Parti Communiste
du Pérou
LA
LIGNE MILITAIRE
INTRODUCTION
Le Président Gonzalo en arborant, défendant et
appliquant le marxisme-léninisme-maoïsme, principalement
le maoïsme, a établi la ligne militaire du Parti.
La résolution de la Ière
Conférence Nationale Elargie de novembre 1979, la désigne
comme le centre de la ligne politique générale
et on la développe au long de la guerre populaire.
Le Président Gonzalo a intégré
avec persistance la vérité universelle du marxisme-léninisme-maoïsme
dans la pratique concrète de la révolution péruvienne,
en combattant et écrasant le révisionnisme et les
lignes opportunistes de droite et en appliquant le matérialisme
dialectique à la question de la guerre.
C'est pour cela que la ligne militaire
exprime aussi la pensée philosophique du Président
Gonzalo et résume les lois de la guerre, de la guerre
révolutionnaire en général et des lois spécifiques
de la guerre révolutionnaire au Pérou.
La ligne militaire est vitale pour
notre travail idéologique, politique, militaire, économique
et culturel et nous permet de différencier la ligne militaire
prolétarienne de la ligne militaire bourgeoise.
La ligne militaire ce sont les lois
qui régissent la guerre populaire pour la conquête
du Pouvoir et sa défense.
Elle est composée de trois
éléments:
1)
La Guerre Populaire qui, dans
notre cas, est spécifiée comme guerre populaire
unitaire, la campagne étant le principal, la ville le
complément;
2)
La construction des forces armées
révolutionnaires qui, dans notre cas, est spécifiée
comme Armée Populaire de Guérilla et dont la particularité
est l'incorporation de la milice pour avancer vers la mer armée
des masses, et;
3)
La stratégie et la tactique
qui se concrétisent à travers de campagnes d'encerclement
et d'extermination et contre-campagnes d'encerclement et d'extermination
qui, dans notre cas, est spécifiée par l'application
de plans politiques et militaires avec une stratégie politique
et une stratégie militaire qui se concrétisent
en campagnes aux contenus spécifiques.
I. LA GUERRE POPULAIRE
1. SUR LA GUERRE
POPULAIRE AU PEROU.
Le Président Gonzalo, en réaffirmant la loi de
la violence révolutionnaire comme loi universelle, assume
la théorie militaire prolétarienne la plus élevée
et que le Président Mao a établie: la guerre populaire
à valeur universelle, valable pour tous les types de pays,
elle doit être spécifiée selon les conditions
de chaque révolution.
Ainsi, la guerre populaire mondiale
est la forme principale de lutte que le prolétariat et
les peuples opprimés du monde doivent arborer pour l'opposer
à la guerre mondiale impérialiste.
Le Président Gonzalo part
du principe que la guerre populaire est une guerre de masses
et que l'on ne peut la réaliser qu'en mobilisant les masses
et en s'appuyant sur elles.
Il dit: "Les masses nous donnent
tout, depuis les bouchées de pain qu'elles s'enlèvent
de la bouche jusqu'à leur sang précieux qui palpite
aux côtés de celui des combattants et des militants
et qui arrose le chemin de la guerre populaire pour le Pouvoir
nouveau".
Il dit que les masses doivent être
organisées et armées dans l'Armée Populaire
de Guérilla.
Dans les bases d'appui tous les
hommes et toutes les femmes, de chaque Comité Populaire,
sont organisés militairement; dans les villes l'Armée
Populaire de Guérilla agit également et s'agglutine
progressivement aux masses dans les différentes organisations
nouvelles en (et pour la) guerre populaire.
Le Mouvement Révolutionnaire
de Défense du Peuple concrétise le Front dans les
villes et son objectif est d'orienter les masses vers la résistance,
pour servir la guerre en fonction de la future insurrection.
Il soutien que pour mener la guerre
populaire il faut tenir compte de quatre problèmes fondamentaux:
1)
L'idéologie du prolétariat,
le marxisme-léninisme-maoïsme, qui doit être
spécifié en une pensée guide, c'est pour
cela que nous nous basons sur le marxisme-léninisme-maoïsme,
pensée Gonzalo, principalement celle-ci;
2)
La nécessité du
Parti communiste du Pérou qui dirige la guerre populaire;
2)
La guerre populaire spécifiée
comme guerre paysanne qui suit le chemin d'encerclement des villes
par les campagnes;
et
4)Les Bases d'appui, ou Pouvoir
nouveau, la construction des Bases d'appui représente
l'essence du chemin d'encerclement des villes par les campagnes.
En analysant le processus historique
de notre peuple il démontre que celui-ci a lutté
constamment, qu'il "a grandi et a avancé dans la
violence révolutionnaire; c'est en elle, sous ses différentes
formes et degrés, que notre peuple a conquis ce qu'il
revendiquait, des droits et des libertés, car rien n'est
tombé du ciel, ni le lui a été donné
'quoiqu'en disent les traîtres'.
En fin de comptes notre peuple a
tout conquis par la violence révolutionnaire, en une ardente
lutte contre la violence réactionnaire.
C'est ainsi que l'on conquit les
8 heures, ainsi on conquit les terres et on les retint; c'est
ainsi que le peuple arracha des droits et renversa des tyrans.
La violence révolutionnaire représente donc, l'essence
même de notre processus historique...
Il est facile alors de comprendre
que le développement et le triomphe de la révolution
péruvienne, de notre révolution démocratique,
de l'émancipation du peuple et de la classe, ne seront
obtenus qu'à travers la plus grandiose des guerres révolutionnaires
de notre peuple en soulevant les masses en armes à travers
la guerre populaire".
Il tire une leçon du fait
que les événements politiques et militaires sont
ceux qui ont défini les grands changements dans notre
pays.
Il nous dit qu'en premier lieu il
y a le fait militaire et après le changement politique.
Ainsi, il réaffirme que la
guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens.
Il nous fait voir comment les masses
de notre peuple ont lutté contre les exploiteurs, à
partir du VII siècle, quand apparaît l'Etat au Pérou,
les masses ont combattu l'oppression et l'exploitation.
L'empire Inca a établi sa
domination à travers des guerres de conquête et
sa prédominance s'était définie avec la
bataille de Yahuarpampa contre les Chancas, pour ensuite s'élargir
par des guerres. Cela fut un fait politico-militaire.
La conquête par la couronne
espagnole fut un autre fait politico-militaire qui s'imposa en
écrasant la résistance des indigènes et
en utilisant les luttes intestines au sein des populations conquises.
Il faut pourtant faire ressortir,
entre autres, la lutte de Manco Inca qui dirigea une révolte
contre les Espagnols.
L'imposition de la vice-royauté
représenta un autre fait politico-militaire qui écrasa
les conquistadores eux-mêmes; pour se maintenir elle dut
affronter de grands soulèvements paysans comme celui de
Juan Santos Atahualpa et, en 1780, le puissant mouvement de Tupac
Amaru qui souleva cent mille hommes et s'étendit de Cusco
et Puno jusqu'à Bolivie, mettant en grand danger la vice-royauté
avec des répercussions en Argentine, en Colombie et au
Mexique, secouant toute l'Amérique.
Ce mouvement fut défait
mais il ébranla et mina le vice-royauté, préparant
ainsi les conditions pour l'Emancipation. Mais il faut se souvenir
que Túpac Amaru fut un Cacique afin de pouvoir distinguer
son caractère de classe.
L'Emancipation est aussi un fait
politico-militaire avec trois moments: le premier, au XVIIIème
siècle, avec les soulèvements paysans Túpac
Amaru par exemple; deuxièmement, soulèvements dans
les villes, comme Zela à Tacna et les guérillas,
parmi lesquelles ressortent celles de Cangallo et de Yauyos,
sans compter beaucoup d'autres; troisièmement l'affrontement
des grandes armées qui couronne l'action libératrice
de San Martin et de Bolivar et se qui définit au cours
de la bataille d'Ayacucho en 1824.
Il faut comprendre que, bien que
l'Emancipation fut dirigée par des créoles, elle
eut le mérite de rompre avec la domination de la couronne
espagnole.
San Martin fut un grand stratège
militaire et Bolivar démontra qu'il possédait les
qualités d'un stratège politique et militaire;
tous deux combattirent pour émanciper plusieurs pays d'Amérique
d'une façon désintéressée, démontrant
ainsi que, pour servir une grande cause, il faut toujours tenir
compte de l'intérêt général et jamais
de ses intérêts personnels, et cela sans être
communiste.
Sous la République, les propriétaires
terriens continuaient à commander mais en écrasant
à feu et à sang de grandes luttes paysannes, entre
autres celles d'Atusparia et d'Uscho Pedro, ou celle de LLaccolla
à Ocros.
Et puis, il y a le noir chapitre
de la guerre avec le Chili où s'affrontèrent ces
deux pays poussés par les intérêts des Anglais
et des Français qui recherchaient nos richesses naturelles,
le guano et le salpêtre.
Cette guerre freina le développement
naissant du capitalisme dans notre pays et mit en évidence
le rôle abject que jouèrent les classes dominantes
dont une partie capitula.
