Le Parti du Travail de Belgique (PTB)
et la renaissance du mouvement communiste européen

(août 2003)

[Le PTB mène depuis de longues années une lutte acharnée contre le maoïsme dans le Mouvement Communiste International. Le PTB est en fait historiquement très proche du PC de Chine actuel... Un camarade analyse ici les positions du PTB en ce qui concerne la recontruction des Partis Communistes].

" Depuis la fondation du parti en 1979, il y a bientôt 25 ans, nous avons réussi à construire un parti stable avec une ligne politique cohérente, un journal, un site Internet, des maisons médicales " (Solidaire, 20-08-2003).

Le PTB possède aussi un parc immobilier, des salariés, des ONG.

Mais quelles sont les bases matérielles de cette réussite?
Les salariés du PTB, c'est l'Etat belge qui les paye.

'Sous-couvert' de créations d'associations culturelles, l'Etat finance le PTB.

On ne sait plus ici qui trompe qui ?

Le PTB se sert-il de l'Etat impérialiste belge ou est-ce l'Etat qui tient le PTB ?

Les fondations révolutionnaires du PTB sont-elles si " solides ", de ce point de vue ?

Le travail communiste n'est pas une oeuvre culturelle.

Ce n'est pas non plus une opération de marketing auprès des masses.

Dès que quelqu'un proche du PTB est un peu connu auprès de l'opinion publique, il devient la vedette médiatique du PTB (Colette, Maria) puis présenté aux élections (liste Maria Vindevoghel, liste Resist en Flandre avec la Ligue Arabe Européenne).

" Nous voulons faire [des élections] la pierre de touche du travail du parti dans les années à venir " déclare Nadine Rosa-Rosso, la secrétaire générale du PTB, après l'échec du Parti aux élections pour la Chambre et le Sénat de mai 2003 (Solidaire 20-08-2003).

Cela semble prometteur…

Est-ce que l'embourgeoisement est rendu si loin dans le PTB pour qu'à aucun moment, semble-t-il, ne soit remis en question dans les rangs du parti, une politique électoraliste, loin d'être récente puisque la première participation aux élections législatives date de 1981 pour s'être poursuivi, au niveau national, 7 fois durant (récoltant entre 30.000 et 45.000 à chaque fois).

En quoi le PTB qui déclare " se battre pour des élus à tous les niveaux du pouvoir " se différencie-t-il des partis co-gestionnaires " marxistes " et " communistes " du révisionnisme moderne, comme par exemple en France le PCF ou des groupes trotskistes comme Lutte ouvrière qui derrière son verbiage ouvriériste, reçoit chaque année 1,8 million d'euros de l'Etat français (ce sont des fonds publics légalement prévus en faveurs des partis et élus) ?

De quel type de parti communiste parlons-nous ?

De construire ou reconstruire un PC capable de concurrencer les autres partis sur la voie institutionnelle et de s'intégrer au système capitalisme (il s'agirait ni plus ni moins que de prétendre influencer et renforcer les luttes les masses populaires en renforçant leurs illusions électorales) ou au contraire de combattre résolument les institutions bourgeoises et y compris ceux qui les embellissent et les renforcent auprès des masses en prétendant " lutter " contre elles et mener la bataille dans ces institutions ?

Les élections ne favorisent pas le mouvement communiste.

L'idée selon laquelle la participation aux élections bourgeoises a pour tache de démasquer la bourgeoisie et de faire connaître la ligne communiste est une idée erronée.

Les pauvres n'ont pas besoin de " démasquer " les élites politiques, pour montrer que celles-ci ne veulent pas résoudre les problèmes des opprimées.

Dans l'antiquité, les esclaves n'avaient pas besoin de "démasquer " leurs maîtres pour avoir une conscience que leur ennemi principal était la classe esclavagiste.

Les masses s'unissent au mouvement révolutionnaire, non pas par un comportement théorique et un débat d'idées, mais plutôt au cours d'un processus de lutte contre la police, le patron, l'armée et les autres institutions de l'Etat.

Peut-être va t-on me rétorquer que la participation électorale est une question de tactique qui ne remet pas fondamentalement en cause les principes marxistes-léninistes.

