2.La révolution communiste

a)La révolution,
application de la dialectique

--La révolution, application de la dialectique

La révolution est en France une nécessité.

Elle est nécessaire, afin que le pouvoir revienne aux masses populaires, et non plus à la bourgeoisie.

Le système capitaliste a une apparence démocratique, mais en vérité sa nature est celle d'une dictature. C'est pourquoi Mao Zedong a enseigné que :

" Chaque communiste doit s'assimiler cette vérité que 'le pouvoir est au bout du fusil' ".

Or, aujourd'hui, les fusils sont dans les mains de la bourgeoisie et de ses alliés.

Pour que les masses populaires puissent se libérer, elles doivent savoir renverser l'Etat capitaliste, savoir exproprier la bourgeoisie, savoir gérer la société toute entière.

Ce processus est celui de la guerre populaire.

La guerre populaire est le processus où les masses s'organisent, apprennent à gérer la société toute entière, où les masses attaquent l'Etat pour finalement le détruire et instaurer le socialisme.

Le socialisme est la dictature démocratique des masses populaires, sous la direction de la classe ouvrière, sur les classes exploiteuses, jusqu'à ce que ces classes n'existent plus.

Pour qu'elles n'existent plus, il faut que l'ensemble du mode de production soit socialiste. Les moyens de production appartiennent alors aux masses populaires. L'ensemble de la production est réorganisée en fonction des besoins des masses populaires (culture, éducation, santé, logements, transports, etc.).

Lorsque les classes exploiteuses auront disparu, il ne sera plus besoin d'utiliser la violence contre elles, et alors l'Etat socialiste, fondé sur les masses populaires organisées, disparaîtra.

Ce sera le communisme, société sans classes ni Etat, où règne le principe :
"de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins".

--le programme communiste pour la France

Le programme minimal de la révolution en France est le suivant:

1.Formation d'un gouvernement populaire à partir des comités et conseils populaires organisés par le Parti révolutionnaire ;

2. Confiscation sans contrepartie et socialisation immédiate de l'ensemble de la production industrielle privée et capitaliste d'Etat ;

3. Confiscation sans contrepartie et socialisation immédiate des infrastructures de transports, de communications et de santé ;

4. Confiscation sans contrepartie et socialisation immédiate de l'ensemble de la production des services, privés comme capitaliste d'Etat ;

5. Confiscation sans contrepartie et socialisation immédiate des grandes propriétés agricoles, aides aux socialisations, interdiction des ventes de terre ;

6. Organisation des comités et des conseils populaires dans les entreprises pour la gestion de la production, sous supervision du gouvernement populaire ;

7. Réorganisation des productions en fonction des besoins des masses populaires ;

8. Nationalisation des banques privées, centralisation de l'ensemble du système financier dans les mains de l'Etat socialiste ;

9. Modification des lois du travail dans le sens des intérêts des masses populaires et conformément aux doléances des comités et conseils populaires ;

10. Monopole d'Etat du commerce extérieur ;

11. Abolition de la propriété privée : confiscation sans contre-partie des biens immobiliers, politique centralisée de relogements, construction de nouveaux logements, nouvelle politique urbaine ;

12. Reconnaissance des nations corse, bretonne et basque ainsi que celles des " DOM-TOM ", reconnaissance de leur droit à l'autodétermination ;

13. Libération immédiate des prisonnierEs révolutionnaires, formation d'une commission s'appliquant immédiatement à la libération des prisonnierEs sociaux ;

14. Passage à l'armée rouge sous direction du Parti révolutionnaire de la totalité des prérogatives militaires et de l'armement ;

15. Cessation immédiate des partenariats militaires et économiques avec les pays impérialistes, notamment : fin de la participation à la Communauté Européenne, à l'OTAN ; fin du soutien militaire aux bourgeoisies bureaucratiques des néo-colonies, soutien aux forces
révolutionnaires ;

16. Formation d'une nouvelle Internationale Communiste.

 

b) La nature de la révolution

-la bourgeoisie française et son Etat

La bourgeoisie française est une classe sociale qui a su s'installer au pouvoir dans ce qui a été considéré dans le monde comme un modèle de " révolution bourgeoise ".