Par contre, il faut faire ressortir
l'héroïque résistance des masses contre l'envahisseur
pour défendre le peuple et l'intégrité territoriale;
résistance qui fut spécialement tenace dans les
Andes du centre-sud où se constituèrent des guérillas.
Dans ces circonstances, Cáceres,
un militaire propriétaire terrien, joua un rôle
important.
La guerre avec le Chili, qui se
déroula entre 1879 et 1883, conduisit l'économie
péruvienne au désastre. En 1895 le capitalisme
bureaucratique fait son apparition; il marque le début
du développement de la société péruvienne
contemporaine.
Le XIXe siècle nous verra
passer de l'état de colonie à celui de semi-colonie,
de société féodale à une société
semi-féodale et le capitalisme bureaucratique commence
à se développer, lié au capitalisme yankee
qui déplacera le capital anglais.
Le prolétariat moderne fait
son apparition et change les données de la lutte politique.
On peut tirer de tout ce processus historique les leçons
suivantes: le peuple a lutté constamment, il n'est pas
pacifique et il exerce la violence révolutionnaire avec
les moyens à sa portée; ce sont les luttes paysannes
qui ont ébranlé le plus profondément les
bases de la société et si elles n'ont pas triomphé,
c'est parce qu'il leur manquait la direction du prolétariat,
représenté par le parti Communiste.
Ce sont les faits politiques et
militaires qui déterminent les grands changements sociaux.
A partir de la position de la ligne
militaire, le Pérou contemporain a connu trois moments
liés à l'apparition du prolétariat qui fonda
son Parti pour la prise du Pouvoir à travers la violence
révolutionnaire, en spécifiant son chemin, ce qui
est synthétisé dans le processus de la ligne militaire
du Parti.
Au cours du premier moment, de 1895
à 1945, le Parti Communiste du Pérou se constitue
et, quant à la ligne militaire, Mariátegui établit
la "Signalisation et ébauche du chemin".
Les héroïques luttes
ouvrières pour le salaire et la journée de huit
heures, ainsi que pour les conditions de travail, les mouvements
paysans de la sierra pour la terre et ceux des prolétaires
agricoles, sans compter les luttes des étudiants pour
la réforme universitaire, vont représenter une
complexe exacerbation de la lutte de classes, au cours de laquelle
le prolétariat péruvien mûrit; et Mariátegui
fonde le 7 octobre 1928, le Parti Communiste du Pérou
avec une idéologie marxiste-léniniste.
Mariátegui signale et ébauche
des idées qui se basent sur la violence révolutionnaire,
disant: "il n'y a pas de révolution mesurée,
équilibrée, sereine, placide", "le Pouvoir
se conquiert par la violence...on ne conserve le Pouvoir que
par la dictature".
Il conçoit la guerre comme
guerre prolongée: "une révolution ne s'accomplit
qu'au long de bien des années. Elle connaît fréquemment
des périodes où alternent la prédominance
des forces révolutionnaires et celle des forces contre-révolutionnaires".
Il établit la relation entre
la politique et la guerre.
Il avait comprit que la révolution
engendre une armée de type nouveau, avec des tâches
qui lui sont propres et qui sont différentes de celles
des exploiteurs.
Il comprit également le rôle
de la paysannerie et la vitale importance de la participation
de la classe ouvrière comme classe dirigeante; que la
révolution descendrait des Andes; qu'une fois "abattue
la féodalité du latifundium le capitalisme urbain
manquerait de forces pour résister à la marée
montante ouvrière"; que pour qu'il y ait révolution
on a besoin de fusils, de programme et de doctrine.
Mariátegui concevait la révolution
comme une guerre totale, au sein de laquelle confluent les éléments
politiques, sociaux, militaires, économiques et moraux
et où chaque faction mobilise et a recours à tous
les moyens possibles.
Il réfuta catégoriquement
le chemin des élections.
Mariátegui étant mort
en avril 1930, la droite, avec Ravines, allait usurper la direction
du Parti et provoquer la mise en question et la réfutation
du chemin de Mariátegui, son discours invoque l'insurrection
mais il suit le chemin des élections.
Le soi-disant "Congrès
de Constitution" du Parti en 1942 sanctionne la tactique
de l'"Union nationale", qui est celle de la capitulation,
tant au plan de la politique interne qu'à celui de la
politique Internationale.
Le Parti sera influencé par
les idées browderistes qui représentent un précédent
contemporain, où se révèle un évident
abandon de la violence révolutionnaire, une tactique de
caractère électoral, en se centrant sur le "Front
Démocratique National".
Pourtant, la ligne rouge combattit
en défendant les positions marxistes-léninistes
bien qu'elle fut durement combattue, la lutte interne se résolvant
par l'expulsion.
Durant le deuxième moment,
de 1945 à 1980, le Parti Communiste du Pérou se
reconstitue et quant à la ligne militaire, le Président
Gonzalo établit la "Définition et les Bases
du Chemin".
Ce deuxième moment se divise
en deux parties, la première de 1945 à 1963 qui
représente: le "Nouvel élan pour le développement
du Parti et le début de la lutte contre le révisionnisme"
et la deuxième partie, de 1963 à 1980, qui est
celle de l'"Etablissement de la ligne politique générale
et reconstitution du Parti".
Au cours de la première partie
du second moment, vers le milieu de la décennie de 1950,
commence la lutte pour réactiver le Parti qui, après
le coup d'Etat d'Odria, avait été à moitié
détruit.
Postérieurement, au sein
du Parti, commence à prendre corps la lutte contre le
révisionnisme.
Ce processus se déroule au
milieu des répercussions de la révolution cubaine
et il est provoqué principalement, par le déroulement,
au niveau mondial de la lutte entre marxisme et révisionnisme.
On commence à discuter du
chemin de la révolution, on parle à nouveau de
la lutte armée et, au cours du IV Congrès du parti,
en 1962, on décide qu'au Pérou ce qu'on appelait
"les deux voies": "la pacifique et la violente"
sont réalisables et aussi que: "la révolution
peut suivre le chemin d'encercler les villes par les campagnes
comme les campagnes par les villes""; mais malgré
cette phraséologie, essentiellement la vieille orientation
électorale subsistait, concrétisée, alors,
dans ce que l'on nommait: "Front de Libération Nationale"
inspiré du révisionnisme de Kruschov.
C'est alors que commencent à
ressortir les positions politiques du Président Gonzalo
qui jette les bases de la ligne rouge et adhère aux positions
du Président Mao dans la lutte entre marxisme et révisionnisme.
Au cours de la deuxième partie
du second moment, de 1963 à 1980, nous avons l'"Etablissement
de la ligne politique générale et reconstitution
du Parti", tâche que réalisa le Président
Gonzalo en constituant la fraction rouge du Parti, au long d'une
intense lutte de plus de quinze années et à travers
trois lignes politiques stratégiques:
De 1963 à 1969, il guida
la fraction rouge avec la ligne politique stratégique
de suivre le "Chemin d'encerclement des villes par les campagnes";
de 1969 à 1976, il guida le Parti avec la ligne politique
stratégique de: "Reconstitution du Parti par la guerre
populaire" et de 1976 à 1979, avec la ligne politique
stratégique d'"Achever la Reconstitution et jeter
les Bases" pour le début de la lutte armée.
Durant la première phase
politique stratégique de suivre le "Chemin d'encerclement
des villes par les campagnes", les communistes du Pérou
furent profondément ébranlés par la lutte
entre marxisme et révisionnisme et les positions marxistes
pénètrent dans l'organisation.
Dans les années 60 aura lieu
un grand mouvement paysan de 300 à 500 mille paysans qui
luttèrent pour la terre, mais cela ne se transforma pas
en lutte armée par la faute de la direction révisionniste.
De grands mouvements de grève
se produisirent dans la classe ouvrière, et la lutte universitaire
se développa elle aussi à un niveau plus élevé.
Tout cela devait se répercuter
dans le Parti et le Président Gonzalo allait forger la
fraction rouge d'Ayacucho avec la vision très claire que
le Parti est fait pour prendre le Pouvoir et qu'il doit se baser
sur la théorie marxiste.
Il déchaîne alors une
lutte ouverte contre le révisionnisme, qui avait son centre
en Union Soviétique, et il adhère fermement aux
positions du Parti communiste de la Chine et, principalement,
à celles du Président Mao; il établit que:
"la campagne est un puissant ferment révolutionnaire",
"il faut prêter une attention toute spéciale
aux campagnes et aux paysans pauvres", "notre révolution
sera de la campagne à la ville" et il coïncide
avec les différentes bases du Parti pour expulser le révisionnisme
et ses représentants endurcis, Jorge del Prado, Acosta,
Juan Barrio, au cours de la IV Conférence Nationale, en
janvier 1964.
Ainsi, notre Parti allait être
l'un des premiers à rompre avec le révisionnisme
et à l'expulser de ses rangs.
Le Président Gonzalo se voua
à la consolidation du Parti dans le Comité Régional
d'Ayacucho; il situa le centre du travail du Parti dans les campagnes.
Dans la ville, il organisa les masses
pauvres en Fédération de quartiers, il réorganisa
le Front des étudiants révolutionnaires.
