A
propos d'Enver Hoxha et de l'union des « marxistes-léninistes »
Tous. Ils se sont tous
réunis : tous ceux qui en France se revendiquent du
marxisme-léninisme et rejettent le maoïsme comme
troisième étape du marxisme ont tenu un meeting commun
à Paris le 5 mai 2005.
De la gauche du PCF
assumant le drapeau français aux marxistes-léninistes
pensée Mao Zedong considérant la Chine d'aujourd'hui
comme « socialiste », des marxistes-léninistes
liés à l'Albanie historiquement jusqu'à ceux
soutenant « Cuba socialiste », ils étaient
tous là.
Et naturellement le
secrétaire du Parti du Travail d'Albanie était là
en personne, tout comme le Parti du Travail de Belgique a salué
le meeting.
D'ailleurs, la plupart de
ces organisations « marxistes-léninistes »
étaient du 2 au 4 mai au séminaire communiste de
Bruxelles organisé par le Parti du Travail de Belgique.
Ce séminaire
rassemble toutes les organisations « communistes »
partisanes de la légalité, du refus de la lutte armée,
du refus du maoïsme, de la guerre populaire.
Le PTB est lui le plus
ardent défenseur de l'Etat fasciste chinois présenté
comme « socialiste », « internationaliste »,
etc. C'est le même verbiage que les « éditions
prolétariennes » en France, qui soutiennent
également le meeting du 5 mai.
Ce meeting des
« marxistes-léninistes »en France,
parallèle au séminaire de Bruxelles, est une grande
victoire, non pas pour ces groupes, mais pour le
marxisme-léninisme-maoïsme. Car c'est une bonne chose que
tous ceux qui prétendent défendre le communisme mais
rejettent en fait la guerre populaire s'unissent et montrent leur
véritable visage aux masses.
L'unique point commun de
ces « marxistes-léninistes » est qu'ils
ne considèrent pas la révolution culturelle chinoise
comme le sommet du communisme, ni la guerre populaire comme la
méthode révolutionnaire pour la prise du pouvoir.
« Unité!
Unité! », voilà leurs mots d'ordre, alors
que leurs différents idéologiques sont énormes,
leurs différences fondamentales. Mais peu importe, tout contre
le maoïsme! Tout sauf l'affirmation que « le pouvoir
est au bout du fusil »!
Peu importe que les uns
se revendiquent seulement de l'URSS de Staline et de l'Albanie
d'Enver Hoxha, et d'autres du Vietnam et de Cuba! Peu importe que
certains considèrent mai 68 comme un mouvement à
briser, et d'autres comme un authentique mouvement populaire! Peu
importe que les uns veulent un Parti électoral de type « PCF »
de Georges Marchais, et d'autres un Parti Communiste imaginé
comme dans les années 1930!
Peu importe, car ce qui
compte, c'est qu'on ne considère pas aujourd'hui le Népal
comme l'avancée la plus importante du communisme dans le
monde, ce qui compte, ce que l'on rejette la guerre populaire au
Pérou qui a marqué le début de la pratique
marxiste-léniniste-maoïste !
Un meeting communiste
sans que l'on parle du Népal? Cela n'existe pas !
Pour ces
« marxistes-léninistes », la politique,
ce n'est pas la guerre populaire, c'est la participation à des
questions posées par la bourgeoisie: voilà le « non »
transformé en grande source révolutionnaire qui amènera
la construction du Parti !
Ce qui ressortira de ce
meeting, ce n'est pas que les « marxistes-léninistes
pensée Mao Zedong » l'aient soutenu alors qu'ils
prétendent défendre Mao. Non, ces gens ne représentent
que l'aile gauche d'un mouvement dont la gauche du « PCF »
est l'aile droite. Il n'est pas étonnant qu'ils s'allient avec
les hoxhaïstes pour qui Mao Zedong est un équivalent de
Trotsky.
Non, ce qui ressortira,
c'est la résurgence du courant marxiste-léniniste se
revendiquant d'Enver Hoxha, courant qui a comme but d'empêcher
l'avant-garde révolutionnaire de saisir la signification du
maoïsme, de la révolution culturelle, de la guerre
populaire.
Les hoxhaïstes
mènent la danse dans le courant marxiste-léniniste. Ils
veulent « blinder » l'idéologie des
marxistes-léninistes afin de contrer la guerre populaire. Ils
veulent éduquer les révisionnistes à ne pas
seulement être révisionnistes, mais à avoir
encore plus l'air révolutionnaire pour davantage encore
s'opposer au marxisme-léninisme-maoïsme.
Le but des hoxhaïstes
c'est de permettre aux révisionnistes de la gauche du « PCF »
de faire semblant de faire une autocritique, pour pouvoir continuer à
rejeter la violence révolutionnaire.
