Cellules Communistes
Combattantes
La
flèche et la cible
33. Que
pensez-vous de la thèse affirmant que la construction
dun authentique Parti Communiste est un préalable
incontournable à louverture de la moindre pratique
armée?
Nous pensons que
cette thèse pèche par dogmatisme. Elle considère
une méthode de lutte et la charge dun contenu politique
et stratégique immuable, trans-historique.
Précisément
elle réduit la lutte armée au rôle que lui
conféraient les Bolchéviks en leur temps et dans
leur situation, ou encore les communistes chinois dans les leurs.
Nous rejetons donc
cette thèse en nous basant sur le fait quaujourdhui
dans les métropoles impérialistes la dimension
acquise par la lutte armée (essentiellement en tant que
propagande armée) est originale, ce qui impose au minimum
une nouvelle réflexion.
Nous ne nions pas
que la guerre de partisans décrite par Lénine,
les étapes supérieures de la Guerre Révolutionnaire
Prolongée et, bien entendu, linsurrection imposent
lexistence dun authentique Parti prolétarien.
Le fond du problème
consiste donc à bien définir les diverses tâches,
les étapes objectives et subjectives du processus révolutionnaire
et à bien comprendre leur relation dialectique.
Aux tâches
qui expriment un certain degré de maturité de la
lutte de classe doit correspondre le degré de maturité
organisationnelle approprié, le Parti.
Et vice versa. Mais
avant cela?
Avant cela il ne
peut être question de sabstenir de mener le travail
dagitation et de propagande communistes pour la seule raison
que le Parti nexiste pas encore.
Et même plus,
il est nécessaire de mener lagitation et la propagande
révolutionnaires pour faire surgir et réunir les
forces à même dédifier le Parti.
Tel est le sens
de la lutte armée menée par le courant marxiste-léniniste
du mouvement révolutionnaire européen, et donc
par les Cellules Communistes Combattantes en 1984/85.
A notre avis, les
adeptes de la thèse dogmatique qui soumet une fois pour
toutes la pratique armée à lexistence et
à la direction du Parti Communiste commettent une double
faute.
La première, nous en avons déjà parlé,
ils ne comprennent pas le rôle politico-idéologique
essentiel de la lutte armée dans le processus révolutionnaire
au sein des métropoles impérialistes.
La seconde, leur
conception du Parti révolutionnaire et de son processus
dédification est idéaliste.
Le Parti ne naît
ni hors ni avant la lutte. Il naît dans la lutte révolutionnaire,
comme expression du développement et de la maturation
des forces révolutionnaires, comme témoin de la
radicalisation de laffrontement des classes.
Au premier temps
du processus révolutionnaire correspondent des forces
faibles et relativement isolées (telles les Cellules Communistes
Combattantes).
Au second stade
émerge une organisation (que nous appelons «Organisation
Combattante des Prolétaires» ) qui polarise les
manifestations croissantes de la lutte révolutionnaire
et constitue lembryon partitiste.
Et seulement ensuite,
à un niveau supérieur, apparaît le Parti
comme expression organisée de lavant-garde révolutionnaire
du prolétariat capable de représenter les intérêts
généraux et particuliers de tout le prolétariat
dans la lutte des classes.
Le Parti ne se proclame
pas, ne se décrète pas: il se fonde dans la lutte
à un certain moment du processus révolutionnaire,
bien après les premières initiatives - armées
ou non - dagitation, de pro­pagande et de structuration.
De ce fait, reporter
le déclenchement de la propagande armée après
la fondation du Parti équivaut, dans la situation des
métropoles impérialistes aujourdhui, à
entraver le progrès révolutionnaire.., et donc
la marche menant à la fondation du Parti! Pareil report
consiste finalement à rejeter un élément
capital pour la réunion des conditions nécessaires
de fondation du Parti Communiste!
|