notion d'"Intercommunalism
", mais cela ne fait que rejoindre la position internationaliste
qui était celle du BPP depuis le départ. Rien de
bien nouveau donc.
-le " lumpenproletariat " est considéré
par les deux comme classe la plus exploitée et avec donc
un rôle d'avant-garde dans la révolution. Pour les
deux cette classe forme la base du BPP. Pour Cleaver il y avait
des divergences d'intérêts entre le " lumpenproletariat
" et la classe ouvrière, intérêts non
antagonistes, mais empêchant pour l'instant une lutte commune.
il s'intéressait depuis longtemps à la culture
de la jeunesse blanche et voyait en elle un partenaire possible.
Pour Newton au contraire il y a identité commune des intérêts
du " lumpenproletariat " et de la classe ouvrière,
il faut former un parti " prolétarien conséquent
" et orienté sur la lutte de classe.
-La guérilla urbaine est une question centrale. Avant
la scission le BPP s'y acheminait, avec des textes proches du
petit manuel du guérillero urbain de Carlos Marighella.
Cleaver considérait qu'il fallait passer dans la clandestinité,
parce que la répression est trop forte et qu'il y avait
une base noire sympathisante large. Il voulait organiser un front
révolutionnaire nord-américain unissant les révolutionnaires
de toutes les ethnies, organiser un front politico-militaire.
Il rejetait le légalisme
de Newton et Seale, Newton défendant une organisation
légale de masse. Les community-programm ne purent ainsi
être proposés que par Newton, qui voulait faire
de " l'aide sociale " pour les besoins urgents des
ghettos, puisque les USA seraient le dernier bastion que la révolution
mondiale prendrait. Il s'agit de s'ancrer dans le ghetto, de
relier l'aide matérielle au travail politique.
-Cleaver critiqua le manque de démocratie: le comité
central a toujours été composé de membres
présents à Oakland dès le départ.
Ses propositions de personnes d'autres villes furent toujours
refusées. Dans le bureau d'un responsable on pouvait lire
sur le mur: " The lower level is subordinate to the higher
level " . On critiqua le culte de la personnalité:
le titre de Newton (supreme...) et le changement de nom des Liberation
Schools en Huey P. Newton Youth Institutes.
La tendance de Cleaver disparaissa assez vite. Newton, lui, organisa
une série de purges pour chasser les infiltrés
et ceux qui étaient en désaccord (dont Bobby Seale).
Le parti n'exista quasiment plus, en 73 il n'y avait plus que
150 membres à peu près, et ce dans la zone originelle
de la bay area.
Newton ne s'en prononça pas moins pour la nécessité
de continuer les Community programm, de reconnaître le
mouvement homosexuel et le mouvement féministe comme partenaire
politique possible. Il nomma Elaine Brown à la tête
du parti lorsqu'il passa dans la clandestinité; le parti
étant lui déjà basé sur la non-violence,
le parlementarisme, le travail social. Bobby Seale avait déjà
affirmé en 1972 que la révolution se basait sur
les élections.
Le capitalisme n'était plus fondamentalement critiqué;
le capitalisme noir devait dans une période de transition
aider à élargir l'antagonisme entre la Community
opprimée et la domination monopoliste. Newton dit: "
ce que nous devons ainsi faire: renforcer les qualités
positives du capitalisme noir jusqu'à ce que les négatives
soient dépassées et ainsi bouleversent la situation
". Les capitalistes noirs devaient cofinancer le programme
du parti. Mais le parti n'était plus une force politique.
Et entre 81 et 83 tout disparaît.
b)la Black
Liberation Army (BLA)
Il ne reste alors que la BLA, black liberation army. Elle s'appelait
à l'origine, en 1970, l'Afro-american Liberation Army
et était issue de l'expérience de la répression
massive contre le BPP. Des structures clandestines s'étaient
formées pour protéger ceux qui passaient dans la
clandestinité d'éventuelles arrestations ou assassinats.
Il n'y avait pas de structure centralisée, mais de petites
cellules autonomes, nombreuses dans certaines villes.
Le programme minimal était le même que celui décidé
le 31 mars 68 à Chicago comme union entre différents
courants nationalistes et anti-impérialistes du mouvement
noir, à savoir l'organisation Republic of New Afrika.
Une république noire devait être formée à
partir des Etats de Louisiane, Mississippi, Alabama, Georgia,
et Caroline du sud. La ligne est fondamentalement politico-militaire,
avec des actions que les blacks peuvent tout de suite comprendre
(attaques contre la police...).
En 1973 la plupart des cellules avaient été anéanti,
la plupart des combattants tués ou arrêtés.
A la mi-70 on consolida les restes du BLA par le BLA-Coordinating-Committee.
