Marie-Georges Buffet : des thèses sur la "démocratie" et l'"autogestion" en droite ligne de Marchais, de Thorez et du révisionnisme moderne



La Chine est aujourd'hui un Etat fasciste. Les masses populaires n'y ont aucun droit, à part celui de travailler tels des esclaves afin d'enrichir la nouvelle classe capitaliste au pouvoir depuis la fin des années 1970.

En Chine, les capitalistes ont tous les droits, les travailleurs, aucun.

Et quelle est la position de Marie-Georges Buffet? Défend-elle les masses, les appelle-t-elle à se soulever?

Non, elle rend visite aux dirigeants, aux capitalistes.

Non, elle félicite les capitalistes chinois pour leur ouverture, et leur donne ce précieux conseil, comme nous le dit le compte-rendu de la délégation du "PCF" en Chine paru dans "CommunisteS" (n°161 - janvier 2005):

"Marie-George Buffet a souligné combien la question de l'intervention et de l'expression démocratique des citoyens, la promotion des droits humains et sociaux, des droits des salariés et des syndicats dans les entreprises - publiques ou privées - autant d'axes essentiels de la résistance à la domination capitaliste et de son dépassement."

La "démocratie". Même en Chine, pays fasciste, Buffet propose la démocratie... aux dirigeants fascistes!



Cela montre qu'en réalité, la "démocratie" dont parle Buffet n'est que son fond de commerce.

La "démocratie" dont elle parle est une coquille vide, le contenu de ses propositions est de l'idéalisme, du réformisme, et c'est pour cela que l'on retrouve de plus en plus souvent José Bové dans son entourage.

Tout cela n'est pas étonnant.

Les thèses actuelles du "PCF" n'ont aucune originalité, elles sont en fait en droite ligne des thèses des années 1980, elles-même en droite ligne des thèses des années 1960.

En effet, la thèse de Buffet et du "PCF", c'est qu'il faut "plus de démocratie".

"La sanction du 21 avril doit nous inviter à bousculer la gauche pour qu'elle soit elle-même : la gauche de la démocratie." (L'humanité du 4 décembre 2003)

"Les véritables moteurs du développement: l'élévation des cpacités humaines, et du pouvoir d'achat des salariés et de leur famille, le respect de la nature et du caractère soutenable de la croissance, l'émergence d'une démocratie authentiquement citoyenne." (Les 27 objectifs du PCF, 2005)



D'où viennent ces thèses sur la démocratie? Sont-elles originales?

Non, elles ne le sont pas. Elles ont déjà été défendu par Thorez et Marchais.

Marchais disait dès 1973, soit trois années avant que le concept de "dictature du prolétariat" ne soit officiellement rejeté par le "PCF", que "Le plus sûr chemin vers le socialisme est l'épanouissement de la démocratie."(L'humanité du 27 avril 1973)

Et de la même manière que la conception de Buffet provient de celle de Marchais, celle de Marchais vient de Thorez, pour qui :

"La démocratie, création continue, s'achèvera dans le socialisme." (Rapport d'activité du comité central présenté au 15ème congrès du PCF, Cahiers du communisme juillet-août 1959)

Et d'où viennent les thèses de Thorez?

Sont elles-même originales? Où ne sont-elles qu'une pâle copie?

Elles sont elles-mêmes une pâle copie des thèses de Kroutchev, développé dans ses grandes attaques contre les positions révolutionnaires de Staline!

"La classe ouvrière est en mesure d'infliger une défaite aux forces réactionnaires et antipopulaires, de conquérir une solide majorité au Parlement et de transformer cet organe de la démocratie bourgeoise en instrument de la véitable volonté populaire.

En ce cas, cette institution, traditionnelle pour de nombreux pays capitalistes hautement développés, peut devenir l'organe d'une véritable démocratie, d'une démocratie pour les travailleurs."
(XXème congrès du PCUS, recueil de documents des Cahiers du communisme, 1956)

Buffet vient de Marchais, Marchais de Thorez, Thorez de Kroutchev!

