Histoire du Parti Communiste de
Chine
6.Le triomphe
du révisionnisme
a)le coup d'Etat fasciste et la liquidation de la " bande
des quatre " (1976)
Le 8 janvier 1976, Chou En-lai meurt.
Il était premier ministre depuis la fondation de la république
populaire de Chine. Lors des cérémonies en son
hommage les révisionnistes organisent des troubles qui
dégénèrent en émeute à Pékin
; le Parti réagit et Deng Xiaoping est démis de
toute fonction.
En juillet de grands tremblements
de terre font 600.000 morts, ajoutant aux troubles dans le pays.
Le 9 septembre Mao Zedong meurt. C'est alors l'accession au pouvoir
de Houa Kouo-Feng par un coup d'Etat. Ce coup d'Etat amorce un
tournant politique et conduit à la substitution d'une
ligne révisionniste et bourgeoise à la ligne révolutionnaire
et prolétarienne antérieure.
Au lendemain de la mort de Mao, l'unité de la direction
du PCC autour de la ligne pratiquée ne semble pas entamée.
Les membres de la direction participent tous aux cérémonies
qui se déroulent du 11 au 18 septembre, sous la présidence
de Wang Hong-Wen. Le 18, Houa prend la parole et réaffirme
les thèmes fondamentaux de la ligne révolutionnaire.
Il rappelle l'existence de classes et de contradictions de classes
tout au long de la transition socialiste. Il réaffirme
la thèse des particularités de la lutte de classe
au cours de la transition. Il cite la formule par laquelle Mao
caractérisait Teng Hsiao-Ping et ses partisans :
" On mène la révolution socialiste, et on
ne sait même pas où est la bourgeoisie ; or elle
existe dans le parti communiste, ce sont les responsables engagés
dans la voie capitaliste. Ils n'ont cessé de suivre cette
voie " (Pékin Information, n°38 de 1976, p.8.).
Dans ce même discours, Houa déclare encore que la
Révolution Culturelle " a brisé les complots
de restauration ourdis par Liou Chao-Chi, Lin Piao et Deng Xiaoping,
soumis à la critique leur ligne révisionniste contre-révolutionnaire
". Il ajoute aussi que la lutte sera continuée "
pour critiquer Deng et riposter à la déviation
de droite qui contestait les conclusions justes. "
Dans les jours qui suivent apparaissent les signes d'une tension
au sein de la direction du PCC. Il semble que le 19 septembre
Houa est mis la main sur les documents personnels de Mao, et
que le 29, il y ait eu une séance orageuse où Houa
accuse les " quatre " d'avoir modifié certaines
paroles de Mao. Le 6 octobre, Houa, s'appuyant sur les forces
de sécurité du Nord, opère son coup d'Etat.
Il fait arrêter les " quatre ".
Les " quatre " appartenaient
aux plus hautes instances du PCC, Wang Hong-Weng est vice-président
du parti depuis août 73 ; Tchang Tchouen-Kiao est membre
du comité permanent du bureau politique ; Yao Wen-Yun
et Kiang Tsing étaient déjà membres du bureau
politique en 1969. Ils seront exclus à vie du parti en
juillet 77.
Au cours de ces opérations, Mao Yuan-Xin, un neveu de
Mao, est tué. Est également tué le dirigeant
des milices ouvrières de Pékin. Le 8, dans des
conditions douteuses (une partie des membres des anciens organes
dirigeants ayant été privés de liberté
et d'autres étant sous la menace d'être arrêtés),
Houa se fit " nommer " président du CC. Et président
de la commission des affaires militaires du CC tout en conservant
le poste de premier ministre.
Simultanément, Houa se fait attribuer le monopole de l'édition
et de l'interprétation des uvres de Mao. Toutes
ces décisions sont prises au nom du CC qui ne s'est pas
réuni. A partir du 10 se déclenche une campagne
contre les quatre. Ceux-ci sont accusés de révisionnisme
et de tramer complots et intrigues. Simultanément est
lancé un appel à la discipline.