Mais le fait transcendant est que,
malgré l'opposition de la nouvelle direction centrale,
il monta, en appliquant un accord du Parti, le "Travail
spécial" c'est-à-dire le travail militaire
du Comité Régional et il le dota de trois fonctions:
politique militaire, et logistique.
Postérieurement et, en livrant
une dure bataille des deux lignes contre les positions de la
direction centrale qui prétendait contrôler le travail
militaire, il combattit le militarisme, le mercenarisme et le
foquisme.
C'est dans ces circonstances qu'allait
éclater les guérillas du MIR, dont la position
exprime la lutte de notre peuple à partir d'un point de
vue petit-bourgeois, qui suit une ligne militariste et en esquivant
le Parti.
Pourtant, malgré le décalage
entre le MIR et la montée de la paysannerie, cela démontrait
que la lutte armée comme perspective était réalisable,
à condition d'être dirigée par une ligne
juste et correcte et sous la direction du Parti.
C'est pour cette raison que le Président
Gonzalo s'opposa à ce que le Parti se dissolve et se mette
à la traîne du MIR et du ELN en formant un soi-disant
front.
En septembre 1967, au cours de la
réunion du Bureau Politique élargi, le Président
Gonzalo allait nous proposer un Plan stratégique où
figurait un ensemble de mesures que le Comité Central
devait adopter pour construire les trois instruments, la tâche
principale étant de former des forces armées, selon
une résolution de la Vème Conférence Nationale
de 1965.
Cela se déroule au milieu
d'une lutte de fractions où, spécialement les fractions
"patria roja" et celle du liquidationisme de droite
de Paredes, sont en lutte pour accaparer la direction du Parti
et Paredes prétend répéter la tactique de
se mettre à la traîne d'une faction de la grande
bourgeoisie et ceux de "patria roja" vont se lancer
dans un opportunisme de droite.
Durant la deuxième phase
politique stratégique de "Reconstituer le Parti pour
la guerre populaire", le Président Gonzalo établira
qu'au sein du parti, le révisionnisme est sous-jacent
et qu'il faut reconstituer le Parti sur la base de l'unité
du Parti : le marxisme-léninisme-pensée Mao Tsé-toung,
la pensée de Mariátegui et la ligne politique générale.
Ces positions furent combattues
par les deux autres fractions dont on a fait mention; et, Paredes,
en employant mal la lutte de deux lignes, provoquera l'explosion
du Parti.
Le Président Gonzalo comprit
qu'il était nécessaire de reconstituer le Parti
et que, pour ce faire, il fallait livrer une lutte interne en
balayant le révisionnisme, comme le prouvent les éditoriaux
de "Bandera Roja" de décembre 1967: "Développer
à fond la lutte interne" et celui d'avril 1968: "Approfondir
et intensifier la lutte interne dans la pratique révolutionnaire".
Le Président Gonzalo travaillera
pour concrétiser la violence révolutionnaire en
guerre populaire, en suivant le chemin d'encercler les villes
par les campagnes et en réalisant la tâche principale
que le Parti réclamait, la construction des forces armées
révolutionnaires.
Il affirmait que le développement
du travail paysan révolutionnaire est la base, qu'elle
est irremplaçable; que sans un bon travail dans les masses
paysannes - orienté par le marxisme-léninisme-pensée
Mao Tsé-toung, sous la direction du Parti Communiste -
il ne peut y avoir de développement de la force armée,
ni de guerre populaire.
Ensuite il affirma que, non seulement
il fallait reprendre Mariátegui et l'actualité
de sa pensée, mais la développer.
Il établit le Programme agraire
du Parti, en mai 1969 et, en 1972, il établit le Plan
Stratégique du Comité Régional d'Ayacucho.
Il vainquit le liquidationisme de
droite et alors dans le Parti, il resta deux fractions: la fraction
rouge, principalement à Ayacucho, dirigée par le
Président Gonzalo et la fraction "bolchevique"
qui agissait surtout à Lima.
Ceux qu'on appelait les "bolcheviques"
développèrent une ligne de gauche liquidationiste,
une forme de révisionnisme qui isolait le Parti des masses;
ils ne concevaient pas qu'il soit possible de lutter sous le
fascisme et qu'il suffisait d'avoir une ligne politique; quant
à la question militaire, ils s'opposaient à la
guerre populaire.
Ils furent écrasés
et leurs chefs prirent la fuite en 1975.
Durant la troisième phase
politique stratégique d'"Achever la reconstitution
et de jeter les bases" pour le début de la lutte
armée, le problème était d'achever, de considérer
terminée la "Reconstitution du Parti et de jeter
les bases pour entreprendre la lutte armée.
Cela allait se définir lors
de la VIIème Assemblée Plénière,
en avril 1977, quand tout le Parti allait travailler sous la
consigne de: "Construire en fonction de la lutte armée"
en luttant contre l'apparition de la ligne opportuniste de droite
qui soutenait que Velasco avait fait la réforme agraire,
qu'il fallait organiser les paysans autour de la Confédération
Paysanne du Pérou et qu'il fallait réaliser la
guerre populaire en faveur des "revendications les plus
pressantes des masses", oubliant ainsi le problème
de la terre et du Pouvoir.
Et, dans les villes, les opportunistes
développèrent l'"ouvriérisme",
centrant la classe sur le corporatisme et en s'opposant à
ce qu'elle joue son rôle de dirigeant. Après avoir
écrasé ces positions, le Président Gonzalo
mit en marche le "Plan National de Construction", en
juin 1977.
Des dizaines de cadres furent envoyés
dans les campagnes en fonction des besoins stratégiques
de la guerre populaire et pour construire des Comités
Régionaux en tenant compte des futures Bases d'appui.
Lors de la VIIIème Assemblée
Plénière, en juillet 1978, il établit le
"Schéma pour la lutte armée".
L'essence de ce "Schéma"
est que la guerre populaire au Pérou doit se dérouler
comme une unité, tant dans la campagne que dans la ville
- la campagne étant le principal théâtre
des actions armées - en suivant le chemin d'encerclement
des villes par les campagnes.
Il faut, de plus, tenir compte du
processus historico-social du pays, spécialement l'aspect
militaire; tenir compte de l'importance de la Sierra dans notre
histoire, principalement de celle du Centre au Sud et de l'importance
de la capitale.
Il faut situer le Pérou dans
l'ensemble de l'Amérique latine, en Amérique du
sud quant à l'aspect particulier, et dans le contexte
international et celui de la révolution mondiale.
Tout le Parti entra en réorganisation
générale, situant le centre dans la campagne pour
développer la forme principale de lutte et la forme principale
d'organisation et l'on jeta les bases de la construction des
trois instruments de la révolution.
En synthèse, tout ce processus
de Reconstitution nous a doté d'un Parti de type nouveau,
préparé pour entreprendre la guerre populaire et
la diriger jusqu'à la conquête du Pouvoir dans tout
le pays, processus au cours duquel avec l'idéologie prolétaire
et sous la direction du Président Gonzalo, se forgea le
contingent historique prêt à assumer la conquête
du Pouvoir à travers la guerre populaire.
Durant le troisième moment
du Parti, à partir de 1980, le Parti commence à
diriger la guerre populaire et, quant à la ligne militaire,
on concrétise l'"Application et développement
du Chemin". Ce troisième moment a quatre buts: 1)
Définition; 2) Préparation; 3) Début; 4)
Développement de la guerre de guérillas.
1)
Définition. En substance,
le Parti prit la décision historique et transcendante
d'entreprendre la guerre populaire au Pérou; ce fut défini
lors de la IXème Assemblée Plénière
Elargie en juin 1979.
Cet accord fut pris au cours de
trois intenses luttes: la première contre la ligne opportuniste
de droite qui s'opposait à entreprendre la lutte armée,
niant la situation révolutionnaire et affirmant que les
conditions n'existaient pas et qu'il y avait "stabilité".
On les expulsa et le Parti décida
de passer à une nouvelle étape avec un nouvel objectif.
La deuxième lutte s'engagea
contre une nouvelle ligne de droite qui considérait qu'il
était impossible d'entreprendre la lutte armée,
que c'était "un rêve" et qu'il n'était
pas nécessaire de prendre cette décision, car c'était
une question de principe.
La troisième lutte porta
sur les divergences de la gauche qui mirent en évidence
les nuances quant à la façon de développer
la guerre populaire; il fut établi que la nuance prolétaire
étant celle du Président Gonzalo c'était,
par conséquent, celle qui devait s'imposer.
Le Parti tout entier prit l'engagement
de s'orienter sur la direction du Président Gonzalo.
Quant à la construction des
forces armées, on décida de former des cadres militaires,
des groupes préparés pour l'action et de miner
les forces réactionnaires en visant les soldats.
Quant à la stratégie
et à la tactique on reprit le système organique.
2)
Préparation. Arrivés
à ce point on sanctionne le Programme du Parti, la ligne
politique générale de la révolution péruvienne
et les statuts du Parti.
L'on résout les problèmes
de la stratégie politique quant à la violence révolutionnaire,
la guerre populaire et le Parti, l'Armée et le Front unique
et l'on prend la décision suivante: "Forger dans
les faits la Ière Compagnie!