Tel est le sens profond
du hoxhaïsme, dont la naissance même explique cette
fonction contre-révolutionnaire.
Alors qu'au 7ème
congrès du Parti du Travail d'Albanie, Mao Zedong était
présenté comme un grand marxiste-léniniste, dès
la mort de celui-ci Enver Hoxha lança de violentes attaques
contre lui.
Mao Zedong aurait été
le Kroutchev chinois, la Chine n'aurait jamais été
socialiste, seule l'Albanie aurait suivi correctement le chemin du
socialisme après la mort de Staline.
Hoxha critique le PCC
parce qu'il aurait accepté la critique du « culte
de la personnalité », oubliant par-là même
ses propres remarques :
« En tant que
parti marxiste-léniniste notre parti sait clairement que le
culte de la personnalité est étranger est dommageable
aux partis communistes et au mouvement communiste lui-même.
Les partis marxistes ne
doivent pas permettre le développement du culte de la
personnalité, dans la mesure où celui-ci empêche
l'activité des masses, amoindrit leur rôle et se trouve
en opposition avec le développement de la vie du parti
lui-même et des lois qui la régissent.
Ils doivent bien plus
engager leurs forces afin d'éliminer cela et ses racines, là
où il commence à apparaître ou il apparaît.
De ce point de vue nous sommes totalement d'accord pour critiquer le
culte de la personne de Staline comme une apparition dommageable à
la vie du parti. » (Enver Hoxha, discours au congrès
des 87 partis communistes et ouvriers, 16 novembre 1960)
C'est pourquoi il aura
fallu attendre 1978 et la mort de Mao avant que Hoxha ne daigne
critiquer publiquement le Parti Communiste de Chine.
En 1976, Mao Zedong était
encore un « grand marxiste-léniniste » !
Et comme par hasard,
c'est au moment où les partisans de Deng Xiao Ping liquident
tout ce qui a été précisément les apports
de Mao Zedong, et transforment la Chine en pays fasciste, que Hoxha
se met à critiquer Mao !
Ainsi, des 47 citations
de Mao Zedong, que l'on retrouve dans « Impérialisme
et révolution », l'ouvrage de Hoxha attaquant Mao
Zedong, 19 proviennent du tome V des oeuvres choisies de Mao Zedong.
Mais aucune de ces 19
citations de provient d'un document publié du vivant de Mao
Zedong !
Et il est bien connu que
le tome V, publié par les partisans de Deng Xiao Ping APRES la
mort de Mao Zedong, est en général truffé de
remarques soutenant Deng Xiao Ping comme « grand
camarade », etc.
Le contenu de la critique
de Hoxha se révèle ici très bien.
De plus, 14 citations
proviennent de publications bourgeoises, comme Le Monde,
l'International Herald Tribune, ou encore de gens comme Tito, etc. Ou
bien encore de « souvenirs » d'Enver Hoxha
lui-même. Certaines citations n'ont même pas de sources.
Hoxha n'a pas non plus
hésité devant certains arrangements: dans une citation
tirée de « La tactique dans la lutte contre
l'impérialisme japonais », Hoxha fait dire à
Mao qu'« il ne fallait pas » parler aux masses
du passage de la révolution démocratique au socialisme,
alors que Mao dit qu' « il ne fallait pas parler à
la légère. »
Les positions de Mao sont
également caricaturées : pour Mao seules les campagnes
compteraient, la guerre populaire serait une « guerre
sans perspective », etc.
Cette offensive a
désorganisé le mouvement communiste international, qui
commence heureusement à se reprendre grâce à la
guerre populaire initiée au Pérou sous la direction de
Gonzalo, et dont la guerre populaire au Népal est l'écho
le plus direct.
Au meeting du 5 mai on a
pas parlé du Népal, on a entendu la gauche du « PCF »,
le PRCF, déployer le drapeau français sans que personne
ne dise rien. Normal, les « marxistes-léninistes »,
les hoxhaïstes, sont des opportunistes; ils marmonnent, mais
sont prêts à tout pour exister, y compris les alliances
sans principes avec les pires sociaux-chauvins, comme ceux du PRCF.
Les communistes
authentiques ont comme drapeau le drapeau rouge, et luttent sans
compromis contre les défenseurs du drapeau bleu-blanc-rouge !
Les misérables
gargouillis des marxistes-léninistes n'étoufferont pas
l'écho de la guerre populaire au Népal, partie
intégrante de la guerre populaire mondiale pour le communisme.
L'avenir appartient au marxisme-léninisme-maoïsme !
Pour
le PCMLM, mai 2005.
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