Histoire du Parti Communiste français
1945-1960
: le triomphe du révisionnisme
Le PCF n'entend pas prendre le pouvoir, alors qu'il était
évident que cette question devait être centrale,
le rapport de force étant favorable. En octobre 1945,
le PCF a ainsi 26,1% des voix (20,3% des inscrits).
Mais, suivant la logique de soumission ouverte par le Front Populaire,
Thorez lance comme principe " Un seul Etat, une seule armée,
une seule police ". Le PCF sabote les grèves et prône
la relance de la production.
Pire : les Jeunesses Communistes deviennent l'Union des Jeunesses
Républicaines de France.
Il ne faut donc pas s'étonner qu'il y ait 5 ministres
communistes (sur un total de vingt) exactement là où
il faut calmer les luttes de classe : l'économie nationale,
la production industrielle, le travail, la production de l'armement
(le ministère de la guerre étant divisé
en deux pour empêcher les communistes d'avoir accès
aux nominations), Thorez étant enfin ministre d'Etat.
Le PCF lute également contre De Gaulle à partir
des mêmes principes que le PS, avec lequel il propose un
référendum favorable au parlement (qui est repoussé).
En novembre 1946 le PCF obtient 28,6% des voix aux législatives,
une semaine après dans une interview au Times Thorez défend
une ligne de passage pacifique au socialisme.
Tous ces phénomènes amènent en novembre
1947 à ce que le PCF se fasse durement attaquer à
une conférence des PC en Pologne. La critique se vérifiera
lors des grandes grèves de la fin de l'année, où
le PCF est incapable d'assumer le niveau de la lutte.
En avril 1948 le comité central adopte une résolution
nommée " Pour sauver la France du désastre
". Le PCF reste pro-soviétique, mais sa ligne est
électoraliste, parlementaire, légaliste.
Dans les années suivant la mort de Staline (1953), Thorez
rejette une condamnation absolue, puis se range au fur et à
mesure totalement dans le camp de Kroutchev. Un camp révisionniste
qu'il a rejoint depuis longtemps en pratique. Bientôt le
PCF et la CGT pourront s'opposer violemment à mai et juin
1968, et Marchais pourra dire au moment de " l'union de
la gauche " que " La classe ouvrière a réalisé
son unité politique ".
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