Certainement le mouvement ouvrier et populaire a acquis dans son histoire quelques droits et concessions de cette manière. Je pense en particulier à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque des acquis sociaux ont été arrachés par les partis et syndicats communistes à leur bourgeoisie (France, Italie, etc.)

Mais la nature du régime capitaliste et l'expérience de plus de 100 ans d'histoire du mouvement communiste dans les pays impérialistes prouve que s'étaient des acquis passagers et les résultats positifs (surtout dû, en fait, aux conditions de l'époque en question: la situation favorable liée à une nouvelle expansion économique du capitalisme d'après-guerre et l'héritage de la Résistance antifasciste mené par les communistes) qui s'inscrivaient dans un processus plus large de droitisation des partis communistes qui a, au final, produit l'état actuel du mouvement communiste européen né de la première vague de la révolution socialiste : la banqueroute.

Aujourd'hui, la bourgeoisie en Europe ne peut pas davantage continuer à régner comme par le passé et continuer à valoriser son capital sans casser les conditions sociales historiques né à la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui l'en empêchent.

Les masses populaires, elles, ne sont pas résignées à perdre ce qu'elles ont conquis dans la période précédente (c'est-à-dire la période 1945-1970, avant le début de la seconde crise générale du capitalisme commencé au début des années 70).

On assiste à un ralentissement général de la croissance du Produit National Brut et au développement du secteur financier parasitique.

Mais la crise économique ne peut pour autant se transformer en " écroulement du capitalisme " de lui-même mais se débouche de plus en plus en " crise politique et culturelle" (crise de civilisation).

La crise économique produit la crise politique. Nous sommes entré dans une longue période d'instabilité du régime politique.

Les gens sont dégoûtés par les élections et accordent de moins en moins d'importance aux élections.

Avec raison. Seulement lorsque l'affrontement politique recouvre l'affrontement économique, la lutte politique devient alors vraiment le reflet de la lutte entre intérêts de classe que le déroulement de la crise générale rend antagonistes, et c'est souvent la fin de " la désaffection des masses pour la politique ".

En résumé, " ceux d'en bas ne veulent plus… et ceux d'en haut ne peuvent plus régner comme avant ", comme l'explique Lénine pour désigner une situation révolutionnaire (Cf. La faillite de la II ème Internationale, 1915).

Aujourd'hui, les évènements quotidiens le montrent. Les masses populaires dans leur grande majorité le comprennent spontanément (sans le formuler en termes marxistes).

Ainsi, il existe une situation révolutionnaire en développement.

Est-ce que les communistes du PTB seront les derniers à le reconnaître ?

Comment analyser les évènements et en tirer une méthode d'action ?

Aucun groupe qui se prétend communiste ne peut ignorer la question la situation révolutionnaire en développement qui existe aujourd'hui en Europe et la nature de contre-révolution préventive des régimes bourgeois.

Qu'est-ce que la contre-révolution préventive ?

Le capitalisme n'est plus à une époque de libre concurrence comme à l'époque où se créèrent les premiers partis et syndicats ouvriers européens au XIX ème siècle.

Le capitalisme vit à l'époque de sa phase impérialiste : militarisation, oligarchie financière, guerre préventive.
La révolution russe d'Octobre 1917 a alerté l'impérialisme qui ne s'est depuis jamais laissé surpris par une lutte révolutionnaire de type insurrectionnelle en Europe.

Frederich Engels dans la préface (1895) aux Luttes de classe en France de 1848 à 1850 avait déjà montré clairement que le développement de la situation politique dans les pays européens était tel que la bourgeoisie pour contrecarrer la conquête pacifique du pouvoir par la classe ouvrière aurait sûrement brisé elle-même la légalité des démocraties bourgeoises.

Cette évolution du régime politique de la bourgeoisie a évidemment obligé le mouvement ouvrier à modifier ses conceptions, ses lignes, ses structures et ses tactiques.

Le manque de transformation, l'emploi dans la phase impérialiste des formes élaborées dans la phase pré-impérialiste est la base des défaites du mouvement ouvrier dans ses luttes pour le pouvoir au cours du XX ème siècle dans les pays impérialistes.

Les Etats capitalistes actuels ne permettront pas que le mouvement ouvrier révolutionnaire accumule des forces de manière pacifique.