Une minorité forma sa propre organisation en 78, la Revolutionary
Task Force (appelée aussi The Family) avec le soutien
d'ancien Weathermen. Il y avait donc des activistes noirs, et
blancs, dans le but d'une " modification révolutionnaire
et d'un processus croissant d'unification ".
Le KKK est analysé, et comme conclusion on en arrive au
fait que " les masses dans les quartiers urbains doivent
former des unités d'auto-défense populaire afin
de se défendre - maintenant!
On a besoin de programmes afin de poser pour nos jeunes des exemples
révolutionnaires positives et qui doivent être développés
en théorie et en pratique - maintenant! ".
Est également affirmé que les millions de $ nécessaires
doivent être rassemblés sous contrôle des
révolutionnaires pour les différents programmes
dans les Communities. Au niveau culturel comme pour les médicaments.
Est également affirmé la nécessité
de ne jamais toucher des civils.
Et comme conclusion:
" Nous devons avoir une nation!
Nous devons avoir une armée!
Il n'y aura pas d'holocauste noir! "
Assata Shakur, une des fondatrices de la BLA, fut libérée
de sa prison par un commando de cette organisation et se réfugia
à Cuba. Cette action fut extrêmement populaire.
Sur de nombreux murs de ghettos on pouvait lire " Assata
is welcome here ". Une membre (blanche) du commando la libérant
fut arrêtée; Silvia Baraldini est depuis toujours
en prison et fait l'objet de tractations pour être amené
dans une prison de son pays (l'Italie).
Il y eut de très nombreuses actions (contre des banques...),
notamment en soutien à un hôpital et à des
centres de soin destinés aux gens du South Bronx (New
York). Lorsqu'en 81 une attaque contre un fourgon à West
Nyack (New York) amena l'arrestation de membres de la revolutionary
armed task force, ce fut le début de la fin, des arrestations
s'en suivirent.
De plus l'organisation s'était en partie discréditée
à cause du fait que certains des éléments
avaient affaire à la drogue alors qu'était affirmé
que la drogue était un moyen impérialiste pour
empoisonner le peuple noir.
La BLA se trouve quant à elle - après l'écrasement
de la mi-80 - " actuellement dans une phase de réorganisation
des liaisons politiques du mouvement d'indépendance pour
la New Afrika " (position en 1990).
Notons également qu'il y a eu d'autres groupes, très
nombreux: la Symbionese Liberation Army (SLA)qui enleva Patricia
Hearst pour réclamer 70 $ par pauvre des Usa à
son père millionnaire. Patricia Hearst s'engagea après
dans le SLA!
Il y eut The Son of Brinks, Armed Resistance Unit, Red Guerilla
Resistance , Revolutionnary Fighting Group, United Freedom Front,
la Brigade Georges Jackson...
c)La
situation actuelle
Il est évident que quand un mouvement se termine les gens
se dispersent et s'éloignent de la lutte de classe, et
donc de la pratique de la lutte de classe.
Stokely Carmichael a pris le nom africain de Namen Kwamé
Turé et participe au All African People's Revolutionary
Party fondé par Kwame Nkrumah avec comme but un socialisme
panafricain. Il voyagea aux Amériques, en Afrique, dans
les Caraïbes et au Proche-Orient.
Eldridge Cleaver, lui, résida à Paris grâce
à Giscard après que l'Algérie en ait eu
assez de son soutien à des noirs détournant des
avions sur Alger. En novembre 75 il retourne aux USA se rendre
et fut libéré en 76 sur caution. La justice bourgeoise
ne le condamna finalement qu'à 2000 heures de travail
dans une bibliothèque. Il était entre-temps devenu
anticommuniste, chrétien et partisan du parti républicain.
Angela Davis fut libéré en 1972 grâce à
une caution de 102.500 $ . Elle fut acquittée quelques
mois plus tard. Elle voyagea dans les pays du " socialisme
réel " (RDA, Tchécoslovaquie, Cuba...) et
est depuis 77 prof de fac à San Francisco pour les Black
Studies et les questions des femmes. Elle fit partie jusqu'en
91 du CPUSA (après un bref passage dans les années
60/70 au BPP), où elle fut exclu pour appartenance à
l'aile exigeant des réformes dans le parti. Elle est toujours
une réformiste critique reconnue.
Newton arrêta en 1972 d'être politiquement actif,
et écrit quatre livres: To die for the people (72), Revolutionary
suicide (73) puis ensemble avec le psychologue Erik H. Erikson
In search of common ground (73) et avec Ericka Huggins Insights
and poems (75). Il étudia la philosophie sociale. Devant
les poursuites pénales et les rumeurs qui ne le lâchaient
plus, il s'exila à Cuba, et voyagea dans le 1/3 monde.
Il retourna à Oakland en 77 mais le FBI ne le lâcha
pas pour autant. Perquisitions, accusations de meurtres, etc.
Pendant ce temps là il fut actif dans des projets d'éducation
alternatives dans les Communities et fit un doctorat de philosophie:
War against the panthers: a study in repression in america.