Que fleurisse la violence concrétisée
dans le début et le développement de la lutte armée;
ouvrons avec du plomb et offrons notre sang pour écrire
le nouveau chapitre de l'histoire du parti et de notre peuple,
et forgeons, dans les faits, la Ière Compagnie. Pérou
le 3 décembre 1979".
Le Parti prépara la lutte
armée en traitant deux questions:
1)
problèmes de stratégie
politique qui comprennent le contenu, les objectifs de la guerre
populaire en perspective et dans l'immédiat, ainsi que
les directives que doit recevoir la guerre populaire, les plans
militaires et la construction des trois instruments, ainsi que
leur lien avec le Pouvoir nouveau;
2)
Le début de la lutte
armée.
Ce problème capital, décisif,
retint tout spécialement l'attention du Président
Gonzalo qui établit le "Plan du Commencement"
guidé par la consigne: "Commencer la lutte armée!"
qui, représentait le condensé de la politique principale
qui devait se concrétiser militairement et dont le contenu
comprenait: premièrement, les tâches politiques
à accomplir, c'est-à-dire entreprendre la lutte
armée, boycotter les élections, propulsion armée
de la lutte armée pour la terre et jeter les bases du
nouveau, en particulier du Pouvoir;
deuxièmement, formes de lutte:
guérilla, sabotage, propagande et agitation armées,
élimination sélective; troisièmement, formes
organiques et militaires: détachements armés, avec
ou sans armes modernes;
quatrièmement, calendrier,
jour du commencement et durée du Plan, actions simultanées
à des dates spécifiques, cinquièmement,
consignes: "Lutte armée!" "Gouvernement
d'ouvriers et de paysans!" et "A bas le nouveau gouvernement
réactionnaire!".
La Préparation se réalisa
au cours d'une lutte contre les positions de droite qui niaient
l'existence de conditions et qui affirmaient que le Parti n'était
pas préparé, ou que les masses n'allaient pas nous
appuyer; le chef de ces positions déserta et ses thèses
furent écrasées.
3)
Le début. La guerre populaire
au Pérou commença le 17 mai 1980. Ce fut un coup
politique de grande transcendance, un défi qui proclamait,
en déployant les rouges drapeaux rebelles, et en élevant
faucilles et marteaux: "La rébellion se justifie!"
et "Le Pouvoir naît du fusil!".
On convoquait ainsi le peuple, la
paysannerie pauvre - principalement - à se lever en armes,
à allumer le brasier et à ébranler les Andes
pour écrire l'histoire nouvelle dans les campagnes et
les méandres de notre tumultueuse géographie, pour
abattre les murs putrides de l'ordre oppresseur, pour conquérir
les cimes, donner l'assaut aux cieux avec des fusils et ouvrir
la nouvelle aurore.
Les débuts furent modestes,
presque sans armes modernes; on combattit on avança et
on construisit du petit au grand; et du feu initial matériel
réduit, surgit l'incendie violent et rugissant qui se
répand, semant la révolution, explosant en la plus
impétueuse des guerres populaires".
Ce troisième jalon se prolongea
de mai à décembre 1980; l'on résolut le
problème de comment entreprendre la lutte armée
et passer des effectifs de paix aux effectifs de guerre.
La clé fut la militarisation
du Parti qui se réalisa à travers des actions et
du magistral Plan du Début.
Ainsi naquit le nouveau: la forme
principale de la lutte, la lutte armée, et la forme principale
de l'organisation, les détachements et les pelotons.
Dans la campagne les actions les
plus remarquables furent celles des guérillas à
Ayrabamba et Aysarca, et dans la ville l'incendie de l'Hôtel
de ville de San Martin.
Le boycottage des élections
dans le village de Chuschi avait marqué le début
de la guerre populaire.
Ce Plan se réalisa en triomphant
des position de droite qui prétendaient que le Plan était
"hoxhista" et que les actions se centraient dans la
ville, mettant ainsi l'accent sur l'apparence et embrouillant
l'essence, car la réaction mettait à la une les
sabotages dans les villes et minimisait les actions dans la campagne.
C'est une spécificité
de la guerre populaire au Pérou de faire de la campagne
le principal théâtre des actions et des villes le
complément nécessaire.
4)
Développement de la guerre
de guérillas. Il s'est effectué à travers
trois plans militaires: Déployer la guerre de guérillas;
Conquérir des Bases et Développer les Bases.
Déployer la guerre de guérillas
se réalisa avec une plan qui dura de mai 1981 à
décembre 1982, et une période préalable
durant le mois de janvier 1981 qui était: "Ouvrir
des zones de guérillas en fonction de Bases d'appui".
Cela impliqua un saut qualitatif
idéologico-politique par le fait de mettre à la
base de l'unité du Parti, le marxisme-leninisme-maoïsme,
pensée guide du Président Gonzalo.
Au niveau militaire les guérillas
s'ouvrirent en éventail dans tout le pays. "En conquérant
des armes et des moyens, commotionnant la campagne par des actions
armées et frapper pour avancer vers l'"installation
des Bases d'appui"; plans partiels qui furent accomplis;
le dernier, "frapper" étant le chaînon
qui les relient au plan suivant.
On avança dans la destruction
des relations féodales de production, visant le gamonalisme
qui est le fer de lance et en combattant les opération
policières conjointes.
On réalisa une multitude
d'assauts à des Postes de police et des éliminations
sélectives au sein du pouvoir gamonal, suscitant ainsi
une grande mobilisation des masses paysannes qui s'incorporaient
aux milices, ce qui créa un vide du Pouvoir de la réaction.
Ainsi surgissent et se multiplient
les Comités Populaires et surgissent, et se spécifient,
les Bases d'appui.
Il faut relever des actions comme
l'assaut de la prison de la ville d'Ayacucho où, pour
la première fois, la Compagnie entra en action; on mit
en échec la ville et l'on arracha de la prison des dizaines
de prisonniers de guerre.
Les assauts donnés aux postes
de police de Vilcashuaman, de Totos, de San José de Secce;
les sabotages du réseau électrique et des voies
de communication; des destructions comme à Pincos, Toxama,
Allpachaca, Huayllapampa, entre autres.
Dans les villes les sabotages du
capitalisme bureaucratique et de l'impérialisme, ainsi
que le soutien aux grèves par des actions armées.
Les positions de droite que l'on
combattit alors furent celles du pouvoir personnel et du fief,
et aussi le recul dans les faits.
Déployer la guerre de guérillas
nous valut la conquête la plus importante: Le Pouvoir
Nouveau, les Comités Populaires clandestins qui sont le
support des Bases d'appui.
Face à l'avance de la guerre
populaire, le gouvernement réactionnaire de Belaúnde
déchaîna, dès le début, la persécution,
la répression, la torture, la prison et la mort sur les
militants, les combattants et les masses.
On monta des opérations policières
indépendantes et conjointes des forces de police, Garde
civile, Garde républicaine, Police secrète, en
plus des corps spécialisés, anti-subversifs, comme
les "Sinchis".
Le gouvernement promulgua le Décret-loi
N°046, véritable loi terroriste qui viole les plus
élémentaires principes du Droit pénal bourgeois.
Mais toutes ces mesures ont connu
un échec total; les masses résistèrent et
repoussèrent l'agression.
Face à l'apparition du Pouvoir
nouveau les réticences du gouvernement de Belaúnde
cédèrent ;
au début il avait minimisé
le problème pour conserver sa fausse image démocratique,
mais la nécessité de classe s'imposa, celle des
exploiteurs, des grands bourgeois et des propriétaires
terriens, sous la protection de l'impérialisme yankee
- principalement - et l'on confia aux forces armées (Armée
de terre, Marine de guerre et Force de l'air), cette colonne
vertébrale de l'Etat, le rétablissement de l'ordre
public avec l'appui des forces de police;
l'on décréta l'état
d'urgence et mit sous contrôle politico-militaire la région
d'Ayacucho, Apurimac et Huancavelica, à partir de décembre
1982 jusqu'à maintenant.
Le Président Gonzalo, en
vue du développement de la guerre populaire et de la réponse
contre-révolutionnaire qui impliquait un bond qualitatif,
proposa le Grand Plan de Conquérir des Bases, au cours
de la réunion élargie du Comité Central
de janvier-mars 1983, au cours de laquelle il définit
les quatre tâches politiques: réorganisation générale
du Parti, création de l'Armée Populaire de Guérillas,
du Front Révolutionnaire de Défense du Peuple et
sa concrétisation en Comités populaires dans la
campagne, et en Mouvement Révolutionnaire de Défense
du Peuple dans les villes, et le Plan militaire de Conquérir
des Bases.
Politiquement la contradiction
Etat nouveau-ancien Etat se frayait un chemin et, sous la consigne
de "Défendre, développer et construire"
les Bases d'appui, se déroulait une dure bataille armée
dans laquelle la réaction luttait pour rétablir
l'ancien Pouvoir et la révolution pour contre-rétablir
le Pouvoir nouveau.
C'est cela que nous appelons lutte
entre rétablissement et contre-rétablissement et
qui couvre 1983 et 1984. On spécifia des Plans militaires
pour les organismes de zones en appliquant la tactique de contourner
l'ennemi et de frapper son point le plus faible.