Le Parti doit être libre du contrôle de la bourgeoisie car celle-ci fera tout pour empêcher qu'un véritable Parti communiste construise et accumule les forces révolutionnaires.

La bourgeoisie a pour préoccupation n°1 la stabilité et la conservation du régime, avant le respect de n'importe quels droits politiques et civiques.

Mais le régime de contre-révolution préventive se distingue du fascisme ouvert (domination terroriste de la bourgeoisie) par le fait que la bourgeoisie emploie, d'une façon générale, la répression et la terreur non pas contre les masses populaires, mais d'abord contre les forces subversives.

Les masses populaires sont l'objet d'une tentative de mobilisation réactionnaire (par la guerre psychologique, propagande, divertissement de masses et diversion, mobilisation pour ses guerres impérialistes). Les médias de marché et les élections sont des instruments aussi de la contre-révolution préventive.

Mais, en définitive, ni les forces de police, ni les manipulations ne peuvent maintenir les masses d'un pays dans la soumission à un ordre social qui n'assure pas, à la grande masse, la production et la reproduction des conditions matérielles d'existence.

La contradiction fondamentale et objective entre les forces productives et les relations de production donnera lieu inévitablement à des mouvements et des forces politiques qui essaieront de faire correspondre les relations sociales qui encadrent la production au caractère déjà toujours plus collectif des forces productives -mais qui s'exprime de façon comme on l'a dit contradictoire, en régime économique bourgeois. C'est un processus social qui mène vers le socialisme.

Apprendre de qui ? Des partis révolutionnaires ou des opportunistes ?

Le PTB, se dit décidé à " apprendre d'autres partis communistes, y compris en Europe, qui ont réussi à obtenir des résultats électoraux significatifs " (Solidaire du 20-08-2003).

Pourquoi ne pas apprendre d'autres partis communistes, non-électoralistes, comme le Parti Communiste Espagnol (reconstitué) -PCE(r)-, pourtant idéologiquement très proche du PTB ( " staliniens " tous deux, selon la presse bourgeoise)?

Ce parti, issu de la même génération de militants que celle du PTB, a de nombreux prisonniers politiques en France et en Espagne, mène une lutte depuis plus de 25 ans contre le régime franquiste puis démocrate-bourgeois, et soutient les actions armées des GRAPO.

Combien d'articles ont été consacrés par Solidaire et quel soutien du PTB aux militants communistes du PCE(r) : zéro !

Ces communistes espagnols ne seraient-il pas assez révolutionnaires pour le PTB ou bien seraient-il des "terroristes " soutenus et financés par des services secrets impérialistes afin de favoriser la " stratégie de la tension ", comme c'est la thèse du PTB s'agissant des actions politico-militaires des Brigades Rouges italiennes dans les années 70-80 ?

Depuis sa création, le PCE(r) a rompu avec les limites qui ont porté tous les anciens partis communistes des pays impérialistes à tomber dans le piège de "la démocratie " après la seconde Guerre Mondiale pour finalement faire faillite.

Il a reconnu le caractère de contre-révolution préventive des régimes bourgeois, la nécessité de combiner le travail ouvert et fermé, et le souci d'adopter une structure clandestine pour le Parti.

Il existe des groupes maoïstes comme la Commission Préparatoire du (nouveau) Parti Communiste Italien (CP-(n)PCI) et les CARC (Comité d'Appui à la Résistance pour le Communisme) en Italie qui ont tiré des conclusions similaires à ceux du PCEr.

La nature du parti communiste dans les pays impérialistes

Les communistes italiens des CARC et de la CP ont publié un texte intitulé Sur la forme de la révolution socialiste et la nature du parti communiste dans les pays impérialistes, intégré à leur Projet du Manifeste Programme (1998).

Je voudrais citer quelques extraits (je m'excuse pour leur longueur mais c'est le prix à payer pour quelques éclaircissements) car ils poursuivent mon propos de façon claire et directe :

" (…) Concevoir l'action du parti communiste stratégiquement comme une action légale, considérer la légalité comme la règle et la clandestinité comme l'exception qui entre en action dans les moments d'urgence, ne pas prévenir le moment où la bourgeoisie cherche de démolir le parti, ne pas construire le parti en vue et pour la guerre civile, n'est pas conforme aux lois de la révolution prolétarienne.

