Cellules Communistes Combattantes

La flèche et la cible

 

32. Pourquoi ne répondez-vous pas aux nombreuses calomnies, aux amalgames diffamatoires répandus sans discontinuité dans la presse?

Votre mutisme face à ces manipulations est incompréhensible pour certains camarades, voire troublant pour d’autres.

Ainsi, par exemple, pouvez-vous dire ce qu’il en est de l’affaire de l’attaque de la caserne à Vielsalm en 1984, dont une partie du produit aurait été retrouvée dans des bases des Cellules, alors que selon divers journalistes ou politiciens bourgeois cette attaque aurait été menée par des commandos US ?

Le combat et la propagande révolutionnaires sont les seules réponses véritables et clarificatrices aux monceaux de pourriture répandue contre les combattants communistes, leurs luttes, leurs organisations et leurs idéaux.

La pratique des Cellules Communistes Combattantes et leur expression politique en 1984/85, notre attitude face à la répression et notre travail politique en tant que prisonnièr(e)s depuis bientôt huit années constituent les réponses justes aux innombrables mensonges et médisances colportés par la bourgeoisie, ses flics, ses démocrates les plus vils et ses gauchistes les plus corrompus.

Que dire d’autre et à quel niveau?

Pourrait-on croire que les calomniateurs se trompent accidentellement?

Qu’ils attendent que nous leur décrivions la réalité qu’ils ont sous les yeux pour en découvrir la vérité et la véhiculer?

Ce serait plutôt naïf.

Certes tous les calomniateurs ne sortent pas du même moule, n’émargent pas à la même caisse, ne partagent pas les mêmes motivations.

Mais qu’ils soient agents du Groupe lnterforces Anti-terroriste spécialisés dans la guerre psychologique, journa­listes ou intellectuels prétentieusement convaincus d’une indépendance comme d’une grâce de Croisés de la Sainte Démocratie, rédacteurs de romans crapulo-sadico-pornographico-policiers ou encore gauchistes dépravés aux abois, etc., à leurs façons respectives tous finalement poursuivent consciemment ou inconsciemment un même but: rejeter et faire rejeter la vérité historique, la vérité révolutionnaire de la cause et du combat communistes.

La totale incohérence des calomniateurs consti­tue d’ailleurs la meilleure démonstration de leur inexpugnable mauvaise foi.

A les entendre ou à les lire, il a été successivement démontré - générale­ment «preuves à l’appui» - que nous étions des créatures de l’extrême-droite, de la Sûreté de l’État, de la CIA, du KGB, des services secrets bulgares, du colonel Khadafi, des organisations libanaises et/ou palestiniennes, de «l’euroterrorisme», de la Loge P2, des réseaux Gladio, de la maffia de la drogue, et nous ne craignons nullement d’en oublier puisque demain la liste s’allongera encore.

Mais cette incohérence forcée ne gêne en rien les calomniateurs puisqu’à travers elle ils trouvent la manière la plus imparable d’oeuvrer: «si ce n’est plus ça, c’est que c’est autre chose - de pire!», et quoi qu’il en soit notre lutte dont les tenants et les aboutissants sont pourtant clairs comme le cristal deviendra ainsi toujours quelque chose de louche, aux fondements obscurs, aux pratiques troubles, aux objectifs mystérieux...

Démentir les scénarios inépuisables de pareille logique manipulatrice serait donc non seulement un investissement vain - un travail de Sisyphe - mais de surcroît cela reviendrait à apporter une caution à cette logique elle-même.

Le piège qu’elle tend est justement celui d’un faux dialogue sur le terrain de ses provocations, dans l’optique de sa vision policière de l’histoire.

Par exemple, démentir cette saloperie selon laquelle les Cellules Communistes Combattantes pourraient être liées aux «tueurs du Brabant» reviendrait à accréditer l’idée qu’une telle chose soit du domaine du possible et qu’il puisse être raisonnable de s’en inquiéter.

Or, ce qui est juste et fondamental n’est pas de prétendre qu’au niveau du fait divers cette connexion n’existe pas, c’est de démontrer objectivement par nos orientations et notre pratique révolutionnaires qu’une telle relation est par nature impossible: la lutte des Cellules exprime les intérêts populaires tandis que les «tueries du Brabant» sont foncièrement anti-populaires.

Bien entendu nous ne nions pas que les campagnes de manipulations et de calomnies contre les Cellules Communistes Combattantes portent ici et là des fruits empoisonnés.

Mais on n’y changera rien en perdant son âme et son temps dans des polémiques malsaines, sur le terrain de la contre-révolution, avec des journalistes à son service (nous le répétons, des gens pas forcément salariés par la police, mais s’identifiant pleinement au régime bourgeois démocratique de par leur identité réactionnaire de classe, celle de la petite-bourgeoisie intellectuelle aujourd’hui).

Ce qui est nécessaire, c’est de développer les forces et la pratique révolutionnaires afin qu elles apportent un démenti vivant et permanent aux mensonges des médias bourgeois, afin qu’elles sachent toujours plus empêcher ces médias de nuire et rendent la conscience sociale toujours moins vulnérable à leurs manipulations.

Si aujourd’hui certaines personnes peuvent être sincèrement troublées parce que nous ne jugeons pas bon de réfuter systématiquement les ragots orduriers colportés contre nous, notre organisation et son idéal, nous croyons pour notre part que la meilleure chose à faire est de les appeler à réfléchir sur leur propre fragilité face aux manœuvres du régime et de sa presse.

Nous pensons qu’il manque à ces personnes non pas l’un ou l’autre détail concernant l’organisation de la lutte ou notre vie privée, mais bien une fermeté idéologique, une juste compréhension de la politique et de la praxis révolutionnaires et donc une confiance dans celles-ci.

Car la réponse à toutes les calomnies passées, présentes et futures est contenue dans la lutte révolutionnaire même, nulle part ailleurs.

Cela dit, nous pouvons préciser sans aucun problème ce qu’il en a été de l’attaque de la caserne de Vielsalm en mai 1984. Cette action - tout comme celle menée contre le dépôt d’explosifs de la carrière de Scoufflény quelques semaines plus tard - a été menée par des combattants révolutionnaires inter­nationalistes au bénéfice exclusif du mouvement révolutionnaire européen.

Les armes saisies à Vielsalm - tout comme l’explosif saisi à Ecaussines - ont servi à équiper les Cellules Communistes Combattantes et d’autres organisations révolutionnaires européennes, et voilà comment les flics retrouvèrent des fusils FAL, FALO et des pistolets-mitrailleurs Vigneron - tout comme de l’lrémite, de la Tolamite, de la Triamite, et de la dynamite - lorsqu’ils investirent des bases de notre organisation à travers tout le pays, ou des bases d’Action Directe à Bruxelles puis en France.

Il n’y a jamais eu l’ombre du moindre militaire US dans cette affaire (peut-être y avait-il des manœuvres militaires en cours la même nuit dans la même région, nous en ignorons tout), et le fait que ce grotesque bobard - émis à l’origine par un gangster en cavale, mythomane notoire lié au fasciste Militisl - ait été récupéré avidement puis servi à toutes les sauces par des journalistes foireux, des gauchistes putrides et une commission d’enquête parlementaire bidon en dit long sur le sérieux de ces irremplaçables garants de la Sainte Démocratie!