Déclaration
du
Mouvement Révolutionnaire Internationaliste
Sur la Situation
Mondiale
(1993)
[Nous ne reconaissons
pas le MRI comme centre du mouvement maoïste international.]
En 1984, la Déclaration
du Mouvement Révolutionnaire Internationaliste indiquait:
«Le monde d'après la Deuxième Guerre mondiale
est rapidement en train de se désagréger.
Les rapports économiques
et politiques au niveau international - le 'partage du monde'
- qui avaient été établis au cours de la
Deuxième Guerre Mondiale et dans les suites de cette guerre,
ne se prêtent plus à ce que les différentes
puissances impérialistes puissent continuer, 'de façon
pacifique', à assurer l'expansion et l'extension nécessaires
de leurs empires fondés à base de profit.
Et si le monde d'après-guerre
a déjà connu des transformations importantes à
cause des conflits entre les impérialistes et à
cause, surtout, des luttes révolutionnaires de cette période,
on assiste aujourd'hui à une remise en cause générale
de tout le réseau de rapports économiques, politiques
et militaires dans son ensemble.
La stabilité relative des
grandes puissances impérialistes... se désagrège.
On assiste à une recrudescence
des luttes révolutionnaires des nations et des peuples
opprimés, et ces luttes portent de nouveau atteinte à
l'ordre impérialiste mondial...
Aujourd'hui déjà,
l'accentuation des contradictions entraîne tous les pays
et toutes les régions du monde, ainsi que certains secteurs
des masses qui étaient restées jusqu'ici assoupies
et à l'écart de la vie politique, dans le tourbillon
de l'histoire mondiale; et ce phénomène ne sera
que plus marqué à l'avenir.
Les communistes révolutionnaires
doivent donc se préparer et préparer les ouvriers
munis d'une conscience politique de classe ainsi que d'autres
secteurs révolutionnaires du peuple et doivent intensifier
les luttes révolutionnaires».
L'analyse de la Déclaration
sur le caractère temporaire de l'ordre mondial existant
et son appel à des préparatifs urgents en vue de
changements soudains et d'accélérations subites
des développements ont été confirmés
par les événements dans le monde, bien que le cours
exact des événements - la désagrégation
du camp social-impérialiste soviétique et l'atténuation
de la rivalité aiguë entre les blocs impérialistes
sous l'emprise des Etats-Unis et des Soviétiques qui avait
amené le monde au bord de la guerre mondiale - ne pouvait
être prévu.
Dans le cadre de l'aggravation de
la crise du système impérialiste, les traits principaux
de la situation mondiale actuelle sont: la recrudescence des
luttes des nations opprimées dans le monde, en particulier
les succès glorieux de la Guerre Populaire au Pérou,
le déclenchement de révoltes dans le ventre même
des bêtes impérialistes immondes, la ré-émergence
de l'impérialisme US en tant que seul gendarme en chef
de l'ordre impérialiste, l'intervention et l'agression
impérialistes contre les nations opprimées et une
intensification de l'exploitation et des attaques à l'encontre
des masses des nations opprimées et des pays capitalistes
eux-mêmes et le réalignement des forces qui se produit
dans les rangs des puissances impérialistes.
Le rêve
fumeux des impérialistes
d'un «Nouvel Ordre Mondial»
A la suite de la désagrégation
du camp impérialiste soviétique, ce qui n'a été
en fait qu'une manifestation marquante de la crise sévère
qui étreint le système impérialiste dans
son ensemble, système dont l'Union soviétique constituait
un des principaux piliers, les impérialistes US ont déclaré
avec arrogance qu'ils imposaient un «Nouvel Ordre Mondial».
Pour leurs propres adeptes chez
eux et pour les oreilles très crédules, cet ordre
nouveau a été maquillé superficiellement
par des mots comme «respect de la loi internationale»,
«nouvelle ère de paix», «démocratie»,
«lutte contre la tyrannie et la dictature» et même
«droits de l'homme».