Les partis communistes qui se sont conduits de cette manière (du parti italien au parti chinois, allemand, espagnol, indonésien, chilien, etc. etc.) l'ont payé très cher (…)

(..) L'accumulation et la formation des forces révolutionnaires doivent arriver "en sein à la société bourgeoise" mais, par la force de choses, elles s'accomplissent graduellement. (…)

Le parti doit éviter, par une conduite tactique adéquate, d'être contraint à un affrontement décisif tant que les forces révolutionnaires n'ont pas été accumulées jusqu'à avoir atteint la supériorité sur celles de la bourgeoisie impérialiste.

Il ne suffit pas donc de créer un organisme clandestin "à côté de l'organisation légale ". c'est le parti qui doit être clandestin, c'est l'organisation clandestine qui doit diriger l'organisation légale et assurer de toute façon la continuité et la liberté d'action du parti.

Le parti communiste doit être un parti clandestin et, de la clandestinité, mobiliser tous les mouvements légaux qui sont nécessaires et utiles à la classe ouvrière, au prolétariat et aux masses : c'est la leçon de la première vague de la révolution prolétarienne (…)

La clandestinité est un problème stratégique pas tactique.

C'est une décision que nous devons aujourd'hui assumer pour être aptes à faire face à nos tâches d'aujourd'hui et à celles de demain.(…)

Nous devons prendre l'initiative, devancer la bourgeoisie et préparer nos forces limitées actuellement de manière à ce qu'elles soient aptes à accueillir, organiser et diriger vers la lutte les forces que le processus de la crise générale du capitalisme produit lui-même entre les masses, mais dont la fertilité augmentera grâce à la juste activité du parti communiste.

Nous sommes convaincus que la constitution d'un parti communiste clandestin est nécessaire et possible.

La classe ouvrière a eu dans le passé des partis clandestins en circonstances différentes : en Russie tsariste, dans la Chine nationaliste, dans l'Italie fasciste et dans beaucoup d'autres pays.

Les révisionnistes modernes ont alimenté et ils alimentent l'image terroriste de la bourgeoisie omnipotente quand ils ont voulu enlever à la classe ouvrière un instrument indispensable pour sa lutte révolutionnaire.

Bien que la contre-révolution préventive soit féroce, celle-ci n'a jamais réussi à empêcher la vie et l'activité d'un parti communiste qui avait une ligne juste et qui sur la base de cette ligne puisait dans le réservoir inépuisable d'énergies et de ressources de tout genre constituées par la classe ouvrière, par le prolétariat et par les masses populaires.

La clandestinité n'empêche pas de développer une action légale ample dans la mesure où les conditions le permettent, mais elle rend possible de meilleure manière tout genre d'action légale, y compris les activités moins "révolutionnaires" qui deviennent alors instrument pour lier sur le plan de l'organisation les parties les plus arriérées des masses populaires au champ de la révolution, et les influencer.

D'autre part la clandestinité, on ne l'improvise pas et un parti construit pour l'activité légale ou principalement pour l'activité légale, qui subit l'initiative de la bourgeoisie, est difficilement apte à réagir efficacement à l'action de la bourgeoisie qui le met hors la loi et qui le persécute.

Un parti légal n'est pas apte en outre à résister efficacement à la persécution, à l'infiltration, à la corruption, à l'intimidation, aux chantages, aux actions terroristes de la contre-révolution préventive, de la "guerre sale", de la "guerre de basse intensité" et du reste de l'arsenal dont la bourgeoisie impérialiste s'est dotée pour s'opposer à l'avancée de la révolution prolétarienne.

Un parti légal n'est pas apte à recueillir et former les forces révolutionnaires, que le mouvement de la société engendre graduellement et de les engager au fur et à mesure dans la lutte pour ouvrir le chemin au procès révolutionnaire, et ainsi les former…

Le nouveau parti communiste italien doit avoir une direction stratégique clandestine, mais actuellement la classe ouvrière et les masses ne développent pas clandestinement la plupart de leur activité politique, économique et culturelle ; les travailleurs disposés à s'engager dans un travail clandestin sont peu nombreux.