Le 21 octobre de grandes manifestations sont annoncées
pour " acclamer la nomination " de Houa et " célébrer
l'écrasement des quatre ". Le 28, Tchang, Yao et
Wang sont destitués de toutes leurs fonctions, mais la
critique contre Deng reste officiellement à l'ordre du
jour.
Pour trouver une légitimité, Houa fera publié
dans l'éditorial du Renmin Ribao et du Sienfangjun Bao
du 25 octobre démontrant que la décision du CC
de le nommer président du parti aurait été
conforme à une décision prise le 30 avril 1976
par Mao. Cette légitimité ne s'appuie en fait sur
rien, car le texte de Mao constamment cité : " C'est
toi qui dirige les affaires, alors je suis tranquille ",
n'indique pas à qui il est adressé et n'indique
pas non plus de quelles affaires il s'agit.
En tout cas, à partir de la fin octobre, Houa se présente
comme le seul successeur légitime de Mao, et mets en place
une sorte de culte de sa personne, sa photo apparaît dès
lors à côté de celle de Mao et avec le même
format.
b)le retour
de Deng Xiaoping
Dans le discours que Houa prononce
le 24 novembre, lors de la pose de la première pierre
du mausolée de Mao, il n'y a plus de critique de Deng.
En janvier 77, on signale diverses manifestations réclamant
le retour de Deng. En mars, Houa propose, lors d'une réunion
de travail du CC, de redonner des responsabilités à
Deng. C'est alors que commencent les campagnes d' " émulation
socialiste ", puis qu'est annoncée la mécanisation
agricole accélérée.
Fin juin 1977, le Renmin Ribao fait l'éloge des idées
de Deng qui avaient été antérieurement critiquées,
et il approuve les critiques que Deng faisait contre la ligne
révolutionnaire, désormais présentée
comme celle des " quatre ". Lors de la IIIè
Session du CC, du 16 au 21 juillet 77, Houa est officiellement
nommé président et Deng retrouve la totalité
des pouvoirs. Le peuple chinois n'a droit à aucune véritable
explication.
Ce tournant à 180° est de loin de s'accomplir de façon
pacifique. Il est l'aboutissement d'une lutte de classes aiguë
dans laquelle les organes de sécurité interviennent
sur une large échelle. Il y eu alors une répression
de grande ampleur. Selon des étrangers ayant séjourné
en Chine à l'époque, il y eu non seulement des
arrestations dans toutes les provinces mais également
de nombreuses exécutions. Certaines de ces exécutions
sont annoncées officiellement, soit par la radio, soit
par des affiches apposées par les autorités.
D'autres sont connues par des dazibao,
ou parce que l'on a vu des camions transportant des condamnés
à la peine de mort portant au cou une pancarte faisant
connaître leur condamnation.
Les choses sont allées si loin qu'il a fallu officiellement
rappeler qu'il pouvait être possible de surseoir les exécutions.
On a souvent dit que pendant la Révolution Culturelle
beaucoup d'excès avaient été commis, et
que rien n'avait été fait pour les empêcher,
mais la ligne de Mao Zedong était très clair et
s'opposait à l'exécution en nombre des contre-révolutionnaires.
Ainsi dans Les Dix Grands Rapports, Mao écrit :
" Quel inconvénient y-a-t-il à renoncer à
une exécution ? Ceux qui peuvent être rééduqués
par le travail doivent être rééduqués
par le travail, ce qui transforme une chose inutile en une chose
utile. D'autre part, la tête d'un homme ne repousse pas
comme un poireau. Quand elle est coupée, il n'en vient
pas une autre à sa place. Alors, si on se trompe en coupant
une tête, il n'y a aucun moyen de corriger l'erreur. Appliquer
la politique qui consiste à n'exécuter personne
au cours de la répression des contre-révolutionnaires
dans les organes du gouvernement ne nous empêche pas d'avoir
une attitude ferme à leur égard " (Mao Tsetoung,
Textes de 1949-1958, Ed. du Cerf, Paris, 1975, p.186.).