Newton craqua finalement et pris de la drogue, puis tenta de
se libérer et fut à nouveau actif, notamment en
faveur de Pratt (alors que Pratt avait été arrêté
un peu à cause de Newton). Il fut retrouvé mort
en août 89, dans des conditions bizarres (drogues? FBI?).
Elmar " Geronimo " Pratt fut arrêté en
décembre 1970 à Dallas au Texas. Il fut accusé
d'avoir cambriolé et tiré le 18 décembre
1968 avec un autre noir sur le couple Caroline et Kenneth Olson
sur un terrain de tennis à Santa Monica en Californie.
Depuis Geronimo est en isolement, ne put pas aller à l'enterrement
de sa femme assassinée, qui était alors enceinte
au huitième mois (en 1971).
Son procès commença en juin 1972, dès le
28 juillet il est considéré coupable. Pourtant
Kenneth Olson, qui a survécu à sa femme, affirma
que le meurtrier était rasé de près, ce
qui n'est pas le cas pour Pratt depuis des années.
Et Olson avait identifié
sur un album photo de la police une autre personne. Un troisième
témoin parla d'une voiture qui était à peu
près celle de Pratt, mais elle était tellement
courante que tous les panthères de L.A. l'avait! Pratt
avait un alibi: il était à une rencontre nationale
du BPP, 400 miles au-dessus d'Oakland, mais la fraction de Newton
ne dit rien à cause de la scission. Kathleen Cleaver aurait
voulu témoigner mais le FBI veillait et envoya une lettre
à son mari comme quoi il serait dangereux pour elle d'apparaître...
De plus la rencontre du BPP avait été mis sur écoute
par le FBI. Mais lorsqu'en 81 on l'écoute, les parties
où il devait y avoir Pratt ont " disparu ".
Pratt avait été arrêté
sur dénonciation d'un indic payé par le FBI. Le
FBI nia que Pratt fut la liste du COINTELPRO; et deux personnes
du team de défense de Pratt au procès étaient
des indics du FBI qui informaient de la stratégie de défense!
En mai 76 on accusa Pratt d'être le chef de la BLA à
partir des prisons californiennes, un " top organizer ".
Aujourd'hui, fin 95, Pratt est toujours en prison.
Bobby Seale, la tête du BPP, fut presque maire d'Oakland;
et lui et Elaine Brown firent une candidature non pas indépendante
comme prévue au départ, mais finalement démocrate.
En 1974 il quitte Oakland, et est aujourd'hui actif dans la Temple
University Philadelphia, et est l'auteur de livres de cuisine,
comme Barbecue with Bobby.
Au niveau des organisations, un état des lieux est plutôt
difficile. L'Islam est devenu une valeur refuge pour beaucoup,
mais sans pour autant que le communisme soit rejeté. On
peut prendre l'exemple de Mike Tyson qui, devenu musulman lors
de son passage en prison, s'est fait tatouer le portrait de Mao-Tsé-Toung
[ainsi que Guevara, sur le ventre] (les photos de lui sont depuis
souvent retouchées
).
Il faut bien comprendre que, pareillement à en Italie,
c'est par la prison qu'est diffusée l'idéologie
révolutionnaire, les cadres étant en prison! Même
si aux USA cela se passe dans une grande proportion (puisqu'il
y a un million de prisonniers sociaux dans les geôles amérikkkaines).
On peut citer à ce sujet
le MIM (Maoist Internationalist Movement), qui part du point
de vue de la triple oppression (racisme, sexisme et capitalisme
comme triple oppression) et du maoïsme, et considère
le BPP comme l'avant-garde de la nation noire opprimée
dans les années 70. Le MIM diffuse de la littérature
révolutionnaire dans les prisons, diffuse les lettres
des prisonnierEs en lutte, etc.
[Depuis quelques
années nombreuses sont les accusations contre le MIM,
censé être manipulé par la CIA. Ces affirmations
semblent se confirmer.]
Existe aussi le NAPO (New African
People's Organisation), dont un représentant est passé
donner des conférences en Allemagne il y a quelques années.
En lutte pour la Nouvelle Afrique socialiste, le NAPO ne se veut
pas "nationaliste noir" mais "néo-africain",
car luttant dans le contexte bien précis de la domination
de la nation noire dans les régions du Sud des USA.
Les islamistes sont également très puissants, sans
faire pour autant l'unanimité. Ainsi en 1995, Qubilah
Shabazz, fille de Malcolm X, tenta d'assassiner Louis Farrakhan,
leader de la Nation of Islam (ce dernier groupe aurait été
à l'origine du meurtre de Malcolm X). La position dominante
des islamistes ne doit pas cacher le fait que la culture maoïste
est toujours présente dans les mouvements noirs et que
les maoïstes sont toujours en lutte.
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