On réalisa deux campagnes
avec succès; le Pouvoir nouveau en sortit fortifié
ayant passé par sa première épreuve du feu.
Le parti s'aguerrit et l'Armée Populaire de Guérillas
se développa.
Les forces armées réactionnaires
menèrent leur guerre contre-révolutionnaires suivant
les conceptions de leur maître, l'impérialisme yankee,
selon la théorie de la guerre contre-révolutionnaire
qu'il avait élaborée en se basant sur ses expériences,
principalement celle du Vietnam et, en particulier les expériences
des combats contre la lutte armée an Amérique latine,
spécialement en Amérique centrale.
C'est la source théorique
de base à laquelle il faut ajouter l'expérience
"antiterroriste" d'Israël et de ses pareils d'Argentine,
ainsi que les assesseurs de l'Allemagne Fédérale,
de Taiwan, de l'Espagne etc.
Et puis, l'expérience des
quelques mois de lutte anti-guérilla de 1965 et de la
plus circonscrite d'entre elles à La Convencion.
Les opérations qui se réalisent
maintenant sont placées sous la direction du Commandement
Conjoint des forces armées, qui agit selon les dispositions
du Conseil de défense nationale avec à sa tête,
l'actuel Président de la République, Alan García,
ce qui engage sa responsabilité directe et inéluctable.
Cette stratégie contre-révolutionnaire
a été vaincue constamment, écrasée
et complètement défaite par la guerre populaire
qui démontra ainsi au monde, de façon réitérée,
la supériorité de la stratégie du prolétariat
sur celle de l'impérialisme.
Les politiques spécifiques
que la réaction appliqua: masses contre masses; génocide;
charniers; disparitions de villages entiers.
En résumé on déchaîna
la terreur blanche dans la campagne, spécialement à
Ayacucho, Huancavelica et Apurimac.
Le résultat de ce génocide:
8.700 Péruviens morts, dont 4.700 assassinés parmi
les plus pauvres et les plus exploités de la paysannerie
- principalement - et des quartiers pauvres et bidonvilles des
villes, plus de 4.000 disparus.
Ce génocide n'a pas donné
les résultats attendus, car il n'arriva pas à écraser
la guerre populaire, mais au contraire: "la guerre populaire
fait rage frappant fort et se développant" prouvant
ainsi ce que le Président Mao nous enseigne, que la répression
ne fait qu'attiser la révolution.
C'est dans le Plan de Conquérir
des Bases que se situe le "Plan du Grand Bond" lequel,
suivant la stratégie politique spécifique de "deux
Républiques s'expriment, deux chemins, deux axes"
et la stratégie militaire de "généraliser
la guerre de guérillas", a réalisé
quatre campagnes couronnées de succès, guidées
par la politique de: "Nous ouvrir un espace politique",
"Contre les élections générales de
1985, les entraver, les perturber et les empêcher là
où nous le pourrons", "Contre l'avènement
du nouveau gouvernement apriste" et "Miner le montage
fasciste et corporatif apriste".
La guerre populaire se déroula
dans la région de Ayacucho, Huancavelica et Apurimac et
s'étendit à Pasco, Huanuco et San Martin, couvrant
un territoire qui va du département de Cajamarca à
la frontière de l'Equateur au nord-est, jusqu'à
Puno à la frontière de la Bolivie au sud-est, frappant
et ébranlant les villes, spécialement la capitale.
Ainsi la guerre populaire couvre
principalement la sierra, c'est-à-dire l'axe historique
de la société péruvienne et sa partie la
plus arriérée et pauvre, pour la transformer en
grand théâtre de la guerre révolutionnaire
qui pénètre la forêt amazonienne et la côte.
Ainsi donc, la guerre populaire
ne fut pas conçue pour une seule région, mais pour
différentes régions pour s'y développer
simultanément, mais d'une façon inégale,
avec une région principale qui peut varier si c'est nécessaire,
et tout cela dans le cadre d'un plan stratégiquement centralisé
et tactiquement décentralisé.
Parmi les actions les plus marquantes
figurent les coups portés aux bases de combat anti-guérillas
dans le département d'Ayacucho; la destruction des regroupements
forcés; les retards provoqués à la mise
en place des micro-régions.
A Huancavelica destruction des pylônes
de haute tension du réseau électrique et destruction
du réseau routier; destruction des associations agraires
de Cinto et Vichincha avec distribution de bétail et appropriation
de terres; pénétration à Apurimac.
Dans le centre de la sierra, des
embuscades comme celle de Michivilca; sabotage de la sous-station
de Centromin, sabotage de la SAIS Túpac Amaru; envasions
de terres au nord avec la consigne de: "Conquérir
la terre!" qui mobilisa 160.000 paysans avec confiscation
de 320.000 hectares, dont la plupart des pâturages, et
de 12.000 vaches; sabotage de l'oléoduc nord péruvien,
ainsi que du local central de l'Apra, à Trujillo.
Au sud on a agité le problème
de la terre en mobilisant plus de 10.000 paysans; au Huallaga
assaut au poste de police de Aucayacu; destruction de la grande
entreprise de production de thé, embuscade à la
Garde républicaine.
A Lima, sabotages d'ambassades telle
que celle du social-impérialisme russe, de dizaines de
locaux politiques de l'Apra, de banques et de fabriques, ce qui
mena le gouvernement à décréter l'état
de siège et le couvre-feu dans la capitale en février
1986, sous la responsabilité des forces armées.
Alan García poursuivant la
politique contre-révolutionnaire de son prédécesseur
tente d'écraser la guerre populaire par le génocide,
comme à Accomarca, Llocllapampa, Bellavista, Umaru dans
la campagne.
Dans la capitale il a déchaîné
deux génocides contre les prisonniers de guerre, le premier
le 4 octobre 1985, au cours duquel on tua 30 militants et combattants
dans la lumineuse tranchée de combat de Lurigancho, mais
sans arriver à briser l'héroïque résistance
des prisonniers de guerre qui, avec leur sang, écrivirent
le Jour du Prisonnier de Guerre.
Et puis il y eut le deuxième
massacre, le 19 juin 1986, le plus vil et exécrable des
crimes, prémédité traîtreusement dans
le but d'écraser la guerre populaire et d'exterminer les
prisonniers de guerre.
Mais eux, en résistant férocement,
infligèrent la plus grave défaite politique, militaire
et morale du gouvernement apriste assassin, faisant ainsi éclater
son dilemme et définir sa position de serviteur de la
grande bourgeoisie et de sa faction bureaucratique, pour développer
le fascisme et le corporatisme.
L'assassin García et le parti
apriste resteront à jamais couverts de sang. Le jour de
l'Héroïsme s'inscrivit avec la monumentale trilogie
des deux cent cinquante morts dans les lumineuses tranchées
de combat de El Fronton, Lurigancho et El Callao.
Nous condamnons et démasquons
l'opportunisme et le révisionnisme avec ses différentes
variantes: pro-russe, pro-chinois, les faux mariáteguistes,
tous ceux qui ont agi, ou agissent, en délateurs en servant
de wagon de queue à la contre-révolution, ceux
qui nient et combattent la guerre populaire et la qualifient
de "terroriste", répétant ainsi ce que
Reagan et la réaction péruvienne et mondiale disent
sans jamais pouvoir prouver leurs imputations.
Ils lancent simplement des adjectifs
et condamnent la violence "d'où qu'elle vienne",
et ils maintiennent leurs vieilles positions électorales
pour tenter d'enfermer le peuple dans le crétinisme parlementaire.
Ainsi, ils s'enfoncent chaque jour
davantage dans la sauvegarde de vieil ordre, de son parlement
putride, ses farces électorales, sa constitution et ses
lois.
Ces opportunistes de tous poils
vivent en tremblant d'une crainte révérencielle
devant les forces armées et le coup d'Etat. Nous condamnons
l'attitude rampante de Barrantes Lingan et sa capitulation, ainsi
que celle de ses acolytes et de ses compères.
La stratégie politique du
Grand Plan du Conquérir des Bases, qui s'est réalisée
depuis 1983, à travers des deux campagnes: "défendre,
développer et construire I et II ainsi que celle du Plan
du Grand Bond" avec ses quatre campagnes jusqu'à
décembre 1986, nous démontrent l'avance de la guerre
populaire et la solidité de notre lien avec les masses,
malgré tout ce que l'on peut dire contre cela, car les
faits les démentent irréfutablement.
La guerre populaire a gagné
le pays en s'étendant dans la sierra, la forêt amazonienne
et la côte; elle marche vigoureuse et enthousiaste, construisant
le nouveau, ouvrant l'avenir; et l'on a conquis les Bases d'appui,
qui représentent l'essentiel du chemin d'encercler les
villes par la campagne.
Quant au Grand Plan de Développer
des Bases, il occupe une place spéciale dans la guerre
populaire car, l'essence même de la guerre populaire, c'est
le développement des Bases d'appui; c'est pour cela que
le Grand Plan pour développer des Bases a à voir
avec la construction du Pouvoir nouveau et son développement.
Il a à voir avec la perspective
qui s'ouvre de conquérir le pouvoir dans tout le pays.