La répression s'accompagne tout au long de 1977 d'une
épuration massive du parti. Un tiers des cadres ont été
" épurés ". Cette épuration s'est
accompagnée d'un retour massif des anciens cadres épurés.
De la sorte, dans la composition même des cadres, le PCC
de la fin 77 est beaucoup plus proche de celui de 65 que celui
d'octobre 76.
Avec le retour des droitiers, les positions de Deng se renforcent
et l'accent est mis de plus en plus sur la production, qui "
prend le pas sur la lutte des classes " (Renmin Ribao du
12 décembre 1997). Son mot d'ordre : " Qu'importe
que le chat soit blanc ou noir pourvu qu'il attrape des souris
".
c)le rétablissement
du capitalisme (1977-2002)
La nouvelle direction du PCC proclamera
alors la fin de la Révolution Culturelle. Celle-ci n'est
assortie d'aucun bilan. L'absence d'un tel bilan signifie qu'aucune
ligne de démarcation n'est tracée par la nouvelle
direction du PCC entre les transformations positives, du point
de vue des travailleurs, qui se sont produites grâce à
la Révolution Culturelle, et les transformations ou les
pratiques ayant pu avoir des effets négatifs.
La porte est ainsi ouverte à
une remise en cause de la Révolution Culturelle. La période
qui s'ouvre avec la mort de Mao Zedong et l'élimination
des " quatre " est caractérisée par l'ampleur
du bond en arrière accompli et par l'abandon ouvert d'une
série d'analyses développées depuis 1966.
Cet abandon est un reniement des acquis que la révolution
chinoise a apporté au marxisme, c'est-à-dire un
reniement du marxisme-léninisme. Dès lors, il y
a une contre-offensive bourgeoise et révisionniste qui
se développe sur tous les fronts : sur le front des mesures
pratiques et des décisions concrètes et sur celui
des positions idéologiques.
Cette contre-offensive vise, en particulier, ce qui reste des
comités révolutionnaires au niveau des unités
de production. Elle a également pour objectif le renforcement
de la direction unique et du rôle exclusif du comité
de parti, les différentes formes de groupes de triple
union et le durcissement des règlements et de la discipline.
On insiste unilatéralement sur l'obéissance. S'il
est déclaré qu'il faut " compter sur la classe
ouvrière " , ce n'est pas en raison de son esprit
d'initiative mais " parce qu'elle observe plus strictement
la discipline et obéit aux ordres ". Ce qui favoriserait
l'initiative des masses et ce qui peut rester de leurs organisations
est dénoncé comme correspondant à "
la voie de l'économisme, du syndicalisme, de l'anarchisme
et de l'individualisme radical ".
Le contrôle exercé sur les dirigeants est considéré
comme une violation de la discipline, et les " quatre "
sont précisément critiqués pour avoir développé
l'idée de contradiction entre prolétariat et bourgeoisie
au sein des usines, pour avoir parlé de l'opposition entre
la direction et les masses (New China News Agency, 21-05-1977).
L'idéologie désormais développée
tend à maintenir les cadres et les techniciens au-dessus
des travailleurs et à placer ces derniers sous l'autorité
des règlements élaborés par les premiers.
On assiste à une contre-offensive
massive visant à écarter tout ce qui avait été
dit et fait pour s'opposer à l'existence de règlements
oppressifs dans les usines. Le prétexte à ce durcissement
est, d'une, la situation prétendument mauvaise dans laquelle
se serait trouvée l'économie chinoise " du
fait de l'activité des quatre " et, d'autre part,
les " exigences " des " quatre modernisations
" (industrielle, agricole, militaire et scientifique et
technique) imposée par Deng Xiaoping.
