Cellules Communistes
Combattantes
La
flèche et la cible
40. Les
Cellules Communistes Combattantes nont jamais dirigé
leurs actions armées contre des personnes; cela résultait-il
dun choix tactique, politique, voire idéologique?
Que pensez-vous
de ce type dactions (Buback, Moro, Besse)?
Il est exact quau
cours des années 1984/85 les Cellules Communistes Combattantes
nont pas mené dactions armées contre
des agents ennemis.
Mais il nest
en aucune façon permis de croire que cela ait pu correspondre
à un choix idéologique: pareil choix signifie ladoption
des hypocrites notions de lhumanisme bourgeois! Dailleurs,
nous pensons que le seul fait dévoquer «ce
type dactions (Buback, Mora, Besse)» en tant que
catégorie propre, au lieu de considérer leurs spécificités
et valeurs politiques respectives - et ainsi leurs différences
essentielles -revient déjà à baser sa réflexion
sur des références idéologiques bourgeoises.
Il simpose
donc daborder la question de lattaque contre des
agents ennemis dune toute autre façon, du seul point
de vue matérialiste historique et de la stratégie
révolutionnaire.
Toute la pratique
politico-militaire des Cellules en 1984/85 relevait du domaine
de la propagande armée.
Dans ce cadre, le
choix particulier des actions se décide uniquement par
rapport au potentiel de progrès politique et idéologique
(base des progrès organisationnels et militaires) offert
par la classe et ses meilleurs éléments à
un moment précis, dans des conditions précises.
Naturellement, cette
attention portée à ladéquation entre
laction politico-militaire et létat réel
de la conscience des masses na rien à voir avec
une sous-enchère opportuniste (se placer à larrière-garde
du mouvement spontané de classe, ny enfoncer que
des portes ouvertes et ny induire aucun progrès
comme gage dune approbation générale garantie
- mais stérile), ni avec une surenchère volontariste
et militariste (mener une pratique offensive tellement décalée
par rapport au niveau politique et idéologi­que des
masses que celles-ci ne peuvent se lapproprier, ce qui
ne sert en rien au progrès du mouvement de classe).
Si notre organisation
na pas mené dattaque directe contre des agents
ennemis en 1984/85, cela doit donc être compris comme le
reflet dun souci tactique et conjoncturel, fondé
sur lanalyse de la réalité subjective de
la classe et de ses avant-gardes et sur lassurance de son
évolution favorable.
Le souci tactique
dimprimer alors une gradation dans lapplication de
la violence révolutionnaire ne peut certainement pas être
interprété comme une démission de notre
organisation face à lhumanisme bourgeois dominant,
comme un ralliement à ses notions hypocrites et putrides
et, moins encore, comme une absolution de tous ses crimes dhier
et daujourdhui.
Au fond, depuis
toujours, la question est très claire: la nature de lantagonisme
de classe admet-elle quelque médiation, quelque convention
idéale partagée de part et dautre?
Le matérialisme
dialectique et historique apporte une réponse ferme à
cette interrogation: non.
La lutte des classes
est une lutte à la vie à la mort.
Lexistence
de la bourgeoisie nest possible quà travers
la non-existence du prolétariat comme classe pour soi
et lexistence du prolétariat comme classe pour soi
ne sera possible quà travers le processus de liquidation
définitive de la bourgeoisie (le tout débouchant
sur la transformation du prolétariat libéré
en Humanité communiste).
Dans la société
divisée en classes, la vie et la mort ne sont donc pas
des références universelles dans la mesure où
elles ne peuvent être semblablement partagées par
les parties en présence: elles expriment inévitablement
des intérêts divergents, propres à chaque
classe et inconciliables, qui saffrontent au travers de
la guerre des classes.
Ainsi, au-delà
du cadre politique particulier auquel elle répond, du
rôle précis dont elle est chargée, etc.,
lexécution dun magnat, dun stratège,
dun haut serviteur impérialiste ou de quelquautre
existence nocive de cet acabit est toujours une fraction de vie
qui éclôt pour le prolétariat, une part de
dignité que conquièrent ses avant-gardes et un
pas qui nous rapproche de la libération de lhumanité.
Il ne pourrait être
question pour les révolutionnaires de marquer quelquhésitation
ou désolation charitable devant tel état de fait:
cest là lHistoire en marche, conquérante
de son avenir radieux!
Que disparaissent
sans rémission et au plus vite tous les ennemis, les exploiteurs
et les oppres­seurs des peuples du monde entier!
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