C'est ainsi que la stratégie
politique est "Développer des Bases" et la stratégie
militaire est: "Développer la guerre populaire en
servant la révolution mondiale", Plan qui se réalise
au moyen d'un plan pilote.
Pour triompher, la révolution
engendre et puis écrase une puissante contre-révolution.
Nous entrons donc dans des années
décisives sans que l'Apra ait un plan stratégique;
il parle de "nouvelle stratégie", mais il n'y
a rien de semblable; la seule chose que l'Apra puisse faire c'est
de promulguer des lois politiques, économiques et sociales,
doter de plus de moyens et renforcer les militaires pour aider
les forces armées à nous combattre au moyen d'un
nouveau génocide dans de nouvelles conditions, tant pour
nous que pour eux.
Pour nous, le génocide qui
se prépare se présente en de nouvelles circonstances.
Nous avons déjà vécu
le génocide de 1983 et de 1984 qui démontra comment
la population les répudia et comment la révolution
s'était renforcée.
La réaction ne peut rien
faire d'autre que massacrer, mais cela renforcera la guerre populaire;
il pourra y avoir, au début, des replis, des inflexions,
mais nous vaincrons, avec le marxisme-léninisme-maoïsme,
pensée Gonzalo, en persistant dans notre politique des
cinq développements, certains que la guerre populaire
est invincible, que le peuple nous appuie et que c'est lui qui
fait et fera l'histoire, toujours sous la direction du Parti
Communiste.
Au sujet des situations concrètes
et des possibilités qui se présentent avec le nouveau
Grand Plan de Développer des Bases, il faut tenir compte
de ce qui suit: 1)
Des groupes armés apparaissent, comme le MRTA et le
CRP qui se sont refondus mais qui n'ont pas une conception marxiste
définie, ce qui les mènera à servir l'impérialisme,
le social-impérialisme et le soi-disant dialogue que propose
le fascisme, auquel ils ont déjà donné des
trêves unilatérales.
2)
L'Apra a déjà commencé
à développer le fascisme et le corporatisme et
il affronte de sérieuses et croissantes difficultés
dues à sa croissante et sinueuse collusion et lutte avec
la bourgeoisie compradore, entre autres contradictions encore
plus importantes.
3)
La lutte de classes s'exacerbe
de plus en plus, les masses se défendent et résistent;
si des explosions sociales urbaines se produisaient, elles pourraient
être mises à profit par le social-impérialisme
et la réaction en général, à travers
ses représentants.
4)
Il pourrait y avoir un coup d'Etat
et, de plus García Pérez lui-même pourrait
organiser un auto-coup afin de se réserver pour l'avenir.
5)
Comme perspective, on peut considérer
que la réaction pourrait aussi jouer la carte d'un gouvernement
genre Allende, en se servant de l'apriste Barrantes, ou d'un
autre semblable à lui. Dans cette éventualité
il faut considérer le rôle sinistre de la Gauche
Unie.
6)
L'Etat péruvien a des
problèmes de frontières que l'on peut attiser à
n'importe quel moment, comme le démontre l'expérience
d'autres pays latino-américains. Il faut considérer
sérieusement ce problème.
7)
L'envoi de troupes yankees est
déjà un fait réel et pas une simple possibilité;
leur présence est liée dans d'autres pays aux mêmes
problèmes spécialement limitrophes, et doit être
considérée en relation directe avec les mesures
militaires adoptées par le Brésil.
8)
Les guerres impérialistes
et leurs agressions continuent à augmenter et la guerre
mondiale entre les USA et l'URSS, pour l'hégémonie
mondiale, continue à se préparer à travers
de collusion et de lutte aux dimensions globales, par conséquent,
la guerre populaire est de nécessité péremptoire
et la guerre populaire mondiale une perspective inévitable..
Il faut tenir compte sérieusement
de toutes ces possibilités pour diriger la guerre populaire,
avec la politique aux commandes et, en particulier, avec la perspective
de la conquête du Pouvoir dans tout le pays ce qui peut
se présenter et qu'il faut assumer.
Par conséquent il faut être
fermement préparés et organisés au point
de vue idéologique et politique.
La Ière Campagne du plan
pilote du Grand Plan de Développer des Bases a signifié
la plus profonde des commotions avec d'énormes répercussions
au niveau national et international. L'ancien Etat s'effrite,
personne ne l'avait ébranlé jusqu'à ce point
au Pérou.
Maintenant nous devons couvrir la
nécessité politique et historique de "Couronner
brillamment en posant un jalon historique!" avec la IIème
Campagne; étant entendu que le plan pilote est comme la
bataille initiale de tout le Grand plan de Développer
des Bases.
En conclusion, en huit années
de guerre populaire nous avons accompli plus de 45.000 actions
qui révèlent une qualité élevée.
Le parti militarisé s'est
trempé; l'Armée Populaire de Guérilla s'est
développée et son bellicisme s'est accru; nous
avons des centaines d'organismes du Pouvoir nouveau et les masses
les plus pauvres nous appuient toujours davantage.
La guerre populaire a élevé
la lutte de classes de notre peuple à son niveau le plus
haut et cela se répercute dans la lutte même des
masses, les poussant à s'incorporer par bonds et progressivement
à la guerre populaire.
Ainsi la "guerre populaire
retourne le pays, la 'vieille taupe' creuse profondément
les entrailles de l'ancienne société, rien ne pourra
l'arrêter, le futur habite déjà parmi nous,
l'ancienne société putride naufrage irrémédiablement,
la révolution prévaudra.
Vive la guerre populaire!"
Notre tâche: développer la guerre populaire en servant
la révolution mondiale sous les drapeaux du marxisme-léninisme-maoïsme,
pensée Gonzalo.
2 LE CHEMIN D'ENCERCLER LES VILLES PAR LES CAMPAGNES ET LA BASE
D'APPUI REVOLUTIONNAIRE
Le Président Mao a établi
le chemin d'encercler les villes par les campagnes et sa substance
les Bases d'appui, en tenant compte de ce que les puissants impérialistes
et leurs alliés réactionnaires chinois étaient
retranchés dans les villes principales et que si la révolution
refusait de capituler et persistait dans la lutte, elle devait
transformer les zones rurales arriérées et de solides
Bases d'appui d'avancée, en de grands bastions militaires,
politiques, économiques et culturels de la révolution,
à partir desquels on lutterait contre le féroce
ennemi qui attaquait les zones rurales en se servant des villes,
et mener pas à pas la révolution jusqu'à
la victoire complète à travers une guerre prolongée.
En se basant sur cette thèse
maoïste le Président Gonzalo a établi qu'il
fallait mener une guerre populaire unitaire dans laquelle la
compagne serait le théâtre principal des actions
armées car, dans notre pays, nous avons une immense majorité
de masses paysannes et c'est donc là que nous devons construire
les Bases d'appui.
Le Président Mao l'a dit:
"La lutte révolutionnaire prolongée qui est
soutenue par ces bases révolutionnaires d'appui est, fondamentalement,
une guerre de guérillas des paysans dirigée par
le Parti Communiste de la Chine.
Il est donc erroné de méconnaître
la nécessité d'employer les zones rurales comme
bases d'appui révolutionnaires, de laisser de côté
le l'ardu travail parmi les paysans, et de négliger la
guerre de guérillas".
Mais, de plus, le Président
Gonzalo spécifie que, dans les villes, comme complément,
on doit réaliser des actions armées car, comme
le démontre l'expérience internationale ainsi
que la nôtre, c'est réalisable.
Il tire par exemple, une leçon
de ce qui arriva à la guérilla des Philippines
qui s'enfonça dans la campagne et laissa de côté
les villes, en particulier la capitale, isolant ainsi les guérillas.
Au Brésil également,
les révolutionnaires effectuèrent des actions armées
dans la campagne et dans les villes, mais sans spécifier
quel secteur était le principal.
Au Vietnam on réalisa d'importantes
actions armées, également dans les villes.
Il faut tenir compte des particularités
de l'Amérique latine, où le pourcentage du prolétariat
et des masses pauvres dans les villes est élevé,
et où les masse sont prêtes à réaliser
des actions complémentaires de celles de la campagne.
Mais, dans les villes, on ne construit
pas le pouvoir nouveau, ni des Bases d'appui, mais un Front concrétisé
en Mouvement Révolutionnaire de Défense du peuple,
avec des centres de Résistance qui font la guerre populaire
et préparent la future insurrection qui se réalisera
quand les forces de la campagne donneront l'assaut aux villes
en coordination avec l'insurrection intérieure.
Les Bases d'appui sont les bases
stratégiques sur lesquelles s'appuyaient les forces de
la guérilla pour accomplir leurs tâches stratégiques
et couvrir l'objectif qui est de conserver et d'augmenter leurs
forces, ainsi que d'exterminer et rejeter l'ennemi.
Sans ces Bases stratégiques
il n'existerait rien sur quoi nous appuyer pour pouvoir exécuter
n'importe laquelle de nos tâches stratégiques et
atteindre l'objectif de la guerre.
Le Président Mao conçoit
trois conditions pour la création des Bases d'appui: avoir
des forces armées, vaincre l'ennemi et mobiliser les masses.