La nouvelle direction met en place des campagnes d'émulation
socialistes destinées à soumettre les travailleurs
à un réseau de commandement et à les obliger
à réaliser non seulement des normes (fixées
par les autorités), mais encore à battre des "
records " de production.
De telles campagnes n'ont rien à voir avec une authentique
émulation socialiste. Elles s'insèrent d'ailleurs
dans toute une orientation politique qui remet au poste de commandement
l'économie, la production et le profit. Il s'agit d'un
tournant à 180° par rapport aux positions de principe
de la Révolution culturelle. Cette phrase d'une émission
de Radio-Pékin " que la politique serve l'économie"
(27-11-77) exprime explicitement ce tournant.
Une lutte contre l'égalitarisme au niveau des salaires
est menée, correspondant aux intérêts de
la bourgeoisie au sein du parti qui veut diviser la classe ouvrière
en développant des inégalités croissantes
entre travailleurs. Cette lutte favorise les dirigeants des entreprises
et les techniciens, elle tend à consolider la bourgeoisie
d'Etat, celle qui occupe les postes de direction dans les appareils
économiques, dans les appareils administratifs et dans
le parti. Tel est le contenu de classe de cette nouvelle orientation.
Cette nouvelle orientation concerne également la politique
agricole qui vise dès lors à réduire les
initiatives des masses paysannes et à les subordonner
à une direction centralisée où les travailleurs
n'exercent plus aucun contrôle. L'aspect dominant de cette
orientation est le recours à des méthodes autoritaires
imposées d'en haut à la paysannerie, où
l'on parle " d'emploi rationnel de la force de travail rural
".
Radio-Haikow déclare ainsi le 23 novembre 1976, "
qu'il faut apprendre à organiser la force de travail "
et appelle à soumettre l'équipe de production au
" commandement unifié de la brigade et de la commune
". Il est également précisé que la
force de travail doit être envoyée là où
la production peut être accrue le plus efficacement et
où il est possible d'obtenir les meilleurs résultats.
Les mesures préconisées conduisent à traiter
les paysans comme une force de travail qu'un commandement unifié
envoie là où il juge que son intervention sera
le plus utile. C'est là une forme d'organisation du travail
capitaliste et non pas socialiste. Les conséquences de
cette nouvelle orientation ont été la stagnation
dans la production céréalière obligeant
la Chine à importer, l'atteinte à l'environnement,
l'émigration massive des paysans vers les grandes villes
engendrant de nouveaux problèmes dans ces villes qui doivent
faire face à cet arrivage.
L'immense majorité des nouveaux venus se retrouvera sans
emploi et sans logement, changeant ainsi le visage des villes,
où l'on voit beaucoup de gens dormirent dans les gares,
les jardins publics ou les bidonvilles. Pour ceux qui sont restés
à la campagne, on assiste à un retour de l'agriculture
familiale entraînant la réapparition de traditions
et de pratiques féodales brutales. Dans le système
de l'agriculture familiale, la main-d'uvre et les héritiers
masculins des parcelles ont plus de valeurs que la vie et les
droits des femmes. Les fils sont plus prisés que les filles.
Ainsi , parallèlement à la réapparition
des parcelles familiales, les femmes battues, le persécution
des femmes qui donnent naissance à des filles et le meurtre
des bébés de sexe féminins ont ré-émergé
comme des problèmes sociaux majeurs.
La criminalité augmente dans
les villes, la corruption, les pots de vins, les relations de
la famille, à l'école ou sur le lieu de travail
sont utilisées pour obtenir des emplois ou des biens de
consommation rares sur le marché, c'est ainsi que l'on
survit et que l'on grimpe les échelons. La pauvreté
dans les villes croît et les paysans sont menacés
de disette, c'est ainsi qu'on a pu voir des centaines de milliers
de paysans et de mineurs se soulevaient courant 2001 et 2002.