L'activité défensive et offensive des travailleurs aujourd'hui se déroule pour une grand part à la lumière du jour, avec des activités légalement tolérées par la bourgeoisie, découragées et entravées par elle mais pas interdites.

Il est absolument inconsistant ( avec l'exemple et/ou avec la propagande) d'induire les ouvriers et les masses populaires à abandonner ce terrain (c'est dans cette vaine tentative que consista la déviation militariste des Brigades Rouges).

" Les partis communistes, partout où ils veulent rester tels quels, ne peuvent pas et ne doivent pas "se fier à la légalité bourgeoise".

Les partis communistes ont pu accomplir légalement tout leur travail, à la lumière du soleil, seulement là où la classe ouvrière détenait déjà le pouvoir : dans les pays socialistes et dans les bases rouges…

Le parti doit être par conséquent libre du contrôle de la bourgeoisie. Il ne peut pas vivre et opérer dans les limites que la bourgeoisie permet, comme un autre parti de la société bourgeoise….

L'expérience a montré qu'avoir un organisme clandestin qui entre en action "dans le moment décisif" ne suffit pas à rendre les partis communistes aptes à diriger avec succès les masses et ne suffit même pas à éviter leur décapitation et décimation.

(…) C'est seulement au fur et à mesure que la bourgeoisie empêche les activités politiques et culturelles des masses réalisées légalement, en les mettant hors la loi, en les persécutant, etc. (et c'est sûr qu'on y arrivera à tôt ou tard : il suffit de voir les "progrès" que la bourgeoisie a déjà faits sur cette voie en ce qui concerne la liberté de grève, l'expression de la pensée et de la propagande, la représentativité dans les assemblées électives.

La bourgeoisie n'a pas d'autre voie, même si par expérience, elle en connaît les dangers et fait mille efforts pour ne pas prendre cette voie), que les progrès de l'action du parti communiste, de la classe ouvrière et des masses populaires, feront jour.

Leur résistance organisée à l'avancée de la crise et de la guerre d'extermination que la bourgeoisie impérialiste mène contre elles suscitera une contre-révolution puissante mais où le parti saura tenir tête.

C'est seulement alors, sur la base de leur expérience, que la classe ouvrière, le prolétariat et les masses populaires déplaceront une partie croissante de leurs luttes et de leurs forces dans la guerre, qui alors deviendra la forme principale dans laquelle elles pourront s'exprimer et dans laquelle le parti pourra les diriger victorieusement (…)

Nous chercherons de toutes nos forces que le nouveau parti communiste italien remplisse exactement ce rôle.

Si la férocité et l'intelligence des classes dominantes pouvaient arrêter le mouvement d'émancipation des classes opprimées, l'histoire en serait encore à l'esclavagisme."

Plus pratiquement, les communistes italiens des CARC et de la CP du nPCI ont défini 4 conditions nécessaires pour la reconstruction du parti communiste :

1) Former des camarades capables de reconstruire le parti de manière à ce que celui-ci soit à la hauteur des tâches que l'avancement de la seconde crise générale du capitalisme et la conséquente situation révolutionnaire en développement lui demandent, et qui tienne pleinement compte de l'expérience de la première vague de la révolution prolétarienne ;

2) Tracer le programme du parti, sa méthode de travail, l'analyse de la phase et de la ligne générale du parti ;

3) Lier au travail de reconstruction du parti les ouvriers avancés, les femmes et les jeunes des masses populaires

4) Créer un fond pour financer l'activité du futur parti.

C'est aussi la tâche à réaliser en France qui ne peut se concevoir sérieusement que comme un travail collectif.

Il ne peut s'agir, par ailleurs, de mener d'abord une lutte doctrinale sur le marxisme-léninisme, sur l'apport du maoïsme, ou d'avoir une pratique dérivée d'une réflexion sur l'opportunisme et la trahison du PCF, comme le font certains en France.

En résumé, la tâche la plus urgente est de reconstruire le Parti Communiste en apprenant à faire face au régime de contre-révolution préventive et au rapport travail ouvert et fermé que toute organisation communiste doit apprendre à maîtriser, qui sont la synthèse de plus de 150 ans de mouvement communiste et de travail de masse.