L'idéologie de la bourgeoisie française est très forte, et lui permet de mener une politique autoritaire sous le couvert de la " démocratie ", des " droits de l'Homme ", des " principes de
1789 ", etc.

C'est grâce à cette idéologie qu'elle a su développer des idéologies lui permettant de tromper les masses, et cela malgré qu'elle ait écrasé la Commune de Paris en 1871 et qu'elle ait su engager les masses populaires dans la première guerre impérialiste de 1914-1918.

Les deux principales idéologies développées par la bourgeoisie sont la social-démocratie et le gaullisme.

Les modèles gaulliste et social-démocrate d'intervention favorisent le partenariat des classes, le renforcement des classes moyennes, intermédiaires, la neutralisation des conflits de classe.

Le système capitaliste a ainsi tenu le choc face au développement d'un Parti Communiste en France, principalement grâce à la social-démocratie (ainsi lors du front populaire de 1936).

Puis il a su écraser idéologiquement le Parti Communiste grâce à l'idéologie gaulliste, de type nationale-chauvine (ainsi dans la Résistance puis dans les années 1950).

Le mouvement de mai-juin 1968 n'a fait qu'ébranler les assises du gaullisme, qui plus est pour retomber dans la social-démocratie (avec la victoire de Mitterrand en 1981). Les masses populaires ont continué de faire confiance à ces deux facettes de l'idéologie bourgeoise.

La bourgeoisie a été aidée dans sa lutte contre les masses par "l'aristocratie ouvrière ". La France étant un Etat impérialiste, la partie aisée du prolétariat est détachée des masses populaires, pour former une " aristocratie ouvrière ".

Cette couche sociale est corrompue par l'impérialisme, elle est à la source de la social-démocratie et du social-fascisme. Elle défend les intérêts de " son " pays, en fait de la bourgeoisie ; elle est intéressée économiquement au pillage des colonies et des néo-colonies.

Elle est entretenue par l'impérialisme, qui subventionne ses organisations (syndicats...) et ses partis grâce aux surprofits tirés du pillage des colonies et des néo-colonies.
Nous, marxistes-léninistes-maoïstes, combattons ces deux idéologies bourgeoises.

Cela nous distingue totalement des autres courants politiques soi-disant " révolutionnaires ", qui soit appuient la " gauche " de la social-démocratie (ainsi le trotskysme), ou tombent dans le jeu corporatiste du social-chauvinisme français dont le gaullisme est l'expression la plus poussée (ainsi le syndicalisme, anarchiste notamment).

Pour pouvoir lutter pour le communisme, il faut briser l'idéologie de l'aristocratie ouvrière, et mettre en avant les intérêts des masses populaires, ce qui va de pair avec la défense des intérêts du prolétariat international. Il faut mettre l'accent sur l'hypocrisie de l'aile gauche de la social-démocratie, qui met en avant une argumentation " révolutionnaire " pour tromper les masses populaires.

Contre l'aristocratie ouvrière, il faut mettre en avant l'internationalisme prolétarien et les principes de la révolution, pour le socialisme, pour le communisme.
Une tâche essentielle des révolutionnaires est également de démasquer l'Etat bourgeois, qui se prétend démocratique et représentatif de l'ensemble des masses.

En réalité, l'Etat bourgeois mène une contre-révolution préventive, en menant une guerre psychologique contre le communisme et les révolutionnaires.

Il développe des politiques culturelles favorables à l'impérialisme.
Il soutient les entreprises impérialistes de manière économique et militaire, notamment dans le cas des néo-colonies.
Il gère la destruction du système social, arraché à la Libération par les masses populaires, selon les vœux de la bourgeoisie, et de telle manière que les luttes de classes ne se développent que peu ou mal, sur des bases politiques contrôlées par l'aristocratie ouvrière.