Ces trois conditions furent spécifiées
dans notre guerre populaire quand, en 1982, en appliquant le
"Plan de Dérouler la Guerre de Guérillas dans
la partie: "Abattre l'ennemi", on visa les relations
féodales de production pour les détruire; on donna
l'assaut à des postes de police, on réalisa des
éliminations sélectives du pouvoir gamonal et,
ainsi, les forces de police abandonnèrent la campagne
et se replièrent sur les chefs-lieux [capitales provinciales].
Les autorités de l'ancien
pouvoir démissionnèrent massivement, créant
ainsi un vide du pouvoir et des dizaines de milliers d'hommes,
appartenant aux masses, furent mobilisés. C'est dans ces
conditions qu'apparurent les Bases d'appui qui sont spécifiées
en Comités Populaires clandestins.
Il est donc erroné de suivre
dogmatiquement l'expérience chinoise, car si les conditions
existaient et les principes étaient en vigueur, il fallait
construire les Bases d'appui.
Décider cela impliqua d'entrer
en lutte contre le "droitisme" qui prétendait
que l'on n'avait pas vaincu de grandes forces ennemies, alors
que le problème résidait dans le fait que les forces
ennemies avaient abandonné la campagne, comme conséquence
de la défaite de leurs plans politiques et militaires.
Le Président Gonzalo a établi
un système de Bases d'appui, entourées de zones
de guérillas, de zones d'opération et de points
d'action, en tenant compte des conditions politiques et sociales,
de la tradition de lutte, des caractères géographiques,
du développement du Parti, de l'Armée et des masses.
Il est essentiel de soutenir la
validité du chemin d'encerclement des villes par les campagnes
et son essence la Base d'appui car, avec des guérillas
d'insurgés errants l'Armée Populaire de Guérillas
n'aurait pas la Base d'appui qui représente l'arrière-garde
qui le soutient et on ne pourrait non plus pas construire le
Pouvoir nouveau.
Nous sommes totalement opposés
au foquisme.
3. LA GUERRE
PROLONGEE
La guerre populaire est prolongée parce qu'elle dérive
de la corrélation entre les facteurs de l'ennemi et les
nôtres qui sont déterminés par les quatre
caractéristiques fondamentales suivantes: la première,
que le Pérou est une société semi-féodale
et semi-coloniale sur laquelle s'élève un capitalisme
bureaucratique; la deuxième, que l'ennemi est fort; la
troisième, que l'Armée Populaire de Guérilla
est faible; et la Quatrième, que le parti Communiste dirige
la Guerre populaire.
De la première et de la quatrième
caractéristiques, il découle que l'Armée
Populaire de Guérilla peut croître et vaincre, de
la deuxième et de la troisième caractéristiques
il en découle que l'Armée Populaire de Guérilla
ne peut croître très rapidement ni vaincre bientôt
son ennemi.
Ces particularités déterminent
le caractère prolongé de la guerre.
L'ennemi est fort et nous sommes
faibles; là réside le danger d'être vaincus,
mais l'ennemi n'a qu'un seul avantage, l'importance de ses effectifs
et les armes dont il dispose;
par contre tous les autres aspects
constituent pour lui des points faibles car il a pour objectif
de défendre l'ancien Pouvoir putride de l'Etat propriétaire
terrien-bureaucratique; il a une ligne militaire bourgeoise;
c'est une armée de mercenaires;
il ne possède pas une discipline
consciente et son moral est bas;
il existe de fortes contradictions
entre officiers et soldats et il s'est discrédité
dans les masses.
Et puis, la base même de l'armée
réactionnaire est d'origine ouvrière et paysanne
et peut donc se désintégrer face à une guerre
injuste.
Par ailleurs, au Pérou, jamais
les forces armées n'ont gagné de guerres et elles
sont expertes en défaites. De plus, elles ont reçu,
et reçoivent, l'appui de la réaction internationale
mais nous, nous comptons sur l'appui des nations opprimées,
des peuples du monde et du prolétariat international qui
sont les forces nouvelles.
L'Armée Populaire de Guérillas
a un seul point faible, un développement insuffisant;
mais les autres aspects constituent des avantages de poids: cette
Armée mène une guerre populaire pour créer
un Pouvoir nouveau; elle a une ligne militaire prolétaire,
elle est dirigée absolument par le Parti Communiste;
elle se base sur le courage de la
classe et l'héroïsme révolutionnaire, par
conséquent elle possède une discipline consciente,
son moral est haut et il existe une étroite union entre
officiers et soldats;
c'est une armée intégrée
par le peuple lui-même, par les ouvriers et les paysans,
principalement les pauvres.
Mais le fait objectif est qu'il
existe une grande disparité entre les forces de l'ennemi
et les nôtres et que pour passer de la faiblesse à
la force, nous avons besoin d'un certain temps au cours duquel
les défauts de l'ennemi se manifesteront et nos avantages
se développeront.
C'est pour cela que nous disons
que notre Armée est, apparemment, faible mais forte en
essence et que l'armée ennemie est, apparemment, forte
mais faible en essence.
Ainsi, pour passer de l'état
de faiblesse à celui de force, nous devons mener une guerre
prolongée.
Celle-ci a trois étapes:
la première, c'est la période de l'offensive stratégique
de l'ennemi et de notre défense stratégique.
La deuxième sera celle de
la consolidation stratégique de l'ennemi et de notre préparation
pour la contre-offensive. La troisième sera la période
de notre contre-offensive stratégique et de la retraite
stratégique de l'ennemi.
Ainsi le Président Gonzalo
nous enseigne que la guerre populaire est prolongée, longue,
cruelle mais victorieuse et il nous dit que sa durée s'étendra,
ou se raccourcira en conservant son caractère prolongé,
dans la mesure où nous combattrons en suivant plus étroitement
la ligne militaire prolétaire, car le principal danger
est celui du "droitisme" qui peut dresser de sérieuses
embûches à la guerre.
Actuellement nous nous trouvons
dans la période de l'offensive stratégique de l'ennemi
et de notre défensive stratégique et nous devons
renforcer la guerre populaire, en appliquant la guerre de guérillas
généralisée, en jetant les bases pour la
l'étape suivante et en payant le prix nécessaire,
tout en luttant afin qu'il soit le moins élevé
possible.
II. CONSTRUCTION
DE L'ARMEE POPULAIRE DE GUERILLA
Pour livrer la guerre populaire
il faut compter sur la forme principale de l'organisation qui
est l'Armée Populaire de Guérilla, car la colonne
vertébrale de l'ancien Etat est la force armée
réactionnaire et pour détruire l'ancien Etat, il
faut détruire ses forces armées réactionnaires
et le Parti doit compter sur une puissante armée:
"Sans une armée populaire
le peuple n'aura rien", disait le Président Mao.
La construction de l'Armée
se voit dans la ligne de construction basée sur le marxisme-léninisme-maoïsme,
pensée Gonzalo.
En synthétisant, l'incorporation
des milices à l'Armée Populaire de Guérillas
est un apport du Président Gonzalo; sa création,
en tant que telle, représente un pas en avant vers la
mer armée des masses et la solution pour passer de l'état
de masses désorganisées à celui de masses
militairement organisées.
III. STRATEGIE ET TACTIQUE
Le Président Gonzalo souligne
sept points sur la stratégie et la tactique de Président
Mao, en spécifiant quelques uns d'entre eux auxquels il
faut prêter la plus grande attention pour diriger la guerre
populaire.
1. Sur la Stratégie et la
Tactique.
Il part de la thèse du Président Mao
que la tâche de la stratégie, comme science, consiste
à étudier les lois de la direction des opérations
militaires qui influencent la situation de la guerre dans son
ensemble.
La tâche de la science des
campagnes et de la tactique, consiste à étudier
les lois de la direction des opérations militaires de
caractère partiel.
Et il opère un développement
stratégique de la façon dont il faut conduire la
guerre dans l'ensemble du pays et dans chaque zone, en tenant
compte de sa relation avec la situation internationale.
Il expose la question des axes,
des sous-axes, les directions de mouvement et les lignes de mouvement
qui nous permettent de garder l'orientation stratégique
de la guerre en toutes circonstances et d'affronter toute espèce
d'opérations politiques et militaires que monte la contre-révolution.
Sur cette base, Le Président
Gonzalo établit le Plan Militaire National stratégiquement
centralisé et tactiquement décentralisé,
en partant du principe que tout plan est une idéologie,
qu'il doit refléter la réalité et les méandres
qu'elle montrera.
En se référant à
Staline, il relie stratégie avec tactique et établit
les Plans stratégico-opératifs qui, concrètement,
sont la façon selon laquelle la stratégie se relie
aux opérations tactiques.
Ainsi, chaque Comité doit
élaborer ses Plans stratégico-opératifs
dans le contexte du Plan stratégique général
et, spécifiquement, dans le Plan stratégico-opératif
commun à tout le Parti.
La disposition correcte émane
de la justesse des décisions du commandement.
Tout plan militaire doit se baser
sur une reconnaissance indispensable et une étude poussée
de la situation de l'ennemi, de sa propre situation et des relations
entre les deux c'est-à-dire, avoir toujours à l'esprit
"les deux collines"; on doit se diriger selon une stratégie
politique et une stratégie militaire.