Et d'ailleurs, Thorez a d'autant plus facilement suivi Kroutchev qu'il défendait déjà, autant qu'il pouvait, ce point de vue "démocratique":

"Nous déclarons très nettement et très franchement qu'en ce moment les masses ouvrières n'ont pas à choisir entre la dictature prolétarienne et la démocratie, mais entre la démocratie bourgeoise et le fascisme."(Pour la cause du peuple, rapport au comité central du 17 octobre 1935)

"Les progrès de la démocratie à travers le monde, en dépit de rares exceptions qui confirment la règle, permettent d'envisager pour la marche au socialisme d'autres chemins que celui suivi par les communistes russes." (Interview au Times, 18 novembre 1946)



Et si l'on encore des doutes sur la filiation Marchais-Buffet, il suffit de voir le thème de l'autogestion!

Théorie de base du révisionnisme, le "PCF" en avait fait son cheval de bataille dans les années 1970, en remplacement du concept de "dictature du prolétariat".

En 1976 le 22ème congrès du "PCF" abandonnait la "dictature du prolétariat", au 23ème congrès de mai 1979 le concept d'"autogestion" était officiellement adopté.

L'"autogestion" c'est le capitalisme populaire, c'est l'intéressement des masses aux bénéfices des entreprises, c'est la concurrence de petites entreprises appartenant aux "petits producteurs".

C'est l'idéologie des anarcho-syndicalistes, de la Yougoslavie de Tito... Des trotskystes... de Kroutchev.... et de Buffet en 2005:

"C'est pourquoi les communistes, avec d'autres, proposent que le peuple s'en mêle directement, dans un sens autogestionnaire." (Les 27 objectifs du PCF, 2005)



Buffet, c'est Marchais, c'est Thorez, c'est Kroutchev. C'est le révisionnisme moderne, qui n'est lui-même qu'un avatar du révisionnisme de Kautsky tant critiqué par Lénine:

Kautsky a altéré de la façon la plus inouïe l'idée de dictature du prolétariat, en faisant de Marx un vulgaire libéral, c'est à dire qu'il est tombé lui même au niveau du libéral qui, débitant des platitudes sur la « démocratie pure », masque et estompe le contenu de classe de la démocratie bourgeoise, redoute plus que tout la violence révolutionnaire de la part de la classe opprimée.

En « interprétant » l'idée de « dictature révolutionnaire du prolétariat » de façon à en éliminer la violence révolutionnaire de la classe opprimée sur les oppresseurs, Kautsky a battu le record mondial de la déformation libérale de Marx.
(Lénine, La révolution prolétarienne et le renégat Kautsky)

Contre le révisionnisme, il faut s'appuyer sur Lénine pour démasquer les mensonges des politiques révisionnistes, en partant du principe que le marxisme "nécessite un nette délimitation entre le programme maximum et le programme minimum.

Le maximum, c'est la transformation socialiste de la société, qui est impossible sans l'abolition de la production marchande.

Le minimum, ce sont des réformes possibles encore dans le cadre de la production marchande.

En confondant ces deux programmes, on est inévitablement amené à déformer le socialisme prolétarien dans un esprit petit-bourgeois, opportuniste et anarchiste; on obscurcit inévitablement la tâche de la révolution sociale, qui est réalisable par la conquête du pouvoir politique par le prolétariat."
(Lénine, Les menchéviks socialistes-révolutionnaires)

Contre le révisionnisme moderne, arborer, défendre et appliquer, principalement appliquer le marxisme-léninisme-maoïsme !

Rejeter les thèses révisionnistes concernant la dictature du prolétariat !

Combattre l'électoralisme tactique petit-bourgeois et défendre la stratégie de la guerre populaire prolongée !

Pour le PCMLM, juin 2005.