Les puissances impérialistes
qui, la veille, se prenaient à la gorge faisaient mine
de s'embrasser.
Les Nations unies et les autres
organisations impérialistes du même genre ont été
présentées comme les gardiens de la «nouvelle
ère de paix mondiale».
Les impérialistes espéraient
naïvement masquer la nature réelle de la débâcle
du bloc social-impérialiste soviétique et comptaient
utiliser celle-ci pour désaisir les masses opprimées
de l'arme que constitue l'idéologie révolutionnaire
communiste.
Leurs idéologues, avec les
réactionnaires et les révisionnistes de tout poil,
ont lancé une offensive contre-révolutionnaire
proclamant la fin de l'idée communiste d'un monde libéré
de l'exploitation et même la «fin de l'histoire».
L'impérialisme, la réaction
et le révisionnisme se sont démenés à
perdre haleine pour agiter le drapeau dépenaillé
et décrépit de la "démocratie",
symbole de la domination inhumaine et sanglante du capital, et
pour le présenter comme la seule alternative.
Il s'est vraiment agi d'une sinistre
conspiration dont les conséquences sordides et sanguinaires
ne sont que trop évidentes.
L'acte inaugural de ce «nouvel»
ordre mondial a été le viol brutal de l'Irak par
les Etats-Unis secondés par d'autres puissances impérialistes
et avec l'aide d'une légion étrangère d'un
type nouveau constituée de soldats originaires des pays
qu'ils dominent.
Le but recherché était
de délimiter les empires et de soumettre les opprimés
par la terreur.
Mais cela n'a servi qu'à
leur arracher leurs masques de «paix» et qu'à
souligner une fois de plus que les régimes compradors
des nations opprimées ne peuvent jamais asséner
des coups résolus et sans compromis à leurs maîtres
impérialistes.
Les impérialistes ont mis
en scène leur propre désarmement mais la paix ne
pouvait jamais sortir des salles de banquets de ces vampires.
Après tous leurs pactes et
traités, ils détiennent encore, en particulier
les impérialistes des Etats-Unis et de la Russie actuelle,
des arsenaux mortels capables de détruire le monde un
nombre incalculable de fois.
Les impérialistes ont parlé
d'une «nouvelle ère de développement et de
coopération» mais le seul résultat a été
une intensification de l'exploitation des masses dans les nations
opprimées et dans les pays capitalistes eux-mêmes
- la paupérisation des producteurs réels.
Dans les pays de l'ancien bloc soviétique,
y compris la Russie, la domination ouverte du capital réduit
progressivement à néant les illusions de prospérité
et de croissance à l'abri des crises.
Et les rêves des impérialistes
occidentaux de surmonter leur crise se sont transformés
en cauchemars: ils s'enlisent de plus en plus, ils créent
des troubles et on leur riposte, et aujourd'hui ils ont à
faire face à la colère des opprimés même
dans leurs propres pays.
Le cours des événements
a été rapide, ce qui souligne une fois encore le
caractère explosif de la situation mondiale.
Le son des trompettes de la contre-offensive
réactionnaire, qui faisait tant de bruit il n'y a encore
que deux ans, tombe de plus en plus dans des oreilles de sourds.
Des fractions de plus en plus nombreuses
des masses dans bien des parties du monde continuent à
s'éveiller à la résistance, à la
révolte et à la révolution, plus profondément
conscientes de la banqueroute des révisionnistes aux abois,
acueillant avec chaleur la montée radieuse du pouvoir
rouge dans les hautes montagnes du Pérou et cherchant
des moyens plus efficaces pour asséner des coups à
leurs propres oppresseurs.
Le «Grand
Désordre» est une bonne chose
Mao Tsétoung, le grand dirigeant
du prolétariat mondial, nous a enseigné que l'impérialisme
soulève toujours une grosse pierre dans le but de la lancer
contre les opprimés et finit par se la laisser tomber
sur les pieds.