Quand nous élaborons des
Plans nous tenons toujours compte des lignes générales
suivantes:
1)
la lutte de classes internationale
entre révolution et contre-révolution; l'idéologie;
le mouvement communiste international; le MRI.
2)
La lutte de classes dans le pays;
la contre-révolution; la conjoncture politique; la guerre
anti-subversive.
3)
Le développement de la
guerre populaire; évaluation; lois et leçons.
4)
Nécessité de l'investigation.
5)
La guerre populaire et la construction.
6)
La guerre populaire et les masses.
7)
La lutte des deux lignes.
8)
Programmation et calendrier.
9)
Attitude et consignes. "Etre
supérieurs aux difficultés et conquérir
des victoires plus élevées!"
En près de huit années
de guerre populaire, nous avons quatre Plans: Plan de Début;
Plan de Déploiement; Plan de Conquérir des Bases;
et Plan de Développer des Bases.
2. Principe fondamental de la guerre.
Tous les principes qui orientent
les opérations militaires proviennent d'un seul principe
fondamental: mettre tout en jeu pour conserver ses propres forces
et anéantir celles de l'ennemi.
Toute guerre se paie, son prix est
parfois extrêmement élevé et, pour conserver
nos forces, nous devons anéantir celles de l'ennemi, mais
pour le faire nous devons en payer le prix afin de préserver
l'ensemble.
Le Président Gonzalo nous
enseigne qu'il faut être disposés à payer
le prix de la guerre le plus élevé, mais que nous
devons nous efforcer afin qu'il soit le moins élevé
possible.
C'est une contradiction et le problème
réside dans l'attitude et la bonne planification ce qui
est, principalement, une question de commandement.
Cela nous forge dans "le défi
lancé à la mort", l'"héroïsme
révolutionnaire" et "arracher des lauriers sur
la mort". Dans la guerre nous voyons toujours les deux principes:
le destructif et le constructif, et le principal c'est le second.
3. La tactique de guérilla,
ou tactique fondamentale.
"Quand l'ennemi avance, nous reculons;
quand l'ennemi s'arrête, nous le harcelons; quand il se
fatigue, nous l'attaquons; quand il se retire, nous le poursuivons".
Cette tactique fondamentale il faut
l'incarner et l'appliquer, en tournant autour de l'ennemi et
en cherchant son point faible pour lui porter des coups.
4. Campagnes d'"encerclement
et d'anéantissement" et les contre-campagnes, forme
principale de la guerre populaire.
C'est une loi que la contre-révolution
- pour écraser la révolution - déchaîne
des campagnes d'"encerclement et d'anéantissement"
contre chaque unité de l'Armée Populaire de Guérillas,
ou contre les Bases d'appui.
Les opérations de L'Armée
Populaire de Guérilla prennent la forme de contre-campagnes
et le Président Mao établit neuf mesures pour écraser
une compagne d'encerclement et d'anéantissement: 1) La
défense active; 2) la préparation d'une contre-campagne;
3) la retraite stratégique; 4) la contre-offensive stratégique;
5) le début de la contre-offensive; 6) la concentration
des forces; 7) la guerre de mouvement; 8) la guerre de décision
rapide; et 9) la guerre d'anéantissement.
Le Président Gonzalo, appliquant
cette loi aux conditions de notre guerre populaire, nous a présenté
les cinq parties de la campagne qui nous permettent de triompher
des plans politiques et militaires de la réaction.
Chaque campagne a un objectif politique
et un objectif militaire spécifiques; ils se réalisent
par surprise; nous frappons ainsi quand nous voulons, où
nous voulons et comme nous voulons.
Le Président Gonzalo a spécifié,
également, les cinq mesures qui doivent suivre chacune
des actions militaires, en servant toujours l'objectif politique
et en combattant les critères de l'action pour l'action.
Il souligne l'importance de différencier
l'essence de l'apparence des mouvements de l'ennemi; il a aussi
établi les quatre formes de lutte de la guerre populaire:
1) l'action de la guérilla sous ses deux formes: l'assaut
et l'embuscade; 2) le sabotage; 3) l'élimination sélective;
et 4) propagande et agitation armées; ainsi que les divers
procédés.
5. Rôle stratégique
de la guerre de guérillas.
C'est le président Mao qui
éleva la guerre de guérillas au niveau de stratégie
car, avant lui, on ne la considérait que comme un aspect
tactique qui ne pouvait pas décider du dénouement
de la guerre.
Mais, s'il est vrai que la guerre
de guérillas ne décide pas de la guerre - car celle-ci
requiert une guerre régulière - la guerre de guérillas
réalise une série de tâches stratégiques
qui conduisent au dénouement favorable de la guerre.
Nous concevons la guerre de guérillas
sur une grande échelle, guerre de guérillas généralisée
qui doit soutenir une guerre prolongée et acharnée;
de là que nous appliquons les six problèmes stratégiques
de la guerre de guérillas:
1) Initiative, flexibilité
et planification pour réaliser des opérations offensives
dans la guerre défensive, batailles aux décisions
rapides à l'intérieur de la guerre prolongé
et opérations sur les lignes extérieures à
l'intérieur de la guerre sur les lignes intérieures.
2) Coordination avec la guerre régulière.
3) Création de Bases d'appui.
4) Défense stratégique
et attaques stratégiques dans la guerre de guérillas.
5) Transformation de la guerre de
guérillas en guerre de mouvement.
6) Relations de commandement.
6. Les dix principes militaires.
En décembre 1947, le Président Mao synthétisa
magistralement, en dix principes militaires, la ligne stratégique
juste et correcte suivie durant plus de vingt années de
guerre populaire, comme on peut le lire dans la troisième
partie de son travail: "La situation actuelle et nos tâches".
Nous appliquons ces principes et il est très important
de les concrétiser tout en les approfondissant.
7. Brillant résumé
de stratégie et tactique.
Le Président Mao a brillamment
résumé la stratégie et la tactique de la
guerre populaire avec la phrase suivante: "Vous autres,
vous combattez à votre manière et nous, à
la nôtre. Nous combattons quand nous pouvons vaincre et
nous nous en allons quand nous ne le pouvons pas".
"Autrement dit, vous vous appuyez
sur l'armement moderne et nous sur les masses populaires dotées
d'une conscience révolutionnaire élevée.
Vous mettez en jeu toute votre supériorité
et nous, la nôtre. Vous avez vos propres méthodes
de combat et nous les nôtres.
Quand vous voulez nous attaquer,
nous ne vous le permettons pas et vous ne pouvez même pas
nous trouver. Mais quand nous vous attaquons, nous mettons dans
le mille nous vous assenons des coups qui portent et nous vous
anéantissons.
Quand nous pouvons vous anéantir,
nous le faisons, pleinement décidés; quand nous
ne le pouvons pas, nous ne nous laissons pas non plus anéantir
par vous.
Ne pas combattre quand il y a des
possibilités de vaincre, c'est de l'opportunisme.
S'obstiner à combattre quand
il n'y a pas de possibilité de vaincre c'est le propre
des aventuriers. Toute notre orientation stratégique et
tactique est basée sur notre volonté de combattre.
Notre reconnaissance de la nécessité
de nous en aller se base, avant tout, sur notre reconnaissance
de la nécessité de combattre.
Quand nous nous en allons, nous
le faisons toujours, dans le but de combatte et d'anéantir
l'ennemi complètement et définitivement.
Ce n'est qu'en nous appuyant sur
les larges masses populaires, que nous pouvons réaliser
cette stratégie et cette tactique, et c'est en les appliquant
que nous pouvons mettre pleinement en évidence la supériorité
de la guerre populaire et acculer l'ennemi à la position
passive de devoir supporter nos coups même s'il possède
un équipement supérieur et quel que soient les
moyens qu'il emploie; nous conservons toujours l'initiative".
(Cité dans "Vive le triomphe de la guerre populaire!"
Septembre 1965.)
L'application de ce principe nous
permet de démontrer l'invincibilité de la stratégie
supérieure de la guerre populaire, car le prolétariat,
en tant que classe ultime de l'histoire, a créé
sa propre forme supérieure de guerre et aucune des autres
classes, entre elles la bourgeoisie, malgré ses stratèges
politiques et militaires les plus capables, ne peut en triompher.
Que la réaction continue
à rêver de l'élaboration de "stratégies
supérieures" à la guerre populaire, elles
sont condamnées à l'échec car elles vont
à l'encontre du courant de l'histoire. Depuis près
de huit ans, notre guerre populaire flambe victorieusement démontrant
l'invincibilité de la guerre populaire.
Nous les militants du Parti Communiste
du Pérou, assumons totalement la ligne militaire du Parti
établie par le Président Gonzalo qui, en se basant
sur la plus haute création du prolétariat international,
le marxisme-léninisme-maoïsme, a spécifié
avec la pensée Gonzalo, notre ligne militaire, nous dotant
d'une arme invincible: la guerre populaire unitaire, la campagne
le principal la ville le complément, forme principale
de la lutte que nous menons, torche qui flambe dans le monde,
proclamant la validité universelle du toujours vivant
marxisme-léninisme-maoïsme.
VIVE LA LIGNE MILITAIRE DU PARTI!
LA GUERRE POPULAIRE EST INVINCIBLE!
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