Pour finir, ce chapitre concernant le rétablissement du
capitalisme en Chine, nous allons parler de la politique étrangère
de la Chine depuis le coup d'Etat fasciste. On notera, en premier
lieu, qu'avec l'arrivée de la direction droitière
à la tête du parti, les capitaux étrangers
ne vont cesser d'affluer, car pour rentrer dans l'économie
de marché la Chine a besoin d'équipements industriels
adaptés et donc de technologie étrangère.
Alors elle va emprunter aux pays étrangers, et ne pouvant
rembourser par la suite, elle sera obligée d'associer
les investisseurs étrangers à ses projets, comme
le forage de la côte par exemple. Mais la dette extérieure
ne va cesser de s'accroître, alors les puissances étrangères
vont rétablir leur domination sur la Chine, en obtenant
d'elle des enclaves et des concessions, il s'agit des "
zones économiques spéciales " établies
par le gouvernement chinois le long de la côte Sud-Est
de la Chine.
Le gouvernement chinois a investi dans les transports et les
communications, fourni une main-d'uvre et des taux d'imposition
préférentiels aux capitaux étrangers, qui
ont eu l'autorisation de s'établir sur le territoire chinois.
En conséquence, plusieurs millions de chinois ont travaillé
dans ces zones, et leurs conditions de travail sont plus que
désastreuses : ils travaillent plus de 12 heures par jour
sept jours par semaine, et on voit même des enfants travaillant
pour 30 cents l'heure.
Autre point de la politique étrangère, les relations
diplomatiques et la politique internationale. La véritable
nature de classe de la nouvelle direction se manifeste également
par ces deux points.
Dans ce domaine, c'est la " théorie des trois mondes
" de Deng Xiaoping qui uvre. Cette " théorie
" n'a aucune base scientifique. Elle est un prétexte
pour justifier la politique extérieure de la Chine expansionniste.
Selon Deng, qui prétend que c'est une théorie de
Mao Zedong, il y a trois mondes. Le premier monde est composé
des deux " superpuissances ", un terme qui n'a jamais
été employé par Mao Zedong. Il s'agit bien
évidemment des USA et de l'URSS.
Le second monde est composé des " puissances impérialistes
", à savoir la France, l'Allemagne, l'Angleterre,
l'Italie, etc. Le troisième monde est composé des
autres pays, du " tiers-monde ".
Cette thèse ne correspond à aucune réalité.
Elle suppose de façon erronée, qu'entre le "
deuxième " monde et le " troisième "
l'unité puisse l'emporter sur la contradiction, ce qui
va à l'encontre de tout ce qu'enseigne l'histoire passée
et présente.
Certains affirment que cette " théorie " est
due à Mao, que les révisionnistes auraient caché
son texte. Ils disent que sa vraie thèse est que "
trois mondes se dessinent ".
Mais Mao a toujours expliqué que " un devient deux
". Comment un pourrait-il devenir trois ? Ce serait anti-dialectique.
Il n'existe aucun texte de Mao à ce sujet.
En vérité, la première proclamation officielle
de cette " théorie " apparaît dans l'
intervention faite par Deng Xiaoping à l'ONU. La Chine
se pose comme concurrent de l'URSS et des USA. L'application
de cette " théorie " aboutira à l'appui
des interventions de l'impérialisme français en
Afrique et à au soutien aux régimes les plus réactionnaires
: à Mobutu, à Bokassa et à Amin Dada en
Afrique, à Pinochet en Amérique latine.
La signification de classe de ce soutien est d'autant plus grande
que celui-ci se tourne contre les intérêts mêmes
de la Chine comme nation. Le prestige de la Chine aux yeux des
travailleurs du monde entier tombera alors au plus bas.
d)l'analyse
du PC de Chine (marxiste-léniniste)
Le 1er janvier 1981 est publié
dans le Revolutionary Worker (organe du RCP/USA, Parti Communiste
Révolutionnaire des USA) un texte signé Parti Communiste
de Chine (Marxiste-Léniniste) - Comité Central.