Cela s'applique tout à fait
à la situation mondiale actuelle. Le grand tapage au sujet
de leur «nouvel» ordre mondial et le cours réel
des événements a seulement servi à prouver
sans le moindre doute que rien de bon ne peut résulter
de ce système qui dévore les hommes.
Leurs institutions, leurs laquais
réactionnaires et leurs créatures révisionnistes
sont de plus en plus démasqués.
La Guerre Populaire au Pérou
a conquis des zones libérées où notre classe
a une nouvelle fois établi le pouvoir du peuple. Dans
les nations opprimées du monde, la «zone des tempêtes»
de la révolution mondiale, les luttes et la résistance
des masses contre l'impérialisme et leurs laquais réactionnaires
sont en plein essor, écartant les dirigeants corrompus
d'hier, de nouvelles générations prennent en main
les tâches qui feront avancer leurs luttes.
Il y a de l'effervescence et de
la révolte, à des degrés divers, dans chaque
couche et dans toutes les couches d'opprimés, parmi les
femmes, dans la jeunesse et dans les couches les plus profondes
des masses enchaînées depuis des siècles
par la réaction sous toutes ses formes montrueuses.
L'ignoble brute US vient juste de
recevoir un sérieux avertissement sur son propre territoire
de la part des victimes de son oppression de classe et raciale.
Et les tigres en papier impérialistes
continuent à se dégonfler comme des baudruches
sous les coups des lances acérées des masses opprimées
dans tous les pays où ils osent commettre des aggressions.
Une grande vague de «désordre
révolutionnaire» grossit et c'est une bonne chose.
Dans le cadre de l'aggravation de
la crise du système impérialiste mondial, toutes
les contradictions essentielles - la contradiction entre les
nations opprimées et les puissances impérialistes,
la contradiction entre le prolétariat et la bourgeoisie
dans les pays capitalistes et impérialistes et la contradiction
entre les puissances impérialistes elles-mêmes-
connaissent un nouveau développement.
Parmi ces contradictions, celle
entre les nations opprimées et les puissances impérialistes
et avec une ampleur notable, quoique secondaire, la contradiction
entre le prolétariat et la bourgeoisie dans les pays impérialistes
s'intensifient.
La désagrégation du
camp impérialiste soviétique a amené un
relâchement de la contradiction inter-impérialiste
par rapport à son niveau antérieur d'intensité.
Mais la collusion des impérialistes
repose sur la concurrence, ce qui se manifeste aujourd'hui dans
le réalignement des forces et les nouvelles rivalités
qui surgissent entre puissances impérialistes face à
l'aggravation de leur crise et à la montée des
luttes du peuple.
Pour reprendre les mots de la Déclaration
de 1984, dans cette période où des perspectives
sans précédent pour la révolution se font
jour: «Nous devons intensifier notre vigilance révolutionnaire
et redoubler d'efforts afin d'être prêts, sur le
plan politique et idéologique, en matière d'organisation
et sur le plan militaire, pour pouvoir profiter de ces occasions
de façon à favoriser au maximum les intérêts
de notre classe et conquérir le plus possible d'avant-postes
pour la révolution prolétarienne mondiale».
L'existence du Mouvement Révolutionnaire
Internationaliste et des partis Maoïstes regroupés
en son sein fournit une base puissante à l'accomplissement
de cette tâche, et il faut la réaliser.
En particulier, les communistes
doivent remettre l'arme du Marxisme-Léninisme-Maoïsme
entre les mains de la multitude des masses opprimées,
persévérer dans la lutte implacable contre toutes
les formes de révisionnisme, ancien ou moderne, créer
des partis Maoïstes là où ils n'existent pas
et renforcer ceux qui existent, de façon à préparer,
lancer et conduire à la victoire des Guerres Populaires
pour détruire à jamais l'impérialisme et
la réaction et avancer vers l'avenir glorieux du communisme.
- 26 décembre 1993
|