A cause de l'instabilité grandissante de l'impérialisme, due à la crise inhérente au développement capitaliste, ainsi qu'aux luttes des peuples et nations opprimés, l'Etat impérialiste prend nécessairement de plus en plus des mesures de type fasciste. Il remet en cause la forme parlementaire, qualifiée de "dépassée", " pourrie ", pour mettre en avant une dictature des experts et une hyper-centralisation des décisions.

Cette tendance au fascisme, inhérente au capitalisme, va de pair avec la mise en avant des valeurs hiérarchiques, sexistes, racistes.


--La révolution mondiale

Le processus de révolution mondiale a deux moteurs : le mouvement du prolétariat des différents pays et le Mouvement de Libération Nationale.

L'élément moteur est le mouvement du prolétariat contre la bourgeoisie.

Mais, historiquement, l'écrasante majorité des peuples et des nations sont opprimés par l'impérialisme. C'est pourquoi dans ces pays la lutte pour le communisme se combine au mouvement de libération nationale.

L'écrasante majorité des pays du monde n'a pas le capitalisme comme mode de production.

Les pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine sont aujourd'hui des colonies ou néo-colonies des pays capitalistes-impérialistes.

Dans ces pays, le mode de production n'est pas capitaliste. Le développement de l'économie a été dévoyé par les puissances impérialistes.

Ainsi, dans les campagnes, c'est le féodalisme qui prédomine, avec de grands propriétaires terriens. Les productions industrielles ne servent que les pays impérialistes, sous la supervision de bourgeoisies bureaucratiques formées par les pays impérialistes.

Dans ces pays, il est nécessaire de mener une révolution de nouvelle démocratie, qui abolira le caractère semi-féodal et semi-colonial de ces pays, en libérant le pays de la tutelle impérialiste, en abolissant les structures féodales-patriarcales notamment dans les campagnes, en liquidant l'oligarchie à la solde de l'impérialisme.

Elle consiste en la dictature conjointe des classes prolétaire, paysanne et petite-bourgeoise (et sous certaines conditions de la bourgeoisie moyenne), sous la direction de la classe ouvrière. Elle permet le passage à la dictature du prolétariat en tant que révolution ininterrompue.

Il faut par conséquent rejeter les idéologies bourgeoises qui visent à saper les Mouvements de Libération Nationale, les idéologies de Gandhi en Inde, Kémal en Turquie, Péron en Argentine, Nasser en Egypte, Tito en Yougoslavie...

Ces idéologies servent les intérêts de l'impérialisme. Seule une direction marxiste-léniniste-maoïste permet la victoire dans le mouvement de libération nationale.

De la même manière, les idéologies petites-bourgeoises comme celles de l'ANC en Afrique du Sud, du sandinisme au Nicaragua, de l'OLP en Palestine, du PKK au Kurdistan etc., ont été des idéologies progressistes à un moment, mais devaient nécessairement se vendre à l'impérialisme à moyen terme.

Nous, marxistes-léninistes-maoïstes, ne reconnaissons comme seules guerres justes dans les pays opprimés que les guerres populaires, qui visent à abolir la féodalité et à chasser l'impérialisme.

Nous considérons qu'un grand pas a été fait avec les analyses faites par Mao Zedong en Chine, par Ibrahim Kaypakkaya en Turquie, par Gonzalo au Pérou. Ces trois grands révolutionnaires ont réussi à construire le Parti de la révolution communiste notamment en combattant ces idéologies bourgeoises et petites-bourgeoises.

De la même manière que nous rejetons l'idéologie de la petite-bourgeoisie, nous combattons toutes les puissances impérialistes. Nous ne considérons pas qu'il soit possible de s'appuyer sur un impérialisme pour en combattre un autre.