Ce sera la première et dernière fois que le PCC(ML)
éditera un texte.
Ce texte fait le procès du PCC et de sa ligne révisionniste,
et défend les " quatre " et la ligne de Mao.
Pour le PCC(ML), les " quatre " ont été
instrumentalisés afin de faire un procès à
la ligne révolutionnaire de Mao.
Le PCC(ML) soutient unilatéralement les " quatre
" et plus particulièrement l'épouse de Mao,
Kiang Tsing qui, selon la coutume féodale, doit payer
pour " les fautes et les erreurs " de son mari.
Le PCC(ML) affirme par cela son appui à la ligne de Mao
Zedong :
" Kiang Tsing n'aurait pas dû être l'épouse
de Mao. Quelle est cette coutume féodale qui exige que
" l'épouse paye pour les dettes de son défunt
mari " ?
Mao est le plus grand marxiste-léniniste de notre temps.
Dans la lutte contre l'impérialisme et les classes réactionnaires
internationales, contre les lignes opportunistes de droite et
de gauche à l'intérieur du Parti, contre tous les
tons du révisionnisme. Il a su combiner les vérités
universelles du marxisme-léninisme et la pratique concrète
de la révolution chinoise et aussi bien la cause libératrice
des nations et des peuples opprimés du monde entier
Mais Mao était un homme, non un dieu, face aux assauts
et aux contre-attaques des impérialistes, des calasses
réactionnaires internes, les opportunistes de droite et
de gauche à l'intérieur du Parti, des révisionnistes,
face aux trahisons, aux coups bas des loups, des porcs, de la
racaille, il n'était pas question pour lui d'adopter une
attitude conciliante, aimable, courtoise, modérée
et magnanime
Il fallait faire table rase des monstres et des démons,
briser ces têtes de chiens, afin de protéger le
marxisme-léninisme et la continuation de la révolution
sous la dictature du prolétariat. "
Le PCC(ML) reproche aux " quatre " de ne pas avoir
su réagir avec fermeté face aux révisionnistes,
alors qu'ils avaient le soutien de Mao et assez d'influence dans
le Parti pour les empêcher d'agir :
" Kiang tsing et ses compagnons ont alors sous-évalué
la tâche révolutionnaire qui leur incombait, qui
n'était pas de faire preuve de conciliation et d'amabilité.
Ils n'ont pas pu déraciner ces éléments
contre-révolutionnaires anti-Parti, ils ont même
cru aux fausses confessions couvrant les secrètes intrigues
de cette bande réactionnaire qui ne reconnurent leurs
erreurs que dans le but de reconquérir le pouvoir pour
répandre leur venin et repêcher les chiens tombés
à l'eau. "
Le PCC(ML) dit avoir une forte influence dans l'Armée
Populaire de Libération, mais ne pas avoir su réagir
à temps au coup d'Etat des contre-révolutionnaires,
et fait donc son auto-critique :
" Nous devions prendre des mesures d'urgence, mais nous
n'avons réagi que trop tard lorsque nous avions déjà
laissé passer nos chances de résistance
Nous
devons donc chercher à découvrir toutes nos erreurs
et à les exprimer le plus concrètement possible
pour aider à les extirper, à les prévenir
pour le futur et, au travers des épreuves, poursuivre
notre cause jusqu'au bout. "
Le PCC(ML) appelle le peuple à juger la direction au pouvoir
et entend continuer ses efforts pour rendre le pouvoir au prolétariat.
Malheureusement, ce texte ne connaîtra pas de suites, et
on n'entendra plus jamais parler du PCC(ML). Kiang Tsing décédera
dans des conditions mystérieuses le 5 juin 1991, après
15 années de prison spéciale.
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